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Publié : 22 Nov 2007, 00:22
par Curwen
Bon, je vous accorde que c'est pas le sujet du siècle ce genre de débat, mais je ne balançais pas ça ici pour jouer les trolls. Je voyais plutôt ça comme une façon d'initier une petite discussion de comptoir entre fans de fantasy, vous voyez... Un truc sur lequel échanger des points de vue comme ça, sans trop se prendre la tête.

D'ailleurs, ça marche pas si mal vu qu'on a déjà bien entamé la deuxième page du topic au bout de quelques heures... whistle

Publié : 22 Nov 2007, 02:24
par Xss
quand j'ai commencé à lire les livres de Robin Hobb, j'étais persuadée que l'auteur était un homme (faut avouer que le pseudo n'est pas évident, et je ne savais rien d'elle)


Robin Hobb c'est une FILLE???!!!! :shock: :shock: :shock: :shock:
...
...
...
Ben kôa? Je n'ai jamais ouvert un seul de ses livres et je n'ai croisé son pseudo d'auteur sur les forums, comment vouliez-vous que je sache? :lol:

"Une fois de plus, Xss arrive avec 4 métros de retard"!

Publié : 22 Nov 2007, 08:04
par Napalm Dave
Je ne trouve que ce sujet soit plus particulièrement sujet aux polémiques que les autres. D'ailleurs je crois avoir lancé un sujet analogue sur un autre forum sous le titre: "L'écriture SFFF, une compétence féminine infâmante".
En gros, ça ne fait pas si longtemps que je suis plongé dans ce petit monde et je m'étonnais du nombre plus qu'écrasant de scribouilleuses sur ces espaces par rapport aux scribouilleurs. Ce qui me laissait penser que l'écriture des univers imaginaires était, en somme, une compétence cachée car "infâmante" socialement: un peu comme la couture pour les hommes.

Tout ça pour dire qu'il peut apparaître dans les textes des différences de sensibilités liées, à mon sens, à l'éducation, le vécu différent des femmes et des hommes car quoique on en dise, la spécialisation des rôles entre hommes et femmes a la vie dure et s'en ressent dans l'éducation.
Je ne me prononcerai pas sur la fantasy mais pour avoir lu un grand nombre de textes anonymes dans le cadre de comités, j'arrive assez souvent (mais pas toujours) à dégager un profil de l'auteur selon la manière de traiter les sentiments ou tel aspect d'un récit. Ce ne sont que des indices pas des caractéristiques générales, hein?

Inutile de me jeter des fruits pourris, je ne donne qu'une impression liée à mes propres expériences de lecture.

Publié : 22 Nov 2007, 09:10
par Sand
Harfang a écrit :"(non ? ben à vous lire, on peut se poser des questions sur votre rapport à l'essentialisme, pourtant...)"

A te lire on peut se poser des questions quant à ta compréhension du principe d'identité du logos aristotélicien ... :roll:


Probablement nulle puisque je ne sais pas ce que c'est :lol:

Mais je sais ce qu'est l'essentialisme, et j'ai des notions de théorie queer.

"les femmes écrivent de telle manière", ça se rapproche de "les noirs ont le rythme dans la peau", c'est tout.

Si vous voyez la connerie de l'une de ces propositions et pas celle de l'autre, je ne peux rien pour vous.

Publié : 22 Nov 2007, 09:41
par Harfang
Oui je connais aussi.
Question Nature / Culture; inée / acquis blabla.
Disons qu'en soi référer à l'essentialisme comme tu le fais, en prenant des exemples parodiques, reviens à assimiler un discours qui dirait "oui, il existe globalement des différences entre le groupe X et le groupe Y" à une thèse facilement associé aux pensées racistes, sexistes, voir eugènistes... Je trouve ça un peu too much. Reconnaître une différence n'est pas forcément inférioriser une catégorie ni réduire l'identité de quelqu'un à celle-ci, qui n'est qu'un de ces aspects.

Publié : 22 Nov 2007, 10:31
par Marcel&Co
Harfang a écrit :...reviens à assimiler un discours qui dirait "oui, il existe globalement des différences entre le groupe X et le groupe Y" à une thèse ...
L'usage de "globalement" me fait surtout l'assimiler à une discussion de comptoir, non ?

Lorsque je trouve cet adverbe dans une proposition de publication j'éprouve une compulsion irrepressible à le biffer.

Publié : 22 Nov 2007, 12:02
par Beltane
Un bon auteur est un bon auteur, RAF (rien à foutre, pas royal air force) qu'il soit mâle, femelle, hermaphrodite ou transexuel.

Publié : 22 Nov 2007, 12:12
par Oliv
Mon pauvre Curwen, tu devrais savoir que tu prends des risques avec ce genre de débat, entendu qu'aujourd'hui il n'est pas permis d'opposer de quelque manière que ce soit le concept de "femme" au concept "d'homme" - à se demander d'ailleurs pourquoi, malgré les revendications féministes de la seconde moitié du 20ème siècle, on nous impose encore de cocher "féminin" ou "masculin" sur les documents administratifs, et pourquoi on n'a pas encore de toilettes mixtes.

Bref.

Pour ce qui est du sujet en lui-même, je dirais d'après ma petite expérience de lecteur qu'il est difficile, voire carrément vain, de chercher à déterminer à coup sûr le sexe d'un bon auteur rien qu'en lisant quelques pages de son oeuvre. En revanche, si vous vous êtes penchés sur le cas des "auteurs connus et reconnus" - notamment Robin Hobb, qui est en effet un bon exemple - reste un autre cas, celui des auteurs débutants et / ou amateurs. Et dans ce cas, je me vois dans l'obligation de citer Chwip car ce qu'elle a écrit est terriblement vrai - même si, comme pour tout, on trouvera toujours deux ou trois contre-exemples:

Femme = nombreuses occurrences de larme* / sanglot* / pleur*
Homme = nombreuses occurrences de sang / épée / feu


J'adresse par avance mes excuses aux filles qui écrivent des histoires de mercenaires barbares et aux garçons qui écrivent des histoires de prêtresses élémentalistes. Mais si, je suis sûr que vous existez quand même.

Publié : 22 Nov 2007, 12:45
par Luxy
Oliv a écrit : et pourquoi on n'a pas encore de toilettes mixtes.



J'ai bien une réponse à ça, mais je préfère m'abstenir. :lol:

Beltane a écrit :Un bon auteur est un bon auteur, RAF (rien à foutre, pas royal air force) qu'il soit mâle, femelle, hermaphrodite ou transexuel.


Certes, je suis tout à fait d'accord, mais la question est de savoir s'il y a une différence pas si l'un est meilleur que l'autre.

Enfin, c'était juste pour recadrer le débat...

Publié : 22 Nov 2007, 12:52
par Beltane
Oui mais justement, la seule différence que je veux opérer entre les auteurs est : j'aime/j'aime pas (ce quo'n pourrait reformuler en "bon à mes yeux"/"pas bon à mes yeux").

Et il y a des hommes et des femmes dans chacune des deux colonnes de ma répartition. Donc la question d'une différence induite par le sexe ne se pose pas pour moi.

Publié : 22 Nov 2007, 16:11
par Kran
Une autre question peut être posée dans ce sujet: est-ce que le lecteur, homme ou femme, a un a priori selon si il lit un auteur féminin ou masculin?

J'ai l'impression, de plus, que dans le genre précis de la science-fiction, il y a beaucoup plus d'hommes que de femmes (attention, il n'y a aucun jugement de valeur, ni de notion d'infériorité dans ce qui précède).

Publié : 22 Nov 2007, 18:09
par Luxy
Je n'ai pas d'a priori.
Parcontre, même si je n'y avais jamais pensé car cela n'a pas d'importance pour moi, je veux bien accorder qu'il y a une différence potentielle entre un récit écrit par un auteur et celui par une auteure. Mais franchement, ce que ça peut-être bon de varier les plaisirs! Un jour, un chocolat à la pâte d'amandes. Un autre jour, un chocolat fourré praliné.
Bon, je vous laisse, je vais fouiller dans les placards. :lol:

Publié : 22 Nov 2007, 18:18
par Napalm Dave
Aucun a priori dans ce sens là, d'ailleurs je connais des filles qui écrivent de la Sf humoristique caustique avec des références à alien, Star wars et consorts et des hommes qui écrivent des histoires plutôt romantiques.
La seule chose qui pourrait influencer mon jugement est le jeune âge d'un auteur et son inexpérience, qui peuvent m'amener à nuancer mon regard critique sur un texte.

Publié : 22 Nov 2007, 18:21
par Cendrelyne
Kran a écrit :Une autre question peut être posée dans ce sujet: est-ce que le lecteur, homme ou femme, a un a priori selon si il lit un auteur féminin ou masculin?

J'ai l'impression, de plus, que dans le genre précis de la science-fiction, il y a beaucoup plus d'hommes que de femmes (attention, il n'y a aucun jugement de valeur, ni de notion d'infériorité dans ce qui précède).


A priori, les français étant de gros boulets, les auteures se vendraient moins bien que leurs homologues mâles (idée sérieuse, développée par le sieur Dunyach qui est confrontré à cela dans son métier d'éditeur).
Perso, ça me conforte juste dans l'idée que, si je devais énoncer des généralités discriminantes, ce serait donc de l'ordre de "gros boulet de français" diablo
(Rappelons que les français ont dû se faire imposer que l'enfant puisse porter le nom de ses deux parents, par exemple, et que je vois encore des gens qui en sont surpris autour de moi, je crois que, question machisme, ce pays tient le haut du pavé...)

Publié : 22 Nov 2007, 18:30
par Sand
Oliv a écrit :à se demander d'ailleurs pourquoi, malgré les revendications féministes de la seconde moitié du 20ème siècle, on nous impose encore de cocher "féminin" ou "masculin" sur les documents administratifs, et pourquoi on n'a pas encore de toilettes mixtes..


Certains et certaines se le demandent très sérieusement.

On ne peut pas évacuer ces problématiques en essayant de se rattacher à ce qui parait immanent. On peut se poser la question pour tout.

Perso, en parlant de qualités traditionnellement rattachées à des concepts de masculin et de féminin, j'invite à réfléchir sur ces concepts et leur pertinence.

Mais ça doit être trop subtil.[/quote]

Publié : 22 Nov 2007, 18:35
par Luxy
Moi je dis que les hommes sont bons pour faire la vaisselle.
Mais tout ça n'a plus rien à voir avec la littérature. A moins que le produit nettoyant spécial peau sensible aide à bien glisser sur les touches du clavier... aérodynamisme, vitesse de frappe...

PS : est-ce que tous les français sont cons ou est-ce qu'on les prend pour des cons.
Méditons.

Publié : 22 Nov 2007, 19:04
par Kran
Cendrelyne a écrit :A priori, les français étant de gros boulets, les auteures se vendraient moins bien que leurs homologues mâles (idée sérieuse, développée par le sieur Dunyach qui est confrontré à cela dans son métier d'éditeur).
Perso, ça me conforte juste dans l'idée que, si je devais énoncer des généralités discriminantes, ce serait donc de l'ordre de "gros boulet de français" diablo
(Rappelons que les français ont dû se faire imposer que l'enfant puisse porter le nom de ses deux parents, par exemple, et que je vois encore des gens qui en sont surpris autour de moi, je crois que, question machisme, ce pays tient le haut du pavé...)


Ah, tient.

Je pense que c'est la même chose au moins dans le monde anglo-saxon. Les auteurs les plus connus et vendus en S.F. sont des hommes. J'y mettrait ma main dans l'eau brûlante de la vaisselle.

Je veux bien que les français soient de gros boulets, mais dans ce cas, les humains en général le sont aussi. Il y a du chemin à faire, mais je pense que nous avons avancé sur ce chemin plus loin qu'une grande majorité des autres pays.

(moi, je suis pas un gros boulet, je suis juste un boulet un peu enveloppé)

Publié : 22 Nov 2007, 19:07
par Cendrelyne
Kran a écrit :Je pense que c'est la même chose au moins dans le monde anglo-saxon. Les auteurs les plus connus et vendus en S.F. sont des hommes. J'y mettrait ma main dans l'eau brûlante de la vaisselle.


Justement, non.
Dunyach nous expliquait que, du coup, il se trouvait avec des tas d'auteures anglo-saxones non traduites à disposition...

Mais, bon, j'avais oublié aussi que le français avait du mal à faire sa propre auto-critique diablo

Publié : 22 Nov 2007, 19:18
par Kran
Cendrelyne a écrit :Justement, non.
Dunyach nous expliquait que, du coup, il se trouvait avec des tas d'auteures anglo-saxones non traduites à disposition...

Mais, bon, j'avais oublié aussi que le français avait du mal à faire sa propre auto-critique diablo


Ok, je suis juste étonné. En premier lieu, ce n'est pas un problème d'auto-critique. Les derniers auteurs français que j'ai lu ont été une expérience moyenne pour moi (Grimbert et Gaborit, c'était bien sans plus). Bordage, je n'aime pas vraiment non plus.

Et si en anglais, les femmes sont assez bien représentées en fantasy, dans le genre S.F, je maintien mon avis, même contre Dunyach :twisted: , mais je le restreint aux auteurs connus et reconnus. Je n'ai pas son expérience pour juger des auteurs et auteures moins connus et/ou émergents.

Publié : 23 Nov 2007, 09:46
par Beorn
Moi je trouve la question plutôt rigolote ! :lol:
Et le fait d'être Français, d'être musulman, d'être handicapé ou d'être fils unique, est-ce que ça influence notre écriture ?

Sérieusement, il y a bien des lectures "formatées" pour les filles et les garçons (les mangas par ex, ou SAS, ou B. Cartland), donc si le sexe du lecteur peut avoir une influence sur ses lectures... pourquoi ce serait différent pour les auteurs ?
Eh bien, je n'en sais rien, mais c'est pourtant différent. Je me range à l'opinion que deviner le sexe de l'auteur en lisant son bouquin, c'est impossible.

Je crois que la lecture, pour certains, reflète plus un "acte social", du genre "qu'est-ce que je dois lire pour être une vraie fille : B. Cartland" "et pour un être un vrai garçon : la SF".

L'auteur s'investit beaucoup plus que le lecteur. Et puis l'auteur, c'est un caméléon, c'est un acteur : il doit pouvoir interpréter tous ses personnages, y compris ceux du sexe opposé.
En revanche, je me demande si le sexe de l'auteur n'est pas plus nettement "visible" quand l'auteur est un débutant et/ou manifestement mauvais, mais c'est un autre débat.