Messagepar Mélie-mélo » 07 Fév 2010, 00:14
Ciel, la première à donner mon avis ici!...
En même temps, je ne vais pas attendre que mes impressions aient perdu de leur fraîcheur. Je précise qu'il y aura sans doute des spoilers (je ne sais pas comment les indiquer sur ce site, ni s'il est nécessaire de les marquer sur ce topic).
Voilà, ces temps-ci peu de bouquins me passionnent, mais celui-ci, je l'attendais avec impatience; je l'ai commencé dès que je l'ai reçu et je l'ai terminé en quatre jours, soit plus de 100 pages par jour... C'est énorme vu ma vitesse de lecture en ce moment et la densité du style. Bref (je dis ça mais je compte bien écrire un pavé), j'ai adoré ce deuxième tome.
Moins que le premier cependant. Pourquoi? Je crois, déjà, qu'il y a moins de personnages que je trouve attachants. La troupe de Taléron me manque, et des personnages qui me paraissent intéressants ne sont pas assez mis en valeur à mon goût; notamment le capitaine Sarla et la cartographe Narélia, sur lesquelles j'aurais aimé en apprendre plus - de la capitaine, on ne voit pour ainsi dire que le caractère inflexible et tranchant, alors que j'aurais apprécié de vraiment savoir quelles qualités lui valent ce poste et le respect de son entourage. Bref, les personnages sont un élément décisif pour mon appréciation d'un roman de fantasy, or ici il n'y a que Perval et Darien que j'aime vraiment beaucoup. Joris m'ennuie, et Magla qui commence à devenir intéressante n'est quasiment pas présente; j'espère la voir plus par la suite. Quant à leurs relations et sentiments (essentiels pour l'adolescente sentimentale que je suis), je ne les pas trouvés assez mis en valeur. Sauf ceux de Darien, que l'on ressent très bien et qui promettent pour la suite... Mais maintenant que Perval et Joris sont "casés", j'ai peur de voir leur relation tourner à la routine, alors qu'ils se sont tournés autour pendant si longtemps. J'espère bien revoir Seev, non parce que je l'apprécie (au contraire) mais parce qu'elle met en valeur la psychologie de Perval et apporte une tension bienvenue.
Ce qui m'embête aussi, c'est que passée la découverte des Terres éphémères dans le premier tome, leur caractère extraordinaire a tendance à s'estomper; le voyage dans ces territoires fascinants devient presque banal, et les périls qui le parsèment m'ont paru anecdotiques. Les caractéristiques géographiques, qui comptaient pour une bonne part dans le charme du premier tome, m'ont cette fois semblé moins importantes; d'autant plus qu'une fois arrivés à la montagne immuable, les personnages ne se préoccupent plus tellement de celle-ci, qui était pourtant le premier objet de leur quête.
Pour ce qui est de tout ce qui se passe à la montagne, et surtout des kinjalis. Quand on les découvre, je m'attends à une leçon (au bon sens du terme) sur l'ethnocentrisme, à ce que les personnages apprennent à respecter cette culture différente, tout ça. Au contraire, le peuple humain de l'Orbiviate apparaît de plus en plus comme bien meilleur que celui de ces monstres aux moeurs sanglantes... Ce n'est pas forcément un reproche, j'ai trouvé très intéressant de découvrir les réalités de la guerre par les yeux de gens qui ignoraient peut-être jusqu'à son existence. Mais ça donne une vision un peu naïve des humains, peut-être trop; lorsqu'ils envoient Lirane et son fiancé comme émissaires aux Vikhors, ça me semble un peu gros - je n'ai pas douté une seule seconde du sort qui leur serait réservé,
et j'ai du mal à croire que Calad et les autres, eux, ne s'en doutent pas après tout ce qu'ils ont vu!... Enfin, j'ai trouvé un peu stéréotypée toute la relation humains/kinjalis, et encore plus le fait que quelques-uns de ces derniers soient assez lucides pour aller jusqu'à renier la culture sanglante dans laquelle ils ont grandi comme les autres.
Enfin, pour tout l'aspect théologique de l'intrigue, il me paraît très bien mené et passionnant, mais j'ai du mal à vraiment en juger, parce que mes goûts font que j'ai toujours du mal à m'intéresser aux dieux, ne serait-ce que moitié moins qu'aux hommes. Je n'arrive pas du tout à savoir où nous mènent toutes les histoires autour du Vétorbe, de la fresque avec l'histoire de l'humanité et de la secte du Fléau. Cette dernière me semble cependant promettre beaucoup, d'autant plus avec la toute dernière révélation sur le père Calad et ses motivations... Et l'Annonciateur, le reverra-t-on? Le passage de sa disparition supposée vers les jardins de Colalyra est pour moi un moment très marquant du livre, et peut avoir des conséquences fort intéressantes.
Je pense en avoir assez dit pour l'instant, d'autant plus que pour une fois je n'ai pas les commentaires des autres lecteurs sur lesquels m'appuyer... Je ne suis jamais sûre de la pertinence de mes critiques, mais je ne vais tout de même pas faire marche arrière.
Pour résumer, j'ai adoré ce tome, malgré de légères déceptions, car tout aussi bien écrit que le premier, son intrigue est prenante du début à la fin, et les personnages et l'univers toujours attachants (wow, il y a une anacoluthe dans cette phrase! enfin je crois). Je ne peux maintenant qu'attendre la suite avec impatience... Impatience que je pourrai réfréner un peu grâce aux nouvelles apparemment postées sur le site de l'Orbiviate. Mais j'hésite à aller sur ce site, car je crains de ne plus pouvoir rien faire d'autre de mes journées tant que je n'aurai pas lu tout ce qui s'y trouve...
Merci aux deux Roland Vartogue pour ces heures de lecture fort savoureuse, et pour la jolie dédicace (sur un très beau livre d'ailleurs; et merci à Mille Saisons, aussi!).
La vita è bella, tralalalalalala.