Pour répondre à Oliv' : le débat a beaucoup dérivé. Ma remarque sur le vécu, en premier lieu, était d'ordre général, et n'avait pas beaucoup de rapport avec la façon d'écrire des adolescents. Comme je l'ai dit plus haut, l'avantage qu'ils ont par leur manque de vécu est handicapé par leur manque de pratique et de technique. Donc effectivement, en pratique, cela ne fonctionne pas. Et ce n'est effectivement pas ce qu'on constate non plus quand on lit certains textes.
Pour ce qui est de Sand et d'Ookdelph, votre argument est exactement le même que celui énoncé plus haut par Napalm Dave, je vais donc répondre exactement la même chose : On peut voir les choses comme vous le dites, mais c'est à double-tranchant. Ce que l'on vit ou découvre du Monde réel, où de ce qui a déjà été fait encrasse notre processus de création original. Bon, après les cyniques me répondront que la création originale n'existe pas, et que tout est un remake d'un remake et bis repetita, mais comme je viens de le dire...ce sont des cyniques ^^. Plus on passe de temps à vivre selon les codes d'ici et plus on les assimile, moins on fait attention à eux, et moins on est capable de s'affranchir d'eux.
Et puis ça dépend de quoi on parle. Dans pas mal de cas, dire qu'il faut tout connaître d'un système afin d'éviter de le reproduire laisse entendre qu'on est potentiellement
capable de le reproduire,même sans connaissance. Ce qui est loin d'être toujours vrai
Admettons que vous n'y connaissiez rien en physique. Si je vous demande, là maintenant, de me ré-inventer complétement les principes fondamentaux de cette science de A à Z, vous croyez vraiment que vous avez la moindre chance de retracer toute la pensée scientifique depuis Aristote ? Moi, j'en doute. Et d'ailleurs, pour rester dans l'exemple des sciences, je pense que beaucoup de chercheurs en fondamentale aimeraient bien "désapprendre" une partie de ce qu'ils savent pour raisonner sur un tout autre schéma, sur une façon de penser qui n'inclue pas des notions comme l'energie, la masse, et autres modèles inventés par l'homme. Ca les aiderait à réfléchir sur de nouveaux modèles plus généraux.
Ce dont je parle ici en science, peut, à mon sens, très bien s'appliquer au processus de création d'un univers, ou même d'un personnage. Quelqu'un parlait de la réalité des personnages qui devaient manger ou de trouver un abri, tout à l'heure. Bien. Pourquoi ? Et si on menait une réfléxion sur le mode d'alimentation de notre nouvelle race ? Et sur le concept d'"alimentation" tout court ? Ce qui t'avait paru être une évidence dissimule peut-être quelque chose au-delà duquel il faut aller voir. Je suis conscient que c'est difficile : Descartes a essayé une fois, et tout ce qu'il en a tiré c'est une formule bateau.
Non. Ces gens peuvent être d'un ennui à mourir, d'une banalité à crever, mais ils sont réels, on ne peut pas faire plus vrai. Ils ont leurs raisons pour être ainsi, qu'elle résultent de choix ou de contraintes extérieures, mais il y a toujours une logique – liée à la société, à l'environnement, comme tu le pointes aussi.
Et n'importe quel monde, réel ou imaginaire, a besoin de ces gens-là pour exister ; même si on ne parle pas d'eux, parce que la banalité n'est pas plus intéressante à raconter que le bonheur.
Tu pars du principe ou la banalité est la même dans l'imaginaire que dans le réél. Et c'est justement sur ce point que je ne suis pas d'accord.