Ecrire : boulot, plaisir ou les deux ?

[Mirerwen]

En général, mes textes favoris sont aussi ceux que mes lecteurs apprécient.

Il y a une exception : au café littéraire de mon lycée, j'avais lu deux nouvelles, une très courte et une plus longue. Je préférais la plus longue, mais presque tout le monde trouvait que l'autre était meilleure.

[Oliv]

Est-ce que vos textes préférés, vos chouchous, sont-ils vos meilleurs textes (en essayant d'être le plus objectif possible) ?

Oui. S'ils n'étaient pas les meilleurs ils ne seraient pas mes préférés.

Est-ce qu'ils correspondent aux textes qui ont eu le plus de succès auprès de vos lecteurs ?

Non. Le public est con, donc il préfère ce qui est médiocre, ou du moins ce qui correspond à ses attentes, à ce qui est vraiment bon.

Si ce n'est pas le cas, comment prenez et interprétez vous le fait que votre "chouchou" ne soit pas ou peu apprécié ?

Le public est con, on le sait, donc je lui pardonne aisément.

[Orion]

Oliv, ou l'art de défoncer les portes ouvertes au burin

[cmoi]

Est-ce que vos textes préférés, vos chouchous, sont-ils vos meilleurs textes (en essayant d'être le plus objectif possible) ?
Est-ce qu'ils correspondent aux textes qui ont eu le plus de succès auprès de vos lecteurs ?
Si ce n'est pas le cas, comment prenez et interprétez vous le fait que votre "chouchou" ne soit pas ou peu apprécié ?

La nouvelle que j'ai le plus aimé à écrire -et à relire et corriger aussi - est celle que ma mère préfère. evidemment, l'avis d'une mère n'est pas le meilleur, mais elle compare par rapport aux autres miens, alors si.

[Griffe]

pour résumé je dirais que le plus dur c'est de m'y mettre... que ce soit sur papier ou sur l'odinateur une fois que j'ai commencé ça va... le plus difficile étant de me dire qu'au lieu de glander - ce qui est plus facile - j'ai mieux à faire...

[ereneril]

Je reviens sur cette histoire de statistiques de Stephen King.

tout le monde oublie une chose. Les auteurs ne se divisent pas en deux catégories (les amateurs comme nous et les pros comme Stephen King).

Il y a 3 catégories :

- Les amateurs : on écrit au rythme que l'on veut. De toute façon, nous ne vivons pas de notre production littéraire. C'est un loisir. On y consacre donc le temps que l'on veut.

- Les pros exceptionnels (King mais aussi Rowling, Levy, etc.) : avec un bouquin, ils gagnent presque une vie de salaire (on parle d'un à-valoir de 1 million d'euros pour le dernier Levy). Ces gens là peuvent se permettre de ne sortir qu'un livre tous les dix ans. Sauf qu'ils ont un train de vie qui fait qu'ils ne peuvent pas tenir 10 ans avec 1 000 000 d'euros et qu'ils ont leurs habitudes. Avant d'être riches et célèbres, ils sont passés par la troisième catégorie :

- Les pro qui vivent tant bien que mal de leur plume. Une vente de 20 000 exemplaire est déjà un très grand succès. Sur chaque exemplaire, l'auteur va gagner entre 1 et 1,5 euros. Donc avec ses 20 000 ex., il va gagner 30 000 euros. Un salaire correct qui permet de vivre mais sans folies. On n'est pas riche avec 30 000 euros, surtout si on veut en vivre, c'est-à-dire élever des enfants, etc.
Avec un peu de travail/talent/chance, on peut le faire une fois. Le problème, c'est qu'il faut vendre ça CHAQUE ANNEE. Sachant que la carrière d'un livre se fait sur quelques mois, la conclusion est simple : l'auteur doit sortir un livre par an et le vendre à 20 000 ex. à tous les coups. Les quelques exemplaires de ses vieux textes qu'il vendra ensuite feront un peu de gras pour noël ou compenseront la moins bonne vente de l'année en cours.

Pour ces gens-là donc, il faut sortir un roman réussi par an. C'est arbitral mais j'ai envie de diviser l'année en 4 : 1/6 pour réfléchir à sa future idée et prendre quelques jours de vacance. 1/3 pour écrire, 1/3 pour corriger et 1/6 pour le travail éditorial final, la promotion etc.
Conclusion : il faut écrire son roman, disons 600 000 signes, en 4 mois. Ca fait 7500 signes par jour 5 jours sur 7. On est dans les ordres de grandeur de ce qu'annonce King. CQFD.

En conclusion :
On reste un amateur ou on passe pro et il faut les passer, ces 5 ou 6 heures par jour à écrire. Une fois célèbre, on pourrait arrêter mais comme on a le rythme...

Désolé donc d'être aussi terre-à-terre cmoi mais avant de pouvoir te dorer la pilule à Saint-Barth avec tes droits d'auteur, tu vas devoir bouffer du clavier...

[Oliv]

C'est arbitral...

J'estime qu'une confusion pareille*, pour rester dans le thème, mérite bien un carton jaune.

C'était juste histoire de faire l'affreux, entendu que je n'ai rien à redire à l'excellente démonstration d'Ereneril - que l'on devrait d'ailleurs plaquer sous les yeux de tous ceux qui clament "Mon rêve est de vivre de l'écriture de mes romans" sans jamais avoir réfléchi aux implications de la chose.


*Pour ceux dont le français n'est pas la langue maternelle, ou pour les jeunes illettrés qui, je le sais, me lisent par milliers: Ereneril aurait dû employer le terme "arbitraire".

[Tristeplume]

Dans la troisième catégorie, pas mal d'auteurs un peu reconnus trouvent moyen de compléter leurs revenus, genre directeur littéraire, corecteur, critique, formateur, proxénète,... non ?

[tempsil]

Marc Lévy (autant de bouquins?) très drôle ta blague!
Non, c'est une blague, qui achète de M. Lévy? Je suis sur que c'est lui même!
Pas possible autrement!
Sérieux, n'imlporte quel débile peut écrire du M. lévy, ma petite nièce de 7 ans fait mieux.
C'est surement ceux qui lisent T. Gooking, il y a lien sur son site pour aller à M. Lévy et inversement! NOn? Je suis sur que si!

[Chwip]

J'ai jamais lu Goodkind :j'ai pas pu aller au-delà de 5 pages (incohérence, écriture maladroite, phrases inconsistantes, et fond pas accrocheur), mais j'ai lu plusieurs Marc Lévy. Romans pas terribles loin de là, histoires pas transcendantes, écriture peu intéressante, mais au moins, c'est lisible.
J'en ai même acheté un avant de prendre le train, une fois.

Le risque de dénigrer un auteur sans argumenter, c'est de rencontrer des gens qui ont lu et apprécié et qui auront envie de te péter la gueule.
Je suis pas une fan de Lévy, loin sans faut, mais ces jugements à l'emporte pièce, ça me gave.

Il vit de son écriture, LUI. Reviens cracher dessus quand tu en feras autant, ou bien va lire pour avoir un avis argumenté et constructif.

[Coyote J. Urusemal]

Bof, Marc Lévy écrit des choses totalement plates et insipides, mais à la rigueur, ce n'est pas bien méchant. Beaucoup de gens adorent les choses plates et insipides. Et surtout, mon Dieu, surtout, sans aucune surprise.
Le seul truc vaguement criminel qu'il ait fait, c'a été de s'imaginer qu'il pourrait castrer "Good Omens" de Pratchett/Gailman, et en faire un épisode de "Sous le Soleil".

[ereneril]

Je ne suis pas fan de Levy non plus mais peu importe. Ou alors, on ouvre un débat dans la partie littérature.

Il n'empêche que les faits sont là. C'est aujourd'hui l'un des auteurs français les plus lus et les plus riches (si ce n'est "le plus").

Tristeplume : tout à fait : la grande majortié des auteurs ont un travail alimentaire à côté, souvent en lien quand même avec l'écrit (journalisme, enseignement, ...)