Les scènes de combat

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Samantha
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Les scènes de combat

Messagepar Samantha » 26 Juil 2008, 17:14

J'ai épluché la liste des sujets sans trouver celui-ci... donc, let's go !

J'ai du mal avec les scènes de combat, tout simplement parce que je n'en ai jamais vécue une. Les enchaînements, la façon de décrire, tout cela me pose toujours problème car au final la scène ne me semble ni convaincante, ni crédible. Et j'ai du mal à la vivre avec mes tripes, à me dire : si j'étais quelqu'un ayant un bon bagage en matière de survie et de combat, que ferais-je quand...?

Quels sont vos conseils pour écrire une scène de combat réaliste ? Les erreurs à éviter ?
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pingu
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Messagepar pingu » 26 Juil 2008, 17:36

A mon avis il y a deux points :

- ne pas faire d'erreur technique (si les personnages sont des épéistes chevronnés, par exemple, il y a des choses qu'ils font et qu'ils ne font pas) ; question de documentation.

- ne pas écrire pour un spécialiste de tel genre de combat : il faut que le lecteur lamdba qui n'y connaît rien s'y retrouve et éprouve des émotions en lisant la scène.


Une scène de combat seule est intéressante du point de vue chorégraphique, toujours très beau en soi quand c'est bien fait au cinéma ou au théâtre, mais dans un roman, je crois qu'on vit vraiment la scène en question quand elle est entourée d'enjeux qui la "chargent" (c'est vraiment important que untel s'en sorte, ou que untel en meure, ou bien que untel (autre) soit retardé, etc.)


Ah, ça fait trois points, ça.
Pis je sais pas si c'est très aidant.

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Roanne
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Messagepar Roanne » 26 Juil 2008, 17:46

Un truc qui aide : regarder une scène dans un film et essayer de la décrire.

Par exemple tu prends un film avec Jet Li ou un vieux film de cape et d'épée, et déjà tu peux structurer une scène pour t'entraîner.
Ensuite, il faut te documenter pour le vocabulaire si tu as besoin d'être plus technique / précise.

Je viens de lire un roman d'Harlan Coben dans lequel il parvient à décrire les actes d'un "homme de main" parfois pour le moins atroce (il paralyse des personnes sans les tuer) et c'est bien écrit : aucun vocabulaire de spécialiste, on a bien le rendu de la rapidité de ses "prises" et on est dégoûté pour ses victimes...

N'oublie pas que tu peux appliquer aux scènes de combat les même règles qu'aux scènes de fesses : élipse, point de vue d'un personnage précis (ce qu'il ressent), etc.

Bon, je ne sais pas si cela t'aura aidé, mais c'est pas ma tasse de thé non plus.

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Samantha
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Messagepar Samantha » 26 Juil 2008, 17:50

Merci ^^ en effet ça m'aide un peu, j'ai fait un premier jet en essayant que ce soit le plus réaliste possible, et en regardant quelques séquences pour avoir une idée de la rapidité des manœuvres, etc. Il s'agit pour ma part de combat au corps à corps impliquant une personne expérimentée, et une autre non, d'où ma difficulté de faire surgir le contraste.
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Beorn
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Messagepar Beorn » 26 Juil 2008, 18:22

Je conseille de se servir du décor, ça aide beaucoup.

Du côté de l'auteur, ça aide à inventer des mouvements. Plutôt que de dire, "il se fendit, X esquiva d'un pas en arrière", dire que X grimpe sur la table, passe derrière le muret ou se cache derrière un rideau, c'est plus parlant et ça fait moins "scène de jeux de rôle"...

Et du côté du lecteur, ça aide à suivre l'action autrement que dans un grand nulle part ou les gens font des gestes mystérieux avec leurs bras et leurs armes (comme dit pingu, la plupart des lecteurs n'ont aucune notion de combat).
Les conseils de Tonton Beorn + ses frasques dans le monde de l'édition
T1 "La perle et l'enfant" (Mnémos) en librairie le 23 septembre !

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Samantha
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Messagepar Samantha » 26 Juil 2008, 18:41

Merci Beorn ^^ en effet je me suis un peu servie du décor :lol: ce sont des pistes très intéressantes en tout cas. Je crains aussi l'aspect "jeu de rôle", "X tape Y -> à toi ! Machin tape truc..." mais en faire un peu m'aurait peut-être aidée à mieux visualiser certains coups ^^"
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Silex
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Messagepar Silex » 26 Juil 2008, 18:51

Hum, c'est marrant, je viens d'écrire une scène de combat aujourd'hui-même. Ca se passe au katana et j'ai utilisé deux des katas de iaido. En fait, les katas de n'importe quel sport de combat sont parfaits pour ce genre de scènes... si on veut faire réaliste. :wink:

Mon cas est peut-être un peu extrêmes, mais si je prends des cours de iaido, c'est en grande partie pour pouvoir décrire un combat au katana de manière qui ne soit pas ridicule. Genres Kill Bill... En aïkido il existe aussi des mouvements avec katana dont j'ai appris certains. D'ailleurs, j'envisage le kendo dans pas trop longtemps. J'aime particulièrement les katanas et je risque d'en mettre dans pas mal de mes histoires. whistle

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Napalm Dave
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Messagepar Napalm Dave » 26 Juil 2008, 19:13

Je réussis généralement mes scènes de combat sans pour autant être un expert des disciplines guerrières, en tant que lecteur, je butte souvent sur des récits où celles-ce sont réduites à des descriptions qui s'enchaînent mécaniquement, de manière laborieuse.
un des secrets est, il me semble, de changer souvent de structure de phrase, de point de vue (objectif et subjectif) et de se servir du décor comme cela a été dit plus haut:

Ainsi ma toute première nouvelle parlait d'un carnage auquel participait un soldat du futur, un légionnaire pénal plus exactement. je décrivais d'abord la course, puis l'odeur des produits inflammables, puis sa peur face à une charge de véhicule, Puis je changeais de point de vue en décrivant un missile sifflant au dessus de sa tête pour s'écraser derrière lui. Il faut que les sens du lecteurs soient mis à contribution et que tout s'enchaîne avec souplesse (et c'est pour cela quen je préfère le présent qui permet plus facilement d'enchaîner et d'accumuler les phrases).
Plus facile à dire qu'à faire, me direz vous, je vais fouiller mes propres textes pour trouver des exemples:

Une baston générale en fantasy, au présent, à plus de dix contre un:

Les danseurs accourent et se placent tout autour de lui, de manière à l’encercler, avec un mouvement unanime et d’une souplesse parfaitement inhumaine. Les musiciens, eux, se sont lentement redressés et le seigneur des airs remarque qu’ils sont plus grands et surtout plus robustes. Il esquisse un mouvement menaçant de sa serre et quelques uns de ses adversaires reculent d’un pas. Ils ont les mains ouvertes et ne tiennent aucune arme, ils n’en ont nullement besoin : ce sont de véritables serres d’oiseaux de proies, avec des paumes étroites, de gros doigts rapprochés et des griffes acérées, incroyablement longues. Leurs regards de braise et leurs longs cheveux tombant derrière leurs masques les identifient comme étant de l’engeance des Shrats, les Alfars démoniaques. Le seigneur des airs a une moue de dégoût en les voyant. Les Shrats sont une plaie à la face de la gente elfique, des parodies de fées nées de la cendre laissée par les démons et leur pouvoir destructeur. Il y en a là dix-sept, mais Saàrnarion est sûr de lui.
« A votre place, je ne m’approcherai pas trop près ! dit-il.
Il accompagne ce commentaire sarcastique d’une salve de bombes d’ air. Plusieurs Shrats sont aussitôt projetés en arrière dans un vacarme d’explosions. Des morceaux de masques et de costumes ont jailli avec des filets de sang. Mais les elfes sombres n’ont pas attendu pour contre-attaquer, ils bondissent à l’unisson sur leur puissant adversaire, griffes en avant. Le combat ressemble à une danse démente et à leur façon de se mouvoir, il est difficile de déterminer quand les Shrats sont mortellement touchés. Saàrnarion les crible de coups et ils sautent en arrière, pliés, avant de se redresser lestement et de revenir à la charge. Ceux qui viennent de tomber sous l’effet de la salve font face de nouveau, ils s’escriment à présent sur l’armure du seigneur des airs. Certaines des serres enflammées trouvent les défauts de la cuirasse, infligeant de cruelles douleurs à sa chair, mais les coups de Saàrnarion sont bien plus redoutables, et les Shrats au sang brûlant ne semblent guère apprécier la morsure du givre ! Il ouvre les bras et une onde puissante balaie les créatures comme des pantins désarticulés. Le souffle atteint même ceux restés en retrait, qui doivent se protéger le visage de leurs bras. Un craquement semblable à celui du tonnerre envahit toute la vallée, assourdissant les ennemis de Saàrnarion. Seuls les musiciens sont restés stoïques, car les cultistes, eux, hurlent en se tenant les oreilles.
Saàrnarion charge, comme exalté par les rayons de lune. Il laboure le corps d’un Shrat resté au sol tout en se saisissant d’un autre qui tente de bondir. Son énorme griffe l’enserre et le soulève par la taille, avant de se refermer avec un horrible craquement d’os. Des gerbes d’un sang orange giclent comme si Saàrnarion avait simplement pressé un fruit trop mûr. Indifférent aux brûlures provoquées par ce liquide malsain, Saàrnarion fauche dans les rangs des Shrats, encore étourdis par l’onde de choc. Leurs coups se font hasardeux alors que ceux du seigneur des airs sont d’une précision mortelle. Ceux qui tentent de se relever sont tranchés par des lames de givre volantes. Les musiciens n’ont toujours pas avancé, mais ont ouvert leurs bras, révélant des armes portées au côté. Saàrnarion a fait un véritable carnage et seuls trois des elfes maléfiques parviennent à rejoindre leurs robustes alliés en clopinant ; l’un d’eux a manifestement un bras brisé. Sous la lueur de Pourprelune, la cuirasse argentée du chevalier féerique leur apparaît rougeoyante, maculée de traînées sanglantes. Esquissant un sourire narquois, il s’avance lentement, faisant bouger ses serres avec une satisfaction sadique.
« Vous savez quoi ? dit-il, sardonique. J’adore Pourprelune, et à plus forte raison quand elle est pleine ! Elle exalte nos émotions, et les miennes sont très puissantes ! »
Les grands joueurs de timbales dégainent leurs armes en un mouvement rapide et unanime. Leurs membres décharnés sont encore forts, avec des muscles de fer reliés par d’étroites articulations. De l’autre main, ils font tomber leurs masques, permettant à Saàrnarion de les reconnaître pour ce qu’ils sont : des mercenaires renégats, les âmes damnées de Zarglesh ! Ces créatures sont les vestiges d’anciens adeptes du Démon de la Contestation ; ceux qui ont fait le « grand saut » de la mort pour en revenir plus haineux encore. Elles ne sont pas humaines, ou du moins, elles ne le sont plus, comme l’attestent leurs visages : leurs yeux laiteux n’ont pas de pupille et sont dénués de toute expression. Leurs traits semblent figés dans une éternelle grimace de folie et de joie malsaine. De profondes marques barrent ce qu’il leur reste de joues, aux pommettes si saillantes qu’elles forment comme des pointes. Malgré son dégoût, Saàrnarion les regarde bien dans les yeux, il n’est nullement impressionné par les lames noires dentelées qu’ils brandissent, des épées et des haches plus conçues pour déchirer la chair que pour frapper efficacement…



Un duel en fantasy:

Duarken est seul face au chariot et à Galienn. Un coup d’œil rapide lui permet de voir Camirède qui plonge lestement sous les roues, serrant contre lui le couffin. Le domestique rampe en s’aidant des coudes : mais il n’a pas remarqué le phénomène étrange qui est train de prendre naissance. Des crépitements parcourent le tissu grossier qui enveloppe la petite fille. Les lueurs grésillent et viennent danser sur son gilet de lin.
Se remettant de sa surprise, le seigneur du feu menace le baron de sa hache, la lame brille étrangement à la lumière de Pourprelune. Ses décors d’entrelacs semblent prendre vie en se teintant de rouge.
« Ton rituel ne pouvait avoir lieu. Je te laisse une chance de partir, Galienn le fourbe ! gronde Duarken.
— Je ne te crains pas ! Pas comme tous ces idiots ! »
Une gerbe d’éclairs noirs fuse de la paume ouverte du baron et le chevalier n’a guère que le temps d’opposer son bras. Il grimace lorsque le sort pénètre ses chairs, lui assénant une douleur atroce. Des flammes dorées viennent lécher l’armure de Duarken et l’entourent d’un manteau crépitant. Galienn n’a pas lâché prise. Ses muscles se contractent quand il intensifie la puissance de l’éclair. Son visage rougeaud vient d’enfler comme un fruit mûr.
« Tu n’as toujours pas compris ? La puissance m’a été donnée par Orias ! » crie-t-il d’une voix suraiguë.
Duarken souffre et recule sous la force du sort. Il sent les lumières noires vriller son bouclier de feu pour lui percer le corps. Une Aëlle surgit et bondit vers le chariot mais Galienn la vise de son autre main. Les éclairs la déchirent comme une volée de traits acérés.
« Mon sacrifice a avorté à cause de toi ! »
La voix du baron devient un gargouillis immonde. Ses vêtements de soie sont en train de craquer alors que son corps subit une transformation. Muscles et chairs se gonflent d’horribles boursouflures, se couvrent d’obscènes barbillons de chair. La tête de l’enchanteur s’incline soudain sous la pression de son cou. Les yeux s’écarquillent, prenant l’aspect de ceux d’un poisson bouffi. Duarken se sent faiblir, le combat qu’il mène est autant physique que psychique. La douleur lui devient si insupportable qu’il pose un genou à terre. Il a sous-estimé la corruption de Galienn : c’est maintenant à une incarnation démoniaque qu’il doit faire face ! Le seigneur du feu n’entend presque plus le vacarme de la bataille. Seuls lui parviennent les gloussements inhumains de Galienn et les battements sourds de son propre cœur.
« Duarken ! »
La voix qui vient de résonner dans sa tête est celle d’une petite fille. Son corps a brusquement cessé de ressentir la morsure des éclairs, envahi par une onde de puissance. Il ouvre les yeux pour voir son ennemi aux prises avec d’étranges volutes de brume qui ont pris naissance sous le chariot. Duarken voit l’enchanteur se débattre d’une manière comique, il lutte contre ces choses qui cherchent à l’enserrer à la manière de tentacules. Galienn fouille rapidement les replis de sa cape et brandit un objet qui tenait à son côté par des lacets de cuir. C’est un petit sceptre d’or pâle, brillant d’un éclat malsain et terminé par une lourde gemme d’un vert bilieux. Le noble l’agite et le brouillard magique se dissipe comme sous l’effet d’un coup de vent. Galienn bondit à bas du chariot et tandis qu’il bouge, son corps diminue lentement de volume, laissant retomber sur lui les lambeaux de ses vêtements.
« Prends garde, l’incendiaire ! Car cette arme est un poison mortel pour ceux de ta race ! crie-t-il en pointant le sceptre vers Duarken.
— Tu veux vraiment mourir, c’est ça ? Tu viens de te condamner par cette dernière infamie. »

Duarken charge en soulevant une traînée de feu mais le noble vient d’esquiver son revers de hache. L’épée s’abat en un arc écarlate. Galienn l’évite une nouvelle fois. La tête du sceptre luit soudain comme l’éclat moribond d’une étoile verte. Duarken bondit en arrière et un souffle jaillit de sa bouche, enveloppant le baron sous une tempête de flammes. Un rire moqueur retentit dans le brasier :
« Tes pouvoirs ne peuvent surpasser un sceptre de Vàndrass, idiot, car il a été forgé par un démon !
— Certes, mais tu n’y vois plus rien », répond le seigneur du feu en abattant sa lame ardente.
Il ne sent toutefois aucun autre obstacle que le sol. Cet adversaire agile commence à l’agacer. Lorsque les flammes s’atténuent, il le voit, le visage suant et noirci, figé dans un rictus sinistre. Duarken jette un regard furtif et distingue la silhouette de Camirède, prisonnière d’un nuage de brumes venu de nulle part. Les plaintes terrifiées du domestique se mêlent aux pleurs de l’enfant.
Galienn plonge en avant mais la hache de Duarken cogne le sceptre, déviant son attaque. L’épée déchire les restes du pourpoint du baron avec un horrible grésillement. Une odeur de chair brûlée envahit les sens des deux combattants. Galienn ignore pourtant la douleur, il frappe d’un mouvement leste le flanc de Duarken. Un court instant, les yeux du chevalier se voilent. Une douleur ignoble envahit son corps comme la morsure foudroyante d’un millier de serpents. Plein de colère, le seigneur du feu tourne brusquement sur lui-même. Les flammes de son épée meurent à l’approche du sceptre mais la lame tranche tissus et chair, séparant épaule, bras et tête du reste du corps. Galienn tombe lourdement, coupé en deux. Duarken grimace en voyant les yeux révulsés de celui qui était autrefois un noble raffiné et respectable. L’artefact démoniaque luit toujours faiblement dans sa main crispée.



Un combat multiple au corps à corps en fantasy, au passé:

C'est au moment où nous entrions, armes aux poings, qu'un projectile siffla avant de se planter derrière nous. Ceux qui s'étaient retournés perçurent un grognement et virent le corps du kaligàr lentement se soulever... Les Viridiens nous avaient tendu un ultime piège avant d'engager le combat !
Plein de rage, je chargeai dans le noir, mon grand-père à mes côtés, tandis que dans notre dos une lutte confuse s'engageait contre le seigneur des cavernes. Ses feulements résonnaient à travers le corridor, je priai alors intérieurement pour mes amis.
Les forains étaient éclairés par un bain de lumière provenant de lampes posées au sol. Je tombai tout de suite nez à nez avec l'homme qui avait enlevé Thybald, un petit replet moustachu au regard fuyant. Comme ses deux compagnons, il était revêtu d'une cape et d'un chapeau de pluie noir à larges bords. Il esquivait avec aisance et alors que je tentais de le frapper, je vis soudain que Thybald était attaché à sa taille à l'aide d'une corde. Je ne percevais même plus ce qui se passait autour de moi, j'étais trop occupé par ce malandrin qui bougeait de manière à exposer le petit garçon à mes propres coups d'épée. D'abord effrayé, celui-ci s'efforça ensuite de gêner le Viridien en le tirant en arrière. Nous étions engagés dans une véritable danse mortelle. Reprenant mon sang froid, je tranchai le lien d'un coup net. Thybald s'enfuit rapidement dans l'obscurité du couloir.
Derrière nous, la bataille faisait rage, on ne pouvait toutefois que la deviner. Je me souviens parfaitement de cette cacophonie de cris, de feulements et d'éclats de voix. A un moment, j'entendis un corps percuter violemment la roche et la plainte endolorie du père Richaire. Mais de tout cela, je n'ai que des bribes car nous combattions, mon grand-père et moi, les voleurs d'enfants à deux contre trois. Ils faisaient front pour nous faire reculer vers le monstre enragé qui portait des coups de pattes furieux contre les intrus que nous étions dans son repaire.
Nous allions être acculés lorsque mon grand-père me lança un regard assuré. Je le vis bondir lestement sur le voleur le plus proche, un mouvement de double feinte, le Viridien venait d'ouvrir sa garde mais n'eut pas le temps de se rendre compte de son erreur. Le vieux renard avait fait parler sa maîtrise des armes et venait de le transpercer juste sous la poitrine. Exalté, je chargeai dans un grand cri. J'engageai quelques passes d'armes, bientôt, le Viridien peina à parer mes attaques. J'assénai un violent moulinet qui brisa sa lame et rencontra sa gorge. Presque au même moment, j'entendis la lourde chute du kaligàr enfin vaincu...


Un combat tournoyant en SF:

Je me dirige vers un escadron de cathédrales. J'en repère une dont le ventre est garni d'appareils accrochés à des pylônes d'attache, puis je souris. Celle-ci n'aura pas l'occasion de larguer ses " missiles pilotés ". Les martyrs de l'Église Rédemptrice de Thyatire rejoindront leur dieu de fureur plus vite qu'ils ne le pensent, et sans la moindre gloire…

Un regard sur la verrière : quatre 204 viennent de décrocher pour me prendre en chasse.
" Curetons à six heures ! ", crie une voix juvénile dans ma radio.
Mais je n'ai nul besoin de son avertissement car je me prépare déjà à les accueillir. " Ça ne venait pas vite ! ", me dis-je avec ironie. J'amorce un piqué, regrettant simplement de ne pas pouvoir " aligner " la cathédrale et sa grappe de kamikazes. Elle sera sans doute pour mon jeune camarade, ce Marvin Boone - ou Brooks, je ne sais plus - qui vient de hurler dans mon récepteur. C'est un nouveau à la base, il remplace ce bon vieux Tarwick depuis que les culs bénis ont fini par l'avoir.
Ces pensées viennent de défiler dans ma tête à vitesse grand V. Je décris un brusque virage sur la gauche, anticipant les mouvements des croisés. Les lasers défensifs des cathédrales frôlent mon fuselage en une pluie de traits de lumière. Ça fiche toujours la trouille au début, mais on s'aperçoit vite que ces armes sont bien moins dangereuses que les attaques au corps à corps, par la chasse. Mes quatre adversaires tournoient derrière moi. Leurs tirs se rapprochent. En me poursuivant comme ils le font, ils augmentent dangereusement leurs chances d'encaisser un tir " ami ". Mais que leur importe ? Ils n'ont aucun instinct de survie. Le nihilisme de leur credo en fait de parfaits automates de guerre, pantins morbides s'agitant sous la voix de leurs guides spirituels.
Une rafale passe à moins d'un mètre de ma verrière. J'amorce une descente puis redresse d'un coup. Les Aengels viennent de passer au-dessus de moi en vol dispersé. Sourire aux lèvres, j'en vise un. Les obus Gauss forment une ligne écarlate avant de le transformer en fleur de feu. Les 204 semaient la terreur parmi les forces aériennes des nations opposées à la grande croisade rédemptrice. Mais à présent, nous disposons d'appareils capables de meilleures performances moteurs et je viens encore de le prouver. Tout autour de moi, ce sont des dizaines de duels qui se livrent, une multitude de combats sans merci à l'intérieur d'un nuage de fumée noire. Un croisé vient juste de faire un looping et fond sur moi à pleine vitesse. Son canon axial luit comme un gros œil doré alors qu'il délivre une rafale soutenue. Une poussée sur les gouvernes et je me retrouve presque à la verticale, un instant immobile dans les airs. Je n'ai que le temps de voir passer l'ange, sur le dos ; alors que mes tirs le réduisent en miettes, je garde un instant l'image fugitive d'une tête casquée au travers du cockpit, ses optiques lui donnant l'aspect d'une grosse mouche.
Une explosion fait trembler ma propre carlingue, mais je redresse vite et remet les moteurs à pleine puissance. Ce que je viens de faire est très risqué et m'aurait certainement valu un bon coup de pied au derrière à l'issue d'une séance d'entraînement. Mais là, je dois en mettre plein la vue à cette petite caméra fixée au dessus de ma tête. Je suis un pilote médiatisé et j'ai une réputation à défendre…
Feu et fumée dominent à présent le ciel. Je franchis un rideau de volutes opaques au moment où une cathédrale sombre vers le sol dans la cacophonie de ses alarmes de bord. Le spectacle de leur chute est toujours saisissant : les vaisseaux d'assaut dévient doucement de leur trajectoire et semblent s'abîmer avec la même lenteur qu'un paquebot qui coule. En vérité, je n'ose imaginer les explosions que produit leur rencontre avec la terre ferme. Heureusement, nous combattons la plupart du temps au-dessus de l'océan. Ce n'est pas le mieux pour nos chances de survie en cas de crash. C'est pour protéger ces chers citoyens ! Chaque fois que je doute de ce que j'accomplis tous les jours contre les croisés, je me repasse dans la tête les images volées par nos espions sur Bukovia ou Dagaris. Le souvenir de ces vidéos atroces suffit amplement à attiser ma haine de l'ennemi.
Mes batteries cueillent au passage un 204 qui volait sur une autre trajectoire, juste devant les bouches à feu - une vignette de plus sur ma carlingue. Je dois soudain braquer les commandes pour éviter l'attaque croisée de mes deux derniers adversaires. Ce coup-ci, je l'ai échappé belle ! Mais alors que je peste contre ma propre distraction, je vois l'un d'eux tutoyer de trop près le flanc d'une cathédrale. L'ange sombre est déchiré par une grêle de tirs perdus…
Je monte en chandelle pour engager la dernière poursuite. Ma cible est rapide, bien plus difficile que les bombardiers. En le forçant à éviter mes rafales, je le piège. Il perd trop de vitesse. Sa ligne de vol se précise. Le 204 explose tout à coup et je passe sans dévier ma course. Les flammes lèchent brièvement mon fuselage, puis elles sont loin derrière moi.

Je pousse un profond soupir avant d'évaluer la situation. Le ciel matinal de ma planète est en feu mais nous sommes encore victorieux. Les masses sombres des cathédrales apparaissent sous le rideau de fumée. D'ici, on dirait les dos de baleines monstrueuses s'enfonçant doucement dans l'eau de la mer turquoise. Celle-ci les envahit coursive par coursive, compartiment par compartiment et bientôt, elles iront rejoindre la forêt des récifs artificiels. Requins des sables et crabes goliaths déchiquetteront les restes de la glorieuse croisade spartànite…

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Messagepar Samantha » 27 Juil 2008, 11:39

Je confirme Napalm, tes scènes de combats sont très réussies :heart: c'est un bon modèle pour voir comment tu gères les différents cas de figures, merci beaucoup !
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Saxon
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Messagepar Saxon » 27 Juil 2008, 22:28

J'ai une petite expérience du combat (armée + arts martiaux "réalistes"+histoire).
Mon conseil :
Si vous voulez décrire un combat réaliste et si vous placer la narration du point de vue du héros, faite court et peut être même laconique. Quand on se bat, on n'a pas le temps de percevoir grand chose. Soit on passe en mode automatique, soit on meurt, c'est aussi bête que ça. Sans compter que le champ de vision se rétrécie sous l'action de l'adrénaline (ça peut se limiter à un simple point).
Donc si vous décrivez un combat avec un luxe de détail c'est irréaliste.
Si vos gars discutent pendant les combats, c'est pas réaliste non plus. Si on discute, on sort du combat de survit et on meurt comme un con.

Autres choses intéressantes : un duel à l'épée, ça ne dure pas plus de quelques secondes. Un combat à main nu à mort ne dure pratiquement jamais plus de 3 minutes. Entre un lutteur et un frappeur le lutteur à toute les chances de gagner en quelques secondes. Toujours à main nue : quand on se bat à mort, on ne ferme pas le poing. C'est en combat rituel qu'on ferme le poing, pour faire moins mal (un poing fermé ne peut pas crever un oeil, ni briser une gorge, et un poing est moins rapide qu'une main ouverte). Dernier détail : un maître désarmé a très peu de chance de survivre contre un homme moyennement doué mais armé d'un simple couteau.

Pour les combats rangés antiques :
Il y avait peu de mêlées généralisées. En général, il y avait une longue phase d'échanges de projectiles (archers d'abord, lances ensuite). Ensuite, quelques durs s'avançaient, provoquaient des duels entre les 2 rangs. Suivant comment se passaient les duels, on chargeait ou pas. Il y a bien sûr des exceptions, comme la bataille des champs cathaloniques par exemple (150000 morts en 8 heures... ils n'ont pas chômé).
Dans la mêlée, les combattants ne voient pour ainsi dire rien. Ils cognent le premier type à portée, puis passent au suivant s'ils sont encore debout pour ça. Ils ne voient rien non plus en cas de charge ennemie. Ils suivent le mouvement, c'est tout, s'ils ne se font pas écrabouiller sans avoir eu le temps de comprendre ce qui arrivait.
Il y a aussi le cas des combattants qui ne voient rien, mais qui en plus s'ennuient, ou même ne se battent pas (à l'arrière, dans des lignes écartées).
Les généraux ne pouvaient pas voir ni faire grand chose une fois les ordres donnés. Les informations arrivaient avec un décalage de plusieurs minutes (ou heures parfois). Donc la tactique se décidait (autant que possible) sur le terrain. Les généraux choisissaient la stratégie, pouvaient l'ajuster une fois ou deux, lancer une ou deux opérations opportunistes, mais c'était tout. Un général qui lancerait plus d'ordre provoquerait un beau bordel dans ses rangs.

Après la bataille : 1 blessé sur 2 mourrait. Il n'était pas rare que les blessés se suicident s'ils étaient rendus impotents par exemple. Les vainqueurs enterraient leurs morts et laissaient ceux des autres aux corbeaux... mais en général, les habitants du cru faisaient le ménage eux-mêmes.

Voilà, j'espère que ça vous a plu.
@+
sXn
PS : Napalm, un hic dans un de tes textes.
Un rire moqueur retentit dans le brasier :
« Tes pouvoirs ne peuvent surpasser un sceptre de Vàndrass, idiot, car il a été forgé par un démon !
— Certes, mais tu n’y vois plus rien », répond le seigneur du feu en abattant sa lame ardente.

Ca cause trop... C'est un combat ou de la bédé ?
Dernière édition par Saxon le 28 Juil 2008, 17:10, édité 1 fois.
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Nicky
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Messagepar Nicky » 27 Juil 2008, 22:57

Saxon a écrit :Donc si vous décrivez un combat avec un luxe de détail c'est irréaliste.
Si vos gars discutent pendant les combats, c'est pas réaliste non plus. Si on discute, on sort du combat de survit et on meurt comme un con.


Et des types qui invoquent des dieux, combattent des dragons, sauvent le monde d'un sorcier-démon, ça appelle tellement au réalisme hein...

Un genre a ses codes, et il n'y a pas à parler de réalisme. Eventuellement, de cohérence et de crédibilité liées à sa propre logique, à sa façon de poser ses codes.

Mais des chevaliers du zodiaque qui ne discuteraient pas pendant 10 minutes dans chaque combat, ça ne serait pas intéressant.
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Napalm Dave
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Messagepar Napalm Dave » 27 Juil 2008, 23:05

Non en effet, les combats de la Chute ne sont pas trop réalistes: moins que ceux que je mettrais en scène pour de l'historique ou du para-historique en tout cas.
Ce récit joue plus sur le registre de l'épique et la chanson de geste.
On m'avait déjà fait cette remarque mais le choix est assumé.

Je plussoie en revanche la plupart de tes remarques sur les combats réalistes. Cela dit, une oeuvre littéraire se doit de fournir des détails pour captiver le lecteur: l'écrivain n'a que des mots pour mettre en scène, pas de caméras ni d'effets spéciaux bruts.
ça me rappelle le combat d'Omaha Beach dans le soldat Ryan: il est irréaliste au possible car les vidéos d'archive ne montrent rien d'autre que des silhouettes fantomatiques tombant entre les fortifications. Mais pour le spectateur d'oeuvre de fiction, c'est une scène de combat réussie...
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Messagepar Silex » 27 Juil 2008, 23:09

Nicky, la question ici est justement sur les combat réalistes. :|
Quels sont vos conseils pour écrire une scène de combat réaliste ? Les erreurs à éviter ?

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Nicky
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Messagepar Nicky » 28 Juil 2008, 00:11

Silex a écrit :Nicky, la question ici est justement sur les combat réalistes. :|
Quels sont vos conseils pour écrire une scène de combat réaliste ? Les erreurs à éviter ?


Ah vi c'est vrai.
Après avoir vu des "utilisations du décor" et du "Jet Li", sans parler de canardage de cathédrales, j'en étais venu à considérer que la question était de faire des scènes d'action "bien faites et cool" (enfin, en théorie).
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Messagepar Saxon » 28 Juil 2008, 09:41

Nicky a écrit :
Saxon a écrit :Donc si vous décrivez un combat avec un luxe de détail c'est irréaliste.
Si vos gars discutent pendant les combats, c'est pas réaliste non plus. Si on discute, on sort du combat de survit et on meurt comme un con.


Et des types qui invoquent des dieux, combattent des dragons, sauvent le monde d'un sorcier-démon, ça appelle tellement au réalisme hein...



Ecrire de la fantasy ne donne pas le droit d'écrire n'importe quoi.
Il faut garder une cohérence. Howard décrivait très bien les combats : silence et rapidité. On voit bien qu'il était boxeur.
Si vous voulez décrire des personnages qui déclament de la poésie en ce battant, vous pouvez le faire sans pb, mais dans une saga, une chanson de geste. Si vous voulez une connotation réaliste (la majorité des textes de fantasy sont dans ce cas), je conseille de ne pas le faire.
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Messagepar Saxon » 28 Juil 2008, 09:42

Nicky a écrit :
Mais des chevaliers du zodiaque qui ne discuteraient pas pendant 10 minutes dans chaque combat, ça ne serait pas intéressant.


Je vois qu'on n'a pas du tout les mêmes références culturelles... si j'ose dire...
@+
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Messagepar Beorn » 28 Juil 2008, 10:48

Saxon a écrit :Si vous voulez décrire des personnages qui déclament de la poésie en ce battant, vous pouvez le faire sans pb, mais dans une saga, une chanson de geste. Si vous voulez une connotation réaliste (la majorité des textes de fantasy sont dans ce cas), je conseille de ne pas le faire.


Je suis bien d'accord.
Dans un roman comique, une pièce de théâtre, un conte philosophique ou un dessin animé pour enfants, peut-être, mais si on s'adresse à un lecteur qui aime le réalisme, ça ne peut pas passer. Qu'il s'y connaisse en arts martiaux ou non.

Pour ceux que ça intéresse, ça faisait partie de toutes ces choses que "je déteste dans vos textes" (avis de tempête).
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Messagepar Samantha » 28 Juil 2008, 11:17

Je suis bien d'accord sur le fait de ne pas parler pendant un combat. Disons que ma question n'était pas vraiment à propos des codes en vigueur dans la littérature médiévale etc, je n'ai jamais été trop convaincue par le grand méchant qui fait une révélation entre deux coups d'épée, je parlais surtout de techniques ^^ en dehors de cela je trouve les scènes de Napalm vraiment bien décrites qui peuvent donner une idée d'un "rythme" ou de différentes façons d'aborder la narration. En tout cas merci de vos conseils, j'ai fait un premier jet et ensuite je vais tenter d'améliorer les effets de flou et de rapidité :cheers:
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Messagepar Paradis » 28 Juil 2008, 12:37

Nicky a écrit :
Mais des chevaliers du zodiaque qui ne discuteraient pas pendant 10 minutes dans chaque combat, ça ne serait pas intéressant.


:lol: C'est vraiment absurde au bout d'un moment, surtout s'ils parlent la moitié de l'épisode. Mais n'empêche, les producteurs sont pas si bêtes; quand ils font ça avec une série qui vaut de l'or, elle dure beaucoup plus longtemps (et donc rapporte plus !).

Par contre, la crédibilité de l'animation est légèrement détruite.

Sinon pour en revenir au sujet; c'est certain qu'on ne peut pas faire parler des protagonistes en train de se battre. Par contre, on peut toujours les faire ahaner, grogner, éructer, etc. C'est ce que l'on nomme le langage guerrier.

Le mieux, c'est de faire parler les combattants avant (sauf dans le cas d'une guerre avec des milliers de guerriers de tous les côtés, bien sûr.).

Question: Peut-on faire parler un personnage avant qu'il n'arrive au contact avec son ennemi ? (Avec une description du genre "il bondit sur le pont et fait face à truc muche.) C'est ce que j'ai appelé une "fige-action", un moment durant lequel deux personnages se font face juste avant de montrer les crocs. On a alors l'impression qu'ils sont hors du temps.
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Vous y trouverez quelques uns de mes écrits, quelques réflexions sur la Fantaisy et des liens...

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Messagepar Beorn » 28 Juil 2008, 13:14

Paradis a écrit :Question: Peut-on faire parler un personnage avant qu'il n'arrive au contact avec son ennemi ?


Pour ce que j'en sais, pourquoi pas si la situation et le personnage s'y prêtent. Certaines personnes deviennent très bavardes en situation de stress avant une épreuve, d'autres se ferment complètement.

Ce qui est vrai, c'est que l'issue du combat est un élément dramatique fort. C'est censé stimuler la curiosité et l'excitation du lecteur (va-t-y gagner ? va-t-y perdre ?).
Donc allonger la scène pour faire monter la tension, ce n'est pas idiot. Seulement, il y a d'autres moyens pour ça que de faire parler les personnages.

L'auteur peut très bien décrire la scène et ses enjeux, comme disait pingu, voire les pensées ou même les souvenirs des personnages.
Il peut bien passer trois pages sur une seconde de combat et une ligne sur les trois semaines qui suivent si ça lui chante : il fait ce qu'il veut avec le temps du récit.

Et puis il y a plusieurs mnière de décrire un combat : on peut décrire finement les gestes techniques des combattants (difficile à faire pour un néophyte) ou plutôt la scène elle-même (regard sur les spectateurs, description des combattants face à face, détails sur les forces et des faiblesses connues de chaque adversaire, retour sur un combat antérieur etc.).

La seule chose à respecter, c'est que l'auteur n'essaye pas de nous embarquer dans son univers quand tout notre esprit nous hurle que sa scène ne tient pas debout.
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