Vos MacGuffin

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Kran
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Messagepar Kran » 08 Mars 2008, 22:34

Moi, j'ai pas de McGuffin, parce que je n'aime pas les incohérences ni les trucs qui disparaissent en cours de récit.

Par définition, le McGuffin est anecdotique, c'est un procédé qui peut avoir son rôle dans certains genres cinématographique, j'en convient. Mais en littérature, je prend cela plutôt comme une maladresse que comme une vraie technique (à moins que cela soit un procédé assumé dans un genre parodique).
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Curwen
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Messagepar Curwen » 09 Mars 2008, 14:06

C'est peut-être un raccourci un peu rapide de résumer un MacGuffin à "une incohérence ou un truc qui disparait en cours de récit".

C'est un élément qui démarre l'intrigue et qui n'a pas une grande importance, passé un certain point. Alors je vais reprendre la tarte à la crême du Seigneur des anneaux pour illustrer ça en disant que l'anniversaire de Bilbo est le MacGuffin qui lance l'intrigue de la Communauté de l'anneau.
Est-ce que l'anniversaire est une incohérence ? Non, Bilbo a toujours plus de 111 ans ensuite, mais c'est juste que ça n'a plus d'importance après les premiers chapitres. Ca n'affaiblit pas pour autant l'intrigue qu'on passe à tout autre chose une fois le récit lancé.

D'ailleurs, je vois pas pourquoi ce serait un procédé plus adapté au cinéma qu'à la littérature... scratch
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Claire Panier-Alix
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Messagepar Claire Panier-Alix » 09 Mars 2008, 14:17

la différence c'est que le prologue du seigneur des anneaux rappelle que ce roman EST LA SUITE de "The Hobbit", et qu'il donne l'enjeu tout en présentant les principaux protagonistes.

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Messagepar Kran » 09 Mars 2008, 19:50

Curwen a écrit :C'est peut-être un raccourci un peu rapide de résumer un MacGuffin à "une incohérence ou un truc qui disparait en cours de récit".
D'ailleurs, je vois pas pourquoi ce serait un procédé plus adapté au cinéma qu'à la littérature... scratch


C'est juste que, par définition, le McGuffin est une sorte de blague d'Hitchcock. L'anniversaire de Bilbo n'est pas un McGuffin, mais un élément du récit qui a un rôle loin d'être anecdotique. Et cet évènement a toujours une importance dans le récit, il est riche en conséquence, en ambiance, etc.

Quant au cinéma...
L'écrivain et le cinéaste n'ont pas les mêmes outils, le même public, etc.
En bref, un réalisateur a un auditoire captif, qui ne va pas poser le livre (le film en l'occurrence) sauf s'il est vraiment barbant, et il peut se permettre ces petits jeux pour manipuler les spectateurs et les conduire où il veut.
Prend par exemple le coup classique du monstre qui fait sursauter le spectateur, et qui en fait est un chat (Alien, tient), c'est très dur de le passer en littérature.
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Messagepar Claire Panier-Alix » 09 Mars 2008, 20:16

de même qu'on n'a pas la musique du film pour pallier nos petites faiblesses...

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Messagepar Kran » 09 Mars 2008, 22:23

Claire Panier-Alix a écrit :de même qu'on n'a pas la musique du film pour pallier nos petites faiblesses...


Ah, l'arrivée de Darth Vador...

Ta Ta Ta Ta tatatann tatatann

Oui, ça le fait moins
:| :| :| :|
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Messagepar Curwen » 10 Mars 2008, 01:34

Bon alors que je reprenne du point de vue de Hitchcock. L'un de ses MacGuffin les plus connus c'est le vol de l'argent par "l'héroïne" du Psychose. Elle pique un paquet de biftons à un associé de son patron et elle fuit en voiture jusqu'à s'arrêter dans le motel Bates, où elle se fait trucider.
Ici, ce qui importe c'est que la fille se fasse taillader à coups de couteau. Les raisons de sa venue dans l'hotel sont finalement peu importantes. Alors que fait Hitchcock ? Il construit son début de film en lui donnant son propre suspense. Le spectateur se demande si la fille va réussir à aller au bout de son forfait, si le flic qu'elle croise sur la route va la démasquer, etc...
Fondamentalement, je pense pas qu'on puisse se plaindre que le film nous a mené en bateau. L'intrigue du motel Bates embarque le spectateur bien plus efficacement que celle de l'argent volé, justement parce que notre personnage principal se fait tuer brutalement au bout de 45 minutes de film. C'est une excellente méthode pour donner un sentiment d'insécurité au spectateur.
Moi, je pense que ça pourrait marcher en roman aussi ce genre de revirement. Ce n'est qu'une question de conventions. Avant que Hitchcock ne le fasse, ça paraissait incongru (quoi que je me dis qu'il y a bien dû avoir cette méthode employée dans d'autres films avant). Aujourd'hui, c'est une approche comme une autre au cinéma. La littérature peut aussi utiliser ça. Peut-être que les lecteurs trouveraient ça bizarres mais ils finiraient par s'y faire.

Et, si j'ai invoqué l'exemple de l'anniversaire de Bilbo, c'est parce que cette ficelle de l'intrigue correspond tout à fait aux exemples qu'ont donné les participants à cette discussion. C'est un évènement d'apparence anodine qui lance l'intrigue d'un livre de fantasy.
Je crois pas que qui que ce soit ici ait un MacGuffin au pur sens hitchcockien.
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Messagepar Vinyamar » 10 Mars 2008, 09:41

Je commence à comprendre.

Selon toi le Mac Guffin c'est la main du magicien : elle détourne l'attention d'un côté, et puis soudain il se passe un truc qui n'a rien à voir, qui surprend le lecteur/ spectateur, mais qui est la véritable histoire.
A ce compte là, le MAc Guffin de SdA ne serait pas l'anniversaire de Bilbo, mais le fait que des Hobbits tentent de fuir leur pays pour mettre un anneau en lieu sûr, en sécurité à Fondcombe.
Et puis finalement ils se trouvent à aller eux-même en plein territoire ennemi (l'inverse de fuir donc) au milieu du Mordor à vouloir détruire l'anneau (au lieu de vouloir le mettre en sécurité).

J'ai bon ?

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Messagepar Curwen » 10 Mars 2008, 10:27

Oui, on pourrait voir ça comme ça, effectivement. Mais j'imagine qu'entre la fuite avec l'anneau et la quête de l'anneau, il n'y a qu'une différence assez minime et que du coup la transition n'est pas très spectaculaire pour le lecteur.

En fait, en lisant certaines interview de cinéastes, je me rends compte que MacGuffin a pris parfois carrément un sens de "ressort de l'intrigue" en général. A tel point que Spielberg et Lucas parlent de l'arche d'alliance comme du MacGuffin dans Indiana Jones (c'est d'actualité). Ce qui est peut-être pousser le bouchon un peu loin.
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Messagepar Kran » 10 Mars 2008, 14:17

Curwen a écrit :Et, si j'ai invoqué l'exemple de l'anniversaire de Bilbo, c'est parce que cette ficelle de l'intrigue correspond tout à fait aux exemples qu'ont donné les participants à cette discussion. C'est un évènement d'apparence anodine qui lance l'intrigue d'un livre de fantasy.
Je crois pas que qui que ce soit ici ait un MacGuffin au pur sens hitchcockien.


Invocation réussie "pouf" dans un nuage de poussière... :lol: :lol:

Nous sommes alors d'accord, le McGuf' original d'Hitchcock, c'est autre chose.

Pour ce qui est de balader un lecteur dans son intrigue, nous pouvons le faire aussi bien que le cinéma.
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Messagepar siana-blackangel » 06 Juin 2008, 16:21

Pour changer un peu, mon MacGuffin est un petit exposé d'histoire.
Les élèves de la classe de trois de mes héros doivent choisir un lieu de la ville et raconter son histoire. Avec leur innocence d'adolescents, ils choisiront un endroit "étrange" : une maison-labyrinthe abandonée, construite par un homme exentrique il y a plus d'une centaine d'année.
(enfin on se demande bien comment il a réussi son coup, vu sa taille... scratch )
Et ils y rentreront.

Mais cet élément reste tout au long du 1er tome, donc il n'est pas oublié.

Il disparait ensuite pour le reste de l'histoire car il y a une ellipse de 86 ans entre les deux 1er tomes.


Pour le 2ème tome, j'hésite. Je situerais le MacGuffin plutôt à la fin du 1er tome, et le 2ème en est la conséquence et la suite.

Pour le 3ème, le MacGuffin c'est la maladie d'un certain personnage duquel dépend presque toute l'histoire. Et de cette maladie découlent beaucoup de conséquences, dont une qui ramène les sujets principaux de l'histoire à reprendre leur combat initial (là encore, pas mal d'années après).


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