l'ABC du royaume; rubrique à brac vaguement organisée

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Jerome
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Passage obligé pour les fondateurs d'univers médiévaux

Messagepar Jerome » 28 Oct 2006, 01:38

Je vais vous parler, pour une fois, d'une oeuvre non artistique, mais d'un livre... d'histoire ! Il s'agit de "La Civilisation de l'Occident Médiéval" de Jacques le Goff.

Certaines voix bougonnantes souligneront que la fantasy peut fort bien se passer de la réalité, et elles n'auront pas forcément tort. Toutefois, ce livre est un puits de culture médiévale. En général, les livres d'histoire sont très politiques et inaccessibles pour qui n'a pas la motivation et/ou le niveau de connaissances suffisant pour s'y attaquer. Mais celui-ci est spécial. Il ne se borne aps à raconter comment s'est déroulée la Guerre de Cent Ans, (ce qui, au reste, n'est pas désintéressant), mais propose une approche aigue de la sensibilité du peuple médiéval, de ses rapports avec la nature, avec sa condition, avec ses seigneurs... il y a de tout : de l'ermitage aux hérésies, de la pensée selon laquelle la vie n'est qu'une transition avant d'aller dans les cieux jusqu'à l'essor de la société en tant que telle, des précisions sur des tas de choses auxquelles on ne s'intéresse pas en temps ordinaire.

Je vous le conseille vivement. Je posterai plus tard pour communiquer l'éditeur et le quatrième de couverture.

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Gaby le Magnif...HIC!
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Messagepar Gaby le Magnif...HIC! » 28 Oct 2006, 15:47

Ah, le Moyen Âge ...

Georges Duby n'est pas mauvais dans son genre (enfin était, paix à son âme).
Je conseille (très accessible pour un non étudiant en histoire):
-le dimanche de Bouvines; A travers cette bataille, Georges Duby à l'art de vous expliquer la société médiévale, c'est une petite merveille;
- Guillaume le Maréchal ou le meilleur chevalier du monde, rien que pas son titre, c'est que du bonheur. A travers l'agonie de cet homme d'exception (et là on peut affirmer qu'au Moyen Âge il y a eu presque des chevaliers dignes des chansons de gestes), Georges montre tout son talent.
Il s'agit de deux études très courtes, vous n'en avez pas pour des heures de lectures acharnées.
Vous pouvez retrouver ces deux ouvrages dans Féodalité, un recueil de 11 textes de Georges Duby (Gallimard Quarto). Bon, dedans y a d'autres trucs très intéressants, mais là c'est plus pour universitaires.

Faites-vous plaisir !
"Ces gens sont comme moi, ils font de la littérature au fur et à mesure."

http://gabriel-feraud.over-blog.com/

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Messagepar Jerome » 03 Nov 2006, 23:17

Bref, je crois que les manuels d'histoire ne plaisent pas beaucoup... :cool:

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orque fou
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Messagepar orque fou » 04 Nov 2006, 11:46

ça peut être jouissif les livres d'histoire!!un petit kaspi, pour ceux qui veulent de la sf aux usa (ou de la fantasy pouruqoi pas). C'est là qu'on apprend que, contrairement aux idées reçues, seuls 12 colonies américaines ont déclaré leur indépendance le 4 juillet. ( c'était une question pour un concours, mais l'organisateur a pas voulu le dire, donc il a accepté les réponses avec 13 colo, mais bon!!)

je m'égare? Alors un bon dan simmons, ou comment relire


l'illiade en 1500 pages!!

whistle whistle whistle
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Nynaeve
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Messagepar Nynaeve » 10 Nov 2006, 13:55

orque fou a écrit :ça peut être jouissif les livres d'histoire!!un petit kaspi, pour ceux qui veulent de la sf aux usa (ou de la fantasy pouruqoi pas). C'est là qu'on apprend que, contrairement aux idées reçues, seuls 12 colonies américaines ont déclaré leur indépendance le 4 juillet. ( c'était une question pour un concours, mais l'organisateur a pas voulu le dire, donc il a accepté les réponses avec 13 colo, mais bon!!)

Je l'ai commencé, mais je ne sais pas si je le finirai. Quoique pour ma culture générale... :lol:

L'an dernier, j'avais trouvé mieux que le manuel d'histoire : une exposition sur l'époque médiévale au Musée d'Aquitaine à Bordeaux : Gratia deï (les chemins du moyen âge, je crois scratch ). C'était passionnant, avec des explications très complètes sur la période, et surtout l'aspect visuel : les statues, les tableaux, les objets, les maquettes... On pouvait soupeser une véritable épée (on ne se rend pas compte à quelle point elles sont longues : presque ma taille !), admirer les armures, les blasons... Enfin, bref. Je crois qu'il y avait un livre sorti sur cette expo, après je ne connais pas les références. :-?
Tout ça pour dire qu'il y a peut-être une approche plus intéressante pour ceux qui n'aiment pas les manuels d'histoire : les musées. :wink:

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Morki
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l'ABC du royaume; rubrique à brac vaguement organisée

Messagepar Morki » 01 Déc 2007, 18:29

Avant de commencer, quelques précisions d'emblée: ce topic n'a pas pour but de vous dire comment faire votre royaume/empire/... mais comme l'écrasante majorité des textes fantasy se basent sur la société médiévale, je vais me contenter de la brosser à très rands traits (en me focalisant sur le Moyen Âge classique; en gros, celui des romans).
Pourquoi faire un bouzin pareil? Parce qu'au premier texte lu sur une société médiévale qui ressemble à un croisement entre la Belle et la Bête version Disney assaisonné de références manga, on sourit. A la dixième fois, on s'énerve très vite, parce que c'est bourré d'incohérence et qu'en y regardant d'un poil plus près... Ca ne tient pas la route. Je vais me contenter de lister deux ou trois choses sur le pourquoi du comment, ce qui vous permettra déjà de passer les plus grosses énormités.

Néanmoins, je le répète, je ne viens pas vous dire comment faire; simplement faire une description sommaire de ce qui a existé, de ce que ça pouvait avoir de différent de de réalités qui ne nous sont plus évidentes. Vous m'excuserez de me focaliser sur le royaume de France pour l'instant, mais si vous voulez d'autres situations types, n'hésitez pas à demander)

1°) structure d'un royaume
*Basiquement, un royaume est divisé en circonscriptions; jusque là, rien de bien compliqué. Sur les régions frontalières où les frictions sont nombreuses, les seigneurs/rois/... organisent des Marches: une circonscription fortement militarisée, prompte à répondre en cas d'agression en attendant des secours. Si le pouvoir du roi est faible, la marche doit se débrouiller seule, et les seigneurs d'une marche (les marquis) en profitent autant qu'ils peuvent pour devenir indépendants de fait.

*Au coeur du royaume se trouvent ce qu'on appelle les apanages; lorsqu'un roi a plusieurs héritiers, il donne un territoire aux cadets; ce sont les apanages. Ce cadet reconnaît son aîné comme son suzerain, mais dons son domaine, il fait à peu près ce qu'il veut. C'est pour ça qu'on éviter de faire des apanages aux amrges du royaume: le souverain le sentirait moyen si en cas de conflit avec le voisin le frérot allait faire ami-ami avec lui.

*le roi dispose de deux types d'agents pour relayer son pouvoir: les officiers, détenteurs d'un office (soit d'une charge; ce peut être n'importe quoi, de la police jusqu'à la voierie en apssant par la magistrature). Au long de leur histoire, les officiers font tout pour rendre leur charge héréditaire et se constituer en véritable dynasties, et, pourquoi pas, grimper dans la hiérarchie. Ils sont en conflit souvent directs avec des commissaires du roi que ce dernier envoie dans ses provinces voir si tout se passe bien; notamment pour voir si les officiers ne s'arrangent pas entre eux pour se remplir les poches, ou si le seigneur n'abuse pas de son pouvoir de justice.

2°) Les armées
*Mis à part sur les marches (et encore), il n'y a pas d'armée régulière comme aujourd'hui. Seul un royaume très structuré constamment en guerre avec ses voisins a besoin d'une armée permanente (c'était le cas de l'Empire Romain, ce sera le cas de Louis XIV qui lancera le processus pour le royaume de France de manière significative). En tant de guerre, chaque seigneur fait une levée des troupes sur ses domaines, rejoint le roi à un lieu prédéterminé, et ils partent en campagne.

*Une armée est un cataclysme ambulant. Le pillage est monnaie courante, et pas seulement sur les terres ennemies; une armée qui traverse un territoire ami n'aura aucun scrupule à le piller, et ne s'en privera pas (et quand je dis pillage, je suis gentil; si vous voulez des détails fournis, chercher des comptes-rendus de la Guerre de Trente Ans; c'est pendant l'époque moderne, mais ça vous parlera assez). Il n'existe pas d'uniforme, chacun s'équipe comme il peut.

*En dehors de ces armées saisonnières, le seigneur entretient des hommes d'armes, en nombre suffisant pour défendre sa forteresse, et, s'il est assez riche (donc s'il dispose de suffisement de terres à donner en fiefs), des chevaliers. Un chevaliers, ça s'éduque dès l'enfance; une armure correcte, du temps de Charlemagne (donc longtemps avant l'arrivée de l'armure de plaques. ce type d'armure, c'est plutôt XIVè XVè. Je sais que c'est plus classe, mais ne négligez pas tout ce qui est armure de cuir, brogne, chemises de mailles, ...), un équipement de chevalier, ça coûtait une vingtaine de vaches... pour vous donner une idée.

*Les batailles rangées sont rares. En particulier dans un contexte de petits territoires qui se font la guerre, on veut éviter à tout prix. C'est tout bête: mais dans une bataille, vous mettez vos gens, vos hommes d'armes, vos chevaliers dans la mêlée; en plus de vous-mêmes ou vos fils. Si vous perdez, vous vous retrouvez avec des prisionniers qu'il faut racheter, du matos perdu, des morts (bah oui) qu'on entraînait depuis des décennies; enfin bref, à moins d'avoir un royaume immense et très peuplé sur lequel on peut lever armée sur armée (comme l'Empire Romain pendant la deuxième guerre contre Carthage ou le Royaume de France à l'époque moderne), vous réfléchissez à deux fois avant d'engager le combat: on préfère la guerre de siège. Si vous avez des doutes, prenez un compte rendu de la guerre de Cent Ans, et faites la comparaison: combien de batailles rangées, combien de sièges. Franchement, y'a pas photo.

*Le guerrier ermite, c'est un mythe. Le paysan-chevalier reflète une réalité historique, mais désigne un seigneur ou un chevalier bas de gamme, voire très bas de gamme. n'oubliez pas qu'il faut vivre; un type qui se maintient en forme dans les arts de la guerre, s'il n'est pas entretenu par un seigneur... en général, c'est un brigand.

*Ensuite, le port de l'épée est un signe de noblesse. Vous en portez une, vous êtes noble. Quand on dépasse le stade de la dague, c'est une arme chère et un cadeau de prix, pas à la portée de tout le monde. N'oubliez pas qu'il existe toute une panoplie d'autres armes moins onéreuses: toutes les armes d'hast (hallebarde, vouge, bardiche, coutille, lance, ...), contendantes (du simple bâton ferré au fléau en passant par le morgenstern et la masse d'arme, ...) et tranchantes (toutes les petites lames entre le couteau et le glaive). Une armée levée sur les dépendants d'un seigneur aura plus de fourches, de faux, de faucilles, de gourdins et de couteaux que d'épées et de hallebardes.


3°) Impôts et taxes
*L'impôt n'est pas payé par tête, mais par foyer fiscal.

*Il n'y a pas d'impôt unique, mais une série de redevances que l'on doit à son seigneur; là où ça devient rigolo, c'est que les terres que l'on cultive peuvent appartenir à un seigneur pour une part, à un autre pour le reste, et ainsi de suite. Il se peut aussi que votre terre appartienne à plusieurs seigneurs à la fois, mais que vous deviez à chacun des droits différents (ce qui fait de la fiscalité médiévale un bouzin pas possible)

*Il y a des exemptions partout. Vous allez penser tout de suite aux privilèges de la noblesse, mais ne restez pas là. Déjà, à l'époque, on appelait ça les libertés. Et les petites gens en avaient beaucoup plus qu'on ne le pense généralement. Les villes étaient bourrées d'exemptions suites à des chartes accordées par tel ou tel roi (à titre d'exemple, la ville de Paris ne payait pas la taille; soit aucun impôt direct); les villages aussi pouvaient bénéficier de ça, selon les aléas de son histoire (le village de naissance de Jeanne d'Arc, par exemple).

*Un des grands challenges des rois (et ce dès qu'ils ont eu leur royaume en main) a été d'uniformiser ce bazar monstrueux (et de faire payer un impôt direct à la noblesse, au clergé... et aux villes, qui représentaient le plus gros manque à gagner de la monarchie)

4°) Sociétés
*une famille n'est jamais vraiment réduite à sa plus simple expression parents-enfansts. Y'a les grand'ps', les cousins, les oncles, les tantes, tout un réseau. Les familles sont considérées dans leur cadre très étendu.

*les communautés sont extrêmement fortes; que ce soit dans la noblesse, dans la paysannrie, les artisans, les négociants, les magistrats, ... tous fonctionnent et communautés et un très fort esprit de corps règne entre eux. Même chose pour les villes considérées dans leur ensemble, par opposition à leur arrière pays.

5°) Voyages et horizon
*Basiquement, l'horizon d'un paysan, c'est son village, point. Pour l'artisan, sa ville, etc. pour les petites gens. Pour les négociants, il existe de grandes villes commerçantes qui ont des marchands qui voyagent dans toute l'Europe jusqu'au Levant (mais rarement au delà); ils se rassemblent lors de grandes foires, qui sont l'occasion de marchander (et troquer) des trucs qui viennent de loin. La mondialisation n'est pas une invention moderne ;) on mangeait du hareng des mers du nord, on vantait les purs-sangs arabes, on prisait les tissus de telle ville plutôt qu'une autre, etc.

*Un voyageur qui n'est pas un vagabond qui vole ou travaille à la journée pour gagner de quoi manger et un toit pour la nuit doit être suffisement riche pour déléguer ses affaires et partir à l'aventure. Mais il le fera accompagné.

Je vais devoir céder ma place, mais je vous entretiendrait aussi du rapport à la chose religieuse/sacrée. Désolé pour le pavé. Si vous avez des questions, n'hésitez pas.
Dernière édition par Morki le 03 Déc 2007, 03:57, édité 1 fois.
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Messagepar Harfang » 01 Déc 2007, 18:35

J'ai bien un moyen pour t'éviter de grimper au plafond concernant les incohérences... Passer au roman historique, il y en a sensiblement moins :wink:

Quoi que, je suis mauvaise langue, le dernier livre fantasy que j'ai lu, "car je suis légion" de Xavier Maumejean, était trés bon à ce niveau là... Mais il faut dire que c'est plus du fantastique historique...

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Messagepar Napalm Dave » 01 Déc 2007, 18:38

J'ai parcouru rapidement et je dois dire que c'est une excellente initiative, surtout de la part d'un historien de formation.
Je voulais justement traiter de ce genre d'aspects pratiques sur mon blog dans une série d'articles didacticiels sur le thème "De l'art de gérer un monde arrièré". Mais je pense déjà que ceci répondra à quelques questions pratiques.
Bravo à toi :king:

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Messagepar Oliv » 02 Déc 2007, 12:26

Bel exposé, Morki.

En revanche je m'interroge sur l'intérêt, que ce soit en tant qu'auteur ou en tant que lecteur, d'avoir dans un roman de fantasy un univers qui soit la représentation exacte de notre Moyen-Age occidental. Dans ce cas, comme le dit Harfang, autant écrire / lire du roman historique, qui aura en plus le bon goût d'étendre votre culture en vous faisant connaître des évènements et des personnages ayant réellement existé.

En bref, que la société créée par un auteur de fantasy soit cohérente dans ses mécanismes, d'accord, mais pourquoi tenir absolument à ce qu'elle soit en phase avec les mécanismes spécifiques du Moyen-Age occidental?

Cela me fait penser à une critique que j'ai récemment reçue sur l'un de mes textes, dans lequel une noble dame issue d'un royaume imaginaire, assez proche des univers de contes de fées, déclarait sa flamme à un preux chevalier. Ma lectrice, férue de littérature médiévale, reprochait à ma dame de ne pas avoir respecté les règles très codifiées de l'amour courtois... Pourquoi un personnage imaginaire, vivant dans un monde imaginaire, devrait-il, pour sembler crédible et cohérent, se conformer à un mode de pensée en vigueur dans le royaume de France au 13ème siècle?
À l'Affreux Oliv (Mars 2005-Février 2010), la Patrie pas reconnaissante.

Si vous me cherchez, je ne suis plus ici.

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Messagepar GabrielleTrompeLaMort » 02 Déc 2007, 12:44

Oliv a écrit :En revanche je m'interroge sur l'intérêt, que ce soit en tant qu'auteur ou en tant que lecteur, d'avoir dans un roman de fantasy un univers qui soit la représentation exacte de notre Moyen-Age occidental. Dans ce cas, comme le dit Harfang, autant écrire / lire du roman historique, qui aura en plus le bon goût d'étendre votre culture en vous faisant connaître des évènements et des personnages ayant réellement existé.


On ne demande pas de faire un roman de "fantasy historique", juste de bien connaître son sujet avant de le détourner. ;)
C'est comme au cirque : les clown savent parfaitement effectuer tous les tours et les accrobaties qu'ils font mine de louper... =)
"Sous ce masque, c'est une idée."
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Messagepar Anilori » 02 Déc 2007, 12:54

On ne peut plus d'accord avec Oliv sur le fait que l'intérêt de la fantasy, c'est justement qu'on peut imaginer son univers, et Dieu sait si ça m'éclate^^

Mais je trouve l'exposé de Morki intéressant en ce qu'il donne un aperçu d'une société archaïque, et de ses différences avec la nôtre. Ce qui permettra peut-être à l'auteur d'éviter de calquer dans son monde des choses qui lui paraissent évidentes, mais qui sont en fait spécifiques au nôtre (genre armée de métier). Après, il sera libre de modeler son univers entre les extrêmes, en choisissant les éléments qui l'intéressent, avec d'autant plus d'assurance qu'il aura de connaissances.
Merci à l'historien donc :wink:

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Napalm Dave
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Messagepar Napalm Dave » 02 Déc 2007, 19:22

En fait je crois que le sujet de Morki est intéressant dans le sens où il remet quelques pendules à l'heure et efface certaines fausses idées sur le vrai Moyen-Age. C'est une "boîte à outil" dans laquelle puiser des idées et se faire une idée de ce qu'était cette époque, évitant ainsi des dérives d'hyper-fantasy avec des mondes tenant encore moins debout que des décors de Disney, effectivement.
Un peu comme une aide de jeu ne fait pas entièrement votre scénario de jeu de rôle, cette aide n'est en rien à calquer entièrement. Morki livre des bases de réflexion qu'il possède en tant qu'historien et que tout le monde ici n'a pas forcément.

C'est simple, concis, clair et écrit avec humour.

S'il ne l'avait pas fait, je l'aurais fait moi.

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Messagepar Xss » 02 Déc 2007, 20:58

+1000 avec Oliv.

Héroic Fantasy Supra Médiéval = Fantasy Supra Bateau, en tout cas c'est l'effet que ça me fait.
Parce que notre histoire prend place dans un univers ayant le look de notre période moyen-ageuse on devrait alors suivre TOUTES les règles du moyen-âge? Si certaines seront sans doute très recommandés, voir obligatoires, certains codes vont me passe largement par dessus la tête.
Comme le dit Oliv :
Ma lectrice, férue de littérature médiévale, reprochait à ma dame de ne pas avoir respecté les règles très codifiées de l'amour courtois... Pourquoi un personnage imaginaire, vivant dans un monde imaginaire, devrait-il, pour sembler crédible et cohérent, se conformer à un mode de pensée en vigueur dans le royaume de France au 13ème siècle?

Tout comme Oliv. Si je fiche l'une de mes histoires dans un univers fantastique, donc n'existant PAS, à tendance médiévale, je ferais parler mes persos comme JE LE VEUX, et si JE VEUX qu'ils utilisent un langage moderne JE le FERAIS et POINT BARRE : on pourra argumenter tout ce qu'on voudra, sur ce coup là je ferais la sourde oreille en fichant l'étiquette 'idiots bornés" sur ceux qui me contrediront. :lol:
Remarquez, si quelqu'un faisait le contraire (monde de fantasy moderne, très semblable au notre, mais où tout le monde réagirait, se comporterait, parlerait comme si on était au Moyen-âge) je suis près à parier qu'on crierait alors à la bonne idée et à l'originalité...Avouez que ça ne colle absolument pas :roll:

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Messagepar Napalm Dave » 02 Déc 2007, 22:50

Héroic Fantasy Supra Médiéval = Fantasy Supra Bateau, en tout cas c'est l'effet que ça me fait.
Parce que notre histoire prend place dans un univers ayant le look de notre période moyen-ageuse on devrait alors suivre TOUTES les règles du moyen-âge? Si certaines seront sans doute très recommandés, voir obligatoires, certains codes vont me passe largement par dessus la tête.


Je ne crois pas que ce soit le but du topic. On peut bien sûr s'affranchir totalement, pour un monde fantastique (donc n'existant pas) des réalités historiques. Néanmoins cela ne fait pas de mal de les revoir, peut-être simplement pour se rendre compte de comment l'on vivait et l'on pensait dans un monde médiéval et s'en inspirer (et je dit bien s'en inspirer, pas tout reprendre).
L'intérêt d'un exposé comme celui de Morki, c'est de fournir une aide sur le vrai Moyen-Age et d'éviter de trop se baser sur des connaissances de seconde main, notament les RPG informatiques...

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Messagepar Luxy » 02 Déc 2007, 23:08

Oui, et puis îl faudrait éviter de refaire un bis du sujet "jusqu'où êtes vos prêts à aller?" dans lequel chacun s'exprime sur ses façons de créer entièrement ou non un univers en faisant plus ou moins de recherches. (il y a d'autres sujets s'approchant encore du thème, j'ai donné le plus récent.)

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Messagepar Morki » 03 Déc 2007, 03:34

Morki a écrit :Avant de commencer, quelques précisions d'emblée: ce topic n'a pas pour but de vous dire comment faire votre royaume/empire/... Je vais me contenter de lister deux ou trois choses sur le pourquoi du comment, ce qui vous permettra déjà de passer les plus grosses énormités.

Néanmoins, je le répète, je ne viens pas vous dire comment faire; simplement faire une description sommaire de ce qui a existé, de ce que ça pouvait avoir de différent de de réalités qui ne nous sont plus évidentes.


Effectivement, beaucoup de monde ne perçoit plus le Moyen-Âge qu'à travers les RPG papier/informatiques, les films, les BD et les romans. Or, même dans un roman aussi bien documenté que les Dames du Lac (et c'est le féru de littérature arturienne qui parle), il y a une très grande part de libertés prises; ça ne dépareille pas les qualités du roman, bien sur. Mais quand au fil du temps ces libres adaptations sont reprises indéfiniement sans retour au sources, on en arrive à des incohérences flagrantes dans un univers en carton-pâte. Pour un peu, on verrait les ficelles qui font avancer les nuages. Connaître les sociétés d'antan permet de s'en inspirer pour pondre un background cohérent, j'ai commencé par la plus évidente. Je vous donne une base; à vous d'en faire ce que vous voulez.

@ Oliv: comme je l'avais précisé d'emblée, mon but n'est pas de dire qu'il faut ABSOLUMENT reproduire la société médiévale (sinon ce pavé-là ne serait que la préface d'une introduction), mais comme l'ont souligné Napalm Dave et Anilori avec justesse, j'ai écris tout ça comme une boîte à outil, dans le genre "trucs qui peuvent servir". L'idée c'est vraiment fais ton marché s'il y a des trucs qui t'intéresse, et si tu veux des précisions sur tel point, pas hésiter à demander (pour dire que je ne pense pas que l'heroic fantasy doivent absolument se calquer sur le Moyen-Âge classique, un de mes univers qui roupille dans mes cartons s'est construit en un savant mélange de cité médiévale à la sauce politique de type Rome républicaine, avec toutes les modifs qu'implique un usage intensif de magie à haute dose; d'ailleurs, tu remarqueras que mes exemples empiètent sur l'Histoire Moderne, le Haut Moyen-Âge et l'Antiquité romaine...)
Mais c'est clair que te reprocher de ne pas respecter les codes de l'amour courtois du XIIIè dans un monde imaginaire, c'était taper à côté de la plaque.

@ Xss: tout le monde qui réagirait comme à l'époque médiévale? Wa! Dur à faire, mais je crois que ce serait digne de Pratchett. :lol:
[Les médiévaux pouvaient être beaucoup plus modernes qu'on le croit; et j'adore Pratchett]


5°) Religions
EDIT:
Ici, je ne fais que lister quelques éléments et citer quelques exemples; comme d'hab, je serais bien en peine (et un peu crétin aussi) de vouloir vous forcer à faire quoi que ce soit, et pour faire plaiz' à Oliv, je laisse quasiment le monde médiéval pour plonger dans le monde méditerranéen antique.[/EDIT]

[pour plus de facilités et éviter le centrage sur le monothéisthme, je vais vous faire un bref exposé d'Histoire des Religions en général]
*On distingue trois types de religions, et deux catégories (sachant évidemment que toute classif est arbitraire, et que ce n'est jamais vraiment tout l'un ou tout l'autre).
Monothéisthme: un seul Dieu [il est à noter que dans ce cas, il est problable que Dieu ait à assumer l'origine de concepts contradictoire: bien/mal, ...]
Polythéisthme: plusieurs dieux
Enothéisthme: à mi-chemin entre les deux; il n'existe qu'un dieu suprême, mais aussi de multiples formes divines qui sont les manifestations d'une parcelle de l'essence du dieu (ses avatars; le plus connu reste celui de Vishnu, si ça vous intéresse).

Orthopraxie: religion fondée sur la pratique. Pour faire simple, on s'en fout que tu croies ou pas, mais tu fais les rites/.../ pour pas fâcher les dieux.
Orhodoxie: religion fondée sur la croyance; où le fidèle doit croire les bonnes choses pour que ça marche.

*le sacré baigne absolument tout. Je vais pas sortir cette phrase pour me la péter, mais la religion, c'est l'hypostase du moi social. A comprendre par là que la religion a toujours un caractère implicite qui est le reflet des aspirations, traits distincitfs, ... d'une société. Même si les puissances divines que nous crééons existent, il faut se souvenir qu'un dieu doit toujours servir à quelque chose.
Le sacré est perceptible partout: dans la montagne, l'immensité du ciel, les étoiles, la mer, le désert, les orages violents, les arcs-en-ciel, éclipses, conjonctions stellaires, étoiles filantes, tremblements de terre, ...

Si la religion est absente de votre monde, pensez à des choses en quoi les gens puissent croire; que ce soit la science, la gouvernement du royaume, ... Mais les sociétés ont besoin de focaliser leurs attentes/inquiétudes/peurs sur quelque chose en quoi elles peuvent croire.

*Un dieux, ça se consulte. Dans les cités antiques du pourtour méditerrannéen, ils étaient vus comme habitant leurs temples (y'a des histoires assez marrantes sur Caligula qui avait fait bâtir une passerelle de chez lui jusqu'au temple de Jupiter, et à ce qu'il paraît on les entendait s'engueler); comme c'était les habitants les plus puissants de la cité, on leur demande leur avis. A noter que comme ils habitent là, des fois ils font des gosses. Il peut ya voir des familles qui le revendiquent (genre les Julii qui se réclamaient descendre de Vénus, et ainsi de suite).

*Il y a plusieurs moyens de consulter un Dieu; soit on prie et on attend qu'il daigne répondre. Ou alors on l'interroge lisant des signes (météorologiques, vols d'oiseaux, lectures d'entrailles, de formes dans la fumée, astrologie, ...), en entrant en transe (auquel cas le gars qui se retrouve complètement à l'ouest soit va visiter le Dieu ou l'autre monde en pensée, soit se fait visiter et se fait la bouche du Dieu) de diverses manières, ça peut être collectif ou pas. On peut faire des mises en conditions (jeunes, méditations, rites de purification, ...).

*Y'a tout un tas de règles bizarres liés à la religion (par exemple, un prêtre de Jupiter ne pouvait être lié: donc pas de ceinture, bague, anneau, collier, ... si un prisonnier lui passe sous le nez, on lui coupe ses chaînes et on le libère; ou autre, dans la poésie scaldique [du Nord], il était interdit de nommer les choses par leur nom; ou encore, après une sanctification/purification du sanctuaire de Délos, il était interdit de naître et mourir sur cette île).

*Un Dieu, pour qu'il évite de faire la gueule et de bouder, on lui fait des sacrifices [en général, si le sacrifice est comestible, on le cuit, les odeurs nourissent les dieux, et les fidèles mangent la viande], réels ou figurés (exemple: le christianisme mime un sacrifice humain et une antropophagie rituelle pendant la messe). En particulier dans les orthopraxies, on sacrifie au dieu histoire qu'il nous laisse faire nos affaires tranquilles, ou qu'il nous arrange le coup (prendre la mer sans sacrifier au dieu de la mer du coin, ça sent le mauvais plan).
Les oracles peuvent être très prisés, même par les petites gens qui viennent consulter un dieu pour leurs affaires personnelles (maladie, stérilité, ...)

*Dans beaucoup de religions, on retrouve trois fonctionalités parmi les dieux: Ordre/Guerre/Fertilité. Avec toutes les variantes que vous voulez, mais de manière pratique, c'est vrai que c'est toujours mieux d'avoir un dieu qui assure la paix des ménages, un balèze qui protège des ennemis, et un autre qui assure la récolte et le renouvellement de la population.

*ce n'est pas parce que les dieux existent et ont de l'effet que la superstition n'existe pas. Rien ne vous empêche de croire que les oracles sont vrais (et en général, ils sont assez sybillins pour l'être), mais que danser la gigue sur les mains à la plaine lune pour garder ses dents toute sa vie, c'est du pipo.

*Prêtre et Magicien
Un système de jeu comme celui de D&D a admirablement saisi la nuance, mais elle peut ne pas sauter aux yeux. Le pouvoir d'un prêtre lui vient de son dieu, alors que le magicien manipule des énergies et plie la réalité à sa volonté. C'est tout bête, mais fnodamental pour avoir les idées claires.

*Public et Privé
Vous avez deux types de prêtres; celui qui opère au sein d'un clergé, dans une institution. Le pouvoir, il le tient de l'institution qui le reçoit du Dieu. Si le prêtre a un pouvoir foireux, ça vient de l'institution, mais sa position à lui n'est en général pas affectée. L'autre tient son pouvoir directement du pouvoir divin; c'est le cas du shaman ou du prophète. Leur influence est liée à leur charisme et leur aura propre. Si jamais ils ont une baisse de régime, c'est pour leur pomme.

*Lorsque vous créez un monde, ne vous contentez pas de lui inventer des légendes et un corpus de mythes; mais trouvez-y l'origine d'habitudes, d'interdits ou au contraire d'obligations; l'origine de quelques inventions, etc.


Je crois que je vais m'arrêter là pour l'instant (comme vous le constatez, j'ai dérivé; pour éviter le christianocentrsime, je suis descendu dans l'Antiquité)


EDIT:
Un truc auquel je viens de repenser et qui ne rentrera nul part; sans calto ni rien pour noter, on compte avec ses doigts. Donc les systèmes d'unités... pensez-les divisibles par 3 sans problème; c'est tout bête, mais ça fait déjà un peu moins grand guignol que la monnaie des sorcier dans Harry Potter. (et pour les grosses monnaies dans le cadre des grosses transactions, vous pouvez imaginer une monnaie de compte; qui n'existe pas en tant que pièce, mais que vous notez sur votre cahier de compte; genre les K dans les MMO, pour désigner les milliers de pièces)

RE-EDIT:
Pas forcément indispensable, mais si votre héros commence par acheter le pain pour finir demi-dieu qui sauve le monde sans les mains, il vaut mieux réfléchir à comment il s'est fait (le monde, hein, pour le héros on connaît tous l'histoire de la cigogne). Y'a des trucs tous bêtes, du genre "Dieu créa le ciel et la terre", des fois la religion n'y répond pas (par exemple la religion grecque ,e dit quasiment rien sur la création du monde), ou alors c'est très élaboré (genre la religion viking, où la création et ce qu'il y avait avant est évoqué assez clairement); ne négligez pas les éléments mythiques dans le décors quotidien; toujours dans le monde viking en guise d'exemple, le ciel, c'est le crâne du géant primordial, les eaux c'est son sang, les montagnes son corps, etc. Vous pouvez tout aussi imaginer que la création se structure d'elle même sans qu'un démiurge quelconque y mette son grain de sel, ou qu'il ne fasse que provoquer le processus sans y intervenir... Si vous cherchez moults situations types, prenez un bouquin sur les mythologies un tant soit peu sérieux, et vous trouverez des dizaines de situations types.

Si la question vous passionne tout à coup, je ne saurais trop vous conseiller le Traité d'Histoire des Religions de Mircea Eliade. Dépassé mais très instructif; avec ça, vous savez dépiauter (et par corollaire monter) une religion béton en deux-deux.
Dernière édition par Morki le 04 Déc 2007, 01:57, édité 1 fois.
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Messagepar Beorn » 03 Déc 2007, 11:46

Bah, Morki n'impose à personne de faire du médiéval, il dit simplement à ceux qui en font ce que c'était vraiment, le moyen-âge (en gros).
Je trouve que c'est une très bonne idée de dire à tous ceux qui s'imaginent que le moyen-age, c'était le far west avec des épées, que non, c'était un peu plus compliqué que ça.

Après, chacun est libre de créer un far west avec des épées (sauf que le far west, là aussi, est une époque compliquée en fait...).

Tout cela peut donner des idées, inciter à exploiter tel ou tel aspect...

Morki, pourrais-tu nous parler aussi du système économique (les chartes, pivilèges et autres patentes ?) ou des fêtes, religieuses ou non, et leur importance considérable ?
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Messagepar Oliv » 03 Déc 2007, 14:01

Beorn a écrit :Bah, Morki n'impose à personne de faire du médiéval, il dit simplement à ceux qui en font ce que c'était vraiment, le moyen-âge (en gros).

Entendons-nous bien, je ne dénigre pas l'initiative de Morki, que je trouve plutôt bonne - l'initiative, pas Morki, évidemment.

Cependant, même si comme tu le dis Beorn, Morki ne force personne à "faire du médiéval", cela va tout de même dans le sens de fantasy = univers médiéval. Personnellement, j'estime que pour créer un monde imaginaire, il peut effectivement être utile de savoir comment on vivait en Europe au Moyen-Age, mais pas plus que de savoir comment on vivait en Perse au 6è siècle avant JC ou en Amérique au 18è siècle. Dans tous les cas, il s'agit d'observer des hommes - et des femmes, d'accord, si on veut - avec leur mode de vie, leurs croyances, leur culture, etc, afin de créer soi-même un univers cohérent pour nos histoires.

De même, pour un écrivain de fantasy - puisque c'est de cela dont on parle, le problème étant bien entendu différent dans le cadre d'un auteur "réaliste" - il ne me semble guère plus indispensable d'avoir des notions d'Histoire que des notions de psychologie, de médecine, de botanique ou de toute autre discipline qui pourra être à un moment ou à un autre utilisée dans nos écrits. En ce sens, si vous n'avez aucune culture générale digne de ce nom, vous aurez beau plancher sur la France du 14è siècle, cela risquera d'être insuffisant pour rendre votre récit passionnant.

De toute façon, celui qui aura entrepris d'écrire un roman de "fantasy médiévale" sans avoir la curiosité d'ouvrir un livre d'Histoire un peu plus consistant que les suppléments de Donjons & Dragons, ne prendra pas plus la peine de lire les exposés de Morki, aussi intéressants soient-ils.
À l'Affreux Oliv (Mars 2005-Février 2010), la Patrie pas reconnaissante.

Si vous me cherchez, je ne suis plus ici.

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Messagepar Beorn » 03 Déc 2007, 14:36

Oliv a écrit :Dans tous les cas, il s'agit d'observer des hommes - et des femmes, d'accord, si on veut - avec leur mode de vie, leurs croyances, leur culture, etc, afin de créer soi-même un univers cohérent pour nos histoires


il ne me semble guère plus indispensable d'avoir des notions d'Histoire que des notions de psychologie, de médecine, de botanique ou de toute autre discipline qui pourra être à un moment ou à un autre utilisée dans nos écrits. En ce sens, si vous n'avez aucune culture générale digne de ce nom, vous aurez beau plancher sur la France du 14è siècle, cela risquera d'être insuffisant pour rendre votre récit passionnant.


Ce qui est contrariant avec Oliv, c'est que je suis toujours plus ou moins d'accord avec lui.

Observer les hommes, oui, c'est le premier travail de celui qui veut faire une bonne histoire.

M'enfin, quelques rappels sur notre bon vieux Moyen age, ça ne peut pas nuire... Et ça rappelle aussi au gens qu'un univers cohérent, ce n'est pas si simple que ça en a l'air.
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Messagepar Morki » 04 Déc 2007, 02:28

@ Oliv: entièrement d'accord avec toi, même avec un univers super cohérent calculé au pet de mouches près, si t's pas un minimum d'observation de la nature humaine, c'est laisse béton (j'en sais queqlue chose, mais je m'améliore ;)). Mais les sociétés; si elles agissent comme ça, y'a une raison... Appelle ça observation des foules si tu veux... Et puis, inventer de toute pièce une société qui tient la route, c'est un sacré boulot! Les sociétés médiévales (et les autres aussi, faut pas croire) sont un excellent terreau de départ.

D'ailleurs, pour l'obsession médiévale, tu remarqueras que pour brosser un portrait rapide de la religion, je me suis plutôt appuyé sur l'Antiquité ;) C'est sur, j'aimerais bien donner un aperçu de comment fonctionnaient les sociétés antiques, mais tout faire d'un coup... shblâm, quoi, déjà que c'est un pavé monstrueux que je dois même pas en être aux deux tiers...

Pour finir, de toute façon, celui qui, pour te reprendre, a une envie soudaine à 15 ans de pondre une dodécalogie qui révolutionnera la fantasy mondiale après avoir cu le SDA au cinéma sans avoir la moindre envie de se cultiver par ailleurs, il est perdu pour la science ;) Je mets mon savoir à votre disposition, parce qu'on ne trouve pas tout dans les livres, te que si je l'ai reçu ce n'est pas pour le garder pour moi ^^

@ Beorn: promis j'y songerais.
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