Marcel Proust
Marcel Proust
Ha, le petit Marcel, asthmatique et tout faiblard, quel génie absolu.
Son œuvre bien sur la plus connu et A La Recherche Du Temps Perdu (La recherche pour ceux qui se la pètent), 7 tomes de perfection stylistique.
Car ce qui est le plus beau dans Proust, c'est son style. Déjà, il atteint un but ultime, chaque mot et définitivement utile dans Proust, rien n'est superflu. Là ou les gens dans leur inconscient collectif voient la lecture de Proust comme fastidieuse à cause d'une écriture ampoulée ou pesante, ceux qui l'ont lu savent très ben que lire Proust c'est être emporté dans une cataracte infinie de phrases et de mots qui coulent vraiment naturellement, on se fait bercer dans cette charmante rivière, lire Proust c'est une expérience, le comprendre est un ravissement, son style c'est la respiration inconsciente de l'écrivain, lisez Proust.
Son œuvre bien sur la plus connu et A La Recherche Du Temps Perdu (La recherche pour ceux qui se la pètent), 7 tomes de perfection stylistique.
Car ce qui est le plus beau dans Proust, c'est son style. Déjà, il atteint un but ultime, chaque mot et définitivement utile dans Proust, rien n'est superflu. Là ou les gens dans leur inconscient collectif voient la lecture de Proust comme fastidieuse à cause d'une écriture ampoulée ou pesante, ceux qui l'ont lu savent très ben que lire Proust c'est être emporté dans une cataracte infinie de phrases et de mots qui coulent vraiment naturellement, on se fait bercer dans cette charmante rivière, lire Proust c'est une expérience, le comprendre est un ravissement, son style c'est la respiration inconsciente de l'écrivain, lisez Proust.
- eLiz
- ordre de l'automne
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C'est très difficile en fait de mettre d'autres auteurs sur le même plan. Il est évident que Proust constitue un sommet dans son domaine, et que plus jamais personne ne pourra écrire comme il l'a fait.
Mais les considérations stylistiques sont telles qu'on ne peut pas citer exclusivement Proust. Enfin, disons que la variété des styles nous force à envisager d'autres auteurs pour d'autres couleurs.
Enfin jouons aux érudits : récemment j'ai lu Le Bruit et la fureur de Faulkner et, même traduit en français, j'ai pris une très très très énorme claque stylistique dans la tronche, non seulement parce que ce mec-là, potentiellement, peut tirer vers le Proust, mais qu'il est aussi d'une modernité ahurissante, et que jamais le flux d'une pensée malade et désespérée n'a été aussi bien exprimé selon moi (à part chez ceux que je vais citer ensuite, fufufu).
Il y a aussi Céline, Voyage au bout de la nuit pour ce que j'en sais est aussi un sommet stylistique, mais rien à voir avec Proust. Poésie de la noirceur, intensité du ton, du phrasé, excellent sens du rythme et tout ce qu'on veut. Tous les petits blogueurs à la petite semelle qui prétendent écrire de manière "vulgaire", en langage parlé, tout en essayant de dégager du poétique sont ridiculement ridicules comparés à Céline (moi la première d'ailleurs).
Je pourrais aussi te citer Dostoïevski, bien que ce soit encore aussi traduit. La traduction de Markowicz me semble restituer une espèce de démesure, de délire, impossible, inouï, tellement c'est moderne et tellement ça claque. C'est haletant, ça se veut anti-littéraire au possible - et pourtant comme ça claque, oui, et ça prend aux tripes, ça retourne la tête, ça donne envie de pleurer, de ricaner, et compagnie.
Y'en a bien d'autres dans leur genre : Shakespeare, qui atteint un sommet dans l'art de la formule ; Stendhal, qui a une espèce d'inspiration complètement libérée, enlevée, pleine de panache ; Dumas, qui est le maître absolu de l'aventure, personne ne sait raconter avec autant de facétie, de délicatesse, de poésie, et de profondeur sans en avoir l'air ; Kafka, qui est la sobriété claire et simple, qui déroute, qui dérange, qui grince ; Hugo, par sa démesure, sa majesté, son lyrisme ; Verlaine, pour sa délicatesse, sa beauté, sa simplicité, sa modernité ; et j'en passe.
Mais les considérations stylistiques sont telles qu'on ne peut pas citer exclusivement Proust. Enfin, disons que la variété des styles nous force à envisager d'autres auteurs pour d'autres couleurs.
Enfin jouons aux érudits : récemment j'ai lu Le Bruit et la fureur de Faulkner et, même traduit en français, j'ai pris une très très très énorme claque stylistique dans la tronche, non seulement parce que ce mec-là, potentiellement, peut tirer vers le Proust, mais qu'il est aussi d'une modernité ahurissante, et que jamais le flux d'une pensée malade et désespérée n'a été aussi bien exprimé selon moi (à part chez ceux que je vais citer ensuite, fufufu).
Il y a aussi Céline, Voyage au bout de la nuit pour ce que j'en sais est aussi un sommet stylistique, mais rien à voir avec Proust. Poésie de la noirceur, intensité du ton, du phrasé, excellent sens du rythme et tout ce qu'on veut. Tous les petits blogueurs à la petite semelle qui prétendent écrire de manière "vulgaire", en langage parlé, tout en essayant de dégager du poétique sont ridiculement ridicules comparés à Céline (moi la première d'ailleurs).
Je pourrais aussi te citer Dostoïevski, bien que ce soit encore aussi traduit. La traduction de Markowicz me semble restituer une espèce de démesure, de délire, impossible, inouï, tellement c'est moderne et tellement ça claque. C'est haletant, ça se veut anti-littéraire au possible - et pourtant comme ça claque, oui, et ça prend aux tripes, ça retourne la tête, ça donne envie de pleurer, de ricaner, et compagnie.
Y'en a bien d'autres dans leur genre : Shakespeare, qui atteint un sommet dans l'art de la formule ; Stendhal, qui a une espèce d'inspiration complètement libérée, enlevée, pleine de panache ; Dumas, qui est le maître absolu de l'aventure, personne ne sait raconter avec autant de facétie, de délicatesse, de poésie, et de profondeur sans en avoir l'air ; Kafka, qui est la sobriété claire et simple, qui déroute, qui dérange, qui grince ; Hugo, par sa démesure, sa majesté, son lyrisme ; Verlaine, pour sa délicatesse, sa beauté, sa simplicité, sa modernité ; et j'en passe.
"When she wants something done, she does it straight away. She is very aggressive and totally disrespectful, but can be a good friend."
Ha mais oui j'ai lu la plupart de ce que tu cites mais jamais cette impression aqueuse, cet envol sans fin, j'adore profondément Celine, il a un style sublime, mais je le rapprocherai plus d'une musique puissante, par coups longs (genre taaaaaaaaaaa!, taaaaaaaaa!), Proust c'est plus hooooooooooooooooo ... à l'infini.
- eLiz
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Oh ? Pour Céline, je penserai plus à un grondement permanent, enfin genre des grosses contrebasses lâchant des notes magnifiques et désespérées, et de temps en temps des "éclats" à fendre l'âme, une note plus aiguë, et tout ça.
Proust oui c'est très aqueux, c'est liquide, oui, mais enfin, la littérature n'est pas là que pour nous faire planer - c'est un des charmes, mais pas le seul. :p J'aime aussi les graaaaaahhhhhh sans fin.
Proust oui c'est très aqueux, c'est liquide, oui, mais enfin, la littérature n'est pas là que pour nous faire planer - c'est un des charmes, mais pas le seul. :p J'aime aussi les graaaaaahhhhhh sans fin.
"When she wants something done, she does it straight away. She is very aggressive and totally disrespectful, but can be a good friend."
J'interromps le choeur de louanges en disant que je n'ai jamais été touchée par Proust. Il fait partie de ces auteurs que je qualifierai de "nombrilistes". Entrer à ce point dans l'intimité de quelqu'un, même s'il est cloué au lit et qu'il n'a aucun autre sujet à aborder, moi ça ne m'intéresse pas trop.
J'ai souffert tout au long de "Du côté de chez Swan" et je pense que je m'en tiendrai à des romanciers au sens le plus commun si on me laisse le choix. Tant pis si je me prive par là d'un style remarquable.
J'ai souffert tout au long de "Du côté de chez Swan" et je pense que je m'en tiendrai à des romanciers au sens le plus commun si on me laisse le choix. Tant pis si je me prive par là d'un style remarquable.
J'ai vu des rayons fabuleux, des rayons C briller dans l'ombre de la porte de Tannhaüser...
- Beorn
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Mmh, je suis un peu comme Marina. Je lis Proust comme on mange du Nutella à la petite cuillère : un peu, c'est bon, mais très vite, ça devient bourratif.
Il y a du génie chez lui, dans les formules, dans les portraits, mais il y a aussi une forme de complaisance dans la surenchère verbale. Et puis, il faut le dire, l'intrigue est souvent bien mince...
Bon, enfin, dans le genre loghorrée géniale, je citerais plutôt, comme eLiz, le style apparemment déstructuré du Bruit et la Fureur de Faulkner. Halluciné et désespéré, poignant. Je n'ai jamais rien lu de pareil.
Il y a du génie chez lui, dans les formules, dans les portraits, mais il y a aussi une forme de complaisance dans la surenchère verbale. Et puis, il faut le dire, l'intrigue est souvent bien mince...
Bon, enfin, dans le genre loghorrée géniale, je citerais plutôt, comme eLiz, le style apparemment déstructuré du Bruit et la Fureur de Faulkner. Halluciné et désespéré, poignant. Je n'ai jamais rien lu de pareil.
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T1 "La perle et l'enfant" (Mnémos) en librairie le 23 septembre !
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Maerlyn a écrit :d'ailleurs le roman français c'est détaché de l'intrigue depuis longtemps à l'époque de Proust.


Depuis quand exactement ?
Depuis Balzac ?
Depuis Dumas ?
Depuis Hugo ?
Depuis Maupassant ?
Depuis Daudet ?
Depuis Zola ?
Depuis Roger Martin du Gard ?
Non, franchement, Maerlyn, c'est une connerie, la littérature française est assez riche, Dieu merci, pour qu'on ne la résume pas d'une phrase comme ça.
Et puis personnellement, quand je lis un roman français, je me fiche pas mal de l'état du roman français, je lis un roman, c'est tout.
Si tu n'aimes pas l'intrigue, OK, tu peux le dire, ce n'est pas un gros mot. Le roman sans intrigue, la musique sans mélodie, la peinture sans objet et le café sans caféine, je trouve que ça n'a pas beaucoup de charme, mais bon, chacun des goûts.
L'intrigue, pour moi, est un élément essentiel, même si ce n'est évidemment pas le seul.
Chwip : demain matin sur mon bureau, je veux une fiche de lecture sur le Procès et le Château ! Exécution ! Nierk nierk...
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Bah, faut pas prendre la mouche comme ça.
Tu dis que le roman français s'est détaché de l'intrigue à l'époque de Proust, non ?
Moi je dis non, tu ne peux pas dire ça. Certains courants, oui, mais le "roman français".
Maintenant si tu ne veux pas qu'on "extremise" ton discours, et bien... vas-y, répond sur le fond.

Moi je dis non, tu ne peux pas dire ça. Certains courants, oui, mais le "roman français".
Maintenant si tu ne veux pas qu'on "extremise" ton discours, et bien... vas-y, répond sur le fond.
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Maerlyn a écrit :Entre le verbe " détacher " et de dire qu'il n'y en a pas, c'est assez balèze quand même ?
Dire que je n'aime pas ça alors que je faisait juste une constatation aussi ...
Tu fais un sujet sur Proust pour dire que tu adores Proust, ensuite si on te parle de l'intrigue du dis que "ça ne va pas ensemble" et que de toute façon, le roman français s'est "détaché" de l'intrigue.
Excuse moi Maerlyn, mais il y a un moment où faut assumer ce qu'on dit et arrêter de crier sur tous les topics qu'on ne te comprend pas.
Maintenant n'ai rien contre toi, hein... si je ne suis pas d'accord avec toi, inutile d'en faire une affaire personnelle : on n'est pas d'accord et puis c'est tout. Sur ce forum, ça arrive souvent et c'est ce qui fait sa richesse.
Si tu veux qu'on te comprenne, arrête de crier au scandale et au lieu de ça, exprime toi clairement, c'est fait pour ça un forum.
On te contredit, tu t'énerves... c'est normal, c'est arrivé à tout le monde ici. Respire un grand coup. Calme toi. Laisse passer un jour ou deux et reviens discuter ici, ce sera toujours avec plaisir.

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Je ne trouve pas. Pour moi, s'agissant de romans, il n'est jamais ridicule de parler de l'intrigue.
Et pourquoi ce serait ridicule ? On devrait se contenter de se laisser bercer par la langue, de s'amuser des coups de piques et des portraits psychologiques brossés avec génie ?
Eh bien, pour certains, peut-être, pour moi non, ça ne me suffit pas. Moi j'ai besoin de ces choses si méprisées que sont l'émotion et l'identification. La littérature, art froid, ce n'est pas pour moi.
D'ailleurs, les intrigues existent bien chez Proust, même si elles sont fort minces.
Et pourquoi ce serait ridicule ? On devrait se contenter de se laisser bercer par la langue, de s'amuser des coups de piques et des portraits psychologiques brossés avec génie ?
Eh bien, pour certains, peut-être, pour moi non, ça ne me suffit pas. Moi j'ai besoin de ces choses si méprisées que sont l'émotion et l'identification. La littérature, art froid, ce n'est pas pour moi.
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