Comment faire durer la mayonnaise ?

Avatar de l’utilisateur
Roanne
Muse corsetée
Messages : 1263
Inscription : 20 Fév 2006, 14:40
Localisation : L'Hermitain
Contact :

Messagepar Roanne » 28 Jan 2008, 21:31

L'un des livres qui m'a le plus marqué en 2007 faisant environ 40 page s...
Il y a un roman plus long, plus touffu, qui m'a tellement pris la tête que j'ai survolé la fin histoire de savoir comment ça se terminait.
La longueur ne fait pas la qualité, j'approuve ce qui a déjà été dit.

Après si TOI tu ressens le besoin d'allonger tes romans, toi seul peux le faire, il faut donc que tu tentes. Pour ma part, je ne peux te donner aucun conseil (d'autant que j'ai le défaut inverse, il faut toujours que je déborde).

Avatar de l’utilisateur
utika
Temponaute
Messages : 582
Inscription : 14 Oct 2005, 10:06

Messagepar utika » 29 Jan 2008, 12:51

C’est un peu difficile de discuter dans l’absolu quand il s’agit d’un problème en particulier (par exemple, combien de caractères/mots/pages font environ tes V1 pour qu’elles te paraissent trop courtes ? Qu’est-ce que tu veux dire par « mes bêtas me disent que ça pose problème dans une certaine mesure. » ? De quel genre de problème tes bêtas parlent-ils ?)

Si ton unique soucis est ton désir d’avoir une histoire de 600 pages minimum (format livre de poche), dans ce cas effectivement, il va falloir faire du remplissage (ajouts de scènes ou d’intrigue d’utilité discutable, mais qui font du nombre de caractères à effrayer un éditeur), ou ajouter des détails (au risque effectivement de perdre le dynamisme de ton écriture). Mais comme l’ont dit les autres, pourquoi faire artificiellement long si ton récit ne nécessite pas plus de mots que tu n’en as déjà utilisé ? Si tu as de la chance d’avoir un style concis et percutant, tu devrais précieusement cultiver cela, il y a déjà tellement d’auteurs qui s’étalent pour ne pas dire grand chose !

Si ce que tu veux c’est que le lecteur garde longtemps ton livre en mémoire (lu vite ou non mais pas oublié dans la foulée) alors il va falloir ajouter de la profondeur à ton récit, de la réflexion. Renoncer à la littérature pop-corn.
Pour écrire une histoire mémorable, ce n’est pas la longueur qui compte, mais le contenu. Si tu veux qu’une de tes histoires reste en mémoire longtemps, même si elle est courte, il faut qu’elle parle au lecteur, qu’elle lui donne à certains moments envie de se dire « c’est si vrai », qu’elle lui ouvre une voie de réflexion, qu’elle lui propose un reflet de lui-même. Au lieu de rajouter de l’action, des intrigues, offre à tes personnages des moments plus lents, où ils auront le temps de penser plutôt qu’agir, de poser un regard sur le monde, sur l’humanité. Et garde le côté rapide, rythmé, pour les scènes qui ont besoin d’être racontées dans ce style (les batailles, les actions rapides, les moments où tout va si vite que les personnages n’ont pas le temps de s’adonner à la philosophie).

Si ton problème est que tes scènes ne semblent pas assez détaillées, qu’elles laissent à ton lecteur un goût de « y manque kekchose », là oui, il faut faire quelque chose. Pas forcément en rajoutant beaucoup de paragraphes, on peut dire tellement en peu de mots parfois. Mais là, il faut déjà définir ce qui manque, soit dans la scène elle-même, soit comme transition entre les scènes, et trouver un moyen de combler les lacunes sans trahir le style, le rythme de l’histoire.

Pis faut penser un peu à ces lecteurs qui perdent courage devant des livres gigantesques, les récits courts ont aussi un public. L'important c'est de ne pas perdre ce qui fait l'avantage de ton style.

Avatar de l’utilisateur
Tsumïre
ordre de l'automne
Messages : 172
Inscription : 03 Jan 2008, 10:00
Contact :

Messagepar Tsumïre » 29 Jan 2008, 14:09

Je me souviens d'un livre de 10 pages que j'ai lu. Malgré le fait que je ne me souviens pas du titre, je me souviens parfaitement du contenu puisque ce petit livre m'avait pronfondément marqué.
Donc, un livre ne se juge pas sur la longueur mais plus sur le contenu.

Avatar de l’utilisateur
Luen
Champignon
Messages : 303
Inscription : 27 Sep 2006, 16:48
Localisation : Nya
Contact :

Messagepar Luen » 29 Jan 2008, 17:53

Tsumïre a écrit :Je me souviens d'un livre de 10 pages que j'ai lu. Malgré le fait que je ne me souviens pas du titre, je me souviens parfaitement du contenu puisque ce petit livre m'avait pronfondément marqué.
Donc, un livre ne se juge pas sur la longueur mais plus sur le contenu.


A l'opposé, je me rappelle plutôt bien d'un livre que j'avais lu de 800 pages, et que j'avais aimé.

C'est comme ça, y'en a qui étalent sur toute la tartine et d'autres qui préfèrent avec un coin ou y'en a tout un tas ^^

(A ne pas confondre avec : "la culture c'est comme la confiture, moins on en a plus on l'étale")
Image
Mangez-moi, mangez-moi, mangez-mwaaaaaa

Avatar de l’utilisateur
Oliv
Polémiqueur
Messages : 1473
Inscription : 08 Mars 2005, 16:44
Genre de livres que vous lisez le plus souvent ? : Autres
Localisation : Bien profond
Contact :

Messagepar Oliv » 29 Jan 2008, 20:33

Je ne crois pas qu'on puisse juger la qualité d'un roman à sa longueur: personnellement, j'ai souvent lu des livres très courts, et néanmoins très marquants, bien plus que certains pavés. Et si c'est ton style de faire court, mon cher Sombreloup, pourquoi chercher à faire long et aller à contre-nature?

Voilà, je dois être la vingtième personne depuis le lancement de ce sujet à répondre ça, mais après tout, il n'y avait pas de raison que je me prive de brasser du vent alors que tous les autres y ont droit.
À l'Affreux Oliv (Mars 2005-Février 2010), la Patrie pas reconnaissante.

Si vous me cherchez, je ne suis plus ici.

Avatar de l’utilisateur
Sombreloup
Lupus Grognus
Messages : 141
Inscription : 20 Juil 2006, 22:10
Localisation : D'ici et d'ailleurs...

Messagepar Sombreloup » 30 Jan 2008, 12:11

Bon, je commence à y voir plus clair, merci pour les idées.
Image

Avatar de l’utilisateur
utika
Temponaute
Messages : 582
Inscription : 14 Oct 2005, 10:06

Messagepar utika » 05 Fév 2008, 12:24

Et maintenant qu'on s'est tous mis d'accord pour dire que peu importe la taille, c'est la manière de s'en servir qui compte, si on revenait au sujet, qui me semble plutôt intéressant :

Comment, vous, auteurs, faites-vous pour étoffer vos histoires sans faire du bête remplissage ? Qu'est-ce que vous tentez pour que votre histoire ne soit pas "vite lue, vite oubliée" ?

Qu'est-ce qui vous, lecteurs, vous marque dans un livre ? Qu'est-ce qui fait qu'un roman de Fantasy devient plus pour vous qu'une simple histoire agréable à lire ?

Avatar de l’utilisateur
Curwen
Lutin curieux
Messages : 258
Inscription : 01 Mai 2007, 20:49

Messagepar Curwen » 05 Fév 2008, 13:31

:salute: Très bien, Utika. Bon si je dois faire des recoupements entre toutes les histoires de fantasy que j'aime bien, j'y vois un certain nombre de points communs.
D'abord, j'aime assez quand ça dure un peu, c'est évident. Je dévore des cycles comme la Tour sombre, les Princes d'Ambre, Harry Potter... et les one shot sont très rares parmi mes chouchous.

Et donc, si je cherche comment mes auteurs préférés font durer la mayonnaise, eh bien ils ont tendance à poser un personnage central autour duquel gravitent de nombreux personnages secondaires qu'ils ont le temps d'étoffer de tome en tome, ménageant des révélations sur leur passé ou sur leurs motivations, les faisant intervenir puis disparaître du récit afin de mieux le faire revenir plus tard dans toute leur gloire.
Avoir l'impression de connaître intimement les personnages en passant beaucoup de temps avec eux, ça me semble propice à rendre un livre de fantasy marquant.

Ensuite, les péripéties. Elles s'articulent autour de deux points, je dirais. Il y a les grandes tâches à accomplir qui peuvent prendre des tomes et des tomes et qui nous font continuer à lire encore et encore (détruire l'anneau, vaincre Voldemort, atteindre la tour sombre...) et les péripéties à court terme qui permettent de voir évoluer les héros grâce à des épreuves plus anecdotiques.
Par exemple : un vieux poncif de la fantasy qui marchera toujours pour moi, je pense, c'est l'environnement hostile à traverser. Que ce soit le souterrain maudit, la forêt interdite, les montagnes hantées ou la forteresse de l'ennemi, rien ne vaut un décor oppressant pour créer de la tension en un chapitre ou deux avant de passer à autre chose.

Enfin, l'alternance des genres : c'est là l'un des éléments les plus savoureux de la fantasy. On peut y mettre ce qu'on veut ! On peut avoir une partie enquête, puis enchaîner sur de l'aventure, la saupoudrer de romance, casser tout ça pour une bonne mesure d'épouvante, puis enchainer avec un récit guerrier, voire avec de la pure comédie. C'est la liberté formidable que donne ce genre littéraire et il faut en profiter quand on écrit, je pense. Varier les plaisirs, ça fait passer le temps et les pages comme si de rien était...

Voilà, c'est tout ce qui me vient pour l'instant, Utika. :wink:
Lilith, grande Lilith, regarde le Marié

Avatar de l’utilisateur
Maerlyn
Messages : 24
Inscription : 03 Fév 2008, 22:13

Messagepar Maerlyn » 05 Fév 2008, 14:14

Développer les personnages. Ne pas tomber dans le " ça ne sert pas l'intrigue donc c'est inutile " prenez nos bons vieux romans français, l'intrigue est absente et ils arrivent à être passionnant, pourquoi ? Les personnages en partie.

Décrire une société est aussi intéressant, surtout en Fantasy ou vous êtes censés l'avoir inventée, je ne dis pas de faire "il y avait les pauvres qui mangeait des choux et les riches qui était riches ", ce n'est aps un bouquin d'histoire, mais faire vivre vos personnages au sein d'une société, c'est ça qui rend une histoire un roman.

Avatar de l’utilisateur
Draconesse
ordre du printemps
Messages : 277
Inscription : 23 Juin 2007, 21:42
Localisation : Normandie [vive la bonne odeur du camembert et sa cambrousse !]
Contact :

Messagepar Draconesse » 05 Fév 2008, 17:50

Pour marquer le lecteur : dévelloper personnages principeux ET secondaires (le charisme influe), et jouer sur la beauté du récit sans faire pseudo-poétique.

EDIT : j'ai oublié un point : les intrigues secondaires qui recoupent ou se raccrochent à l'intrigue principale.
~ Les affaires des nains sont comme leur barbe : pleine de noeuds. ~

Avatar de l’utilisateur
Lune-des-Illusions
ordre de l'automne
Messages : 196
Inscription : 12 Août 2006, 14:43
Localisation : Saint Benoit, près de Poitiers
Contact :

Messagepar Lune-des-Illusions » 05 Fév 2008, 20:42

Développer les personnages, les événements marquant pour chacun d'entre eux, qu'ils aient une personnalité propre, un passé et un avenir, des opinions personnelles.
Et puis, les intrigues secondaires doivent nourrir l'intrigue principale mais aussi l'intérêt du lecteur. Il faut qu'en lisant, ou lorsque j'écris, j'ai la sensation que savoir tout cela est nécessaire, rend le tout 'réaliste'
Je ne m'explique peut-être pas assez bien, désolée :oops:
" Le temps efface tout, et à la fin, il ne reste que les ténèbres. "

Stephen King

Avatar de l’utilisateur
Draconesse
ordre du printemps
Messages : 277
Inscription : 23 Juin 2007, 21:42
Localisation : Normandie [vive la bonne odeur du camembert et sa cambrousse !]
Contact :

Messagepar Draconesse » 05 Fév 2008, 22:17

Lune-des-Illusions a écrit :Et puis, les intrigues secondaires doivent nourrir l'intrigue principale mais aussi l'intérêt du lecteur.


Bah c'est un peu le but des intrigues secondaires, ou de relancer l'intérêt du lecteur si nécessaire, nan ?
~ Les affaires des nains sont comme leur barbe : pleine de noeuds. ~

Avatar de l’utilisateur
Lune-des-Illusions
ordre de l'automne
Messages : 196
Inscription : 12 Août 2006, 14:43
Localisation : Saint Benoit, près de Poitiers
Contact :

Messagepar Lune-des-Illusions » 05 Fév 2008, 23:23

Certains font des intrigues secondaires qui sont juste là pour être là, combler le vide, sans rien ajouter à l'intrigue principale et encore moins pour réveiller le lecteur. :lol:
" Le temps efface tout, et à la fin, il ne reste que les ténèbres. "



Stephen King

Avatar de l’utilisateur
Beorn
Peluche de choc
Messages : 1127
Inscription : 04 Nov 2006, 22:29
Localisation : aimanté sur le frigo

Messagepar Beorn » 06 Fév 2008, 10:03

Maerlyn a écrit :Ne pas tomber dans le " ça ne sert pas l'intrigue donc c'est inutile "


Oui, peut-être, m'enfin... même si tout ne doit pas être immédiatement utile, il faut un fil rouge, même ténu. Les digressions qui n'ont rien à voir avec l'intrigue sont à éviter (même dans nos bons vieux romans français, il y a un fil rouge :wink: ).

Je serai assez d'accord avec Lune sur ce point :
Lune des Illusions a écrit :Certains font des intrigues secondaires qui sont juste là pour être là, combler le vide, sans rien ajouter à l'intrigue principale et encore moins pour réveiller le lecteur.


Un roman, c'est une cathédrale, pas un lotissement. :cool:
Les conseils de Tonton Beorn + ses frasques dans le monde de l'édition
T1 "La perle et l'enfant" (Mnémos) en librairie le 23 septembre !

Avatar de l’utilisateur
ereneril
Calembourbeur
Messages : 710
Inscription : 24 Oct 2005, 15:04
Livre préféré chez Mille Saisons : Les Perles d'Allaya
Localisation : Ambassade lilloise du Dentikistan
Contact :

Messagepar ereneril » 06 Fév 2008, 10:13

Beorn a écrit :
Un roman, c'est une cathédrale, pas un lotissement. :cool:


Très belle image.

Pour l'imbrication des intrigues principales, secondires, etc. J'aime bien le principe des pelures d'oignon.
Il y a 3 grandes catégoreis d'intrigues :
- La ou les intrigues principales qui vont concerner tous les intervenants (une guerre par exemple)
- Les intrigues de groupe : elles vont impliquer plusieurs personnages mais pas forcément tous. Par exemple, une intrigue qui concerne les nobles, le clergé ou une famille. Ce niveau d'intrigue n'a lieu d'être que dans les romans avec un bon nombre de personnages. Le "groupe" en question n'est pas forcément uni. 3 personnages qui s'affrontent dans une élection ont une intrigue en commun, même s'ils sont adversaires.
- Enfin les intrigues individuelles. Ambitions personnelles, Quête héréditaire, etc.

L'idéal est que chaque personnage soit impliqué dans une intrigue de chaque niveau :
il est concerné par les événements macroscopiques (même s'il ne peut rien faire, l'évolution de la guerre l'intéresse. Il ne peut pas se comporter comme si elle n'existait pas).
Il a des intrigues de groupes. Ce sont elles qui vont générer des interactions avec d'autres personnages.
Les intrigues personnelles enfin vont donner la profondeur à un personnage.

A mon sens, un personnage qui ne sera pas impliqué dans une intrigue de chaque niveau sera soit très secondaire (le passant qui passe...) soit bancal. Il manquera d'épaisseur, paraîtra déconnecté de la réalité, sera comme un chien dans un jeu de quille...
Les dés ont fini de rouler...


Revenir vers « Entrée des artistes »

Qui est en ligne ?

Utilisateurs parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 44 invités