(post collector : je fais des corrections !)
siana-blackangel a écrit :Quelques exemples de mes métaphores (dont certaines demandent à être retravaillées) :
"Elle avait le regard d’un noir orage. "
"orage noir" suffit, voire "orage" tout court.
Mais ce qui gêne vraiment, c'est que les orages n'ont pas de regard. Il vaut mieux partir sur les yeux, noirs comme l'orage.
"Un éclair pourpre de malveillance venait ainsi de frapper leur euphorie." (l'éclair pourpre désigne une personne habillée de cette couleur qui apparait pour disparaitre tout aussi vite, après avoir volé l'objet de sa convoitise)
Là aussi, ce qui va gêner, c'est l'impossibilité de frapper une euphorie. On ne peut pas frapper une chose immatérielle, encore moins une émotion.
Une émotion se dissipe, se gâche, etc.
Un éclair pourpre venait ainsi de réduire à néant leurs espoirs.
"La nuit avait étendu ses ailes de glace sur la chétive planète Terre depuis longtemps. Le dernier quartier de lune de la mi-janvier illuminait maintenant le ciel en projetant sa froide lueur parmi les arbres de la forêt de Brocéliande, où elle s'était réfugiée. Les ombres démesurées de la flore s’élançaient, comme des griffes acérées, les unes sur les autres. Des hululements sortaient du bruissement des branches, sonnant comme les trois coups de l'apocalypse, à en pétrifier le sang le plus ardent. Le vent de l'hiver sifflait son doux chant funèbre tout autour d'elle. Le froid la glaçait, inondant chacun de ses os comme un poison mortel, gelant le plus petit mouvement et la moindre de ses pensées. Toutefois, elle n'en avait rien à faire. "
(J'ai eu dû mal avec ce passage. Allez! Avouez, c'est toujours lourd, hein? Mais en même temps je ne cesse de repasser dessus. Le "elle" désigne la jeune fille qui est concernée par ce début de passage)
Comment dire...
Il n'est pas obligatoire d'accompagner chaque nom par un adjectif. Ca, c'est ce qu'on apprend au primaire pour augmenter le vocabulaire des enfants. Il faut se défaire de ce travers.
+ problèmes de vocabulaire qui frôle l'oxymore presque à chaque phrase. Sauf que l'oxymore doit être utilisé avec modération et de façon plus tranchées pour obtenir l'effet voulu. Ici, ça fait juste maladroit.
Un quart de lune ne peut rien illuminer (illuminer renvoie à la notion d'une intense lumière, et est associé à de la chaleur.) Ca ne colle pas.
"flore", c'est plutôt les petites plantes qui viennent à l'esprit, alors "ombres démesurées", ça colle pas...
Des bruits ne peuvent pas sortir d'autres bruits : les hululements ne peuvent pas sortir des bruissements. Ils peuvent s'y mêler, éventuellement. Mais de toute façons, hululements/bruissement dans la même phrase, ça fait trop.
Le vent de l'hiver, on l'imagine froid et dur, son "doux" chant, ça ne colle pas.
Le froid qui inonde, ça ne va pas non plus.
"La brume humide des larmes versées se déposait avec délicatesse sur la terre souillée."
Adjectifs !
c'est complètement superfétatoire de dire "humide" : c'est de la brume, c'est forcément humide ! "versées" est fort probablement parfaitement inutile également
+ pour une fois, un adverbe irait mieux. Délicatement, plutôt que "avec délicatesse". Il n'y a pas que le fait de finir en -ment qui compte, il y a aussi la fréquence du mot dans la langue (délicatement, ça se dit beaucoup) et le nombre de syllabes !
+ faudrait m'expliquer "brume". Y'a un atomiseur industriel entre les yeux qui pleurent et le sol, que ça brumifie des larmes comme ça ?
On est au-dessus d'un volcan ? (chaleur intense qui fait s'évaporer l'eau avant qu'elle touche le sol)
Non ?
Alors aucune raison d'avoir de la brume de larmes dans le coin.
"Le cœur saignait, le cœur pleurait..."
Ca, j'aime bien, faut voir le contexte.