Forum Mille Saisons

Comme le moteur de recherche ne permet pas de faire des recherches seulement sur les titres des sujets, je ne sais pas si un fuseua semblable a déjà existé
(si oui, merci de m'y diriger).

Je me souviens du fuseau "premières phrases", mais je souhaite aller un peu au delà.


Je suis en train d'identifier les différentes façon de débuter un récit. Je ne cherche pas à faire exhaustif, mais à faire apparaître les grandes tendances.
Quand vous écrivez, comment commencez-vous votre récit ?
Quand vous lisez, quels sont les commencements que vous apréciez, ceux que vous abhorrez, et que vous attendez-vous à lire dans les 3 premières pages ?

Voici ce que j'ai identifié comment commencement :

• Une description des lieux (équivalent à un plan large au ciné qui se rapproche des protagonistes :
  "La lande s'étendait à perte de vue, battue par un vent incessant..." jusqu'à "... Arthur s'était arrêté pour contempler le paysage. Il était vêtu de brun etc...)
  
• Un dialogue
  ("- Je vous avais dit de ne pas venir par ici.
  - Il faut croire que tu manquais de persuasion...")
  
• Une action directe
  ("Le cheval bondit par dessus l'obstacle et poursuivit sa course effrénée, déjà rattrapé par...")
  (j'avoue que j'aime bien ça en général)
  
• Un plan rapproché sur une partie d'un personnage: la main qui cherche des papiers ou qui explore une carte, des bottes sur le flanc d'un cheval, un regard scrutateur avant que l'on sache ce qu'il scrute ainsi.
  
• Un commentaire direct du narrateur.
  ("Il a toujours été étrange de constater que même dans les pires situations, l'homme savait s'en sortir avec brio...")
  j'aime pas beaucoup

Voilà, à vous, Qu'est-ce que vous utilisez, et surtout qu'est-ce que vous aimez ?

Quand vous écrivez, comment commencez-vous votre récit ?

Généralement, j'essaie d'obtenir le même effet que les bons incipit que j'ai lus.
J'ai les même goûts que toi. Ce que je préfère, ce sont les actions directes et les plans rapprochés. Le reste a tendance a me saouler, sauf si la phrase a quelque chose de vraiment original qui me pousse à continuer.

Je n'aime pas beaucoup l'action directe, je trouve que ça fait un peu artificiel (genre, attendez, je vais vous scotcher au fauteuil, vous allez en avoir plein les mirettes)

J'aime beaucoup le début en dialogue. Le dialogue permet d'apprendre beaucoup des personnages et en même temps de décrire de façon naturelle (par incises, ou par les paroles elles-mêmes). C'est vivant, ça permet beaucouip de choses.

Evidemment, ce ne sont que de vagues tendances, tout ça dépend surtout du savoir-faire de l'auteur.


ça ne va pas beaucoup aider, mais le plus important, c'est bien connu, c'est d'appâter très vite le lecteur (enfin, à moins de viser un public d'érudit).
[voir le sujet sur les "Mac Guffin" de Chwip]
Avec une étrangeté ou un mystère quelconque, c'est sûrement le plus sûr. A défaut, avec une incertitude sur l'issue d'une question importante.

Description plus ou moins précise du personnage principal (ou non) puis mise en place de la situation autour (lieux, actions si besoin...)

En bref, c'est un peu l'inverse de ton premier point, Vinyamar. Mais je suis pas sûr qu'on puisse soutenir ce type de début...

EDIT : Il est aussi possible de faire :
- une intro avec éventuellement un point de vue (de la narration) différent du reste du récit. Ex : une intro à la 3ème personne puis le reste à la 1ère (autre ex : l'Assassin Royal de Robin Hobb)
- la lecture (en italique!) d'un personnage. Avec le vilain de défaut de parfois paumer le lecteur... Ex : lettre, livre... De la même manière, possibilité d'écrire ce qu'écrit le perso (ex : SdA si je me trompe pas)

EDIT BIS : J'ai oublié de répondre à la question sur les débuts que j'aimais
Bon alors, dans le cas général j'aime bien quand c'est rapide et intriguant. Pas de descriptions lourdes, il y a bien assez de temps plus tard.

L'action directe dans mon cas présent. Mais pas quelque chose de mirobolant: un perso qui se réveille, rien de bien extraordinaire ^^

ta dernière proposition, à savoir un discours du narrateur sur la condition ou autre blabla de ce genre, je n'aime pas non plus.

Pour mon roman je commence avec une mise en place du décor (lieu, temps, personnages), mais après un détail météorologique assez classique (le vent qui souffle) je passe directement au ressenti des personnages pésents puis j'alterne: décor- persos- décor- persos.

Pour un récit plus court, il peut m'arriver de commencer directement par un dialogue. Un évènement extérieur et sa description également (j'ai une nouvelle fantastique qui commence par celle d'un incendie). Inévitablement, je pense aux meilleurs débuts de romans et de films.

Le personnage qui commence en disant: je suis untel et je vais vous raconter a tendance à faire très cliché, c'est plutôt à éviter. Quoique Stephen King l'utilise avec "l'homme en noir" qui est un souvenir d'enfance mettant en scène une rencontre avec le diable, et ça marche. Mais c'est King^^.

J'ai aussi les même goût que Vinyamar... J'aime bien les actions directes mais pas beaucoup les commentaires du narrateur. D'ailleurs je commence toujours mes histoires par des actions bien que certaines de mes nouvelles débutent par une petite description. ^^

(quand je lis)
que la langue m'attrape par derrière la nuque pour m'emporter me noyer avec elle.
(je sais, c'est vague, mais c'est ça pour moi le plus important : le petit frisson qui dit "oulà que ça va être bien !" et qui fait se trémousser comme une envie d'aller au petit coin)

Je n'ai pas de règle précise, ni de goût bien affirmé pour tel ou tel procédé. J'aime par contre, en tant que lectrice, que les premières phrases soient courtes, et faciles à "digérer": pas trop de mots inconnus et de noms propres par exemple. Quant au "je suis Machin et je vais vous raconter…", pourquoi pas? Tant que c'est pas Ikjhfleuzf fils d'Uilehf lhf, petit fils d'Alizrfier, maître de Gukligi et seigneur d'Ikhljhf"…

Attention je ne parle pas des premières pharses, mais bien des premières page du récit.

Par quoi aimez-vous commencer ?
Une bonne part de description pour se situer dans l'univers (qu'on ne connaît pas encore), de l'action histoire de renter tout de suite dans le vif du sujet, (on verra bien plus tard s'il sort un sabre laser ou un gourdin pour se battre), des dialogues (en tenant de deviner qui parle, et si oui faites-vous parler des personnages importants ou plutôt des touristes qu'on ne reverra plus), ou une analyse de l'auteur comme introduction.
Mais non pas sur une ou deux ligne, mais sur la ou les premières pages.

Et à quel moment faites-vous un virage ? ("soudain !!")
Dès le second paragraphe, plutôt au deuxième chapitre (si on ne s'est pas endormi sur le premier), plutôt 4,5 pages plus loin, quand on a eu le temps de découvrir plusieurs perso et nu peu de contexte ?

Sur les premières pages, l'important pour moi c'est d'avoir une raison d'aller plus loin: connaître l'enjeu de l'action (au moins d'une première action du récit). Mais pas une description de l'univers en long en large et en travers, ni 15 perso qui arrivent tous en même temps. Et je veux de l'action, pas de blabla. (Sauf si c'est une bonne engueulade en dialogue. Ça, ça compte pour de l'action! )

Dans les toutes premières pages il y a un peu de tout en réalité : action, description, personnages etc. Mon premier virage se situe au niveau du deuxième chapitre... Sachant qu'un chapitre fait environ 20 pages WORD en moyenne.

Pas de réelle intrigue avant 20 pages Tu me choque là

L'important c'est de faire commencer ton roman au "bon moment". Bref un évènement particulier qui va créer des changements pour ton monde et tes personnages. C'est toujours comme ça que je procède. Puis pour un éclaircissement de l'intrigue, il faudra savoir ce qui s'est passé avant le début de ton histoire, exemple: pourquoi x veut tuer y le nouvel ami de l'héroine ?

Le dialogue ou le "flashback" peuvent t'être utiles pour y répondre. Mais j'attend que l'histoire soit bien lancée pour les faire intervenir. Ce qui va également donner un nouvel angle à l'histoire pour la dynamiser, mais bon ça c'est plus tard comme je l'ai dit.

Normalement ton introduction doit réunir les bases pour comprendre l'univers, les enjeux et la psychologie des personnages. Ainsi j'essaie d'expliquer les notions de "magie" par exemple, l'ordre social, des prémisses pour les relations amoureuses et amicales, etc. On développera ces éléments tout le long, mais il faudra également pouvoir présenter des nouveaux points qui vont relancer l'intérêt du lecteur pour le monde.

Draconesse a écrit :Pas de réelle intrigue avant 20 pages Tu me choque là

Pourquoi donc ? Perso, je préfère (et de loin) un roman sachant intelligemment poser le décor et les persos avant d'entrer dans le vif du sujet qu'un roman effets "son et lumière" dès la première page. Ce que beaucoup parfois ont du mal à admettre, c'est qu'il faut savoir doser ses passages plus mouvementés. Sinon, comme pour toute chose, l'excès nuit en tout.

Blackwatch a écrit :

Draconesse a écrit :Pas de réelle intrigue avant 20 pages Tu me choque là

Pourquoi donc ? Perso, je préfère (et de loin) un roman sachant intelligemment poser le décor et les persos avant d'entrer dans le vif du sujet qu'un roman effets "son et lumière" dès la première page. Ce que beaucoup parfois ont du mal à admettre, c'est qu'il faut savoir doser ses passages plus mouvementés. Sinon, comme pour toute chose, l'excès nuit en tout.

Miser entre les deux, c'est pas mauvais non plus... Décrire les lieux et les personnages – et éventuellement des actions basiques – pendant 20 pages... A moins de parler d'un personnage poisseux, ça a tendance à me gonfler sérieusement.

Miser entre les deux, pour moi, c'est mélanger éléments accrocheurs et présentations (lieux et persos). Pas la peine de faire appel à un ingénieur du son... ça peut être une entrée en douceur : description suivie d'une petite action pour l'entrée d'un personnage, ainsi qu'abord des premiers aspects psychologiques...

En effet, le SdA est tout pareil long en entrée, mais dans ce genre il y a deux catégories : ceux qui accrochent et ceux qui accrochent pas.

Des chapitres de 20 pages A4 ?!!
C'est ce que j'avais fait au début, c'était épuisant pour mes elcteurs, donc j'ai tout coupé en chapitres de 10 pages.
Et même là, parfois c'est trop long, e sais que des chapitres de 5 à 7 pages seraient l'idéal (ce que j'ai vu dans la littérature aujourd'hui)

je préfère (et de loin) un roman sachant intelligemment poser le décor et les persos avant d'entrer dans le vif du sujet qu'un roman effets "son et lumière" dès la première page

Tiens ? Moi aussi je dois avouer, si le décors et si les persos en valent la peine.
Mais c'est de moins en moins souvent vrai.
Mais c'est intéressant, tu es le premier à dire ça.


Erik, si j'ai bien compris, toi aussi tu "poses ton monde" avant de faire de l'action ?

Si j'ai bien compris, une fois que c'est posé, y a surtout de l'action... Pas glop

J'ai tendance à faire l'inverse : présentation du monde, puis les détails qui sont étalés dans le temps, participants à l'intrigue.

Vinyamar a écrit :Des chapitres de 20 pages A4 ?!!

Moi, pour ça je dis tant mieux ça me permet de m'arrêter un jour, parce que j'ai la fâcheuse tendance de commencer un nouveau chapitre quand j'en termine un. Je peux pas m'arrêter :/ En plein milieu d'un, c'est plus facile

J'aime bien varier selon le texte.

Une action directe, un dialogue, une description...

j'utilise un peu de tout.

C'est étrange, je n'y avais jamais réfléchis... pour mon récit quelque chose de très banal, quand je l'ai débuté sur un coup de tête il était évident pour moi qu'il fallait suivre une journée de Roanne pour découvrir son quotidien : donc c'est le cliché du personnage qui se réveille.

Pour les nouvelles j'ai du expérimenter à chaque fois. Mon intro préférée étant, de loin, celle de la nouvelle "Les mines d'argent" (un ami a même eu du mal à croire que c'était de moi, donc j'en suis très fière), suivie de près par celles de "Le couguar de Jade" (qui pose de suite une ambiance mystérieuse, dans l'action derrière une ombre) et de "La femme Pie" (dont j'aime le côté poétique).