Forum Mille Saisons

salut c'est sur que trop de récit c'est barbant. La je suis en train de lire patricia Cornwell "postmortem", il y a trop de récit 3 ou 4 pages et écrit en petit caractère. Je m'endormais dessus hier soir lol. Il faut des récit mais pas trop

Pour moi, peu importe la longueur, tant que la description n'arrive pas comme un passage obligé dans le récit, genre "désolé, je vais vous décrire la ville dans les trois prochaines pages, ca va être long mais pas le choix..."
Ou alors du style X trouve une épée, et s'ensuit quinze pages descriptives sur l'histoire de l'arme, sa fabrication, ses victimes, etc, le tout en un seul bloc. Je préfère de loin apprendre qui elle a tué à travers une anectode, par exemple.

Il faut que les descriptions trouvent naturellement leur place dans le récit, au moment nécessaire.

Loooooongue !
Je suis une fan du réalisme ! Alors oui, je me régale des descriptions de Zola ! (Il en faut bien, des tarés comme ça, qui aiment les descriptions de jardins qui durent trois pages )

Ça me rappelle un livre que j'avais lu, avec des descriptions de forêt et de préparation de bagages sur tout un chapitre chacun... que j'avais pris soin de sauter après quelques paragraphes!^^

Sinon, ça dépend des descriptions, pour moi. Faut qu'elles m'accrochent, sinon je lâche.

Héhé, je sens que je t'ai fait peur Siana

Le pire reste encore Balzac.
Zola insère bien ses descriptions dans le récit et les structure de façon dynamique, là où Balzac va décrire la trace d'usure sur la poignée du quatrième tiroir en partant de la droite, sans que cela joue le moindre rôle dans l'intrigue.

Quiconque aura visité le Château de Saché en Touraine aura vu les manuscrits corrigés et recorrigés de Balzac: il était payé à la ligne et lorsqu'on sait à quelle hauteur il était endetté^^.

J'ai une préférence pour les descriptions insérées dans le récit et assez peu dense. Il faut qu'elles soient présentes, que l'on puisse s'imaginer l'univers, mais elles ne doivent pas se faire au détriment de l'action. De mon point de vue, l'action doit être un support à la description et la description doit permettre de "reposer" le lecteur après une grosse action, de fluidifier l'action et de bien mettre en place l'intrigue. Décrire pour décrire n'a pas d'intérêt pour moi. Cela a même tendance à m'endormir.

Description de quoi ?
Je comprends pas la question. Quand on écrit une action, on décrit le combat de deux personnages, non ?
Quand on écrit une romance, on décrit comment le cheveux blonds de monsieur reflètent le soleil et lui donnent une aura particulière aux yeux de mademoiselle, non ?

Pour moi, il n'y a que de la description. Oui oui. Et je ne fais que ça dans mes textes, sauf dans les rares dialogues (et encore, je décris l'éclat des yeux, les poings qui se serrent, toussa...). Mes descriptions (au sens où on l'entend ici, je suppose) ont toujours un rapport avec mes personnages, l'intrigue : elles ne sont jamais gratuites. Mais comme dit plus haut, quand j'écris, je ne fais pas vraiment de distinction entre description et action. Je décris ce que j'ai dans la tête, sauf quand je fais parler mes personnages directement

(PS : vous êtes en mode déterrage de sujet aujourd'hui non ? )

Il me semble que l'action proprement dit, c'est quand ça bouge plus que de faire une petite promenade avec son prince. Avec des émotions plus fortes (parfois explosives) et pas mal de mouvements (plus brusques que d'habitude).
La description est davantage visuelle (bon, l'action aussi mais il y a souvent plus de sens -ouïe, odorat, goût, coup de poing... ^^ - mis en jeu dans ce cas). Enfin, c'est du visuel pour du visuel, quoi. Soi pour informer sur le paysage, soi pour faire rêver (ou frissonner). Autrement dit, je crois qu'on est censé ressentir une émotion plus vive quand on lit de l'action, et une plus profonde lorsqu'on lit une description.

(Ma tête va se mettre à fumer si je continue à réfléchir comme ça... )

Suis pas trop d'accord (faites pas attention je suis de mauvais poil aujourd'hui ^^) .

Dans le cas d'une héroïne aveugle (au hasard, hein), il n'y aurait pas de description ? Et les plus belles descriptions font appel à tous les sens, justement. Je persiste à penser que cette séparation est peu naturelle. Si tu décris la goutte de sang qui coule de l'épée de ton voisin, c'est bien une description non ? Et pourtant, c'est au coeur de l'action...

La description la meilleur est la plus courte (comme les bonnes blagues)!
Toute description qui peut être retirer sans manquer à l'intrigue (l'histoire) n'a pas lieu d'être!
Un auteur qui perd son temps à tout décrire, prend le lecteur pour un imbécile (ou un simple d'esprit)!

++

J'ai dit visuel par habitude, mais ton héroïne réagira sûrement beaucoup au toucher ou aux sons. Elle saura apprécier la douceur d'une étoffe ou la finesse d'une mélodie comme personne. Et ça reste de la description.
Je dirais oui pour la goutte de sang.

Mais c'est vrai que la "différence" entre les deux est plus une notion de nuance que de réelle distinction.

Le_conteur a écrit :Un auteur qui perd son temps à tout décrire, prend le lecteur pour un imbécile (ou un simple d'esprit)

Non, ça sert aussi beaucoup à l'ambiance !

Jennifer Flajolet-Toubas (Eterna) a écrit une nouvelle narrée par une aveugle, dans le numéro 6 du fanzine Piments & Muscade. C'est une grande réussite, dont je vous recommande la lecture.

Toute description qui peut être retirer sans manquer à l'intrigue (l'histoire) n'a pas lieu d'être!

À ce compte-là, il ne reste pas grand-chose.
Ne pas oublier tout ce que des descriptions bien dosées ajoutent à l'ambiance, aussi importante à mes yeux que l'intrigue. Et aussi qu'en bêta-lecture, on m'en redemande souvent, des descriptions, persuadée que je suis qu'il ne faut pas trop tenir le lecteur par la main alors qu'en fait, il aime bien qu'on lui plante un peu le décor.

+1 (et merci pour la référence !).
Nous aimons avoir l'impression de réfléchir sans le faire vraiment

Non, vraiment, j'imagine très mal un roman sans une seule description : ça donnerait des dialogues pas entrecoupés et... et quoi au juste ? Des introspections ? Même ça ça décrit très souvent... Pour moi, la description est partout. Bien sûr, les longs paragraphes décrivant le brin d'herbe à côté de la route ne sont pas de mise, mais comment veux-tu écrire une action sans décrire tes personnages, leurs envies, leurs mouvements, leurs armes, leurs vêtements (bon ça c'est pas toujours utile, et encore, ça peut montrer leur rang)... ?

Aelys a écrit :Si tu décris la goutte de sang qui coule de l'épée de ton voisin, c'est bien une description non ? Et pourtant, c'est au coeur de l'action...

Vi,vi, mais parce qu'il y a des auteurs qui utilisent l'action pour décrire l'environnement oú elle prend place. Ce qui permet de ressentir une vive et profonde émotion á la lecture d'un combat d'épée - par exemple, la pensée des combattants (description, je dirais) alors qu'ils croisent le fer (action).

Et, question á dix milles euros, si action et description n'étaient pas á distinguer en terme de perception et d'interprétation par le lecteur, mais en terme d'emploi des temps grammaticaux et autres outils de la langue moins subjectifs ? Enfin, je me pose la question... Et tout comme Siana, j'ai le bulbe qui fume, ce soir...

(Oui, Aelys, on est en mode ranimation-exhumation forum. )

Bon, j'oubliais presque : je plussoie Siana sur sa remarque en ce qui concerne la densité de certaines descriptions chez certains auteurs : cela pose l'ambiance et participe á la plongée du lecteur dans l'histoire en changeant ses reperes dans le réel.

Je me rappelle ma lecture d' Entretien avec un vampire, d'A. Rice. La plupart de ses descriptions m'avaient bien ballonné, sur le coup, moi qui attendait un peu plus de mordant (ok, il est plus tard chez vous que chez moi, ce qui explique et excuse ce mauvais jeu de mot). Mais quelle ambiance ! Et je crois que sans elles, "Entretien avec un vampire" ne serait po du tout ce qu'il est. Idem avec le cycle de l'Assassin royal, de Hobb.

Je n'aime pas trop les descriptions. De ce fait je les boude, et j'ai souvent des retours comme quoi il en manque :p Du coup je fais un effort. Et j'aime mieux mes écrits un peu plus approfondis. Je les trouve plus aboutis. Sans pour autant noyer le lecteur sous 3 pages de description de pieds de chaise. J'essaie de faire dans l'utile et dans le pas trop rébarbatif, et quand j'y repasse, là je me charge du réalisme. Parce qu'après tout, c'est ça, les "descriptions" : ça sert à planter le décor, à l'ancrer dans quelque chose de réaliste que chacun peut s'imaginer.
Non ?

Si, je suis d'accord. Le tout est de ne pas tomber dans l'excès (dans un sens comme dans l'autre). Tout est question de dosage en fait ^^. L'action pure, du genre "Il prit son revolver, visa et tira une balle. Manqué. Son ennemi riposta..." c'est pareil. C'est bien , mais à petite dose, sinon on a l'impression de louper quelque chose. Dans un cas comme dans l'autre l'excès donne l'impression au lecteur de se noyer sous le flot d'informations et le trop-peu de rester sur sa fin/faim (j'ai jamais su quel était le bon terme).

faim

Effectivement, et dans le cas de ton exemple de western, c'est même pire que ça : quand je lis quelque chose comme ça, j'ai l'impression que ce sont 2 robots qui agissent. Ca dépersonnalise totalement les protagonistes et ça les rend tout plat tout plat, en plus de décrédibiliser et rendre la scène "commune", très quelconque et par là, ennuyeuse.
Enfin comme tu le dis, dans les 2 cas, le lecteur soit se noie, soit se sauve !

Merci ^^

La scène, je la voyais plus dans le Bronx lors d'une guerre de rues, mais pourquoi pas ^^. Enfin là n'est pas le sujet.