La FAQ des jeunes auteurs
- Max Katarn
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J'ai pas dit ça, Oliv...
Ca me rappelle la réflexion d'un collègue à ce sujet. Au fond, si Harry Potter ne correspondaient pas à la ligne éditoriale, et même si ils trouvaient le roman bon, avaient-ils le "droit" de le publier ? (après, on aurait targué ceci d'opération commerciale).
Je suppose que tu seras donc contre le fait de citer le cas de Beatrix Potter pour l'auto-édition ?
En général je suis plutôt d'accord quand tu "casses" les espoirs des jeunes auteurs, qui doivent accepter la dure réalité de la vie... mais y'a des limites non ? Affirme leur aussi que justement, même les bons romans sont rejetés et qu'ils doivent essuyer plusieurs refus avant d'abandonner.
Bon par contre, si tout le monde dit que c'est nul, bah... faut en tirer les conclusions qui s'imposent.
Ca me rappelle la réflexion d'un collègue à ce sujet. Au fond, si Harry Potter ne correspondaient pas à la ligne éditoriale, et même si ils trouvaient le roman bon, avaient-ils le "droit" de le publier ? (après, on aurait targué ceci d'opération commerciale).
Je suppose que tu seras donc contre le fait de citer le cas de Beatrix Potter pour l'auto-édition ?
En général je suis plutôt d'accord quand tu "casses" les espoirs des jeunes auteurs, qui doivent accepter la dure réalité de la vie... mais y'a des limites non ? Affirme leur aussi que justement, même les bons romans sont rejetés et qu'ils doivent essuyer plusieurs refus avant d'abandonner.
Bon par contre, si tout le monde dit que c'est nul, bah... faut en tirer les conclusions qui s'imposent.
- Anilori
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Oliv a écrit :[>> Anilori: Si un jour je dois écrire une FAQ pour les 6/8 ans, crois bien que je ferai appel à toi: je pense qu'on a déjà une bonne base pour commencer quelque chose.
Etant donné que 6-8 ans c'est l'âge que j'avais quand j'ai écrit ce truc, je ne sais pas si je serais encore bonne à quelque chose quinze ans plus tard....
- Oliv
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Max Katarn a écrit :Affirme leur aussi que justement, même les bons romans sont rejetés et qu'ils doivent essuyer plusieurs refus avant d'abandonner.
En même temps, si un jeune auteur abandonne l'écriture après un refus, c'est qu'il n'était pas forcément fait pour ce job.
Ceci étant, je suis d'accord avec toi pour dire qu'il faut leur apprendre que des bons romans aussi ont été refusés, car c'est un fait avéré. Et je suis d'accord avec moi-même pour dire qu'il faut également souligner que ce n'est pas parce que de bons romans ont été refusés "par erreur" que tout roman refusé est forcément un bon roman dont le génie n'aura pas été vu.
Tout est une question d'équilibre, de nuance. Dans le monde de l'écriture comme ailleurs, rien n'est ni tout blanc, ni tout noir. Avec cette FAQ, je suis le noir. A vous de jouer le rôle du blanc, si ça vous amuse.
À l'Affreux Oliv (Mars 2005-Février 2010), la Patrie pas reconnaissante.
Si vous me cherchez, je ne suis plus ici.
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- Max Katarn
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Tu sais que pour avoir sorti ce même genre de propos par rapport aux fan-fic Star Wars, je me suis fait jeté des pierres.
On parlait entre autres des "auteurs" qui arrêtaient d'écrire car on lisait pas les 15 pauvres lignes balancées dans leurs topics (je claque le lien ICI pour ceux qui veulent observer une lapidation en règle).
Entre autres, il faut réaliser que si on peut avoir de bons commentaires sur un forum, quand il s'agit d'être lu et évalué sur un écrit plus gros, c'est une autre affaire.
Ayez un peu de recul les petits jeunes (et les autres)... d'accord, vous devez être fan de votre histoire (sinon ça sert à rien d'écrire), mais faut admettre que certaines parties peuvent être nazes parfois.
On parlait entre autres des "auteurs" qui arrêtaient d'écrire car on lisait pas les 15 pauvres lignes balancées dans leurs topics (je claque le lien ICI pour ceux qui veulent observer une lapidation en règle).
Entre autres, il faut réaliser que si on peut avoir de bons commentaires sur un forum, quand il s'agit d'être lu et évalué sur un écrit plus gros, c'est une autre affaire.
Ayez un peu de recul les petits jeunes (et les autres)... d'accord, vous devez être fan de votre histoire (sinon ça sert à rien d'écrire), mais faut admettre que certaines parties peuvent être nazes parfois.
- le_navire
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Oliv, je découvre le forum, le topic et ton post de lancement, et je suis un peu beaucoup morte de rire...Et si tu savais, des fois, c'est encore pire que ça !
Un bon éditeur travaillera avec un auteur qui a du mal à équilibrer son histoire, mais par pitié, du style du style et encore du style ! C'est la seule chose qui soit profondément impardonable. Au minimum une excellente maîtrise de la langue, et si en plus il y a de l'élégance, de la dynamique...
Un bon éditeur travaillera avec un auteur qui a du mal à équilibrer son histoire, mais par pitié, du style du style et encore du style ! C'est la seule chose qui soit profondément impardonable. Au minimum une excellente maîtrise de la langue, et si en plus il y a de l'élégance, de la dynamique...
Redit du 18 septembre 2006, après pirate...
L'Intertextualité
Qu'est ce que l'intertextualité ?
Non ce n'est pas un gros mot.
C'est la présence d'un texte dans un autre, plus ou moins littérale.
Donc nécessairement, des récits lus ou entendus jouent un rôle dans la conception d'une histoire. Ce qui fait que l'innovation est rare (voire inexistante, dirait Oliv).
La seule chose qu'il est possible de faire, c'est d'utiliser différemment des idées. C'est à dire de s'en inspirer.
Les citations sont des cas flagrants d'intertextualité.
L'intertextualité peut être de l'intratextualité, auquel cas l'auteur reprend des fragments de ses propres écrits. (Exemple: Apollinaire)
Bref, l'intertextualité est un processus normal de l'écriture. Personne n'y échappe.
Il arrive parfois que d'autres, sans qu'on le sache, aient cette même idée. Alors forcément, les accusations de plagiat fusent...
L'intertextualité n'est pas une maladie. Juste un souvenir d'une chose marquante qu'on aime à réutiliser.
J'en ai marre, à chaque fois j'ai l'impression de plagier, mais ce n'est qu'une impression, pas vrai ?
L'Intertextualité
Qu'est ce que l'intertextualité ?
Non ce n'est pas un gros mot.
C'est la présence d'un texte dans un autre, plus ou moins littérale.
Donc nécessairement, des récits lus ou entendus jouent un rôle dans la conception d'une histoire. Ce qui fait que l'innovation est rare (voire inexistante, dirait Oliv).
La seule chose qu'il est possible de faire, c'est d'utiliser différemment des idées. C'est à dire de s'en inspirer.
Les citations sont des cas flagrants d'intertextualité.
L'intertextualité peut être de l'intratextualité, auquel cas l'auteur reprend des fragments de ses propres écrits. (Exemple: Apollinaire)
Bref, l'intertextualité est un processus normal de l'écriture. Personne n'y échappe.
Il arrive parfois que d'autres, sans qu'on le sache, aient cette même idée. Alors forcément, les accusations de plagiat fusent...
L'intertextualité n'est pas une maladie. Juste un souvenir d'une chose marquante qu'on aime à réutiliser.
Tant de cruauté dans une seule FAQ c'est ...
...parfait
Bon j'y vais de ma question:
J'ai les grandes lignes de mon romans. Malheur! rendu a une centaine de page, je vois se profiler la suite mais ... "page blanche".
Chaque fois que je pond quelque chose, soit ça ne me convient pas, soit j'ai l'horrible impression d'avoir déja lu ça quelque part (et souvent ça se vérifie).
J'arrête et je passe a autre chose (comme j'ai tendance a le faire) ou je m'acharne?
...parfait
Bon j'y vais de ma question:
J'ai les grandes lignes de mon romans. Malheur! rendu a une centaine de page, je vois se profiler la suite mais ... "page blanche".
Chaque fois que je pond quelque chose, soit ça ne me convient pas, soit j'ai l'horrible impression d'avoir déja lu ça quelque part (et souvent ça se vérifie).
J'arrête et je passe a autre chose (comme j'ai tendance a le faire) ou je m'acharne?
C'est un mazo qui dit a un sado:
"fait moi mal!!"
Et le sado de répondre méchament
"non!"
"fait moi mal!!"
Et le sado de répondre méchament
"non!"
Je ne pense pas qu'Oliv sera de cet avis, mais en ce qui me concerne, je dirais que le mieux est d'écrire autre chose (une nouvelle par exemple) ou même de rien écrire pendant quelque temps pour laisser clairement les idées venir. En tout cas c'est plus ou moins comme ça que je fonctionne, et ça marche quite well. Enfin perso je ne m'acharne jamais, ça ne me sert à rien.
C'est en buvant une goutte d'eau que l'on se rend compte de sa soif.
Merci Wendek mais en fin de compte tu répond sans répondre!
Les idées sont là, je les ai ... je les notes a part quand elles viennent. Mais sur le papier elles ne sortent pas!
Alors je doute!
Est ce mauvais ou est ce moi qui ne trouve pas ça bien ...
Cependant je pense être d'accord avec toi du moment que le "passer a autre chose" n'est rien de plus qu'une nouvelle.
A dire vrai mon problème c'est que je laisse et ... entasse les projets :/
Les idées sont là, je les ai ... je les notes a part quand elles viennent. Mais sur le papier elles ne sortent pas!
Alors je doute!
Est ce mauvais ou est ce moi qui ne trouve pas ça bien ...
Cependant je pense être d'accord avec toi du moment que le "passer a autre chose" n'est rien de plus qu'une nouvelle.
A dire vrai mon problème c'est que je laisse et ... entasse les projets :/
C'est un mazo qui dit a un sado:
"fait moi mal!!"
Et le sado de répondre méchament
"non!"
"fait moi mal!!"
Et le sado de répondre méchament
"non!"
Effectivement, tu penses en termes d'idées donc ouais ça peut créer un...décalage je dirais (avoir les idées mais ne pas réussir à les coucher) Pour ma part justement, quand je dis "laisser les idées venir", c'est les mots carrément...enfin je sais que personnellement, quand je pense à un passage, je ne pense pas en termes d'"idées" mais bien de mots directement. Evidemment, le passage à l'écrit change parfois beaucoup du texte "mental", mais c'est ça perso qui me permet de me lancer dans un passage. Et c'est aussi pour ça que généralement je n'écris pas un texte directement après avoir eu l'idée pour une nouvelle : je le laisse "mijoter" dans mon crâne, je laisse les mots venir. Et quand je sais ce que je vais écrire, je me lance et ça coule généralement presque "de source". :)
C'est en buvant une goutte d'eau que l'on se rend compte de sa soif.
C'est bô!
Presque Utopique ...
Moi ça sort comme ça ... au début!
Aprés j'ai besoin de longues pause au bout desquelles les idées reviennent ... sur un autre thème!
J'ai besoin de mettre de l'ordre je crois!
Allez j'y retourne dés que je sort du boulot et je m'y remet sérieusement!
J'éspère!
C'est un mazo qui dit a un sado:
"fait moi mal!!"
Et le sado de répondre méchament
"non!"
"fait moi mal!!"
Et le sado de répondre méchament
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- William FireSky
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William FireSky a écrit :pour un complement d'information sur Rowling, il ne faut pas oublie que le marketing fut aussi pour une tres grosse part dans son succes ^^
Tout comme le Navire. faut pas oublier non plus que le succès ne lui est pas tombé soudain sur la tête. Pour preuve, les éditeurs ayant refusé son premier tome et qui doivent se mordre les doigts aujourd'hui!
- Roland Vartogue
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Pour Harry Potter, on peut plutôt parler d'alchimie que de marketting. Il y avait eu des tas de bouquins avant sur des gamins qui se retrouvaient dans une école de magie avec des professeurs étranges et une intrigue policière en toile de fond (je pense notamment au sympathique livre de Anthony Horowitz "l'Île du crâne").
Mais la force de Rowling c'est que - consciemment ou non - elle a vraiment réalisé un produit d'une parfaite efficacité en ce qu'elle balançait magnifiquement l'intrigue, la plongée dans un autre monde, l'humour et une galerie de personnages à la fois archétypaux et accrocheurs... Ca n'est pas donné à tout le monde et je considère son succès comme mérité.
Si c'est facile de faire du Harry Potter, alors que d'autres s'y essayent et on verra bien...
Mais la force de Rowling c'est que - consciemment ou non - elle a vraiment réalisé un produit d'une parfaite efficacité en ce qu'elle balançait magnifiquement l'intrigue, la plongée dans un autre monde, l'humour et une galerie de personnages à la fois archétypaux et accrocheurs... Ca n'est pas donné à tout le monde et je considère son succès comme mérité.
Si c'est facile de faire du Harry Potter, alors que d'autres s'y essayent et on verra bien...
C'est là que j'ai rencontré mon seigneur et maître. Ce n'était pas par hasard, comme ce n'est pas par hasard si je suis le conteur de cette histoire.
- lapin blanc
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- Max Katarn
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Histoire de recentrer le topic, je me permets d'instruire les jeunes auteurs (et les moins jeunes) sur le principe de fossé narratif, car il me semble utile pour toute personne qui se lance dans l'écriture d'un roman (ou d'un cycle de roman) d'avoir une petite idée de sa signification.
Le fossé narratif, c'est ce qui sépare un protagoniste d'un objectif. Cet objectif peut être lié à l'intrigue principale (le coeur de votre histoire) ou à une des intrigues secondaires.
Exemple avec une histoire d'amour. En tant qu'auteur débutant, je préfère éviter de faire d'une amourette mon intrigue principale. Cela dit, et pour "justifier" cet "intrigue amoureuse", il est habile (un scénariste dirait que c'est obligatoire) de lier l'enjeu de l'histoire d'amour aux objectifs de l'intrigue principale.
Allez, un petit exemple Fantasy avec... le Seigneur des Anneaux. Les principes que j'explique ne viennent pas de moi, mais j'ai choisi et analysé personnellement cette oeuvre pour illustrer mon propos.
Aragorn doit combattre Sauron de face (devant la porte du Mordor) pour combattre ses démons intérieurs (appartient à l'Intrigue Secondaire "Le fardeau de son ancêtre Isildur").
Mais il doit également combattre Sauron pour créer une diversion pour Frodon, et sauver la Terre du Milieu (Intrigue Principale).
Hors contexte, mais je le précise quand même : en prenant ainsi la tête, Aragorn annonce le fameux "Retour du Roi" et du sang de Numenor au pouvoir... C'est l'intrigue principale du 3ème volet mais c'est une intrigue secondaire dans l'ensemble du Cycle.
L'Enjeu créé par son "histoire d'amour" avec Arwen, c'est que s'il ne sauve pas la Terre du Milieu, sa bien-aimée mourra. L'enjeu de l'Intrigue Principale est donc fortement agrandi et peut amener une fin très négative : la fin de la Terre du Milieu, la mort d'Aragorn (ou la fuite après la défaite, si c'était un lâche) et la mort d'Arwen.
Donc forcément, Aragorn ne fuira surement pas et risquera même jusqu'à sa vie, non pas uniquement pour sauver la Terre du Milieu et son ami Frodon, mais aussi celle qu'il aime.
A l'inverse, certaines histoires crééent une histoire d'amour dont l'enjeu va à l'encontre de l'intrigue principale, et où le protagoniste devra faire un choix ou se surpasser pour obtenir à la fois la réalisation de son objectif principal ET l'amour.
Donc pour résumer, dans un cas, on agrandit le fossé narratif. Si il échoue, le personnage n'aura plus qu'à se pendre tellement il aura merdé dans la réalisation de ses désirs.
Dans l'autre, on créé EN PLUS un fossé plus petit ou équivalent, ce qui revient au même. Soit le protagoniste réussit à passer les deux fossés, soit il sacrifie un de ces objectifs, ce qui peut l'accabler sur le plan moral dans la réussite de l'autre objectif.
Dans une histoire, la vie n'est jamais simple, et tout naît dans le conflit (moral ou physique...). Cela procure une expérience intense au lecteur (ou au spectateur suivant le médium, comme certains adorent penser que leurs oeuvres seront adaptées).
Pensez-y, si votre histoire n'a pas d'enjeu, que les fossés narratifs sont inexistants où que votre protagoniste principal (le personnage clé, l'acteur de l'histoire. Celui qui progresse pendant le récit et fait avancer votre histoire par la même occasion) les comble aisément, peu importe l'univers, lieux ou races que vous aurez créés : votre histoire ne méritera pas d'être racontée.
NB : En tant que bêta-lecteur, j'ai récemment remarqué que même lorsque l'auteur a inconsciemment créés de "beaux" fossés narratifs, le style est souvent plus fluide, les dialogue sonnent plus juste, enfin bref, la scène est plus convaincante.
Serait-il plus facile d'écrire une scène bien conçue ?
Le fossé narratif, c'est ce qui sépare un protagoniste d'un objectif. Cet objectif peut être lié à l'intrigue principale (le coeur de votre histoire) ou à une des intrigues secondaires.
Exemple avec une histoire d'amour. En tant qu'auteur débutant, je préfère éviter de faire d'une amourette mon intrigue principale. Cela dit, et pour "justifier" cet "intrigue amoureuse", il est habile (un scénariste dirait que c'est obligatoire) de lier l'enjeu de l'histoire d'amour aux objectifs de l'intrigue principale.
Allez, un petit exemple Fantasy avec... le Seigneur des Anneaux. Les principes que j'explique ne viennent pas de moi, mais j'ai choisi et analysé personnellement cette oeuvre pour illustrer mon propos.
Aragorn doit combattre Sauron de face (devant la porte du Mordor) pour combattre ses démons intérieurs (appartient à l'Intrigue Secondaire "Le fardeau de son ancêtre Isildur").
Mais il doit également combattre Sauron pour créer une diversion pour Frodon, et sauver la Terre du Milieu (Intrigue Principale).
Hors contexte, mais je le précise quand même : en prenant ainsi la tête, Aragorn annonce le fameux "Retour du Roi" et du sang de Numenor au pouvoir... C'est l'intrigue principale du 3ème volet mais c'est une intrigue secondaire dans l'ensemble du Cycle.
L'Enjeu créé par son "histoire d'amour" avec Arwen, c'est que s'il ne sauve pas la Terre du Milieu, sa bien-aimée mourra. L'enjeu de l'Intrigue Principale est donc fortement agrandi et peut amener une fin très négative : la fin de la Terre du Milieu, la mort d'Aragorn (ou la fuite après la défaite, si c'était un lâche) et la mort d'Arwen.
Donc forcément, Aragorn ne fuira surement pas et risquera même jusqu'à sa vie, non pas uniquement pour sauver la Terre du Milieu et son ami Frodon, mais aussi celle qu'il aime.
A l'inverse, certaines histoires crééent une histoire d'amour dont l'enjeu va à l'encontre de l'intrigue principale, et où le protagoniste devra faire un choix ou se surpasser pour obtenir à la fois la réalisation de son objectif principal ET l'amour.
Donc pour résumer, dans un cas, on agrandit le fossé narratif. Si il échoue, le personnage n'aura plus qu'à se pendre tellement il aura merdé dans la réalisation de ses désirs.
Dans l'autre, on créé EN PLUS un fossé plus petit ou équivalent, ce qui revient au même. Soit le protagoniste réussit à passer les deux fossés, soit il sacrifie un de ces objectifs, ce qui peut l'accabler sur le plan moral dans la réussite de l'autre objectif.
Dans une histoire, la vie n'est jamais simple, et tout naît dans le conflit (moral ou physique...). Cela procure une expérience intense au lecteur (ou au spectateur suivant le médium, comme certains adorent penser que leurs oeuvres seront adaptées).
Pensez-y, si votre histoire n'a pas d'enjeu, que les fossés narratifs sont inexistants où que votre protagoniste principal (le personnage clé, l'acteur de l'histoire. Celui qui progresse pendant le récit et fait avancer votre histoire par la même occasion) les comble aisément, peu importe l'univers, lieux ou races que vous aurez créés : votre histoire ne méritera pas d'être racontée.
NB : En tant que bêta-lecteur, j'ai récemment remarqué que même lorsque l'auteur a inconsciemment créés de "beaux" fossés narratifs, le style est souvent plus fluide, les dialogue sonnent plus juste, enfin bref, la scène est plus convaincante.
Serait-il plus facile d'écrire une scène bien conçue ?
- GabrielleTrompeLaMort
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Oui, car 'ce qui se conçoit bien s'énonce clairement' a dit Boileau.
"Sous ce masque, c'est une idée."
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- Roland Vartogue
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Excellente intervention. Je crois effectivement que les enjeux dramatiques ne sont pas suffisamment pris en compte par les jeunes auteurs et que la tension de leurs écrits en pâtit. Ca ne fait pas de mal de remettre les choses en place.
Ce qui m'ennuit c'est que ce sont ces fameux fossés narratifs qui sont le plus recyclés dans les intrigues de fantasy. Il y a bon nombre d'auteurs brillants capables de faire des mondes originaux et des personnages fouillés. Mais il leur est extrêmement difficile de sortir des habituelles forces maléfiques corruptrices qui risquent de faire basculer le héros et de détruire ses proches (le Seigneur des anneaux, Harry Potter et un millier d'autres), ou bien des luttes de pouvoirs entre personnages (le trône de fer, Ambre et un autre millier d'autres).
Ce qui m'ennuit c'est que ce sont ces fameux fossés narratifs qui sont le plus recyclés dans les intrigues de fantasy. Il y a bon nombre d'auteurs brillants capables de faire des mondes originaux et des personnages fouillés. Mais il leur est extrêmement difficile de sortir des habituelles forces maléfiques corruptrices qui risquent de faire basculer le héros et de détruire ses proches (le Seigneur des anneaux, Harry Potter et un millier d'autres), ou bien des luttes de pouvoirs entre personnages (le trône de fer, Ambre et un autre millier d'autres).
C'est là que j'ai rencontré mon seigneur et maître. Ce n'était pas par hasard, comme ce n'est pas par hasard si je suis le conteur de cette histoire.
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