écrire français ou céder aux déviances de la langue?
écrire français ou céder aux déviances de la langue?
Bonjour, je poste ici un petit pb de correction de manuscrit - qui peut très sûrement être généralisé à de nombreux exemples.
La langue française est catégorique: après "après que.." on met un indicatif. Ex:
"Après que le bateau a accosté, il grimpa sur le quai. "ça vous choque? Moi aussi! Parce que en langue parlée, aujourd'hui, on dit plutot ça:
"Après que le bateau ait accosté, il grimpa sur le quai..."
De nombreux auteurs reconnus ont déjà fait la "glissade" dans leurs écrits. Et pour un nouvel auteur qui veut juste corriger son manuscrit au mieux? Sacrifier l'usage ou la règle?
Merci à vous de vos réponses!
La langue française est catégorique: après "après que.." on met un indicatif. Ex:
"Après que le bateau a accosté, il grimpa sur le quai. "ça vous choque? Moi aussi! Parce que en langue parlée, aujourd'hui, on dit plutot ça:
"Après que le bateau ait accosté, il grimpa sur le quai..."
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"Travailler plus pour penser moins..."
- Sand
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Après que + indicatif. Parce que ce qui se passe APRES quelque chose n'est pas conditionnel.
Aucune dérogation possible, sauf peut-être dans un dialogue.
J'ai corrigé ma façon de parler, et je corrige systématiquement tout texte qui a cette faute (mais elle n'est pas courante, en fait, au moins à l'écrit).
Aucune dérogation possible, sauf peut-être dans un dialogue.
J'ai corrigé ma façon de parler, et je corrige systématiquement tout texte qui a cette faute (mais elle n'est pas courante, en fait, au moins à l'écrit).
Re: écrire français ou céder aux déviances de la langue?
Ambreloup a écrit :Bonjour, je poste ici un petit pb de correction de manuscrit - qui peut très sûrement être généralisé à de nombreux exemples.
La langue française est catégorique: après "après que.." on met un indicatif. Ex:
"Après que le bateau a accosté, il grimpa sur le quai. "ça vous choque? Moi aussi! Parce que en langue parlée, aujourd'hui, on dit plutot ça:
"Après que le bateau ait accosté, il grimpa sur le quai..."
De nombreux auteurs reconnus ont déjà fait la "glissade" dans leurs écrits. Et pour un nouvel auteur qui veut juste corriger son manuscrit au mieux? Sacrifier l'usage ou la règle?
Merci à vous de vos réponses!
Après que le bateau eut accosté, il grimpa sur le quai
Tu as bien l'indicatif (eut accosté = passé antérieur), et ca passe à l'oreille.

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Re: écrire français ou céder aux déviances de la langue?
zen a écrit :
Après que le bateau eut accosté, il grimpa sur le quai
Tu as bien l'indicatif (eut accosté = passé antérieur), et ca passe à l'oreille.
Bonne suggestion... Même si je ne suis pas versé dans le domaine de la conjugaison et de la correspondance des temps, il me semble quand même que la solution que tu proposes repose malheureusement sur un biais: en fait la phrase sonne bien parce que, en français, il y a homonymie avec le subjonctif:
"Après que le bateau eût accosté, il grimpa sur le quai"
Voilà pquoi on est habitué à cette phrase.
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Tiens, j'en ai une autre dans le même genre...
Peut-on dire "le plus beau jour que j'ai jamais vécu" ?
Je crois savoir que ce genre de formulation est forcément négative en bon français ("le plus beau jour que je N'ai jamais vécu"). Or, j'avoue bien humblement que ça me choque à chaque fois que je vois ou entends cette forme-là...
Peut-on dire "le plus beau jour que j'ai jamais vécu" ?
Je crois savoir que ce genre de formulation est forcément négative en bon français ("le plus beau jour que je N'ai jamais vécu"). Or, j'avoue bien humblement que ça me choque à chaque fois que je vois ou entends cette forme-là...
C'est là que j'ai rencontré mon seigneur et maître. Ce n'était pas par hasard, comme ce n'est pas par hasard si je suis le conteur de cette histoire.
Re: écrire français ou céder aux déviances de la langue?
Ambreloup a écrit :zen a écrit :
Après que le bateau eut accosté, il grimpa sur le quai
Tu as bien l'indicatif (eut accosté = passé antérieur), et ca passe à l'oreille.
Bonne suggestion... Même si je ne suis pas versé dans le domaine de la conjugaison et de la correspondance des temps, il me semble quand même que la solution que tu proposes repose malheureusement sur un biais: en fait la phrase sonne bien parce que, en français, il y a homonymie avec le subjonctif:
"Après que le bateau eût accosté, il grimpa sur le quai"
Voilà pquoi on est habitué à cette phrase.
Sans doute, mais la langue française repose souvent sur des homonymies.
Autre chose : nous ne sommes plus habitués à entendre autre chose du passé composé (ou imparfait, de moins de moins en moins souvent le passé simple) quand on pense mode indicatif et passé. Or, le passé antérieur est le temps par excellence à employer avec "après que" quand on écrit au passé, puisque que comme "après que", il implique quelque chose réalisé dans le passé ( qui n'est donc pas conditionnel).

- Sand
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Roland Vartogue a écrit :Tiens, j'en ai une autre dans le même genre...
Peut-on dire "le plus beau jour que j'ai jamais vécu" ?
Je crois savoir que ce genre de formulation est forcément négative en bon français ("le plus beau jour que je N'ai jamais vécu"). Or, j'avoue bien humblement que ça me choque à chaque fois que je vois ou entends cette forme-là...
"jamais" est délicat à employer, car il peut aussi avoir un sens proche de "toujours".
Comme "rien" qui peut aussi vouloir dire "tout".
Comme "plus", qui selon qu'on prononce ou pas le "s" change de sens (et à l'écrit il faut vraiment y faire attention, dans certaines phrases il y a confusion possible)
bref c'est difficile d'être catégorique avec certains mots ^^
- le_navire
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Le problème est surtout dans l'autre sens : si l'on remarque bien à quel point la langue évolue (tiens un truc tout con : les correcteurs d'orthographe même costaud se plantent une fois sur deux sur le subjonctif) on se dit que ce après que + subj... bah...
Oui, y a la règle. Mais je préfère quelqu'un qui me sort après que +subj plutôt que de voir partout des phrase qui demandent le subjonctif (quand il y a des "que", justement...mais sans le "Après") et qu'on le passe systématiquement à la trappe.
La langue n'est pas plus sacrée que la littérature.
Quand c'est beau, c'est beau.
La grammaire, hein ?
Si on devait toujours suivre la grammaire, on aurait jamais de virgule avant les et, jamais de phrases adverbiales ou qui commencent par "et" etc, et j'en passe.
Bref, si vous avez un texte bien écrit, qui utilise le subjonctif avec élégance, votre après que + subj passera sans problème.
Le truc, c'est de maîtriser les gammes avant de prendre des libertés. Picasso maîtrisait parfaitment le dessin, et c'est pour ça qu'il a pu se permettre d'en exploser les règles.
Oui, y a la règle. Mais je préfère quelqu'un qui me sort après que +subj plutôt que de voir partout des phrase qui demandent le subjonctif (quand il y a des "que", justement...mais sans le "Après") et qu'on le passe systématiquement à la trappe.
La langue n'est pas plus sacrée que la littérature.
Quand c'est beau, c'est beau.
La grammaire, hein ?
Si on devait toujours suivre la grammaire, on aurait jamais de virgule avant les et, jamais de phrases adverbiales ou qui commencent par "et" etc, et j'en passe.
Bref, si vous avez un texte bien écrit, qui utilise le subjonctif avec élégance, votre après que + subj passera sans problème.
Le truc, c'est de maîtriser les gammes avant de prendre des libertés. Picasso maîtrisait parfaitment le dessin, et c'est pour ça qu'il a pu se permettre d'en exploser les règles.
a moins que le français soit une langue morte, l'écrit est un outil de traduction du langage. donc si l'usage de la langue évolue, l'écrit doit également muter. En linguistique ces "fautes" servent d'indicateurs de l'évolution d'une langue.
Reste à savoir si le bécherel ne doit pas être réformé comme le code pénal... pour s'adapter enfin aux réalités du XXI°siècle. Aprés on s'étonnera que les jeunes lisent moins, si le français qu'on leur propose est aussi décalé que celui du XV°, et qu'ils ne le comprenent plus... vive les fôtes! vive le français vivant! :) sans dec, vous croyez vraiment que nos petits enfants parlerosn et écrirons comme nous?
Reste à savoir si le bécherel ne doit pas être réformé comme le code pénal... pour s'adapter enfin aux réalités du XXI°siècle. Aprés on s'étonnera que les jeunes lisent moins, si le français qu'on leur propose est aussi décalé que celui du XV°, et qu'ils ne le comprenent plus... vive les fôtes! vive le français vivant! :) sans dec, vous croyez vraiment que nos petits enfants parlerosn et écrirons comme nous?
sans dec, vous croyez vraiment que nos petits enfants parlerosn et écrirons comme nous?
Même si je partage entièrement ton avis, je crois que certains sur ce forums te répondrons "Oui! Et il le faut même!". Une fois, il y a très longtemps, je crois que j'avais déjà essayé de dire que notre beau Français tout parfait du XXIeme siècle serait une véritable héresie pour la populace du XVIeme/XVIIeme, mais on a pas voulut me comprendre...
"Evolution de la langue"? Ca n'existe pas ça...Ou alors c'est un mal contre lequel il faut lutter...

quote]"Evolution de la langue"? Ca n'existe pas ça...Ou alors c'est un mal contre lequel il faut lutter...
[/quote]
Exact, ça existe si peu que la discipline de les spécialistes de la linguistique en fait prennent le thé en se racontant leur traque au yéti... ou de big foot.
D'ailleurs, ils annoncent le retour du "neutre" disparu du français au XVIII°s avec l'influence grandissante de l'anglais bien que la tendance à court terme de féminisation des "titres et fonctions" (dernier héritage linguistique du neutre de notre langue)laisse entendre sa disparition. Comme la disaprition quasi annoncée du préfixe technique "oir" au profit de son "infulant" anlosaxon "eur" ou "euse" (er)(féminisation, encore) ou encore un préfixe en voie de disparition "ard" avec sa fonction péjorative ne moins en moins usité.
Bon, je ertourne traquer le dahu moi, c'est la saison.

Exact, ça existe si peu que la discipline de les spécialistes de la linguistique en fait prennent le thé en se racontant leur traque au yéti... ou de big foot.
D'ailleurs, ils annoncent le retour du "neutre" disparu du français au XVIII°s avec l'influence grandissante de l'anglais bien que la tendance à court terme de féminisation des "titres et fonctions" (dernier héritage linguistique du neutre de notre langue)laisse entendre sa disparition. Comme la disaprition quasi annoncée du préfixe technique "oir" au profit de son "infulant" anlosaxon "eur" ou "euse" (er)(féminisation, encore) ou encore un préfixe en voie de disparition "ard" avec sa fonction péjorative ne moins en moins usité.
Bon, je ertourne traquer le dahu moi, c'est la saison.
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