l'ABC du royaume; rubrique à brac vaguement organisée

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Morki
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Re: l'ABC du royaume; rubrique à brac vaguement organisée

Messagepar Morki » 16 Nov 2008, 16:42

Après quelques mois d'exil, deux-trois choses sur le commerce.

En préambule, ce que je vais dire est de portée générale, ça ne concerne pas plus une période qu'une autre, et je vais piocher un peu partout .

Deux-trois chose utiles et en vrac pour commencer.
1°) Le troc: le métal précieux est rare. Donc les petites gens n'en voient pas tous les jours, et pour se procurer ce dont ils ont besoin, ils troquent. Jusque très récemment, dans les campagnes, ... l'économie prédominante (ou à peu près égalitaire) était le troc, que ce soit entre biens ou services. Après, rien n'est jamais 100% pur sans colorant ni conservateur: quelques piécettes peuvent apparaître dans une opération de troc. Rejouez à Fallout 2 et faites-y du commerce, leur système est assez proche de ce qui pouvait se faire.

2°) La monnaie de compte: compter sans calto, c'est fastidieux, c'est une armoire à erreurs. Le boulier est fort pratique, mais dans un monde où les monnaies restent des pièces (et où le platine est pas assez courant pour en faire des pièces, rappelez-vous que la valeur des pièces est indexée sur la rareté du métal dont elles sont faites. Si on trouve des mines d'or, y'en aura plus. Les proprios seront plus riches, mais la valeur de l'or va tomber) qui représentent des valeurs modérées (très loin au-dessus des moyens d'un paysan, mais pour un marchand qui affrète une flotte ou un roi qui gère le solde de son armée, c'est une autre paire de manches), il est très utile d'avoir une monnaie de compte. Je m'explique.
Vous avez des monnaies a, b et c. En valeur, a<b<c; a et b existent en tant que pièces, mais c n'est qu'un nom, un raccourci pour appréhender plus facilement les fortes sommes, et qui diminue les risques d'erreurs.

3°) Les marchands s'associent [passage en gras parce que beaucoup de parenthèses]. Reprenons notre bonhomme qui affrétait sa flotte. Voyager, c'est risqué. Surtout en mer, surtout quand les techniques de constructions maritimes ne sont pas très évoluées. Alors les négociants s'associent (souvent au sein d'une même ville, il peuty avoir des rivalités très fortes -voire des guerre- entre plusieurs villes marchandes; cf Gênes, Pise et Venise au Moyen-Âge) et forment de véritables trusts qui peuvent drainer des sommes colossales (pensez aux negociatores romains à la fin de la République et pendant l'Empire, c'est tout à fait ça. Ou aux grandes familles des villes susnommées à la fin du Moyen-Âge. Enfin bref, vous saisissez le topo, ça se trouve à toutes les époques qui développent du grand commerce à partir d'une ville prospère=> qui se trouve au confluent/ou au départ/ de routes commerciales majeures, souvent est l'interface entre plusieurs mondes (Europe du nord-> Europe du sud, Europe->monde oriental), avec un accès à la mer (direct, ou sur un fleuve)) donc ces gens s'associent pour partager les risques et les charges (qui incluent aussi des gardes, un marchand qui trimballe toute sa valeur comme ça sans précaution, il fera pas long feu...

4°) Comment s'associer? Les différentes parties rédigent un contrat qu'ils signent en présence d'un notaire (dont personne ne doute de l'intégrité) qui signe de son sceau et en garde une copie dans ses actes. Pas très différent d'aujourd'hui, en somme. C'est le même genre de procédé qui gère les transactions.
Par exemple, untel amènera tel bidule à tel endroit, et il touchera tant de sous-sous. "Ramène-moi ça avant telle date et je te donne tant", enfin bref.
L'autre technique, pour être sur, c'est de déchirer une chute de papier ou de papyrus, de l'enoyer à celui qui doit recevoirla cargaison, et si les deux bouts correspondent, on est sur que c'est le bon.

5°) Lorsqu'elles marchent suffisamment longtemps, ces associations génèrent assez de profits pour que certains clans marchands deviennent aussi puissants que de petits monarques (voire de grands: pendant l'époque Moderne, les Pays-Bas étaient assez riches pour se payer des mercenaires capables de rivaliser avec les grandes monarchies. Henri IV a épousé une femme issue d'une dynastie marchande). A partir d'un certain stade, ils sont suffisamment riches pour prêter leur argent et en tirer profit. C'est comme ça qu'est né notre système banquaire.
Ces marchands n'étaient pas basés qu'à un seul endroit, ils avaient des offices un peu partout (dans leur réseau commercial, quoi) et pouvaient rédiger des lettres de change=> Le porteur peut retirer tant dans mes comptes, c'est à lui. Il suffisait d'aller à une succursale et de faire l'échange.
Le revers de la médaille, c'est que les rois sont des dépensiers mais quelque chose de monstrueux. Donc ils ont contracté des emrpunts ENORMES. (Les banquiers savaient à quoi s'en tenir, mais vas-y pour claquer la porte au nez d'un roi, toi) Mais étaient carrément pas doués pour rembourser. L'époque Moderne est pleine de banqueroutes monarchiques (qui entraînent celle des familles qu'ils avaient entraînées là-dedans) et de rois qui bidouillent leur monnaie et diminue les intérêts de manière autoritaire... Enfin bref, vous voyez le tableau :D
"Je me suis attaché à la corde je descends en rappel."
"Tu l'as attachée à quoi la corde?"
"Euh..."


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