Cauchemar à venir ou dramatisation ?
Cauchemar à venir ou dramatisation ?
http://www.lepoint.fr/content/litteratu ... ?id=198378
C'est sûr que si monsieur Millet dit vrai, ça va être de plus en plus difficile de placer des textes employant plus de 500 mots de vocabulaire ! ^^
C'est sûr que si monsieur Millet dit vrai, ça va être de plus en plus difficile de placer des textes employant plus de 500 mots de vocabulaire ! ^^
- ereneril
- Calembourbeur
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Je n'ai pas l'honneur de connaître ce monsieur.
durant tout le début de l'article, j'ai eu tendance à le soutenir et à approuver son point de vue. Jusqu'à la question suivante et sa réponse :
Ce Monsieur est encore dans le clivage basique : litterature de l'imaginaire = sous-litterature, berk, caca.
Avec de tels a priori, comment considérer que le reste de son discours fait preuve d'une relfexion subtile ?
durant tout le début de l'article, j'ai eu tendance à le soutenir et à approuver son point de vue. Jusqu'à la question suivante et sa réponse :
Vous parlez de « l’esthétique du prêt-à porter romanesque, immédiatement scénarisable en anglais... "
Je ne demande qu’à être démenti. Et quand je parle de la France, je peux parler aussi de l’Angleterre, tout ce que je lis à l’étranger me tombe de mains. Ce sont des remakes des romans du XIXe siècle, des trucs de science- fiction…
Ce Monsieur est encore dans le clivage basique : litterature de l'imaginaire = sous-litterature, berk, caca.
Avec de tels a priori, comment considérer que le reste de son discours fait preuve d'une relfexion subtile ?
Les dés ont fini de rouler...
- Sombreloup
- Lupus Grognus
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Yep.
Mais cet a priori n'est pas né par hasard non plus, faut voir ce qui a été publié à une époque, sous prétexte que la SF plaisait au grand public et qu'il fallait donc mettre en adéquation l'offre et la demande (démarche commerciale s'il en est). Pour profiter de la mode, de l'effet de masse, certains ont publié tout et n'importe quoi, dont d'objectives bouses, sans se soucier de l'effet sur le long terme.
Aujourd'hui, on en souffre et on tente de redresser l'image. Et ça explique une grande partie des difficultés qu'on rencontre, même avec de vrais bons textes.
En fait cet aticle rejoint et illustre le topic sur "éditer des auteurs, pour quoi faire ?"
Mais je trouvais qu'il méritait d'être mis en exergue, et de nourrir un débat plus large.
Mais cet a priori n'est pas né par hasard non plus, faut voir ce qui a été publié à une époque, sous prétexte que la SF plaisait au grand public et qu'il fallait donc mettre en adéquation l'offre et la demande (démarche commerciale s'il en est). Pour profiter de la mode, de l'effet de masse, certains ont publié tout et n'importe quoi, dont d'objectives bouses, sans se soucier de l'effet sur le long terme.
Aujourd'hui, on en souffre et on tente de redresser l'image. Et ça explique une grande partie des difficultés qu'on rencontre, même avec de vrais bons textes.
En fait cet aticle rejoint et illustre le topic sur "éditer des auteurs, pour quoi faire ?"
Mais je trouvais qu'il méritait d'être mis en exergue, et de nourrir un débat plus large.
Dernière édition par Beltane le 07 Sep 2007, 14:17, édité 1 fois.
- Khellendros
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- Roland Vartogue
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Oui, nul doute qu'il enverrait d'office aux oubliettes n'importe quel texte écrit par quelqu'un ayant un jour fréquenté ce forum.
Je suis d'accord pour défendre la culture des grands classiques (qui est effectivement en recul, il faut bien le dire) mais le discours de ce monsieur est caricatural et carrément réactionnaire.
Qu'il se contente de lire des livres de plus de cinquante ans s'il n'y a que ça pour le satisfaire.
Je suis d'accord pour défendre la culture des grands classiques (qui est effectivement en recul, il faut bien le dire) mais le discours de ce monsieur est caricatural et carrément réactionnaire.
Qu'il se contente de lire des livres de plus de cinquante ans s'il n'y a que ça pour le satisfaire.
C'est là que j'ai rencontré mon seigneur et maître. Ce n'était pas par hasard, comme ce n'est pas par hasard si je suis le conteur de cette histoire.
- Roanne
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Oh, je n'ai même pas réussi à aller aussi loin que vous... me suis arrêtée là :
Q : "Expliquez-moi pourquoi le déclin de la littérature serait lié à l’idée même de démocratie?"
R : "C’ est lié aussi à l’effondrement du stalinisme, à l’effondrement de l’autorité, à l’effondrement de l’idée de père, à l’effondrement du système de transmission. On va avoir affaire à quelque chose qui s’appelle littérature, mais qui sera, à mon avis, de langue anglaise majoritairement. A quelque chose qui oscillera entre Harry Potter et les polars de l’américain Michael Connelly. En gros ce sera ça. Avec peut-être des arborescences un peu latino-américaines pour quelques décennies encore mais ce sera tout."
Il confond tout !
De plus, la lecture destinée à la détente a toujours existée, marre qu'elle soit toujours dénigrée au profit d'une "grande-sacro-sainte-littérature". On peut tout à fait aimer lire les deux, passer de l'une à l'autre.
Rho et puis zut, je fais rien que m'énerver aujourd'hui !
Q : "Expliquez-moi pourquoi le déclin de la littérature serait lié à l’idée même de démocratie?"
R : "C’ est lié aussi à l’effondrement du stalinisme, à l’effondrement de l’autorité, à l’effondrement de l’idée de père, à l’effondrement du système de transmission. On va avoir affaire à quelque chose qui s’appelle littérature, mais qui sera, à mon avis, de langue anglaise majoritairement. A quelque chose qui oscillera entre Harry Potter et les polars de l’américain Michael Connelly. En gros ce sera ça. Avec peut-être des arborescences un peu latino-américaines pour quelques décennies encore mais ce sera tout."
Il confond tout !
De plus, la lecture destinée à la détente a toujours existée, marre qu'elle soit toujours dénigrée au profit d'une "grande-sacro-sainte-littérature". On peut tout à fait aimer lire les deux, passer de l'une à l'autre.
Rho et puis zut, je fais rien que m'énerver aujourd'hui !
- le_navire
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Je vous passerai les détails sur ce que je pense de ce monsieur. D'ailleurs ils n'intéressent que moi.
Il n'a raison que sur un point. N'apparaissent plus aujourd'hui de grands auteurs. Non qu'ils n'existent pas, ni que certains parmis ceux dont on cause n'ont pas des qualités qui les rendent agréable à lire, voire peut être, capables d'une oeuvre véritable (quoi que sur ce dernier point, j'ai mes doutes).
Mais on aime aujourd'hui ce qui va vite, ce qui est efficace et on le cherche avant tout chez les anglos saxons. Résultat, alrors que nous fûmes autrefois les maîtres d'une certaine littérature d'aventure et de panache, on rame en France pour égaler ceux qu'on ne lisait presque jamais autrefois, ou alors dans le texte, à de rarissimes exceptions près.
Par exemple on avait peu lu en France les aventures de Sherlock Holmes avant les années 40-50. On le connaissait surtout par le cinéma. D'où l'énorme succès des Arsènes Lupins pourtant écrits au départ pour faire la nique au detective anglais, et défendre auprès des jeunes gens de la grande bourgeoisie (qui eux lisaient l'anglais) une certaine image de la France, élégante et rebelle, aventureuse et amoureuse...
Quant à la littérature sociale, elle peine à se faire lire. Guettez voir la vie d'un des romans les plus intéressants de la rentrée littéraire, "Cendrillon" de Reinhardt, et nous verrons ce qu'il en est. Zola, Balzac, auraient du mal à intéresser à leurs textes à ce jour...espérons que cela ne durera pas.
La littérature historique ? Elle ne marche plus que pour remettre sur leur piedestal les vieilles idoles déboulonnées. On ne compte plus les homages à Marie-Antoinette, aux reines et aux princes déchus, comme s'il nous fallait nous réinventer une monarchie. La mort de Diana aura eu chez nous des conséquences imprévisibles, et à mon avis, dérangeantes.
La littérature de pure langue n'a jamais marché, dans le sens ou elle ne s'est jamais vendue. On découvre parfois un texte pour son écriture, on le loue. Et point barre. On s'en souviendra peut être encore dans 100 ans mais en attendant, il ne se vendra pas.
Et puis reste l'horreur de la quantité. Nous sommes noyés comme jamais sous les livres. Le sommes nous sous la littérature ? Peut être pas. Sous les romans d'aventure ? Pas assez peut être. Mais l'un dans l'autre on a tous du mal à suivre... regardez-moi, pauvre de moi : je mets mon nez dans les romans de la rentrée, et je n'en sauve qu'un seul. Ou sont passés les autres ? Je les ai oubliés, avant même d'avoir une chance de les lire...
Il n'a raison que sur un point. N'apparaissent plus aujourd'hui de grands auteurs. Non qu'ils n'existent pas, ni que certains parmis ceux dont on cause n'ont pas des qualités qui les rendent agréable à lire, voire peut être, capables d'une oeuvre véritable (quoi que sur ce dernier point, j'ai mes doutes).
Mais on aime aujourd'hui ce qui va vite, ce qui est efficace et on le cherche avant tout chez les anglos saxons. Résultat, alrors que nous fûmes autrefois les maîtres d'une certaine littérature d'aventure et de panache, on rame en France pour égaler ceux qu'on ne lisait presque jamais autrefois, ou alors dans le texte, à de rarissimes exceptions près.
Par exemple on avait peu lu en France les aventures de Sherlock Holmes avant les années 40-50. On le connaissait surtout par le cinéma. D'où l'énorme succès des Arsènes Lupins pourtant écrits au départ pour faire la nique au detective anglais, et défendre auprès des jeunes gens de la grande bourgeoisie (qui eux lisaient l'anglais) une certaine image de la France, élégante et rebelle, aventureuse et amoureuse...
Quant à la littérature sociale, elle peine à se faire lire. Guettez voir la vie d'un des romans les plus intéressants de la rentrée littéraire, "Cendrillon" de Reinhardt, et nous verrons ce qu'il en est. Zola, Balzac, auraient du mal à intéresser à leurs textes à ce jour...espérons que cela ne durera pas.
La littérature historique ? Elle ne marche plus que pour remettre sur leur piedestal les vieilles idoles déboulonnées. On ne compte plus les homages à Marie-Antoinette, aux reines et aux princes déchus, comme s'il nous fallait nous réinventer une monarchie. La mort de Diana aura eu chez nous des conséquences imprévisibles, et à mon avis, dérangeantes.
La littérature de pure langue n'a jamais marché, dans le sens ou elle ne s'est jamais vendue. On découvre parfois un texte pour son écriture, on le loue. Et point barre. On s'en souviendra peut être encore dans 100 ans mais en attendant, il ne se vendra pas.
Et puis reste l'horreur de la quantité. Nous sommes noyés comme jamais sous les livres. Le sommes nous sous la littérature ? Peut être pas. Sous les romans d'aventure ? Pas assez peut être. Mais l'un dans l'autre on a tous du mal à suivre... regardez-moi, pauvre de moi : je mets mon nez dans les romans de la rentrée, et je n'en sauve qu'un seul. Ou sont passés les autres ? Je les ai oubliés, avant même d'avoir une chance de les lire...
- ereneril
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Qu'il y ait beaucoup de bouses qui sortent, facilitées par les évolutions technologiques, OK
Maintenant, je restais quand même septique après la lecture de cette interview. J'ai fait un effort d'ouverture :
Un coup de Google et je suis tombé sur cet autre entretien dans lequel Millet répond à Beigbeder.
Je n’ai aucune admiration particulière pour ce dernier mais cet article confirme ma première impression : Ce Millet est un vrai danger pour la littérature.
Ce type est un dangereux réactionnaire, imbu de sa personne, dont la capacité de réflexion dépasse tout juste celle de la vache limousine dont il aime visiblement raconter la disparition.
Je vous laisse apprécier ce complément :
http://livres.lexpress.fr/entretien.asp ... TC=4/idG=0
Maintenant, je restais quand même septique après la lecture de cette interview. J'ai fait un effort d'ouverture :
Un coup de Google et je suis tombé sur cet autre entretien dans lequel Millet répond à Beigbeder.
Je n’ai aucune admiration particulière pour ce dernier mais cet article confirme ma première impression : Ce Millet est un vrai danger pour la littérature.
Ce type est un dangereux réactionnaire, imbu de sa personne, dont la capacité de réflexion dépasse tout juste celle de la vache limousine dont il aime visiblement raconter la disparition.
Je vous laisse apprécier ce complément :
http://livres.lexpress.fr/entretien.asp ... TC=4/idG=0
Les dés ont fini de rouler...
- ereneril
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Edit : Pb de double post
Dernière édition par ereneril le 07 Sep 2007, 15:33, édité 1 fois.
Les dés ont fini de rouler...
Je ne connaissais pas du tout Richard Millet, donc je trouve les commentaires postés dans ce topic vraiment très intéressants et je vous en remercie du fond du coeur.
J'avoue que ce qui m'a touchée surtout, dans son article, c'est quand il souligne l'appauvrissement général du vocabulaire chez les jeunes, et quand il explique que des auteurs comme Racine ou Corneille ne sont plus étudiés au collège.
Mes années de collège sont très loin derrière moi, et mes enfants encore trop jeunes pour que je puisse juger "sur le terrain".
Mais effectivement, considérant les énormités qu'il déclare par ailleurs, on peut légitimement penser qu'il se plante peut-être bien aussi sur le plan qui m'inquiétait
Enfin (soupir), il est un beau représentant de cette elite que je déplorais dans un autre post ^^
J'avoue que ce qui m'a touchée surtout, dans son article, c'est quand il souligne l'appauvrissement général du vocabulaire chez les jeunes, et quand il explique que des auteurs comme Racine ou Corneille ne sont plus étudiés au collège.
Mes années de collège sont très loin derrière moi, et mes enfants encore trop jeunes pour que je puisse juger "sur le terrain".
Mais effectivement, considérant les énormités qu'il déclare par ailleurs, on peut légitimement penser qu'il se plante peut-être bien aussi sur le plan qui m'inquiétait
Enfin (soupir), il est un beau représentant de cette elite que je déplorais dans un autre post ^^
-
- ordre de l'été
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J'avoue que ce qui m'a touchée surtout, dans son article, c'est quand il souligne l'appauvrissement général du vocabulaire chez les jeunes, et quand il explique que des auteurs comme Racine ou Corneille ne sont plus étudiés au collège.
Il a raison s'il compare les jeunes scolarisés aujourd'hui par rapport à ceux de sa jeunesse. Pas les jeunes "tout court". Un petit paysan auvergnat des années 50 n'avait pas plus de vocabulaire et ne connaissait pas plus Racine qu'un gamin des cités d'aujourd'hui. La grosse différence, c'est qu'il ne se retrouvait pas devant un prof de lettres...
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