Avez-vous des tabous ?
- siana-blackangel
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Beorn a écrit :Any a écrit :Un autre exemple dont on parle peu, dans le même ordre d'idées est la dépression de croisement, pour ceux que ça intéresse.
Moi, ça m'intéresse (mais il faudrait utiliser des mots un tout petit peu plus clairs, peut-être ).
Désolée si c'est un peu obscur, je voulais juste donner des pistes sans trop dériver du sujet. Si tu veux, je t'explique en MP.
Après pour les tabous parce que mine de rien, je n'ai toujours pas donné de réponse, je ne crois pas en avoir.
J'ai horreur de lire des choses sur le viol. C'est parfois horriblement gratuit. J'ai souvenir d'un roman amateur, lu il y a au moins cinq ans qui commençait par un viol et meurtre et se poursuivait par la quête vengeresse du meilleur ami de ladite personne.
Je trouve ça vraiment pas terrible tant c'est injustifié.
Bon ce n'est pas un thème qui me bloque complètement non plus vu que je l'ai abordé récemment (avec plus ou moins de succès, mais là n'est pas la question, pas vrai ?)
Donc pas de tabou en fait. Comme Chwip, il ne me viendrait pas à l'idée de faire l'apologie de toute chose qui porterait atteinte aux droits de l'homme entre autres. [Note : non Chwip n'a pas vraiment dit ça, c'est vrai ]
siana-blackangel a écrit :Pour exemple, il peut être normal de faire ou dire quelque chose dans un pays, ou une région, alors que dans un(e) autre ce sera mal vu, voir prohibé.
Je suis épaté par la précision de cet "exemple"
Moi mon tabou, c'est le Power of Friendship.
Rien que d'y penser, je frissonne d'horreur.
Rien que de le mentionner dans cette discussion, une envie de vomir m'étreint.
Donc jamais je ne pourrais m'étendre sur le sujet et le discuter.
De la fantasy ? Mais c'est pour les filles...
- siana-blackangel
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Le Navire a écrit :Le Tabou ne peut être discuté quel que soit l'environnement, et il implique qu'aucune étude sur le sujet ne puisse être menée même dans un cadre scientifique
Désolé de revenir à ce débat, mais hop, que les modo m'arrêtent si je fais mal.
Navire : OK, aucune autorité religieuse ne peut imposer de "tabou" de ce genre dans notre pays, mais la Loi, si.
Je rappelle pour ceux qui ne le savent pas : la Loi Gayssot a créé le délit de négation des crimes contre l'humanité (pour simplifier).
Si on conteste l'existence du génocide juif, par exemple, on est passible de poursuites devant le Tribunal Correctionnel. Pour reprendre les termes du Navire : impossible d'en discuter publiquement, aucune étude ne peut être faite sur le sujet, y compris dans un cadre "scientifique".
Vous me direz, le génocide des juifs a été prouvé, il ne s'agit que de protéger la vérité. Bon, je suis d'accord, mais la Loi a quand même été très contestée. Parce qu'elle instaure une "vérité d'Etat" sur une question historique.
Est-ce le meilleur moyen de combattre les négationnistes que de les empêcher de parler ? La plupart des historiens et pas mal de personnalités politiques comme Simone Weil y étaient opposées en tout cas.
On se souvient comment d'autres régimes ont imposé des vérités officielles, c'est un jeu dangereux.
De plus, même si en promulgant cette loi, on pensait surtout au négationnisme, elle pourrait être applicable à d'autres questions historiques où la vérité serait moins évidente.
Donc, pour répondre à la question posée, il existe au moins un "tabou" officiel : aucun auteur n'a le droit de constester le génocide des juifs. Quelqu'un en avait-il l'intention ?
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T1 "La perle et l'enfant" (Mnémos) en librairie le 23 septembre !
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Essayons d'éviter le point de Godwin en avançant prudemment vers le précipice.Beorn a écrit :Donc, pour répondre à la question posée, il existe au moins un "tabou" officiel : aucun auteur n'a le droit de constester le génocide des juifs. Quelqu'un en avait-il l'intention ?
Je ne suis pas certain que ce soit un "tabou" au sens entendu depuis plusieurs pages.
Ne serait-ce que par le fait que plusieurs auteurs de SF ont bâti des uchronies dans lesquelles ce génocide n'a pas lieu (2 parmis celles qui me viennent en tête : Hitler est analysé à Vienne par Freud et se convertit au judaïsme ; Hitler est tué par un voyageur temporel).
Il est donc possible, au plan de la littérature de l'imaginaire, d'évoquer le génocide et d'explorer des voies dans lesquelles il n'a pas lieu.
Mais je suis bien d'accord que j'enc.. les mouches.
- Kran
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Beorn a écrit :Donc, pour répondre à la question posée, il existe au moins un "tabou" officiel : aucun auteur n'a le droit de constester le génocide des juifs. Quelqu'un en avait-il l'intention ?
Hé. Un auteur ne devrait pas contester le génocide, mais le personnage d'un auteur ? Allons jusqu'à envisager dans un récit du style des techno-thriller mystiques à la mode du DVD (Da vinci...) un complot visant à nier, prouver, tout ce que vous voudrez que la shoah est un autre complot, etc. Ou carrément un personnage négationniste.
La loi n'empêche pas cela, quand même?
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Kran a écrit :Beorn a écrit :Donc, pour répondre à la question posée, il existe au moins un "tabou" officiel : aucun auteur n'a le droit de constester le génocide des juifs. Quelqu'un en avait-il l'intention ?
Hé. Un auteur ne devrait pas contester le génocide, mais le personnage d'un auteur ? Allons jusqu'à envisager dans un récit du style des techno-thriller mystiques à la mode du DVD (Da vinci...) un complot visant à nier, prouver, tout ce que vous voudrez que la shoah est un autre complot, etc. [...]
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Pas à condition que ce soit clairement présenté comme une fiction, je suppose. Mais je suppose souvent mal.
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Ookdelph a écrit :Pas à condition que ce soit clairement présenté comme une fiction, je suppose. Mais je suppose souvent mal.
Il me semble que Houellbeck avait été chahuté sur un de ses livres. On l'accusait de faire l'éloge de la pédophilie. Franchement, je l'ai lu, et c'est clairement un personnage qui parle et pas l'auteur lui-même. Par contre, ensuite, où est la part de manipulation. Ce genre de publicité augmente toujours les ventes, alors on laisse facilement planer l'ambigüité. La littérature est un "business" comme les autres.
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Les "Carnets de Turner", oeuvre de science-fiction américaine dans laquelle les héros sont des "résistants blancs" luttant dans les "années avant la Nouvelle Ere" au moyen d'une guérilla terroriste contre quelque chose comme un "gouvernement d'occupation sioniste" ayant main-mise sur les USA et complotant pour faire disparaître les blancs (je crois que ça se termine par une opération kamikaze dans laquelle le héros se sacrifie pour atomiser New-York ?) a été interdit de diffusion et de vente en France en 1991 par un arrêté spécial ("la mise en circulation de cet ouvrage qui fait l’apologie du racisme, de l’antisémitisme et du recours à la violence est de nature à causer des troubles à l’ordre public").
Il paraît que c'est mal écrit et la littérature ne perd sans doute pas un grand chef-d'oeuvre, mais voici un exemple de limite posée par la loi française à la liberté d'expression dans la fiction.
Il paraît que c'est mal écrit et la littérature ne perd sans doute pas un grand chef-d'oeuvre, mais voici un exemple de limite posée par la loi française à la liberté d'expression dans la fiction.
Il y a plus de mystères dans le ciel et sur la terre, Horatio, que n'en rêve toute ta philosophie.
Encore une fois, ce n'est pas une questionde tabou mais de loi: contrairement à la loi américaine qui ne limite pas la liberté d'expression, la loi française interdit ce qui est de nature à inciter à la haine raciale. A tort ou à raison, c'est un autre débat.
La où il y tabou, c'est effectivement sur le génocide juif. La loi française interdit aussi la négation de crime contre l'humanité mais en dehors de ça on peut dire que l'horreur de la shoah fait qu'en europe il est tabou de la remattre en question (Et à tel point c'est tabou, que je me sens obligé de préciser que moi même ne conteste absolument pas ce génocide...)
Ce que je voulais dire c'est que l'interdit est posé par la loi, le tabou (dans le sens moderne) est psychologique: ce sont des choses dont on ne peut pas parler, parce que l'interdit est en nous.
La où il y tabou, c'est effectivement sur le génocide juif. La loi française interdit aussi la négation de crime contre l'humanité mais en dehors de ça on peut dire que l'horreur de la shoah fait qu'en europe il est tabou de la remattre en question (Et à tel point c'est tabou, que je me sens obligé de préciser que moi même ne conteste absolument pas ce génocide...)
Ce que je voulais dire c'est que l'interdit est posé par la loi, le tabou (dans le sens moderne) est psychologique: ce sont des choses dont on ne peut pas parler, parce que l'interdit est en nous.
Ce qu'il y a d'admirable dans le fantastique, c'est qu'il n'y a plus de fantastique : il n'y a que le réel.
André Breton
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paladin a écrit :(Et à tel point c'est tabou, que je me sens obligé de préciser que moi même ne conteste absolument pas ce génocide...)
Ce que je voulais dire c'est que l'interdit est posé par la loi, le tabou (dans le sens moderne) est psychologique: ce sont des choses dont on ne peut pas parler, parce que l'interdit est en nous.
Ouais. C'est bizarre.
Il m'est possible de remettre l'existence de la shoah en question. Personnellement. Je me pose la question. A-t-elle vraiment existé. Je l'écris même dans un forum.
Et puis je revois les preuves, les images, mon histoire personnelle, le point Goodwin et je sais qu'elle a existé. Je l'ai vu, en quelque sorte. Ce n'est pas une question de tabou, mais comme tout le reste, je vérifie une information. La shoah est une information comme les autres. Elle a existé et on peut le vérifier.
En faire un tabou, c'est en faire une chose sacrée. Or, ce n'est ni plus ni moins qu'une extermination barbare et imbécile. Mais ce n'est pas la main d'un quelconque dieu. La shoah devient tabou quand elle est sacralisée. Et on en revient à la référence anthropologique des dieux des polynésiennes.
La vie est une histoire, racontée par un idiot, pleine de bruit et de fureur, et qui ne signifie rien.
En quelque sorte elle est sacrée, dans la pensée collective.
Le nom qui a été doné lui-même : Shoah, signifie holocauste, c'est à dire dans les anciennes pratiques des hébreux le sacrifice où la victime est entièrement consummée par le feu. Ce qui renvoie bien à la recherche d'une signification religieuse à quelque chose qui nous heurte tellement par son horreur que l'on y cherche un sens...A mon avis il n'en a pas d'autre que le coté le plus noir de l'humanité...Mais dans le sacré il y a aussi un aspect horrible.
Le nom qui a été doné lui-même : Shoah, signifie holocauste, c'est à dire dans les anciennes pratiques des hébreux le sacrifice où la victime est entièrement consummée par le feu. Ce qui renvoie bien à la recherche d'une signification religieuse à quelque chose qui nous heurte tellement par son horreur que l'on y cherche un sens...A mon avis il n'en a pas d'autre que le coté le plus noir de l'humanité...Mais dans le sacré il y a aussi un aspect horrible.
Ce qu'il y a d'admirable dans le fantastique, c'est qu'il n'y a plus de fantastique : il n'y a que le réel.
André Breton
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paladin a écrit :.A mon avis il n'en a pas d'autre que le coté le plus noir de l'humanité...Mais dans le sacré il y a aussi un aspect horrible.
Mouais. Il y a comme aussi l'idée de s'en dédouaner, de ne pas assumer justement ce coté noir de notre humanité, car c'est la nôtre.
C'est ce qui est gênant avec le tabou. On sacralise, on n'en parle pas, et on ne résout pas le problème. Les camps nazis n'ont pas été la seule extermination de l'homme par l'homme, ni peut-être la plus grande, et ne sera malheureusement pas la dernière.
La vie est une histoire, racontée par un idiot, pleine de bruit et de fureur, et qui ne signifie rien.
Kran a écrit :paladin a écrit :.A mon avis il n'en a pas d'autre que le coté le plus noir de l'humanité...Mais dans le sacré il y a aussi un aspect horrible.
Mouais. Il y a comme aussi l'idée de s'en dédouaner, de ne pas assumer justement ce coté noir de notre humanité, car c'est la nôtre.
C'est ce qui est gênant avec le tabou. On sacralise, on n'en parle pas, et on ne résout pas le problème. : Les camps nazis n'ont pas été la seule extermination de l'homme par l'homme, ni peut-être la plus grande, et ne sera malheureusement pas la dernière.
Je suis assez d'accord, c'est peut être à ca que sert le tabou, à éviter de se poser les questions trop dérangeantes!
Ce qu'il y a d'admirable dans le fantastique, c'est qu'il n'y a plus de fantastique : il n'y a que le réel.
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