J’essaierai de vous tenir au courant de temps en temps des avancées.
En novembre dernier, après avoir passé plus d’un an à corriger mon roman (maintes fois relu par moi-même et deux bêta lecteurs amateurs), j’avais obtenu un ouvrage d’un niveau que j’estimais très correct. Ma femme m’avait bien fait remarquer que le ton de certains passages avait un côté un peu trop « dissertation » ou exercice de style, mais il n’y avait rien de rédhibitoire.
J’étais certain d’avoir évité tous les gros écueils de l’écriture. Je n’avais pas spécialement d’illusion sur la possibilité d’intéresser un éditeur mais j’étais prêt à tenter le coup. De toute façon je n’étais plus capable de progresser seul.

C’est alors que le projet Cocyclics a démarré. Des romans étaient attendus pour le 1er décembre pour inaugurer le concept. Que risquais-je ? Soit mon roman était déjà d’un niveau élevé et les corrections seraient mineures et donc courtes, soit c’était une bouse infâme et il était temps que quelqu’un me le dise.

Le 1er décembre, vers 9h du matin, j’ai donc soumis Aux frontières de l’aube, à savoir un synopsis et le premier chapitre de 40000 signes, au comité de lecture.
3 semaines après, j’avais une réponse. Les permanents avaient estimé que le scénario était assez intéressant et riche pour construire une histoire et que mon style, bien que très perfectible, était correct et n’avait rien de rédhibitoire (même si un permanent au mois a avoué s’être cruellement ennuyé en lisant ce début…). Bref, j’étais accepté et une bien-aimée directrice (oui, on fraternise très vite chez Cocyclics

En attendant une première vague de corrections sur le premier chapitre, j’avais déjà des pistes d’amélioration. Style parfois impersonnel, répétitions ou darlings excessifs, lourdeurs dues à un excès de semi-auxiliaires, bref plein de (petites ?

Passé la trêve des confiseurs, le véritable travail a commencé. J’ai reçu le premier chapitre intégralement annoté. Rien ne m’était passé :
Coquilles, lourdeurs, remarques sur le fond, la forme, suggestions de tournures, de coupes, tout y était. Gloups, ça calme.
La douce illusion du roman fini s’était évaporé. Elle était remplacée par autre chose, plus excitant : la possibilité d’accéder au niveau d’écriture du dessus. Celui que je n’arrivais pas à atteindre seul.
Je me suis donc attelé à la reprise de ce premier chapitre. En parallèle, ma bien-aimée directrice dévorait le roman dans son intégralité.
Nous avons fini cette première étape en même temps la semaine dernière. J’ai une V2 de mon premier chapitre. L’impact de cette première correction dépasse d’ailleurs largement le cadre du premier chapitre.
A la première remarque de style on se dit « moui, peut-être ». A la seconde c’est un « c’est vrai que c’est pas parfait mon truc ». Ca devient ensuite un « C’est lourd les semi-auxiliaires. Elle a raison, il faut que j’élague ». Au bout d’un chapitre, plus besoin des corrections sur le sujet, les lourdeurs me sautent aux yeux. Je peux appliquer cette traque au reste du livre…
Mais l’aventure ne fait que commencer et les corrections dépassent largement le cadre de la simple recherche de lourdeurs.
Je viens ainsi de recevoir une fiche de lecture très détaillée du roman complet. Les grands points y sont analysés : intrigues, rythme général, lignes directrices, points forts et faibles, personnages pris un par un (tout du moins pour la dizaine de principaux), le monde, la structure des dialogue, des passages descriptifs, narratifs.
Je ressors de cette lecture des plus motivé. Certes il y a à reprendre mais le tout tient la route. Il y a vraiment matière à sortir un bon roman. J’en étais certain, maintenant j’en suis convaincu.
Que me réserve la suite ?
D’ici quelques jours je recevrai mon roman totalement annoté. Si j’ai bien compris ce qu’on me réserve, les remarques qui sont synthétisées dans la fiche de lecture seront reprises et pointées au cas par cas.
J’aurai alors entre les mains un outil de travail exceptionnel pour sortir une V2 grandement enrichi. J’y passerai le temps nécessaire mais cette V2 ne pourra qu’être meilleure que l’actuelle.
Cette V2 sera alors prête pour…
…l’étape « forme ». Il n’y aura plus de problème de fond ni de style général mais il restera certainement des coquilles, répétitions et autres petits soucis stylistique. Cette V2 sera à son tour décortiquée pour mettre le doigt sur ces éléments. De là naitra une V3 sans soucis ni de fond, ni de forme.
Tout sera fini.
Tout ? Non, personne n’est à l’abri d’une erreur et une coquille ou deux auront bien échappé à l’éradication. Un ou deux points à éclaircir pourraient également subsister. Quelques beta-lecteurs, membres du collectif feront donc une dernière lecture et leurs derniers commentaires.
Une V4 parfaite naîtra.
Quelques mois plus tard, un éditeur dira oui. Un an après vous aurez le livre entre les mains…

Nous n’en sommes qu’au début du travail mais Cocyclics a d’ors et déjà gagné son pari pour moi. Mon niveau d’écriture a nettement progressé. Objectivement je ne sais pas si ce niveau sera suffisant pour intéresser un éditeur mais une chose est certaine. Il ne l’était pas avant et s’est amélioré.
J’espère donc que le collectif Cocyclics a une longue vie devant lui. Quoiqu’il en soit, je ne saurai vous conseiller de lui soumettre vos œuvres. Pour un auteur amateur, pas encore édité comme nous le sommes pour la plupart, je ne vois aucune raison valable pour justifier de se passer d’une aide comme celle qu’offre Cocylics.