Je vous passerai les détails sur ce que je pense de ce monsieur. D'ailleurs ils n'intéressent que moi.
Il n'a raison que sur un point. N'apparaissent plus aujourd'hui de grands auteurs. Non qu'ils n'existent pas, ni que certains parmis ceux dont on cause n'ont pas des qualités qui les rendent agréable à lire, voire peut être, capables d'une oeuvre véritable (quoi que sur ce dernier point, j'ai mes doutes).
Mais on aime aujourd'hui ce qui va vite, ce qui est efficace et on le cherche avant tout chez les anglos saxons. Résultat, alrors que nous fûmes autrefois les maîtres d'une certaine littérature d'aventure et de panache, on rame en France pour égaler ceux qu'on ne lisait presque jamais autrefois, ou alors dans le texte, à de rarissimes exceptions près.
Par exemple on avait peu lu en France les aventures de Sherlock Holmes avant les années 40-50. On le connaissait surtout par le cinéma. D'où l'énorme succès des Arsènes Lupins pourtant écrits au départ pour faire la nique au detective anglais, et défendre auprès des jeunes gens de la grande bourgeoisie (qui eux lisaient l'anglais) une certaine image de la France, élégante et rebelle, aventureuse et amoureuse...
Quant à la littérature sociale, elle peine à se faire lire. Guettez voir la vie d'un des romans les plus intéressants de la rentrée littéraire, "Cendrillon" de Reinhardt, et nous verrons ce qu'il en est. Zola, Balzac, auraient du mal à intéresser à leurs textes à ce jour...espérons que cela ne durera pas.
La littérature historique ? Elle ne marche plus que pour remettre sur leur piedestal les vieilles idoles déboulonnées. On ne compte plus les homages à Marie-Antoinette, aux reines et aux princes déchus, comme s'il nous fallait nous réinventer une monarchie. La mort de Diana aura eu chez nous des conséquences imprévisibles, et à mon avis, dérangeantes.
La littérature de pure langue n'a jamais marché, dans le sens ou elle ne s'est jamais vendue. On découvre parfois un texte pour son écriture, on le loue. Et point barre. On s'en souviendra peut être encore dans 100 ans mais en attendant, il ne se vendra pas.
Et puis reste l'horreur de la quantité. Nous sommes noyés comme jamais sous les livres. Le sommes nous sous la littérature ? Peut être pas. Sous les romans d'aventure ? Pas assez peut être. Mais l'un dans l'autre on a tous du mal à suivre... regardez-moi, pauvre de moi : je mets mon nez dans les romans de la rentrée, et je n'en sauve qu'un seul. Ou sont passés les autres ? Je les ai oubliés, avant même d'avoir une chance de les lire...
