Quelle est la pire chose que vous avez dû faire ?

[Krystal]

Bon en ce qui me concerne c'est énoncé des refus (oui je sais c'est idiot quand on est éditeur...).
Je me mets tellement à la place des gens que je me dis que ça va être affreux tout ça. En plus pas moyen de me blaser. Je devrais pourtant parce que j'en suis à des centaines de commentaires/ mails envoyés pour dire "non, on ne vous publiera pas".
Mais ça reste ancré et pas moyen de m'en défaire.
Bon bien entendu il est pire de recevoir le refus (j'en suis consciente) mais ça arrive moins souvent (enfin je l'espère pour les auteurs concernés).

[Syven]

Y'a deux ans, on m'a propulsée chef de "moi et de ma collègue" pour que je contrôle son activité, étant donnée qu'elle avait annoncé son intention de se barrer.
Non seulement elle avait plus d'ancienneté, mais en plus je l'énervais parce qu'on s'était engueulée une fois (je croyais qu'on était copine et qu'on pouvait se parler honnêtement, mais non), et aussi parce qu'elle avait l'impression d'un net favoritisme à mon égard. En même temps, c'est vrai que j'ai eu droit en 6 mois à un stage à Londres et un voyage à San Francisco. Mais honnêtement, ce sont les circonstances qui ont joué en ma faveur.

Autant vous dire que ça s'est mal passé, surtout pour moi. Elle n'a pas fait dans la dentelle. Là, vous me direz que j'aurais pu refuser aussi, mais dans les faits, on m'avait demandé de voir avec elle pour la transmission de son travail à son remplaçant canadien, un truc qui semblait évident pour qu'une fois qu'elle soit absente, en cas de question outre atlantique, je sois capable de répondre, mais un genre d'effet d'annonce de la hiérarchie a vachement changé l'angle d'approche de la tâche.

[Mattieu]

C'est tout à ton honneur Krystal, de ne pas pouvoir te "blaser" d'envoyer des refus.
Par contre, c'est le rôle de tout éditeur, donc malheureusement tu vas devoir t'y faire. Faut juste relativiser en pensant à tous les autres aspects du métier.

[lapin blanc]

Pour rester dans le même état d'esprit que Krystal, l'un des "pires moments" a été de conclure une fiche de lecture d'un manuscrit reçu en indiquant que celui ci ne devait pas être publié car ne correspondant pas à la maison d'édition, alors que personnellement j'avais adoré sa lecture.

[Elsie]

Lors de mon bac, j'étais tellement nerveuse que j'ai gifflé une nana...

Elle était très conne mais ça n'excuse rien...

[Hénée]

Bon c'est un peu glauque...

La pire chose que j'ai du faire c'est annoncer à ma maman que mon oncle était mort, parce que c'était moi qui avais eu ma tante au téléphone alors que j'étais toute seule à la maison.
L'angoisse totale.

[Krystal]

Bon c'est un peu glauque...

La pire chose que j'ai du faire c'est annoncer à ma maman que mon oncle était mort, parce que c'était moi qui avais eu ma tante au téléphone alors que j'étais toute seule à la maison.
L'angoisse totale.

Oh ma pauvre. C'était son frère ?

[Hénée]

Non, son beau-frère, mais bon tout le monde est très proche dans ma famille...
Heureusement que ce genre de mauvaise nouvelle n'arrive pas tous les jours

[Chiroptere]

La pire chose je sais pas, mais c'est un souvenir récent :


Ma grand-mère est très inquisitrice, elle veut toujours savoir ce que je fais ou ce que fait ma mère (sa fille). Il faut dire qu'elle a été femme au foyer et elle a toujours vécu à travers les autres.

Moi je déteste lui dire ce que je fais, car quoi que j'entreprend mon grand-père "l'a déjà fait et beaucoup mieux que moi". Car en plus selon elle, mon grand-père à TOUT fait et l'a toujours bien fait.

Bref une fois alors que j'avais la jambe dans le plâtre et que j'étais chez moi seule, elle n'arrêtait pas de me demander comment j'allais m'arranger pour aller à la fac le lendemain. Si elle avait été une grand-mère normal je lui aurais sans doute répondu, mais ce jour là j'en avais marre, je n'étais pas de très bonne humeur. Alors je lui ai dit sur le ton de la plaisanterie : "je vais quand même pas te dire tous mes fais et gestes"

Sur le coup il ne m'a pas semblé qu'elle l'avait mal pris, mais la semaine suivante alors que mon grand-père m'appelait elle n'a pas voulu me parler. Et la semaine suivante elle me téléphone en larme, oui elle pleurait au téléphone.

Moi j'étais paniquée, j'avais dit ça comme une plaisanterie. Alors j'ai du tout retirer pour la consoler.

Mais ça m'empêche pas que j'ai fait pleurer ma grand-mère et j'en suis pas fière

[Xss]

Bon, aller, à mon tour, et certains sont déjà au courant : le stage en Espagne de l'année dernière.
Remplacer le prof pendant une semaine.
L'une des pires classes de toute l'école.
Des Gremlins de 11-12 ans.
Je me transforme en Ogre, le pire Ogre qui soit, mille fois pire que le pire des profs que j'ai jamais eut de toute ma vie. Je pousse la gueulante, la vraie, aucune pitié. Je distribue des -1 durant le contrôle à tout va. J'en fou un à la porte tellement j'étais énervé, et le menaçant que s'il ne restait pas dans le couloir et décidait de s'offrir une petite balade dans l'école je le ficherais dans un merdier pas possible en allant voir le directeur.
C'est pôs drôle du tout...

[Sand]

Mais ça m'empêche pas que j'ai fait pleurer ma grand-mère et j'en suis pas fière

Ca n'empêche pas que tu t'es fait avoir au chantage affectif et que ta grand-mère ne devrait pas être fière.

J'en ai un modèle comme ça. Elle a pleuré une fois, deux fois... J'ai fini par comprendre, j'ai tenu bon, et bizarrement elle a arrêté et de chouiner, et de me faire chier. Avec évolution du jugement de "méchante" à "dure" puis à "avoir du caractère", et aujourd'hui à "gentille, mais qui ne se laisse pas faire".

Je note que je suis passée de méchante à gentille, et qu'en plus je ne suis plus embêtée ^^ Tout bénèf' !



Sinon ce que j'ai eu de très dur à faire, ça a été sur l'autoroute, d'attendre le refuge suivant pour arrêter la voiture pour enlever le piaf qui avait heurté le pare-brise et était resté coincé dans l'essuie-glace... côté conducteur en plus, j'ai malheureusement eu le petit cadavre juste en face de moi durant plusieurs minutes...

Et même si j'ai ralenti, sur autoroute avec des malades à 150, j'allais pas m'arrêter sur la bande d'arrêt minuscule, j'ai attendu un refuge. Et juste en remontant dans la voiture, un peu chavirée, y'a la radio qui a passé la chanson de Cabrel sur la corrida (vue du point de vue du taureau), chanson triste, évidemment. J'ai pas repris la route tout de suite, finalement...

[Beorn]

Chiroptere a écrit:
Mais ça m'empêche pas que j'ai fait pleurer ma grand-mère et j'en suis pas fière

Ca n'empêche pas que tu t'es fait avoir au chantage affectif et que ta grand-mère ne devrait pas être fière.

J'en ai un modèle comme ça. Elle a pleuré une fois, deux fois... J'ai fini par comprendre, j'ai tenu bon, et bizarrement elle a arrêté et de chouiner, et de me faire chier. Avec évolution du jugement de "méchante" à "dure" puis à "avoir du caractère", et aujourd'hui à "gentille, mais qui ne se laisse pas faire".

J'approuve mille fois Sand.
Le chantage affectif à la "fais ce que je te dis ou sinon je pleure" c'est un moyen de manipuler et de d'imposer sa volonté aux gens, bien que ce ne soit pas forcément calculé.

Ma mère est comme ça et j'ai fui la maison dès que j'ai pu. C'était tout le temps "fais ce que je te dis ou je serai malheureuse et ce sera de ta faute". J'en suis encore resté au stade "méchant et dur" à ses yeux mais je préfère encore ça à "pâte malléable et corvéable".

Je ne suis pas dur, je suis tout mou et faible, mais il n'y a que ma mère qui l'ignore. M'en fiche, ma soeur prend le même chemin qu'elle et lui fait constamment du chantage à la victime : faut pas se plaindre quand on a des enfants qui vous imitent.

Je me méfie particulièrement des gens qui réagissent en se montrant comme des victimes. Il y en a des victimes certes, et des âmes sensibles, et des gros chagrins, mais ce qu'il y a surtout, ce sont des gens qui se croient ou qui se prétendent victimes.

[Chiroptere]

Pour Sand et Beorn :
Je ne sais pas si c'est du chantage affectif vu qu'elle ne me l'a fait qu'une seule fois dans ma vie (cad 21 ans). Et puis je n'ai pas eu trop le temps de réfléchir sur le coup tellement je ne pensais pas que cette phrase était méchante. Et puis elle est âgée et elle n'a surement plus très longtemps à vivre...
Mais en général je ne lui laisse rien passer.

[Roanne]

Bah, Chiroptère, je suis d'accord avec les deux autres et te le confirme : ta phrase n'était pas méchante. Pas du tout. Elle était même tout à fait à sa place.
Mais ta grand-mère n'a peut-être jamais eu une réaction aussi franche de la part d'un autre membre de ta famille.
Passe une fois, mais elle n'a aucun droit d'ingérence sur vos faits et gestes. Sauf bien sûr si vous aimez cela ^^. Mais après faut pas venir s'en plaindre.

[Chwip]

Franchement, j'ai pas d'exemple. J'ai giflé une pouffiasse et je me suis amusée à lui faire peur en prenant un air de psychopate pour qu'elle me fiche la paix. Elle le méritait amplement. J'ai mis 10 ans à lui mettre ma main dans la figure, c'est dire si j'avais le dos large à l'époque.
Mais à part ça, j'ai toujours agi "sereinement". Rien d'horrible à mon actif.

[Jean XIV]

Personnellement et je ne le souhaite à personne, j'ai dû (avec mon frère) décider l'euthanasie de ma maman qui s'éteignait et qui, à mon avis, est au Paradis...

[le_navire]

Moi, c'est le contraire.
A cause d'un mauvais calcul de sa part, j'ai dû faire réanimer mon père qui avait décidé d'en finir et qui, du coup, a du souffrir deux mois avant de réussir son suicide pour de bon.
La vie est une s*****, parfois...

[Silex]

Personnellement et je ne le souhaite à personne, j'ai dû (avec mon frère) décider l'euthanasie de ma maman qui s'éteignait et qui, à mon avis, est au Paradis...

Moi, c'est le contraire.
A cause d'un mauvais calcul de sa part, j'ai dû faire réanimer mon père qui avait décidé d'en finir et qui, du coup, a du souffrir deux mois avant de réussir son suicide pour de bon.
La vie est une s*****, parfois...

[Ookdelph]

Oui, hein ? La vie c'est pas simple...

[Claire Panier-Alix]

oui, d'autant qu'entre ces deux extrêmes, il y a la bête situation où l'on est passif, impuissant, face à la souffrance et/ou à la perte d'un être cher.

constat qui n'apporte pas plus que les deux précédents, mais bon, that's life