Statistiques !

[cmoi]

En espérant que ce sujet n'ai pas été abordé ailleurs. Je pensais que c'était souvent abordé, et pourtant, j'ai cherché et je n'ai rien trouvé, sur ce forum en tout cas

Enfin, bref : pourcentage de bons romans reçus par les éditeurs, de ceux édités, de ceux qui seraient à peu près bon mais qui ne le sont pas assez pour une publication... Je veux tout savoir ! Ma curiosité me démange.

J'ai trouvé ça, en suivant un lien :

Babel :
(Bragelone 2004)
760 manuscrits enregistrés dans la base de données
2 publiés
2 en cours de réécriture (mais pas de promesse de publication pour le moment, on attend de voir le résultat)

Je m’intéresse à cette frange :
« Une 20aine ont valu que je les lise en entier. On en a considéré de près ou "remarqué" une 40aine, peut-être. »

Je suppose que les ratios n’ont pas trop changé, même si depuis il y a sans doute plusieurs milliers de manus enregistrés chez Brage.


Du coup j’avais quelques questions :
- Est-ce que les écrivains de cette catégorie (2 à 3% environ) reçoivent une réponse personnalisée de la part de Brage ?
- Qu’est-ce qui a fait que les manuscrits parvenus jusqu’à cette étape (relecture globale pas Stéphane) n’ont pas été publiés ?
2/3 % de romans, on pourrait se dire qu’ils étaient plutôt bons. Dans ce cas, étaient-ils trop originaux, ou alors étaient-ils seulement « lisibles », et manquait en définitive d’un « petit plus » ? (Je pars du postulat que Brage a édité tous les manus de fantasy qu’ils ont trouvé « bon »…)


Voilà...

Et le message n'a pas eu de réponse (en tout cas je ne les ai pas vues^^)...

Quelqu'un aura-t-il pitié de moi ici ? Un éditeur qui a plein de chiffre à m'offrir pour le déjeuner ?
de mémoire, je crois me souvenir que j'avais lu dans un livre parlant de l'édition qu'un manuscrit sur 1000 en moyenne était édité. Mais c'est tout

[Oliv]

Ton interrogation de départ n'a pas vraiment de sens, puisque tu te demandes comment ça se passe chez "les éditeurs"... Or, un éditeur peut tout aussi bien être une organisation tentaculaire brassant des millions d'euros qu'un petit indépendant élaborant des bouquins dans sa cave. Faire des moyennes chiffrées "des éditeurs" ne rime donc à rien. On ne peut pas comparer Mille Saisons à Bragelonne, ou Bragelonne à Albin Michel...

Mais puisque tu cites plus particulièrement les chiffres de Bragelonne, il faut tout de même savoir que cet éditeur a comme particularité de ne pas publier de manuscrits reçus par la poste, quoiqu'ils continuent d'en réclamer pour ne pas trop frustrer leur large base de fans. Prendre Bragelonne pour établir des rapports "Manuscrits reçus" / "Manuscrits publiés" n'a donc, encore une fois, pas de sens. Certes, la mauvaise foi de certains leur fera toujours dire que ce que j'avance est faux, car Bragelonne publie des manuscrits d'auteurs français inconnus reçus par la poste... A ma connaissance, ils l'ont fait une fois, et ce fut un échec tellement retentissant qu'ils ne sont sans doute pas près de renouveler l'expérience.

[Beorn]

En fait, depuis mars je crois, ils refusent officiellement de recevoir des manuscrits par la poste.
D'après ce qu'on raconte, en effet, les choses se seraient très mal passées avec l'auteur en question.

Ce qui est vrai, à mon humble avis, c'est que même parmi les "bons" manuscrits, mettons ceux qui n'ont pas de fautes, qui ont une histoire qui tient la route, qui ont quelque chose d'intéressant à apporter, il y a une grosse part de chance (le bon moment pour l'éditeur, le bon créneau) et de subjectivité (la bonne personne qui accroche).

Je connais quelqu'un qui, ne recevant pas de nouvelles de son manuscrit, a appelé l'éditeur. La directrice de collection venait d'arriver à ce poste, elle a recherché le manuscrit et l'a retrouvé : il avait été soumis au comité de lecteur, sans doute pré-sélectionné mais refusé par la directrive précédente. Et puis on avait oublié de faire une lettre de refus à l'auteur.
La nouvelle directrice a lu les fiches de lectures et a décidé de le publier.

[cmoi]

Et les chiffres de mille saison ? Genre aussi nombre de recueils de poèmes (ou autre trucs hors sujets) reçut ?
Néanmoins, très intéressant pour Bragelonne... Snif, désespérant^^

[Oliv]

Pour les chiffres spécifiques à Mille Saisons, c'est ici que ça se passe. Et comme tu n'y trouveras sans doute pas toutes les réponses à tes questions, je t'invite à déterrer le sujet.

[Beltane]

Les choses se sont peut-être mal passées mais ce n'est pas forcément de la part de l'auteur en question. Y a toujours plusieurs sons de cloches, dans une histoire.

Et de toute façon, vous pouvez tous arrêter de fantasmer sur une publication par Bragelonne : ils ne publient plus de nouveaux auteurs français, ils n'ont ni le temps ni l'envie de jouer les découvreurs de talents (déclaré lors de tables rondes auxquelles j'ai assisté), ils préfèrent laisser ça aux micro éditeurs qui, selon eux, font ça très bien (et on les remercie pour le compliment, surtout quand on sait qu'Alain lit les bouquins qu'on publie, quand il a un peu de temps pour se détendre, et qu'il apprécie).

Puis Bragelonne va avoir fort à faire avec leurs premiers pas dans la BD, et l'arrivée du vrai concurrent que représente Orbit.

Maintenant, je peux donner les stats Argemmios.

Pour les romans et novellas, on en est à 67 reçus depuis l'origine (enfin, 67 enregistrés dans la base, on a eu beau fermer les soumissions, y a encore des manuscrits qui arrivent, de gens qui ne lisent pas les consignes, et je ne comptabilise même pas les manuscrits papiers, grrrrr).

Sur ces 67, tout n'a pas été lu (on a fermé les soumissions pour pouvoir lire tout ça, plus les recueils de nouvelles, et là aussi il y en a quelques-uns !) mais on a déjà publié une novella reçue ainsi, on a retenu 2 romans sur lesquels on travaille, et on avait pré-retenu un troisième roman sous condition de retravail important, mais comme l'auteur (dont c'était le premier roman) ne nous donne plus de nouvelles et a placé depuis d'autres romans chez un éditeur plus gros, on doute de concrétiser cette publication-là.

D'après la base, on aurait reçu 12 recueils de nouvelles... on en a déjà publié 2 et on en a un troisième qui arrive.

Après, les stats au niveau des AT :
Les Héritiers d'Homère : reçu 60 textes, publié 18 au final
Chants de Totems : reçu 40 textes, on va en publier 12
Changelins : reçu 55, on va en publier 17
Le Butin d'Odin : reçu 68 textes, on va en publier 19

Et à chaque fois, on a aussi bien des auteurs confirmés que des auteurs dont c'est la première publication hors fanzinat, ou même dont c'est la première publication tout court.

Tenez, tant qu'on est dans les stats rigolotes : y a une grosse proportion d'auteurs Chtis dans le catalogue Argemmios, surtout hors anthos.

[Beorn]

Merci pour ces chiffres très intéressants et finalement assez encourageants, Beltane !

Les choses se sont peut-être mal passées mais ce n'est pas forcément de la part de l'auteur en question. Y a toujours plusieurs sons de cloches, dans une histoire.

Tout à fait. Si mon post donnait à penser que j'accusais l'auteur, je corrige tout de suite : ça s'est mal passé mais je ne sais pas grand chose de plus à ce sujet.



Pour en revenir à la question des stats'... Je pense que c'est un faux problème. Si, comme c'est souvent le cas, un éditeur grandit et se met à recevoir une floppée de romans nuls, la proportion de "publiés" va mathématiquement baisser et ça ne voudra rien dire.

La question qui compte, à mon avis, ce serait plutôt celle-ci : est-ce qu'un premier roman a vraiment une chance quand il est vraiment bon ?
(Avec la question subsidiaire à deux francs : "qu'est-ce qu'un bon roman ?")

Depuis quelques années que je traîne sur les forums de SFFF et que j'en vois certains trouver des éditeurs, j'ai tendance à penser que oui, il a une vraie chance. Une chance, ce n'est pas une certitude, mais ce n'est déjà pas mal.

Dans le milieu de la SFFF, je pense que les premiers romans ont peut-être un peu plus de chances que dans la littérature générale, quand même. Dans le sens où les éditeurs sont souvent petits, ce sont des passionnés, et beaucoup de manuscrits envoyés par la poste sont étudiés avec plus d'attention.
Mais bon, c'est peut-être un affreux préjugé...

Cela dit, la poste, c'est une chose, mais il n'est pas interdit non plus de se faire connaître dans le milieu avant d'envoyer son roman : par des concours de nouvelles, en se déplaçant sur les salons, en participant aux forums voire aux maisons en question (qui sont souvent à court de bénévoles).
ça ne rendra jamais bon un mauvais roman, certes. Mais le jour où le manuscrit arrive sur la pile, il est regardé avec attention si le nom de l'auteur évoque quelque chose à l'éditeur. Et c'est déjà ça.