Les expressions lourdes

[Mirerwen]

Je sais bien, Pingu l'a déjà mentionné avant moi, mais quand on parle lourdeur je ne peux m'empêcher d'insister sur trois mots-clefs: d'abord "Adverbes", puis "Adverbes" et enfin "Adverbes". Mine de rien, l'abus de ces petits machins en -ment permet souvent de démasquer le débutant de manière infaillible, comme une fleur de lys tatouée sur l'épaule d'une prostituée.

Après, il y a évidemment les lourdeurs de style basées sur l'emphase et le pseudo-poétique mal maîtrisés... Mais la lecture de n'importe quelle gamine fan de Léa Silhol vous donnera de meilleurs exemples que moi.

J'ai lu 10 pages de La Sève Et Le Givre, abandonné et filé le bouquin à la femme qui s'occupe du CDI !

[siana-blackangel]

Corrigé!

[Chiroptere]

Je ne le répéterais jamais assez, mais lire à haute voix son texte permet de repérer soi-même les plus grosses lourdeurs.

Après je suis en général d'accord avec ce qu'on dit les autres.

[Beorn]

Mais ce qui gêne vraiment, c'est que les orages n'ont pas de regard.

Là aussi, ce qui va gêner, c'est l'impossibilité de frapper une euphorie.

Je suis particulièrement sensible à ce genre d'argument.
A moins d'être très très doué, il vaut mieux éviter de mettre ensemble des concepts dont l'association n'a pas de sens.

En même temps, même s'il y a encore du travail et que ce style n'est pas mon genre, il y a une certaine force dans cette écriture.

Je pense que c'est parce que tu te reposes sur la sonorité des mots et sur leur rythme plutôt que sur leur sens. La sonorité est importante mais elle n'est pas tout : n'oublie pas le sens des mots.
ex : l'orage a beau être un joli mot et un chouette symbole de la colère, il n'a pas de regard.

Quant au rythme, c'est un atout d'avoir de l'oreille, mais ne te laisse pas bercer comme par une chanson : repère les moments où tu dois allonger, briser ou hacher ton rythme.

L'exemple type d'un ryhtme lent et joyeux soudain brisé : le dormeur du val et son dernier vers
"Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit" (Rimbaud).

[Mirerwen]

J'écris sans vraiment réfléchir et je ne fais presque jamais de métaphores, ou d'images ou de comparaisons, je ne sais pas si c'est une bonne chose... Je n'y ai jamais pensé, en fait... J'ai toujours préféré faire et aller au plus simple dans mon expression. Quand j'étais plus jeune, j'écrivais des kilomètres de descriptions mais l'envie m'en est passée et je décris beaucoup moins, préférant me consacrer aux dialogues et à la narration.
Par exemple, je n'ai jamais écrit de ma vie qu'elle avait un regard noir d'orage. Au maximum, un regard noir ou un regard glacial, selon.

[Kran]

ex : l'orage a beau être un joli mot et un chouette symbole de la colère, il n'a pas de regard.

Ben ! les cyclones ont bien des yeux ! (un œil chacun, en fait...)

[Beorn]

Ouais, la colline aussi, il paraît...
Je

[Beorn]

J'écris sans vraiment réfléchir et je ne fais presque jamais de métaphores, ou d'images ou de comparaisons, je ne sais pas si c'est une bonne chose... Je n'y ai jamais pensé, en fait... J'ai toujours préféré faire et aller au plus simple dans mon expression.

Chacun se fait son style à sa façon, mais de manière générale, pour progresser, il est bon d'essayer de sortir de ses propres sentiers battus.
Pour ça, réfléchir un peu et expérimenter, ça peut aider.

[siana-blackangel]

Ok ok
Merci Beorn et les autres pour les conseils! J'essayerai de m'améliorer avec!

[Ephy]

"La nuit avait étendu ses ailes de glace sur la chétive planète Terre depuis longtemps. Le dernier quartier de lune de la mi-janvier illuminait maintenant le ciel

J'avoue que ce qui m'a frappé le plus dans ce bref passage, c'est ceci... La nuit n'arrive pas partout en même temps sur Terre, à moins que la planète dont tu parles soit plate. J'avoue, c'est stupide, mais une fois qu'on l'a remarqué ça fait vraiment bizarre

[siana-blackangel]

Euh... oups!

Oui, c'est vrai!
J'avais pas calculé ça.

M'en vais corriger!

Merci!

[Ephy]

Mais de rien C'est le genre de détail qu'on ne réalise que si on tilte du premier coup...