Veuillez respecter les éditeurs, merci
Publié : 13 Juil 2007, 17:37
J'avais déjà évoqué le sujet plusieurs fois il y a un certain temps, notamment dans la FAQ des jeunes auteurs et au cours d'une polémique virulente initiée sur un extrait de Sombreloup, mais il faut croire que plus quelque chose semble évident, plus il doit être répété pour enfin entrer dans les têtes les plus dures. Sujet du jour, donc: et si au lieu de toujours critiquer les éditeurs - qui, c'est bien connu, ne lisent pas les romans que vous leur envoyez et ne prennent pas le temps de vous faire des réponses personnalisées - vous vous remettiez un peu en question, vous tous qui inondez les comités de lecture de prétendus chefs-d’oeuvre qui ne sont en fait souvent que de sombres merdes?
Oui, je suis énervé. Je vais donc respirer un bon coup et vous expliquer posément ce qui me met dans cet état, le tout en deux points distincts mais qui sont finalement liés:
1/ L'EDITEUR N'EST PAS UN BETA-LECTEUR.
L'éditeur est une structure pro chargée de publier des textes de niveau pro, c'est-à-dire écrits par des gens dotés d'une certaine maturité littéraire. Cela ne signifie pas qu'il faut attendre de fêter vos quarante ans pour commencer à frapper à la porte des éditeurs, car la maturité n’est pas forcément question d’âge, mais si vous savez que vous avez encore de gros progrès à faire pour atteindre un bon niveau, continuez de bosser, ne vous découragez pas, mais arrêtez de perdre votre temps et celui des professionnels à qui vous envoyez vos écrits de jeunesse.
Parce qu'au final, quel est l'intérêt d'envoyer un texte qui n'a aucune chance d'être publié? Recevoir un avis extérieur? Voire carrément des corrections?
Si tel est effectivement votre but, je vous arrête tout de suite, car non seulement vous vous trompez sur votre vision du rôle de l'éditeur, mais en plus vous n'êtes qu'un sale petit égoïste qui n'hésite pas à donner un surplus de travail à des gens qui n'ont franchement pas que ça à faire, tout cela pour vous délester de ce que vous n'avez pas envie de faire par vous-même.
Si vous souhaitez avoir des commentaires et des corrections sur votre premier jet, trouvez-vous des bêtas-lecteurs parmi vos connaissances, allez proposer votre oeuvre au collectif CoCyclics dont c'est justement le boulot, mais pas à un éditeur, dont la fonction est de travailler sur les romans qu'il publie, et non sur ceux qu'il ne publiera pas. Et si certains petits éditeurs vous rendent effectivement ce service, en commentant de manière détaillée les bouses dont vous les submergez sans vergogne, cela n’est pas du tout la norme, c’est une grande faveur qui vous est accordée, aussi seriez-vous bien inspirés de ne pas trop tirer sur la corde.
2/ L'EDITEUR A UNE LIGNE EDITORIALE QUI N'EST PAS FAITE POUR LES CHIENS
Peut-être encore plus évident que mon point précédent, et pourtant tout aussi peu respecté par ces auteurs qui se croient tout permis au prétexte qu'ils sont tous persuadés d'être le futur J.K. Rowling, voici le problème de la ligne éditoriale. La ligne éditoriale, qu'est-ce que c'est? C'est tout bonnement ce que l'éditeur est susceptible de publier, chacun d’entre eux ayant des consignes bien précises généralement écrites noir sur blanc sur leur site internet. Cela peut aller de "N'accepte que la poésie et le théâtre", à "N'accepte que les romans jeunesse de moins de 400 000 signes".
Et c'est là que vous intervenez une fois de plus, vous le sale petit égoïste dont je parlais dans mon post précédent: parce que vous n'avez pas envie de perdre deux minutes à lire les consignes de l'éditeur, vous envoyez votre roman à tous les éditeurs qui se présentent à vous, ou au contraire au seul éditeur qui vous fasse rêver, sans vous demander si votre manuscrit peut potentiellement l'intéresser. De nombreux éditeurs croulent sous une pile de manuscrits dans lequel ils n'ont même pas l'espoir de dénicher une perle, pour la bonne et simple raison que ces manuscrits ne correspondent pas à ce qu'ils recherchent, tout cela parce que vous n'avez pas voulu prendre connaissance des règles de soumission…
Pire, il arrive que vous sachiez pertinemment que votre roman n’entre pas dans la ligne éditoriale, et pourtant vous l’envoyez, "parce que ça ne coûte rien" – surtout de nos jours et la généralisation des envois par mail – en espérant ainsi obtenir gracieusement les conseils personnalisés d'un professionnel voire, pourquoi pas, d'une correction à l’oeil… Et puis comme vous êtes le nouveau J.K. Rowling, ce petit éditeur de livres de cuisine ne peut pas refuser l’occasion qui lui est donnée de publier un futur best-seller de fantasy, n'est-ce pas?
Voilà, la boucle est bouclée, les deux points sont reliés, vous avez envoyé votre daube à peine relue à un éditeur qui ne publie pas du tout ce genre de textes. Alors, heureux? Grâce à vous les éditeurs n'auront plus autant de temps qu'ils le voudraient à consacrer aux auteurs sérieux, ceux qui n'envoient qu'un manuscrit publiable, et tout cela pour satisfaire votre misérable ego…
Franchement, c'est avec des auteurs comme vous que l'on a envie d'encourager les éditeurs à ne plus travailler qu'avec des auteurs qu'ils connaissent déjà, et d'arrêter de perdre leur temps à ouvrir les manuscrits reçus par la Poste ou par mail.
Oui, je suis énervé. Je vais donc respirer un bon coup et vous expliquer posément ce qui me met dans cet état, le tout en deux points distincts mais qui sont finalement liés:
1/ L'EDITEUR N'EST PAS UN BETA-LECTEUR.
L'éditeur est une structure pro chargée de publier des textes de niveau pro, c'est-à-dire écrits par des gens dotés d'une certaine maturité littéraire. Cela ne signifie pas qu'il faut attendre de fêter vos quarante ans pour commencer à frapper à la porte des éditeurs, car la maturité n’est pas forcément question d’âge, mais si vous savez que vous avez encore de gros progrès à faire pour atteindre un bon niveau, continuez de bosser, ne vous découragez pas, mais arrêtez de perdre votre temps et celui des professionnels à qui vous envoyez vos écrits de jeunesse.
Parce qu'au final, quel est l'intérêt d'envoyer un texte qui n'a aucune chance d'être publié? Recevoir un avis extérieur? Voire carrément des corrections?
Si tel est effectivement votre but, je vous arrête tout de suite, car non seulement vous vous trompez sur votre vision du rôle de l'éditeur, mais en plus vous n'êtes qu'un sale petit égoïste qui n'hésite pas à donner un surplus de travail à des gens qui n'ont franchement pas que ça à faire, tout cela pour vous délester de ce que vous n'avez pas envie de faire par vous-même.
Si vous souhaitez avoir des commentaires et des corrections sur votre premier jet, trouvez-vous des bêtas-lecteurs parmi vos connaissances, allez proposer votre oeuvre au collectif CoCyclics dont c'est justement le boulot, mais pas à un éditeur, dont la fonction est de travailler sur les romans qu'il publie, et non sur ceux qu'il ne publiera pas. Et si certains petits éditeurs vous rendent effectivement ce service, en commentant de manière détaillée les bouses dont vous les submergez sans vergogne, cela n’est pas du tout la norme, c’est une grande faveur qui vous est accordée, aussi seriez-vous bien inspirés de ne pas trop tirer sur la corde.
2/ L'EDITEUR A UNE LIGNE EDITORIALE QUI N'EST PAS FAITE POUR LES CHIENS
Peut-être encore plus évident que mon point précédent, et pourtant tout aussi peu respecté par ces auteurs qui se croient tout permis au prétexte qu'ils sont tous persuadés d'être le futur J.K. Rowling, voici le problème de la ligne éditoriale. La ligne éditoriale, qu'est-ce que c'est? C'est tout bonnement ce que l'éditeur est susceptible de publier, chacun d’entre eux ayant des consignes bien précises généralement écrites noir sur blanc sur leur site internet. Cela peut aller de "N'accepte que la poésie et le théâtre", à "N'accepte que les romans jeunesse de moins de 400 000 signes".
Et c'est là que vous intervenez une fois de plus, vous le sale petit égoïste dont je parlais dans mon post précédent: parce que vous n'avez pas envie de perdre deux minutes à lire les consignes de l'éditeur, vous envoyez votre roman à tous les éditeurs qui se présentent à vous, ou au contraire au seul éditeur qui vous fasse rêver, sans vous demander si votre manuscrit peut potentiellement l'intéresser. De nombreux éditeurs croulent sous une pile de manuscrits dans lequel ils n'ont même pas l'espoir de dénicher une perle, pour la bonne et simple raison que ces manuscrits ne correspondent pas à ce qu'ils recherchent, tout cela parce que vous n'avez pas voulu prendre connaissance des règles de soumission…
Pire, il arrive que vous sachiez pertinemment que votre roman n’entre pas dans la ligne éditoriale, et pourtant vous l’envoyez, "parce que ça ne coûte rien" – surtout de nos jours et la généralisation des envois par mail – en espérant ainsi obtenir gracieusement les conseils personnalisés d'un professionnel voire, pourquoi pas, d'une correction à l’oeil… Et puis comme vous êtes le nouveau J.K. Rowling, ce petit éditeur de livres de cuisine ne peut pas refuser l’occasion qui lui est donnée de publier un futur best-seller de fantasy, n'est-ce pas?
Voilà, la boucle est bouclée, les deux points sont reliés, vous avez envoyé votre daube à peine relue à un éditeur qui ne publie pas du tout ce genre de textes. Alors, heureux? Grâce à vous les éditeurs n'auront plus autant de temps qu'ils le voudraient à consacrer aux auteurs sérieux, ceux qui n'envoient qu'un manuscrit publiable, et tout cela pour satisfaire votre misérable ego…
Franchement, c'est avec des auteurs comme vous que l'on a envie d'encourager les éditeurs à ne plus travailler qu'avec des auteurs qu'ils connaissent déjà, et d'arrêter de perdre leur temps à ouvrir les manuscrits reçus par la Poste ou par mail.