Forum Mille Saisons

Qui, après cinquante relectures de son texte n'est jamais satisfait ? Qui n'a jamais rêvé d'améliorer son style ?
Tout plein de monde, très certainement.

Eh bien, j'ai peut-être une méthode d'entraînement. J'ai trouvé un maître très chouette : Raymond Queneau.
Je vous propose donc ses Exercices de style.

Je suis tombée dessus un jour, par hasard, en rangeant des livres alors que j'étais en stage dans un CDI de collège, et ce livre m'a tout de suite paru très intéressant. Je me suis promis de l'avoir d'une façon ou d'une autre et c'est chose faite.
Je ne l'ai pas encore lu en entier, mais j'ai trouvé une idée : et si je faisais pareil !
Du coup, au lieu de lire bêtement les exercices de Monsieur, je reprends ses idées de style et essaie de les travailler sur un petit texte (une dizaine de lignes) de ma plume. Bon, il y a parfois des stylistiques bizarres, mais je trouve ces entraînements très sympathiques. Je pense tenter d'autres styles lorsque j'aurai épuisé ceux que propose le livre (enfin, ceux qui me paraissent assez intéressants).

Et deux liens pour finir :
- quelques explications et d'autres livres du même style
- des extraits du livre (et encore quelques explications)

Corrige-moi si je me trompe, ce sont plusieurs textes où l'auteur raconte la même histoire dans des styles différents?
Une de mes profs de français au collège nous en avait fait lire et demander de rédiger la même histoire avec une style particulier. J'avais adoré.

Oui, c'est ça !
La même histoire racontée de plein de façons différentes, avec un exercice de style à chaque fois.
Et le plus intéressant c'est d'analyser les caractéristiques de chaque style pour ensuite essayer de les reproduire sur un autre texte. De même, il est intéressant de comparer les différences entre les styles.
Si j'ai le temps je posterai l'un de mes essais dans la semaine. ^^
Mon texte de base est inspiré du petit chaperon rouge (l'inspiration du moment).

Ca me donne envie de le relire, tiens!

Je t'encourage aussi à tenter un exercice ou deux. On dirait pas comme ça mais c'est vachement entraînant.

Les Exercices de Style de Queneau ont été un de mes bouquins de chevet quand j'étais gamine. Je ne sais plus combien de fois j'ai lu mes versions préférées (les autres, fatalement un peu moins).

Dans le même genre, un groupe de motivés avait refait en plein de versions le fameux poème El Desdichado de Gérard de Nerval. Ça avait donné ce site :
http://www.graner.net/nicolas/desdi/
Et suivant leur exemple, quelques camarades et moi-même en avions ajouté :
http://www.enystemple.net/poc/read.php?TID=7548
Je suis plutôt fière de mon Nerval revu et corrigé à la sauce Francis Cabrel.

Chouette !
Merci pour ces exemples Oph !
Ça me fera une nouvelle source d'inspiration lorsque j'aurai épuisé les styles du livre. ^^

C'est malin, voilà que je m'y suis remise, déterrant du même coup un sujet qui dormait depuis quatre ans...

Bah, ça te fera de l'exercice !

ps : désolée, pas eu le temps de taper l'un de mes essais, ferai ça dès que possible...

Voici un prétendu exemple type de conversation intime entre moi et ma dragonne (ou, selon les points de vue, entre la dragonne et moi, son humain).

"Messire Thomas, étincelle sérénissime dans l'obscurité de mon ennui ?
-Je vous entends, ma mie.
-Puissè-je me montrer digne de l'honneur que vous m'accordez d'être votre monture ailée, fidèle sur la terre comme au ciel. J'ai une requête à formuler, messire.
-Parlez sans crainte. J'accèderai à votre demande, s'il est en mon pouvoir d'y souscrire. Nonobstant, dites vite : je calligraphie mon dernier chef-d'oeuvre.
-Faites-moi la faveur d'ordonner que soit polie sans plus attendre la cuirasse adamantine et coruscante qui confère toute sa superbe à mon anatomie !
-Accordé. Accourez, valets, et mettez du coeur à l'ouvrage !
-Soyez remercié pour votre mansuétude messire Thomas, ô flambeau grandissime pour les âmes égarées dans les ténèbres opaques de la mélancolie !"

Mais ce soi-disant exemple type a pour but pur et simple de me discréditer. La version officielle, c'est celle-ci, vous dis-je :

"Spoky ?
- Vi, pupuce ?
- Déloge de ma couenne, faut qu'tu m'grattes l'écaille du bide.
- Encore ?
- Ben quoi, ça t'défrise de mettre la main à la pâte ?
- C'est que, j'suis en plein turbin, tu vois ?
- Qu'est-ce que tu fiches ?
- Je scribouille.
- Mouais. Arrête de glander et gratte-moi l'écaille, je te dis, ça urge !
- Bon, bon, pas la peine de me souffler dans les bronches. Mais après tu me laisses gratter mon papelard, pigé ?
- Cause toujours Spoky, t'as beau être une grande gueule, j'mords plus fort que c'que tu aboies."

Amusant ^^

Moi j'avais essayé d'écrire une nouvelle dans un ton lyrique et la même en beaucoup plus action et concret, mais j'ai pas vraiment été satisfaite. Par contre j'utilise beaucoup les changements de point de vue sur la même scène (je ne sais pas si ça en fait partie ?).

Pour s'amuser, on peut aussi tester l'écriture à contraintes : on nous a demandé de faire la 4e de couverture de La Disparition (Perec) en Lipogramme, comme le livre (c'est à dire sans mettre une seule lettre "e" et de façon à ca que ça ne sente pas). Vraiment, vraiment pas évident, mais je m'en suis bien tirée et j'ai même eu la meilleure note, héhé !
Je vous la recopierai si ça vous intéresse (mais la vrai 4e de couv est bien meilleure ^^)

Aelys a écrit ::lol: Amusant ^^

Moi j'avais essayé d'écrire une nouvelle dans un ton lyrique et la même en beaucoup plus action et concret, mais j'ai pas vraiment été satisfaite. Par contre j'utilise beaucoup les changements de point de vue sur la même scène (je ne sais pas si ça en fait partie ?).

Pour s'amuser, on peut aussi tester l'écriture à contraintes : on nous a demandé de faire la 4e de couverture de La Disparition (Perec) en Lipogramme, comme le livre (c'est à dire sans mettre une seule lettre "e" et de façon à ca que ça ne sente pas). Vraiment, vraiment pas évident, mais je m'en suis bien tirée et j'ai même eu la meilleure note, héhé !
Je vous la recopierai si ça vous intéresse (mais la vrai 4e de couv est bien meilleure ^^)

Ah, vi, vi, ça m'intéresse ! C'est sympa que vous fassiez des exercices oulipiens (tu faisça dans quel cadre, cours, atelier ?) !

C'était dans le cadre de mon cours de techniques rédactionnelles dans une formation d'édition (une perle ce cours ).
Je vous la recopierai dès que j'aurai un peu de temps

Aelys a écrit :C'était dans le cadre de mon cours de techniques rédactionnelles dans une formation d'édition (une perle ce cours ).
Je vous la recopierai dès que j'aurai un peu de temps

Dans une formation d'édition ? Diantre, ne ferais-tu pas les mêmes folles études que moi par hasard ?

C'est bien possible ^^
Tu es où, à quel niveau, tout ça tout ça ?

Thomas Spok a écrit :Voici un prétendu exemple type de conversation intime entre moi et ma dragonne (ou, selon les points de vue, entre la dragonne et moi, son humain).

"Messire Thomas, étincelle sérénissime dans l'obscurité de mon ennui ?
-Je vous entends, ma mie.
-Puissè-je me montrer digne de l'honneur que vous m'accordez d'être votre monture ailée, fidèle sur la terre comme au ciel. J'ai une requête à formuler, messire.
-Parlez sans crainte. J'accèderai à votre demande, s'il est en mon pouvoir d'y souscrire. Nonobstant, dites vite : je calligraphie mon dernier chef-d'oeuvre.
-Faites-moi la faveur d'ordonner que soit polie sans plus attendre la cuirasse adamantine et coruscante qui confère toute sa superbe à mon anatomie !
-Accordé. Accourez, valets, et mettez du coeur à l'ouvrage !
-Soyez remercié pour votre mansuétude messire Thomas, ô flambeau grandissime pour les âmes égarées dans les ténèbres opaques de la mélancolie !"

Mais ce soi-disant exemple type a pour but pur et simple de me discréditer. La version officielle, c'est celle-ci, vous dis-je :

"Spoky ?
- Vi, pupuce ?
- Déloge de ma couenne, faut qu'tu m'grattes l'écaille du bide.
- Encore ?
- Ben quoi, ça t'défrise de mettre la main à la pâte ?
- C'est que, j'suis en plein turbin, tu vois ?
- Qu'est-ce que tu fiches ?
- Je scribouille.
- Mouais. Arrête de glander et gratte-moi l'écaille, je te dis, ça urge !
- Bon, bon, pas la peine de me souffler dans les bronches. Mais après tu me laisses gratter mon papelard, pigé ?
- Cause toujours Spoky, t'as beau être une grande gueule, j'mords plus fort que c'que tu aboies."

J'adore ce que tu as fait de cet exercice de style! Je sais, ça n'apporte rien au sujet, mais j'admire!

Est-ce que certains pourraient relancer le sujet en s'y collant et en créant des exercices de style aussi drôles?

Jeff a écrit :Ca me donne envie de le relire, tiens!

moi aussi