Forum Mille Saisons

Comme la plupart je suis très adepte du plan.

J'ai une méthode façon pelure d'oignon.

Je sais d'où je pars (le cadre général, la situation de départ), je sais de quoi je veux parler et où je veux aller (la fin.
Ca donne une structure de plan : un début, une fin, et une trame générale.

Ensuite on passe aux pelures suivantes : De quels personnages je veux parler ? quelles peuvent être les trames secondaires, etc ? Quand on refléchit alors aux liens entre tout ça, le plan se dégage tout seul grace aux liens de cause à effet (si on arrive là, il faut être passé par là. Comment justifier tel point ? Avec tel ou tel raison, ce qui implique donc que, etc.)

Peu à peu le plan prendre forme, tout s'imbrique.

Au final, pour mon roman, je me suis retrouvé avec un plan de 6 pages qui liste tous les chapitres avec pour chacun quels évenements, informations et personnages devaient y figurer.

L'écriture du roman, au final, n'a été que de la paraphrase. J'ai juste eu à délayer ce plan sans presqu'avoir à réfléchir au contenu. Pour la forme, la qualité d'écriture, etc. c'est un autre point.

Je suis persuadé qu'un plan bien construit met à l'abri des incohérences scénaristiques (il peut y avoir besoin en correction de préciser un point ou un autre mais c'est un travail de présentation des faits, pas de modification de ces faits).

Petite précision : un bon plan, c'est long à faire. Très long même...

100% d'accord avec Ereneril et d'ailleurs, nous avons utilisé des méthodes comparables.
L'imbrication de nouveaux éléments autour de la trame, ça m'a évité effectivement des incohérences là où l'intrigue est justement complexe et que plusieurs sous intrigues sont à l'oeuvre dans mon histoire (il y a beaucoup de manigances politiques entre autres). ça a évité aussi le syndrôme du personnage qui tombe comme un cheveu sur la soupe parce qu'on se demande ce qu'il fait là à tel moment^^.
Par contre, mes 84 petites fiches de chapitre, bien que ça m'ait paru court, m'ont pris plusieurs mois à élaborer et à "raccorder" entre elles. Mais je crois que c'est à ce prix là qu'on s'en sort avec un gros projet.

Effectivement, un bon plan prend plusieurs mois, le temps de l'enrichir de nouvelles idées, de la rendre cohérent et de le remanier...

Moi, je travaille pas tout à fait pareil...
Pour les nouvelles, je fais un plan, ou plutôt l'histoire das les grandes lignes, parce que c'est nécessaire pour créer une bonne chute.

Mais pour mon roman... J'ai pas fait ça ^^ Je suis partie "au petit bonheur la chance", j'ai écrit 15 pages sur un coup de tête. On peut plus ou moins dire que j'avais une idée de la fin, puisque que mon roman commence, en fait, par la fin (le récit n'étant qu'un souvenir, d'où le nom, Mémoire d'une Etoile ). Mais j'avais pas la moindre idée de comment ma damoiselle y parviendrait, ni même encore d'où elle était partie. J'ai fonctionné un peu comme ça tout le long, en nuançant toutefois : au fur et à mesure que j'écrivais, les idées venaient et s'agençaient dans ma tête, formant un pseudo-plan mental me permettant de garder la cohésion du récit, je prenais bien soin de noter les questions auxquelles je devais encore répondre, etc...
Même si elle n'est pas la plus aisée, cette méthode a pour moi quelque chose de magique. Je m'explique : il m'arrive alors d'avoir l'impression que l'histoire s'écrit seule... Parfois, j'écris un passage anodin et me vient tout à coup l'inspiration pour répondre à une des questions déjà citées, alors que je n'y pensais pas l'instant d'avant. Sitôt dit, sitôt fait, et ces moments-là sont souvent ceux que je préfère dans mon récit... Autre chose, plus merveilleux encore : j'écris une description, et je rajoute un détail comme ça, "pour le style", une belle image ou autre. Quelques pages plus tard, je suis passée à un autre sujet, et voilà que j'utilise cet élément, presque sans m'en rendre compte... Celui-ci devient primordial dans mon histoire, lui qui aurait très bien pu être coupé dès le départ !

Donc voilà, tout ça pour dire que je fonctionne sans vrai plan, avec toutefois certaines grandes lignes en tête, pour bien agencer mes chapitres et garder l'intrigue cohérente. Mais le plus clair de l'histoire se fait pendant l'écriture... Et je suis arrivée au bout ^^

Espérons que ça ait quand même marché, puisque vous semblez tous dubitatifs là-dessus !

Je pense que ça dépend des personnalités et de l'état d'esprit dans lequel on aborde l'écriture.
Mais on dérive un peu là. Le sujet n'était-il pas "comment arriver à finir un roman", et non pas "plan ou pas plan" ?

luciole a écrit :Le premier et le dernier chapitre sont écrits avant de commencer le roman lui-même, ne serait- ce que pour savoir où je mets les pieds.

Et tu arrives à les lier sans problèmes ? Sans grosse réécriture du dernier ?

Rowling avait démarré sa saga en écrivant le dernier chapitre du tome 7 de Harry Potter. Mais elle même admet que le chapitre en question a subi quelques changements entre temps.

Le contraire m'aurait fortement étonné

Très bien ton petit article, Gabrielle. Il me permet d'insister aussi sur un autre aspect de l'écriture de premier roman qui m'a joué des tours par le passé : quand vous écrivez un livre assez long, ne vous dites jamais "le début n'est pas très intéressant mais à la fin tout est expliqué alors ça va". Car même avec un beau synopsis envoyé à un éditeur et qui lui explique la fin, ben... l'éditeur il verra juste que le début de votre roman ne fonctionne pas.
Il faut penser quand même au brave lecteur qui se cherche un bon bouquin en librairie et qui va lire le début du votre ou bien le quatrième de couverture pour voir si ça lui plait. S'il ne rentre pas dedans, il se dira pas "oh, à la fin, tout doit être expliqué". Il se dira "merci bien, mais je vais plutôt lire l'excellent Eragon que je vois sur l'étagère d'à côté".

Rien de plus vrai!! Je l'ai d'ailleurs bien mis en exergue pour un article sur mon blog.

Les différents points de vue ci-dessus mettent en exergue la méthode. Si on veut y arriver, la méthode aide à aller au bout de l'entreprise. Ce n'est pas ce qui nous y pousse.

Ceux qui s'appuient sur la méthode ont dépassé un stade important: ils ne font pas ça n'importe comment parce qu'ils veulent absolument aller jusqu'au bout.

La différence, c'est la volonté et l'importance que revêt ce roman en particulier aux yeux de l'auteur. c'est ça qui fait qu'on va au bout.

:)

On part bien sûr du point de vue que, si vous êtes ici, c'est que vous avez l'ambition plus ou moins lointaine d'écrire un livre lisible par le grand public.

Chiroptere a écrit :Et tu arrives à les lier sans problèmes ? Sans grosse réécriture du dernier ?

Non du tout. Je ne laisse pas mes personnages vagabonder à leur gré, le dernier chapitre ne subit donc pas de profonds changements. Et comme je suis mon plan, les surprises sont plutôt rares (sauf en ce qui concerne les chronologies, les chiffres étant mes bêtes noires!! )

Et bien bravo ! Je suis impressionnée

Je suis en train de revoir la trame de mon roman ainsi que les profils des perso et le monde qui les entoure. Je me demandais si on l'écrit d'un jet et qu'on revoit tout ensuite ou on revoit au fur et à mesure ?

Chacun fait à sa sauce. Il n'y a pas de méthode toute prête, c'est à toi de voir ce que tu préfères.

Personnellement, j'y vais chapitre par chapitre : je fais le plan, j'écris ou corrige le chapitre en fonction du fond, puis je commence le plan du suivant, etc.

J'ai en tête les évènements, la psychologie des personnages, et comment tout doit se dérouler. J'ai une fin alternative de prévue, qui ne sera pas alternative selon la longueur finale du récit.

Je n'écris pas mon plan, mais je l'ai énormément cogité du coup, rien n'est laissé au hasard.

Maintenant je sais que je préfère travailler avec un plan global pour éviter de me retrouver dans une situation où je suis contrainte d'utiliser un ressort "grossier" pour rétablir un équilibre. C'est le risque quand on avance au jugé, je suis bien placée pour en parler car c'est ainsi que j'ai fonctionné pendant des mois avec mon récit en ligne. Il est très difficile de ne pas créer d'incohérence ou d'oublier des éléments importants ou des portes à fermer quand on n'a pas de synopsis.
A noter que dans mon cas le plan global est présent comme un fil conducteur, il n'est jamais figé et personnellement je l'ai modifié un certain nombre de fois, en fonction des besoins, des évolutions des personnages, de la volonté de finir plus vite ou de mon incapacité à ne pas m'étaler.

Sur trois romans en cours de correction, j'en ai un qui a été écrit au fil de l'eau comme roman-feuilleton, et deux qui sont des NaNoWriMos, pour lesquels, comme le temps était compté sur la partie purement rédactionnelle, j'ai fait en amont un plan pas forcément très détaillé.
Et franchement, avoir un plan, c'est mieux. Même si on le trahit, et je dirais presque "surtout si on le trahit".

Quant aux méthodes d'édition, j'ai deux politiques différentes suivant qu'il s'agit d'une nouvelle ou d'un roman.
Sur une nouvelle, je m'édite au fur et à mesure, parce que je peux me permettre de tout relire et donc de corriger tout ce qui me choque l'oeil (et plus je vous fréquente, amis de 5ème Saison, plus mon oeil repère vite les monstruosités stylistiques).
Sur un roman, en revanche, je m'astreins à finir le premier jet en éditant le moins possible, avant de m'attaquer au ravalement de façade quelques semaines, voire quelques mois plus tard.

Ah, tient, je n'avais même pas vu ce sujet...

Pour moi, pas de plan parfaitement détaillé dans un fichier ou sur papier mais un tas de notes plus ou moins rangées, ainsi qu'une copie dans ma tête.

Le scénar' n'est pas définitif quand je commence à écrire. Si c'est le contraire, je n'arrive pas à écrire :/ Faut absolument que ça soit un minimum bordélique.

Pour moi c'est plus simple.
Généralement je ne cherche pas les idées, elle viennent d'elles même.
Et hop, je note.

C'est comme cela que ça s'est passé pour ma trilogie.
Et en général c'est un bon paquet d'idées qui arrivent au début. Ensuite d'autres viennent au fur et à mesure.
Puis, comme souvent j'ai tout en vrac, j'organise un plan avec ces idées.

Mais parfois j'en cherche quand même aussi.