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Vous est-il déjà  arrivé de hair votre personnage?

Publié : 12 Août 2006, 18:13
par Lune-des-Illusions
Il y a quelques personnages que j'ai créé que je ne peux que haïr... Mais sinon, tous mes personnages sont des antihéros, ou presque.

Publié : 12 Août 2006, 21:56
par louve
il m'arrive de haïr mes personnages oui mais pas au point de les tuer. Justement je trouveque le fait d'haïr un personnage, le rend plus crédible pour l'histoire car un méchant qu'on adore c'est pas fameux :twisted:
quoique je préfère mes méchants à mes rares gentils :twisted:

Publié : 13 Août 2006, 23:15
par Raphaël
Que je fasse mourir ou non mon personnage principal, il m'arrive très rarement de le rendre exécrable. Je me rappelle le héros d'une de mes nouvelles : c'était un jeune célibataire qui n'aimait pas sa pauvre petite vie... mais il n'était pas détestable pour autant. Du moins ai-je essayé de le rendre sympathique en dépit de la médiocrité de sa vie. Je pars du principe que pour qu'un récit soit vraiment horrible, il faut que le personage à qui arrive l'horreur soit attachant. Il m'est arrivé de lire des romans d'horreur où mouraient des personnages antipathiques : c'est tout juste si je ne me disais pas "Bien fait pour sa g***** !". Je n'étais donc pas si horrifié que ça !
A ce jour, j'ai écrit deux héros exécrables. Le premier, c'est Tony Caretto, un producteur véreux. J'ai une dent contre les producteurs, et Tony a été un défouloir que j'ai adoré ! Le deuxième est le héros d'une nouvelle sur les zombies (je vais l'envoyer à un AT sur le forum de Thomas et ne la partagerai qu'après les résultats).

Mais j'avoue que mes histoires sont d'une façon générale très manichéennes : le Bien d'un côté, le Mal de l'autre. Du coup, quand j'imagine un méchant, j'aime en faire un salaud fini, un porc !
Sinon, je ne supporte pas les personnages féminins faibles. Le genre MJ Watson (Cf le film Spiderman) m'horripile ! C'est pourquoi j'essaie de rendre "mes" femmes aussi consistantes que possible. Pas forcément des surfemmes, mais qu'elles aient au moins "un peu" de courage, "un peu" d'intelligence...

Publié : 14 Août 2006, 00:46
par Lune-des-Illusions
Pour ma part, dans mes écrits, il n'y a pas réellement la séparation Bien/Mal. :oops:

Publié : 14 Août 2006, 10:52
par Blackwatch
Lune-des-Illusions a écrit :Pour ma part, dans mes écrits, il n'y a pas réellement la séparation Bien/Mal. :oops:


Pas de quoi rougir, Miss, ce n'est pas une règle absolue en SFF mais nombre de romans se trouvent très bien avec une fin de ce genre.

Publié : 14 Août 2006, 14:22
par Claire Panier-Alix
je les hais tous, ils tous moi, et me tyrannisent : ils sont égocentriques, veulent tous être au premier plan, et ne tolèrent pas que j'ose passer à autre chose... je les hais, même morts ils viennent me tirer par les pieds pour que je m'occupe d'eux... ils prennent toute la place..

mes rapports avec mes personnages ? une véritable hantise, au sens plein du terme.

Claire, maso whistle qui assume son manque de volonté

Publié : 14 Août 2006, 21:18
par Erell
Haïr un personnage que l'on a mis au monde (monde imaginaire certes), que l'on a travaillé avec acharnement, et dans lequel on s'est immergé corps et âme... J'en serais incapable, mais à mon avis, c'est une belle preuve de recul moral ! Ca me fait penser à un roman très connu qui a été adapté au cinéma : American Psycho de Bret Easton Ellis. Le livre dépeint clairement un monstre humain, un fou sanguinaire et sadique, absolument dépourvu d'humanité, et tout ça en des centaines et des centaines de pages qui nous plongent directement dans la Psyché du personnage. Dans ce cas précis, pas une once d'attachement possible, ou d'admiration, ni même de compassion. On est tantôt horrifié,tantôt révolté... Moi-même, j'ai failli interrompre la lecture à plusieurs reprises.

Tant de distance morale et de profondeur dans la narration, je trouve ça admirable de la part de l'écrivain. :wink:

Publié : 15 Août 2006, 00:48
par Claire Panier-Alix
tu as mal lu mon message...

Publié : 15 Août 2006, 12:06
par Erell
Claire Panier-Alix a écrit :tu as mal lu mon message...


C'est pas à ton message que je répondais en fait, mais à celui d'origine, celui de Dahud.

J'ai bien compris l'ironie du tien !

Publié : 15 Août 2006, 12:09
par Claire Panier-Alix
whistle

Publié : 15 Août 2006, 12:40
par Gyl
Erell a écrit :Haïr un personnage que l'on a mis au monde (monde imaginaire certes), que l'on a travaillé avec acharnement, et dans lequel on s'est immergé corps et âme... J'en serais incapable


Entièrement d'accord avec toi. :P

De plus, mes personnages ne sont ni bons ni méchants. Ils ont simplement des opinions et des buts divergents qui au final sont tous compréhensibles. Après ça créé des "gueguerres".

Je suis autant attachée à un personnage secondaire qu'à un personnage principal. Je fais mon maximum pour développer chaque psychologie. Mais bon, je verrais bien ce qu'en dis mes lectrices... :-?

Publié : 15 Août 2006, 16:42
par Neeva
Moi non plus je ne peux haïr un personnage que j'ai créé. Bien sûr, je n'apprécie pas tout ce qu'ils font ni ne partage toutes leurs opinions. Il m'est déjà arrivé d'être mal à l'aise en décrivant certains de leurs actes, de leur pensées... mais jamais de les haïr. Car le but de ces personnages détestables, c'est d'arriver à se faire détester du lecteur.

Publié : 15 Août 2006, 17:06
par Roanne
Je viens de me faire très plaisir avec un personnage détestable. Malheureusement, par manque de place, je n'ai pas pu développer son point de vue. :-?
Dommage !

Publié : 15 Août 2006, 18:13
par Erell
Roanne a écrit :Je viens de me faire très plaisir avec un personnage détestable. Malheureusement, par manque de place, je n'ai pas pu développer son point de vue. :-?
Dommage !


Disons que pénétrer dans la peau d'un personnage détestable, ça suppose une certaine dose de complaisance, au moins dans la narration, peut-être pas forcément une complaisance morale. Quoique...tu parles de "te faire plaisir", alors c'est aussi une certaine complaisance morale, c'est sûrement une manière d'explorer ses fantasmes les plus obscurs et de les exorciser... Mais peut-être qu'on est pas tous prêt à passer ce cap là, parce que ça paraît vraiment très mature comme démarche. Enfin, c'est ma vision...

Publié : 15 Août 2006, 18:20
par Blackwatch
Intéressant, en effet. Je suis capable de créer des garces, des personnages peu recommandables. Et souvent de les préférer aux héros tout simples, tout gentils. Par contre, haïr un personnage, pas encore. Peut-être avec les années et l'expérience, arriverai-je au stade de Claire ^^

Publié : 15 Août 2006, 18:20
par Gyl
Neeva a écrit :Moi non plus je ne peux haïr un personnage que j'ai créé. Bien sûr, je n'apprécie pas tout ce qu'ils font ni ne partage toutes leurs opinions. Il m'est déjà arrivé d'être mal à l'aise en décrivant certains de leurs actes, de leur pensées... mais jamais de les haïr. Car le but de ces personnages détestables, c'est d'arriver à se faire détester du lecteur.


C'est curieux. Pour ma part, je n'ai jamais ressenti ni gêne ni malaise d'aucune sorte pour un personnage dans leurs ambitions ou leurs volontés. Plus de la pitié ou de la sympathie.

Publié : 15 Août 2006, 18:57
par Roanne
Erell a écrit :
Roanne a écrit :Je viens de me faire très plaisir avec un personnage détestable. Malheureusement, par manque de place, je n'ai pas pu développer son point de vue. :-?
Dommage !


Disons que pénétrer dans la peau d'un personnage détestable, ça suppose une certaine dose de complaisance, au moins dans la narration, peut-être pas forcément une complaisance morale. Quoique...tu parles de "te faire plaisir", alors c'est aussi une certaine complaisance morale, c'est sûrement une manière d'explorer ses fantasmes les plus obscurs et de les exorciser... Mais peut-être qu'on est pas tous prêt à passer ce cap là, parce que ça paraît vraiment très mature comme démarche. Enfin, c'est ma vision...


Je ne vois pas du tout les choses ainsi. Disons que dans le cas qui m'occupe, j'aurais aimer montrer comment les frustrations, ainsi qu'une passion à sens unique, ont transformé le personnage et l'ont amené au bord de la folie.
Franchement, aucune complaisance de ma part, je ne me mets pas à la place de ce perso, mais j'aimerais "disséquer" ce processus qu'il poursuit.
Il faut dire aussi que j'ai passé une soirée entière à ingurgiter du Bel Canto (opéra romantique italien, dramatique à souhait en général), donc j'avais envie d'autre chose que de persos fades.
Après, reste à voir si je peux décrire un tel perso et y faire adhérer les personnes qui liront le texte.
Enfin, pour cette fois-ci c'est râté, ma nouvelle est déjà trop longue.

Publié : 15 Août 2006, 19:35
par Erell
Roanne a écrit :
Je ne vois pas du tout les choses ainsi. Disons que dans le cas qui m'occupe, j'aurais aimer montrer comment les frustrations, ainsi qu'une passion à sens unique, ont transformé le personnage et l'ont amené au bord de la folie.
Franchement, aucune complaisance de ma part, je ne me mets pas à la place de ce perso, mais j'aimerais "disséquer" ce processus qu'il poursuit.
Il faut dire aussi que j'ai passé une soirée entière à ingurgiter du Bel Canto (opéra romantique italien, dramatique à souhait en général), donc j'avais envie d'autre chose que de persos fades.
Après, reste à voir si je peux décrire un tel perso et y faire adhérer les personnes qui liront le texte.
Enfin, pour cette fois-ci c'est râté, ma nouvelle est déjà trop longue.


Je comprends très bien ce que tu veux dire, mais en fait de personnage détestable, le tien est plutôt un personnage torturé, non ? Le protagoniste dont tu parles a surtout l'air de souffrir, par amour en plus... forcément ça suscite l'empathie. Dès lors que l'on peut humainement s'identifier à un personnage tourmenté, ça nous le rend sympathique. En plus, le basculement dans la folie, s'il est déclenché par des sentiments compréhensibles (enfin plutôt des ressentiments, comme par exemple la frustration amoureuse), ça permet de justifier le caractère négatif, voire néfaste, du personnage.

Par "personnage détestable", j'entendais plus un protagoniste monstrueux, qui répugne par son comportement, scandalise, donne la nausée, bref un personnage qui provoque non pas la compassion mais la haine. Comme disait Dahud, ça peut être une manière pour l'auteur de le dénoncer. C'est pour ça que j'évoquais le personnage de Patrick Bateman dans American Psycho, parce qu'il est l'archétype même de l'anti-héros méprisable au possible, tant par ses actes que ses pensées. Un individu motivé uniquement par la haine et d'autres motifs très vils, c'est ça pour moi un personnage détestable.

Mais sinon c'est évident que ce sont les personnages tourmentés qui intéressent le plus. En fait, je ne vois même pas l'intérêt d'écrire sur des personnages insipides et parfaits.

Publié : 15 Août 2006, 21:19
par Roanne
Erell, crois-moi, ce personnage n'attire vraiment pas l'empathie ;).
Et il commet un acte totalement impardonnable -à mon sens.

Publié : 16 Août 2006, 09:21
par Max Katarn
A l'inverse, il m'est arrivé pendant la phase d'écriture d'avoir de la sympathie pour un personnage qui semblait personnifier - dans le synopsis - le "méchant"...

A l'écriture, il est juste devenu... celui qui fait des mauvais choix !
D'ailleurs c'est bizarre, je comprends qu'il a fait des erreurs, mais parfois je le trouve très détestable.

Personne n'est tout noir ou tout blanc, même dans un roman.