Les fées ont-elles un sexe?

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Cian
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Les fées ont-elles un sexe?

Messagepar Cian » 19 Fév 2006, 20:10

Bon, avec un titre pareil, certains vont soupçonner un post bien :snorting: .
Et bien, qu'ils se détrompent, ce qui suit est parfaitement chaste.
Si Oliv dérape par la suite, je n'en serai pas responsable. whistle

Voilà, je n'ai pas la prétention d'avoir lu ne serait-ce qu'un centième des milliers d'ouvrages de fantasy sortis depuis un siècle, mais parmi tous ceux que j'ai dévoré (ou grignoté en traînant des yeux) depuis vingt ans, j'ai presque toujours été frappé par l'absence (ou la quasi-absence) de sexualité des personnages.
En effet, mis à part quelques ouvrages dotés de scènes crues, la plupart sont d'une pudeur qui frôle la pudibonderie.
Dans une époque, où certaines oeuvres à la mode sont truffées de scènes volontairement "choquantes" (pour mieux vendre), on peut s'étonner que les auteurs de Fantasy restent à l'écart de cette mode.
Bref, si "La Chair et le sang" (excusez-moi si je déforme le titre, je cite de mémoire) d'Octobre, revendique son appartenance à l'érotic-fantasy, elle fait figure d'ovni.
Maintenant, j'avoue ne pas lire tout ce qui sort, donc je suis peut-être à côté de la plaque.

En tant qu'auteurs, comment vous situez-vous?
La sexualité des vos héros et héroïnes est-elle bridée (si elle l'est) par pudeur, par la difficulté à ne pas sombre dans le ridicule, ou pour une autre raison?
Douce ou violente, vous pose-t-elle problème?

Pour en revenir aux fées, et autres elfes, Fetjaine en a fait accoucher une (qui avait fauté avec un humain, la pauvre), donc elles ne sont pas toutes pudibondes...

Cian, un tigre qui n'a jamais autant causé et qui a soif... :occasion5:
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Messagepar Baldwulf » 19 Fév 2006, 20:50

Pour l'instant une scène de jambes en l'air dans mon roman, entre le héros et l'héroïne. Il y a aussi une scène de pillage par les orques où j'évoque les viols dont ils se rendent coupables.
Dans une de mes nouvelles, le héros engrosse la Mort (mais ça compte pas, c'est pas de la fantasy).

Après, pour en revenir au roman, si très peu de sexe est prévu au programme, c'est parce que les événements donnent peu l'opportunité aux personnages de laisser parler leur instinct autre que guerrier (je sais ça va encore donner un récit de plus de fantasy sans surprise, où les gentils combattent des hordes de méchants cent fois plus nombreux qu'eux et que ça les empêche pas de gagner à la fin).
Je ne crois pas qu'il y ait là de soucis de pudeur excessive. En ce qui me concerne, c'est simplement parce que le sexe trouve rarement sa place dans mes écrits qu'il n'apparaît que peu.
Et tu demandais aussi s'il y avait une peur du ridicule. C'est vrai qu'après il faut trouver les mots justes, ceux qui feront que le lecteur partagera les sentiments et les sensations des personnages... et là il y a largement de quoi se prendre les pieds dans le tapis !
Voilà une premier avis à chaud...

*et une cyber-binouze pour hydrater ton gosier ! :occasion5: *

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Cian
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Messagepar Cian » 19 Fév 2006, 21:03

Aaaaaaah!

Merci, il était temps!

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Messagepar Baldwulf » 19 Fév 2006, 21:06

Il te reste de la mousse sur les moustaches je crois ! :lol:

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Messagepar Blackwatch » 19 Fév 2006, 21:07

Pour en revenir aux fées, et autres elfes, Fetjaine en a fait accoucher une (qui avait fauté avec un humain, la pauvre), donc elles ne sont pas toutes pudibondes...


J'avais bien aimé cette scène! Au moins un passage où Lliane semblait faite de chair et de sang ! Parce que la pose 'statue adorable, mais statue quand même' à la fin, y'en a un peu marre..

Bon, ahum, ce n'est pas le sujet!

En tant qu'auteurs, comment vous situez-vous?


Dans la normale, ni trop, ni trop peu.

La sexualité des vos héros et héroïnes est-elle bridée (si elle l'est) par pudeur, par la difficulté à ne pas sombre dans le ridicule, ou pour une autre raison?


Je pense que c'est très dur, surtout dans ce type de scènes, de ne pas tomber dans le ridicule ou dans la mièvrerie. Et c'est pourquoi (du moins je le pense ^_^) beaucoup d'auteurs "zappent" un peu ce passage. J'ai dû inclure jusqu'ici deux scènes touchant à ce genre jusqu'ici dans mon bébé. Autant l'une, ca a été, autant l'autre..argh! :-?

On peut aussi agir par pudibonderie..le truc qui me fait toujours marrer, c'est le coup de l'héroïne au lit avec son amant-amour éterneeeel, après l'amour monsieur et madame se disputent et hop! Madame quitte le nid, effarouchée. Seulement, comme ce serait inconvenant de la montrer nue :lol: elle entraîne les draps avec elle! A ce moment, je serais le mec, je lui dirais 'Tu sais combien de temps il me faut pour faire le lit? Hein?"

enfin bref ^_^

Douce ou violente, vous pose-t-elle problème?


En tant que scribouillarde? Non. Tant que c'est nécessaire à l'histoire.

En tant que lectrice? Tout dépend comment c'est amené. Une scène de violence gratuite, ca m'énervera plus qu'autre chose. Par contre, je me souviens de la première scène de ce genre chez Martin (je sais je radote!) Elle m'avait soufflé! Pas de mièvrerie, un humour assez cynique dans ce cas...et bien sûr une importance capitale pour la suite.
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Messagepar Joy » 19 Fév 2006, 21:15

A la base, comme pour Baldwulf, je jugeai que le sexe n'avait pas vraiment sa place dans mon roman : les héros ont vraiment autre chose à faire que de penser à leur libido (par exemple : sauver le monde ; seule raison valable pour un homme de ne pas penser à sa libido whistle ... Oui, oh, c'est bon, c'était pour rire !).
J'ai un peu changé d'avis par la suite (parce que je me suis rendue compte qu'il y a certains de mes héros et héroïnes qui, à un moment donné de l'histoire, n'ont vraiment plus rien d'autre à penser qu'à leur libido... :roll: ) mais je n'en ai pas rajouté de scène de sexe pour autant. ça veut pas dire qu'y en a pas : je l'évoque.
Deux raisons à cela ; la première : parce que c'est un genre de scène particulièrement chaud à gérer, vas-y pour trouver les mots justes, ceux qui feront partager l'intimité des personnages, ceux qui ne nous feront pas tomber dans le porno de bas-étage... Non pas que je refuse d'essayer parce que j'ai pas envie de me louper, mais que si ça s'impose pas, je vois pas l'intérêt pour moi de rajouter ce genre de scène casse-gueule. la deuxième et non la moindre : je destine mon roman à un public plutôt jeunesse (et franchement, de vous à moi, vous imaginez Salim s'envoyant en l'air avec Ewilan ? Ou Ron se tapant Hermione ? Non, hein, ça la fout mal...)



Baldwulf a écrit :Dans une de mes nouvelles, le héros engrosse la Mort (mais ça compte pas, c'est pas de la fantasy).


Alors ça, c'est fort :lol:



Joy, une joy toujours prête à trinquer :occasion5: ^^

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Cian
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Messagepar Cian » 19 Fév 2006, 21:39

Gloups!
Je viens d'effacer accidentellement mon (long) post!
Tout recommencer? La poisse...

Bon, allons-y:

Hermione et Ron?
Pour ma part, je songeais plutôt à Dumbledore et Mac Conagall, avant que le pauvre barbu ne casse sa baguette.
Marre que le sexe soit réservé aux ados boutonneux!

Dans mon roman en cours, il y avait un couple très amoureux qui se câlinait gentiment, mais bon, je l'ai supprimée (la scène, pas la fille).
Elle nous apprenait quoi? Qu'ils s'aimaient? On le savait déjà, alors...
Il y avait également une autre demoiselle qui échappait de peu à un viol.
C'était parfaitement justifié par rapport à l'histoire, puisqu'elle permettait à un autre perso de révéler son inquiétant potentiel, mais bon, suite à une réécriture complète des tomes, cette jolie demoiselle a vu son rôle très réduit.
Donc, pour l'heure, pas de galipettes en vue.

J'avoue... plus par pudeur que par crainte du ridicule.
Je crois que plus mes persos deviennent "vivants" et moins j'ai envie de dévoiler leur intimité. Elle leur appartient. Cher lecteur qui claquera 20€ pour les rencontrer (peut-être...), tu devras les laisser en paix.

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Messagepar GabrielleTrompeLaMort » 19 Fév 2006, 21:52

Y a ptêtre une raison à cette absence de sexualité dans les romans de fantasy.
Je vais partir de mon exemple pour généraliser, mais avant de crier que c'est pas bien, lisez un peu :
Dans mes deux derniers romans, il y a des scènes de sexe. Eludées, certes parce que je veux pas de l'estampille 'erotique' mais néanmoins présentes. Et, dans ces deux romans, ce sont des héros 'méchants' qui en sont les protagonistes. dans mon deuxième ouvrage, les deux méchants, après s'être fortement tapé sur la gueule une première moitié du roman, cèdent à leur attirance mutuelle et s'en suit une sorte d'amour névrotique et passionel à forte tendance 'jambes-en-l'air'. Pourquoi ? Parce que la sexualité est consideré comme une perversion. C'est con mais c'est comme ça. Et tout ce petit tintouin autour de leur sexualité ultra-présente leur donne un aspect perverti et malsain, un truc de vrais méchants bien pourris.
En fantasy, un héros est toujours irréprochables (j'en vois déjà qui disent que non, mais soyons francs : la fantasy - à la base et aujourd'hui encore, la plupart du temps -se base sur des personnages charismatiques de par leur aspect 'presque-parfait'. Lorsqu'ils 'baisent la jolie princesse en chemin' pour parler crûment, ça se limite généralement à un chaste baiser, et puis le lecteur s'imaginera sans peine ce qui suivra le cliffangher de fin de chapitre, même si l'auteur ne décrit qu'un baiser et ne donne pas d'indice sur le futur immédiat des deux protagonistes-amoureux-passionés-seuls-dans-une-chambre.
le héros classique, dans toutes les littératures, ne peut pas avoir de sexualité car, comme je disais plus haut, la sexualité est une perversion, et le héros se doit d'avoir un amour pur, digne des plus nobles élans. Parce qu'un héros, superbe et tout et tout, qui est avec la princesse machin-truc pour la baise, ben ça a tout de suite moins de gueule.
En gros, tout ça pour dire que : le héros fantasy a besoin d'un amour pur, et pas de sexe. On dira c'qu'on voudra, mais le post de Cian le confirme. le sexe, dans la fantasy, c'est rare. Les amours purs et francs et tuti cuanti, on en trouve à la pelle.
"Sous ce masque, c'est une idée."
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Cian
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Messagepar Cian » 19 Fév 2006, 22:08

Et puis, imaginons un instant un héros qui surmonte tous les obstacles et sauve l'univers avant de se faire jeter par sa nouvelle copine (tombée en pâmoison devant ses beaux muscles) parce qu'il est soudain frappé d'impuissance...
Plaf!
Chute d'Icare.
Le tome suivant: Moi et mon psy.

Donc, pas de perso défaillant dans la Fantasy.
Par ailleurs, il y en a-t-il qui soient homosexuels?
Ne pas aborder la sexualité, n'est-ce pas éviter de devoir se frotter avec tout cela?

Cian, un tigre chaste qui s'interroge beaucoup.
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Messagepar Baldwulf » 19 Fév 2006, 22:16

Je ne les ai jamais lus, mais les tomes du cycle de Gor ne sont-ils pas un peu "hot" ?

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Messagepar Neryelle » 19 Fév 2006, 22:23

Perso, je décrispas beaucoup de scènes de sexe. Mais d'un autre côté, je décris rarement aussi les repas, les scènes où les héros dorment, ou encore les moments passés au petit coin.

Donc bon, si une scène de sexe a un intérêt pour l'histoire, pourquoi pas, mais même là en général c'est juste évoqué (du genre "après qu'ils eurent fait l'amour" ou "baiser, au lit et on devine la suite"), non pas par pudeur, non pas parce qu'un gamin pourrait le lire, mais plus parce qu'en fait vu mon expérience dans le domaine :oops: je préfère limiter la casse et éviter que ça soit trop n'importe quoi. J'ai essayé une fois ou deux, mais globalement, bof.

(d'ailleurs c'est la même raison qui fait que j'ai tendance à éviter de trop détailler les scènes de combat, et à peu près tout, en général, en fait)

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Messagepar Zali » 19 Fév 2006, 22:24

Bah y'a des scènes de sexe sado maso dans Earthdawn (ah non ! pas les cailloux !).

Quand j'écris un roman de Fantasy, j'utilise la même ethique sexualisante que dans mes romans non-fantasy : je fous du cul a trois conditions !

1) Si j'ai envie
2) Si ca sert à quelque chose d'autre que "oh tiens une scène de sexe"
3) Si j'y arrive (chuis plus doué dans les travaux pratiques que sur le papier, pour une fois, et c'ets pas de la vantardise, vu comme mes scènes de sexe sont nazes... Bon même si y'en a quelques unes dont je suis fier).

Dans Chapitre Noir il y a un peu de sexe (lesbien ! avec des morts vivants ! gnihhhh !), mais c'est de l'Urban Fantasy...
Dans la pure fantasy, et par pure fantasy j'entend la seule série dont j'ai fini des tomes en fantasy, bah y'a du sexe, mais pas du sexe pour du sexe... Quand deux personnages doivent coucher ensemble ils le font !

J'ai ainsi eu un Elfe-Gobelin-Ninja homosexuel qui se tape un de ses subordonnés... Un couple d'elfes lesbiennes... Un empereur mettant enceinte sa femme... Quelques viols... Et pas mal de scènes de jambe en l'air "normales".
J'ai pas encore louché du côté des possibilités extrêmes (genre orgie avec des kobolds...) mais qui sait, un jour !
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Messagepar ereneril » 20 Fév 2006, 10:49

Pour ma part, j'évite les scènes explicites dans mes écrits. Ca n'apporte pas grand chose je trouve, la suggestion est plus intéressante.

Dans mon roman, il y a une scène où un couple en formation et une magicienne "signent" un pacte. La scène dérive et devient assez érotique. Elle se termine au moment où le couple se retrouve nu au lit et où la magicienne quitte la pièce. L'acte sexuel qui s'ensuit n'est pas décrit. Ce n'est pas la peine.

En revanche la sexualité des races est importante. Ainsi il y a des être faeriques, des humains et des hybrides nés des accouplements contre nature entre les races. Ces unions sont très importantes et sont un des moteurs de l'intrigue principale.
Les dés ont fini de rouler...

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Messagepar Zali » 20 Fév 2006, 10:52

Par contre, autant je trouve que la sexualité dans la fantasy est suffisamment présente, autant je déplore grandement l'absence quasi intégrale de mélanges folkloriques genre Troll X Kobold ou Gobelin x Elfe Sylvain.

A croire que les auteurs manquent d'imagination pour baptiser les races monstrueuses sorties de ces unions répugnantes.

*ouvre word*

Sédall entra dans la pièce et vit Gadolnirr toute en beauté dans sa nuisette en pierre...

*ferme word*

c'est bon j'ai rien dit.
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Messagepar Syven » 20 Fév 2006, 11:20

Pour ma part, dans mes romans, les histoires amoureuses sont torturées et les personnages sont de gros frustrés. Ah, dans le tome 2, il y a une scène de sexe quand même. Cependant, une certaine tension est présente, les personnages ont des désirs, des passions qu'ils refoulent plus ou moins bien, enfin bref.
Le désir sexuel est moteur de nombre de comportements humains. Le rendre insignifiant tend à rendre le récit moins crédible. Il ne peut être l'apanage d'adolescents boutonneux.
:lol:

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Messagepar Roanne » 20 Fév 2006, 15:45

Bonjour, je viens de m’inscrire sur l’invitation de Sieur Baldwulf, justement à cause de ce topic (aïe, bonjour la réputation de la nouvelle…). Je n’ai pas le temps de tout lire là tout de suite maintenant, mais j’ai déjà intégré une bonne moitié des échanges de ce topic.
Pour ma part, j’écris pour mon petit plaisir (et celui de quelques personnes qui arrivent à suivre), en direct sur un site de type blog.
Et j’ai pris la décision ce week-end de ne pas changer ma héroïne en jeune prude ennuyeuse.
Pourquoi ?
1- ça ne collerait pas au personnage (n’est-ce pas Baldwulf, toi qui suit depuis le départ ?) ;
2- j’ai eu peur de tendre vers un style « Harlequin, chaaampiiion de l’amooour », et ce n’est vraiment pas ce que je souhaite ;
3- je cherche à donner un ton moderne à mon récit, même s’il se passe dans une ambiance quasi moyen-âgeuse ;
4- inconsciemment, ça m’a permit d’intégrer un perso qui commençait à prendre la poussière dans la décoration ;
5- et j’ai remarqué dans les écrits et films de guerre que les êtres humains, quand ils côtoient la mort ou sont dans des situations difficiles, se rapprochent physiquement. C’est quasi instinctif (on se rassure comme on peut, et le sexe, c’est la vie, non ?). Donc, je ne suis pas tout à fait d’accord avec ceux qui disent que le danger endort la libido. Je suis même presque convaincue du contraire…
Donc, il ne me paraissait pas négatif de tenter d’intégrer des scènes « coquines ». Je me suis lancée. Cela n’a pas été facile. Comment parler de coucheries en restant correct ? comment ne tomber ni dans le graveleux, ni dans le romanesque « à 2 francs 6 sous » ?
Je ne suis pas encore certaine de m’en être complètement sortie, mais les 1ères réactions des lecteurs sont bonnes (ouf !).

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Messagepar Roanne » 20 Fév 2006, 16:24

Oh, toutes mes excuses, je réponds tête baissée… et ça donne un post très narcissique.
Je ne parle que de mon récit et de mes impressions, en oubliant que chaque écrit est différent, et dépend énormément de la personnalité de la personne qui est derrière… et du style de l’écrit.
Il est certain que dans certains récits, les scènes très intimes n’ont pas leur place… elles ‘cassent’ l’ambiance ou l’action. Dans d’autres, tout est suggéré et laissé à l’imagination du lecteur.
Mais je constate aussi que dans les récits de fantasy, on a tendance à avoir des héros « so romantic » et parfois… je trouve que c’est insipide ! (impression en tant que lectrice ;) ).

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Messagepar Kristaline » 20 Fév 2006, 16:57

D'après mes connaissances (médiocres :P) en fantasy, certains romans ont été écrits par de fervents religieux (Tolkien et C.S. Lewis ;)), et puisque le Seigneur des Anneaux a eu beaucoup d'influence sur l'héroic fantasy... :roll:

Personnellement, il est certain que mes persos ont une sexualité (s'ils sont plus jeunes, ils l'auront plus tard :twisted:), en particulier avec mon Elfe noir ;) Mais jamais je n'ai décrit de scène de sexe explicitement (je veux pas traumatiser/pervertir les jeunes ;)), mais il m'arrive de raconter avant ou après :P

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Baldwulf
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Messagepar Baldwulf » 20 Fév 2006, 17:11

Pour rebondir sur ce que tu dis Roanne, il est vrai que la seule véritable scène où s'exprime la libido de deux de mes personnages se déroule après un événement plutôt traumatisant. Les deux protagonistes sont Brytwin, une magicienne élémentaliste plutôt douée, et Baldwulf (hum hum !), chevalier torturé et héros principal du roman (re-hum hum !).
Quelques heures plus tôt dans le récit, ce dernier franchit un gouffre dans lequel il contemple toutes les horreurs perpétrées par les forces maléfiques, notamment le massacre qui a eu lieu dans son village quand il était enfant (et dont il est forcément le seul rescapé...). Il est sur le point d'en finir avec la vie, mais leur guide du moment (j'essaie de ne pas trop entrer dans les détails) lui efface tous ces souvenirs de son esprit, ou plutôt dresse un barrage pour les empêcher de refluer. Son seul souvenir cohérent est d'avoir embrassé Brytwin. Il sait qu'il ressent quelque chose pour elle, sans pouvoir définir cette sensation, même s'il a conscience de l'aimer. C'est à ce moment qu'il va la rejoindre dans sa chambre...

Passons à du concret avec le passage en question, qui constitue le second paragraphe du chapitre 6 de mon roman.


Il avait attendu que tout soit silencieux dans la bâtisse de garde et s’était glissé furtivement hors de sa chambre. Tout était calme dans le couloir. Il avança à pas de velours jusqu’à une porte de bois, de la lumière s’échappant par l’entrebâillement. Il poussa doucement la porte, de manière à ce qu’elle ne fasse aucun bruit. Dans la petite chambre, éclairée par un unique chandelier en son centre, il surprit la jeune femme se peignant, vêtues de ses seuls cheveux. Il ne s’attendait pas à la trouver dans une tenue aussi légère et il hésita quant à la conduite à suivre. Mais devant son corps à la grâce ensorceleuse, ses pulsions ardentes prirent le pas sur sa raison, il entra dans la pièce. La jeune femme sursauta lorsqu’il referma la porte derrière lui. Maladroitement, elle tenta de masquer sa nudité de ses mains mais se ravisa en reconnaissant le nouvel arrivant. Celui-ci s’approchait déjà d’elle, se débarrassant de ses vêtements. Lorsque leurs corps s’enlacèrent, il frissonna, à la fois de plaisir et de surprise, car le corps de sa partenaire était aussi brûlant que la braise. Leurs lèvres se joignirent, leurs corps s’unirent en une étreinte passionnée, leurs mains aveugles apprenaient à découvrir le corps de l’autre. Leurs gestes étaient maladroits au début, mais très vite l’instinct fut leur guide et leurs caresses se firent plus précises, plus douces, plus délicieuses. Baldwulf guida sa compagne jusqu’à la petite couche sur le sol, la déposa délicatement dessus et s’insinua tendrement en elle. Ils s’abandonnèrent à des ébats tantôt tendres et passionnés, tantôt bestiaux et endiablés, durant toute la nuit, et la tour résonna des échos de leur amour…


Après ça ellipse, et on les retrouve dans la salle commune de la tour, pour le petit déjeuner avec tous les autres occupants des lieux...


Si je dois analyser ce passage (chose que je devrais faire plus souvent quand j'écris...), ce n'est pas plus un désir réel que le besoin de se trouver des points de repère qui conduit le chevalier vers son amante. Il ressent un vide dans ses souvenirs, sauf ceux associés à Brytwin, et c'est naturellement qu'il se dirige vers elle. Que ce serait-il passé si elle n'avait été nue quand il entre dans sa chambre ? Auraient-ils juste eu une simple discussion pour éclaircir tout cela ? Ici c'est l'instinct et la peur qui les pousse l'un vers l'autre, ainsi que leurs sentiments réciproques bien entendu.
Brytwin a eu peur de le perdre quand il a traversé le gouffre, tandis que lui est complètement perdu. Il y a comme un acte de désespoir dans leur union charnelle. D'ailleurs par la suite, il n'y a pas la proximité qui existe dans un couple qui se ressent dans le récit. Chacun a peur pour l'autre, mais les événements les séparent suffisamment pour que toute intimité soit impossible. Leur lien est très fort, mais il risque de se passer longtemps dans le roman avant qu'ils ne puissent retrouver les conditions d'une telle intimité.
Désolé pour ce laïus un peu long, mais puisqu'on est dans la dissection de l'écrivain, je me suis dit qu'essayer de disséquer un passage pouvait être intéressant... :-?

Kristaline a écrit :D'après mes connaissances (médiocres :P) en fantasy, certains romans ont été écrits par de fervents religieux (Tolkien et C.S. Lewis ;)), et puisque le Seigneur des Anneaux a eu beaucoup d'influence sur l'héroic fantasy... :roll:


Il faut dire que vu le temps de présence des personnages féminins dans le Seigneur des Anneaux, il était difficile de les mettre sous les draps avec les preux héros ! :lol:
A la limite, Tolkien aurait pu rendre explicite l'union Legolas/Gimli, mais il devait être trop pour ça ! :twisted:

Bon ok, je sors ! whistle

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Messagepar Roanne » 20 Fév 2006, 17:17

Bald, tu expliques très bien ce qui pousse tes persos l'un vers l'autre ;). La re-lecture de la scène, cependant, m'a autant fait rire que le jour de sa découverte...à cause de la fin "et la tour résonna des échos de leur amour…".
Ca allège tout de suite la tension dramatique ;).

Pour Tolkien, je trouve normal qu'il n'y ait pas de scènes légères, car ses écrits sont composés comme un récit historique. Et aucun livre d'histoire ne détaille comment Louis XIV faisait dans le détail pour s'envoyer en l'air avec la prude Madame de Maintenon ;).

Quand j'y pense, quand j'étais jeune j'avais piqué un livre à mon grand frère :oops: qui était plutôt... chaud... mais était-il vraiment classé en fantasy ???
Le héros changeait de dimension/univers et parlait automatiquement la langue des autochtones (ça c'est le genre de détail pratique que j'apprécie et qui me marque...). Il s'envoyait bel et bien en l'air avec la princesse de service, belle à mourir évidemment (encore un livre écrit par un mec pour des mecs...) et il leur arrivait plein d'aventures avant qu'il ne soit rappelé chez lui (encore une malheureuse...).
Il y avait donc des scènes érotiques... et j'aurais peut-être pas du lire ça à cet âge là :lol: !!!
En tout cas, je ne me rappelle ni du titre ni de l'auteur :lol:.
Ca c'est de la mémoire sélective ;).


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