Imagination, Originalité... Et vos mondes ?

lambertine
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Messagepar lambertine » 17 Juin 2007, 15:45

Beorn a écrit :Oui, j'en ai entendu parler.

Sinon, comme je l'ai déjà dit, pour moi non, je pense qu'on peut parfaitement inventer des mondes inédits.

Certes c'est très difficile, mais pas plus difficile que ça ne l'a été pour Tolkien ou Herbert.

Ce qui me semble impossible à inventer, ce sont des scénarios entièrement nouveaux, avec des idées entièrement nouvelles sur les relations entre les personnages, et sur les enjeux du récit.


Avec toute l'admiration que j'éprouve pour eux, Tolkien et Herbert n'ont rien inventé, selon moi, d'original et d'inédit. Tolkien a revisité le Moyen-Age européen, et Herbert mixé la féodalité avec la culture bédouine. C'est superbe, mais pas ( et heureusement) inédit.

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Beorn
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Messagepar Beorn » 17 Juin 2007, 15:56

Mmh, personnellement, quand j'aurais construit des univers aussi cohérents, aussi attachants et aussi uniques qu'eux, je m'estimerai déjà satisfait ! :lol:

Cela dit, oui, Tolkien et Herbert, comme tous les écrivains, avaient lu d'autres auteurs avant, qui eux même en avaient lu d'autres... Il n'existe pas de génération spontannée. :wink:
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lambertine
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Messagepar lambertine » 17 Juin 2007, 16:05

Il ne s'agissait certainement pas de ma part de critiquer négativement les univers de Tolkien ou de Herbert, juste de dire qu'ils n'étaient pas particulièrement "originaux" et "inédits" mais inspirés de cultures et de mythologies humaines. Et que c'était précisément ça qui faisait leur force.
Un univers doit "parler" au lecteur. Et un lecteur doit pouvoir s'y "retrouver" ne serait-ce que psychologiquement. Alors, l'originalité déstabilisante à tout prix me semble plus s'apparenter à un exercice de style qu'à une ouverture vers autrui. Mais ce n'est, bien sûr, que mon avis.

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Messagepar Beorn » 17 Juin 2007, 17:01

Oui, tout à fait d'accord, il faut bien se rattacher à du connu pour apprécier l'original, mais il me semble avoir déjà écrit ou lu cela sur ce forum.

Cela dit, il y a eu du ménage, alors ça a peut-être été effacé.
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Messagepar lambertine » 17 Juin 2007, 17:16

Je suis peut-être passée par dessus. Le fuseau est bien long et je suis bien nouvelle. Milles excuses...

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Messagepar Xss » 17 Juin 2007, 21:08

Je me demande si j'avais déjà posté par ici, moi...Enfin bon.
Il faudrait que cette "originalité" soit partie intégrante du "background" de votre monde, qui lui même sert au récit pour apporter vos propres réflexions sur...Je sais pas moi : les responsabilités, le racisme, le pouvoir, la guerre, etc, etc...
Aussi étrange que ça puisse parraître, des fois ça vient tout seul.
Moi, jour 1 : Ouuuais, je vais ficher plein de races dans mon histoire!
Moi, jour 50 : Et ben, du coup maintenant j'ai toutes ces classes sociales qui se jettent dans la tronche, et une race unique qui pour diverses raisons couvre tout l'éventail politique, de gauche à extrême droite! :lol:
Enfin bref, comme le dit Lambertine, "l'originalité destabilisante", très peu pour moi...A la limite, dans un film le "ooooh, ça sert à rien, mais c'est bôôoô, c'est nouvôôôô" ne me dérange pas (Matrix et ses effets bullet time à toutes les sauces), mais dans un bouquin, hm, ça peut me déranger :|

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Messagepar Beorn » 18 Juin 2007, 00:01

Lambertine a écrit :Je suis peut-être passée par dessus. Le fuseau est bien long et je suis bien nouvelle. Milles excuses...


Oh, ce n'était pas pour te faire un reproche. C'était pour te montrer le fil et les réflexions déjà faites là-dessus, mais je ne le trouve plus. :oops:
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Ephemere
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Messagepar Ephemere » 18 Juin 2007, 00:18

Il est difficile de faire de l'originale... Je ne vois qu'une seule manière : casser les clichés et les détruire complètement... Comme les contes etc...

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Roland Vartogue
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Messagepar Roland Vartogue » 18 Juin 2007, 00:22

Je ne crois pas que tu m'aie bien compris, Lambertine. Je vais donc me permettre de préciser ma pensée.

Les auteurs qui veulent faire dans l'original aux prix d'une perpétuel sentiment de bizarrerie et d'incompréhension du lecteur, moi je n'en veux pas. Je veux pas voir des cieux mauve parcourus par des sgrulb vaporeux sous lesquels une colonne de scrators déambulent, en compagnie de Squèles de Karkodie.
Ca fait des bouquins encore plus indigestes que ceux qui utilisent toujours les mêmes décors réchauffés.

Ce que j'espère trouver quand j'achète un livre de fantasy (et donc ce que j'espère écrire, forcément) c'est un univers qui donne une impression de familiarité au lecteur mais qui pourtant soit unique, et reconnaissable entre mille.
Tolkien a forcément écrit à partir de quelque chose, comme tout le monde. Il n'y a pas de démiurge véritable en littérature. Mais il a un monde qui a une ambiance tellement particulière que, même avec ses héros dignes de l'Illiade, ses dragons, ses nains et ses anneaux de sagas scandinaves, ou ses magiciens et ses nobles dames qui auraient leur place dans le mythe arthurien, eh ben on sait qu'on est en terre du milieu !

Quand je lis - allez, au hasard - un livre du cycle de Shanara de Terry Brooks, eh ben le fait que ce soit une copie à peine déguisée du monde de Tolkien me sort totalement de ma lecture. J'y pense en permanence. Résultat : eh bien le livre n'a pas de vie propre, les personnages n'existent pas dans un espace "réel", ça sent le décor en carton-pâte.

Le multivers des Prince d'Ambre avec sa capitale, unique ville existante au milieu des "ombres", sa famille royale de héros immortels communiquants avec des cartes de tarots, eh ben ça a la fraicheur que je recherche en fantasy. Tout de suite, je me dis "ah, voila un truc qui ne me rappelle pas un livre précis que j'ai pu lire. Ca fleure bon l'originalité".

Voila pour ma définition de l'originalité en fantasy. C'est peut-être un peu alambiqué, mais tu m'accorderas que le sujet est vaste...
C'est là que j'ai rencontré mon seigneur et maître. Ce n'était pas par hasard, comme ce n'est pas par hasard si je suis le conteur de cette histoire.

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Messagepar Napalm Dave » 18 Juin 2007, 18:48

La véritable originalité ne consiste pas pour moi en des concepts fumeux donnant un monde effectivement indigeste comme l'a bien dit le Phacochère, mais à traiter avec rigueur, cohérence et fraîcheur des thèmes souvent déjà connus.
Je n'ai a priori rien contre un monde contenant des elfes et des orcs s'il est servi pazr une histoire bonne et originale.

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Messagepar lambertine » 18 Juin 2007, 22:47

Mon cher Phacochère (si je puis me permettre),

Loin, très loin de moi l'idée de dénigrer Tolkien; Je vais d'ailleur le citer (enfin, le citer de mémoire) pour préciser ma pensée. Dans Faërie, il disait en parlant des contes que ce n'étaient pas vraiment les ingrédients qui comptaient, mais le goût du bouillon. Et je peux, je crois, le qualifier de cuisinier de génie, parce qu'avec les ingrédients que tu as cités, il nous a préparé une sacrée bonne soupe. Certains de ses "imitateurs" (je pense au G.G.Kay de Fionavar ou à David Eddings - bien qu'il n'y ait ni Nains ni Elfes chez Eddings) ont reprit une bonne partie des ingrédients, en ont rajouté d'autres, ont pimenté le plat à leur manière, et ont réussi, selon moi, des histoires "savoureuses" et c'est là que se trouve leur originalité, dans un monde où les dieux réclament du sang, ou dans l'humour d'un "James Bond décalé", par exemple. Dans des personnages, aussi, qui s'ils jouent parfois un rôle similaire à ceux de Tolkien ont une personnalité très différente de ceux-ci.

Quant à l'originalité d'Ambre, elle est réelle, et pas pour autant déstabilisatrice (à part peut-être les "voyages en Ombre... qui ont d'ailleurs rebuté plus d'un lecteur de ma connaissance) : c'est de l' "original", mais qui garde une base concrère, réelle, humaine, ne serait-ce que grâce à la personnalité des protagonistes (ô combien humains malgré leur puissance) et aussi parce qu'elle fait écho à certains rêves immémoriaux : qui n'a jamais rêvé pénétrer dans un tableau, pour se retrouver à l'endroit représenté ?

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Roland Vartogue
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Messagepar Roland Vartogue » 18 Juin 2007, 23:02

En fait, pour rebondir sur le commentaire de Napalm un peu plus haut, des points communs un peu trop marqués avec une autre oeuvre de fantasy (un exemple au hasard : la présence d'orcs en méchants de base) vont forcément me donner un a priori négatif qu'il s'agira de compenser. Pour une idée banale, il en faudra une qui sorte un peu de l'ordinaire.

J'ai essayé Eddings et j'ai pas accroché. Même si l'écriture est plutpot dynamique, je trouve que le "bouillon" justement manque d'un peu de personnalité.
"Le Pion blanc des présages", j'en ai retenu un jeune fermier élevé par sa tante qui se trouve être l'élu d'une prophécie dans laquelle il doit vaincre un être maléfique avec l'aide d'un sorcier extrêmement puissant qui se fait passer pour un simple vieillard.
Là, ça fait beaucoup d'idées banales d'un coup dès le début de l'histoire et, malheureusement, j'ai pas vu arriver avant la fin du tome 1 toutes les idées originales qu'il aurait fallu pour compenser cette impression négative. Alors j'ai pas insisté.

Je prétends pas que c'est la seule manière de juger une oeuvre de fantasy et je conçois tout à fait qu'on puisse adorer l'oeuvre de Eddings mais un livre qui a un univers bien à lui a mille fois plus de chances de me plaire.
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