
Le happy end fait-il encore des émules ?
- Oph
- Ninja !
- Messages : 884
- Inscription : 27 Déc 2007, 11:47
- Localisation : Dans le tiroir à ninjas
- Contact :
Curwen a écrit :Oui, enfin, quand tous les personnages importants meurent comme dans Hamlet, il faut quand même être assez acharné pour imaginer ce qui se passe ensuite.
Ben si... Que fait Fortinbras de sa domination fraîchement acquise sur le royaume ?
Quelle vie pour tous ceux qui ont assisté aux derniers jours de la cour du Danemark ?
-
- ordre de l'été
- Messages : 454
- Inscription : 17 Juin 2007, 11:07
- Contact :
Oui, bon, moi méchante, et moi oser critiquer le grand Will, mais les fins tragiques de Hamlet, ou de Roméo et Juliette, me sont assez insupportables (théoriquement, parce qu'émotionnellement, je pleure comme une madeleine) parce qu'elles sont franchement artificielles (comme beaucoup de fins de tragédies). Et j'avoue ne pas comprendre le rejet "intellectuel" des fins heureuses.
J'avoue avoir une préférence pour les fins douce-amères; mais, finalement, les fins dites "heureuses", comme le disait ma grand-mère, ne sont pas des fins. Elles disent tout bêtement que la vie continue; et elles ne disent pas particulièrement que tout restera pour le mieux dans le meilleur des mondes.
Quelque part, je me demande aussi si le rejet des fins heureuses ne vient pas du fait qu'elles impliquent qu'à la fin de l'histoire, les héros deviennent "monsieur tout le monde". L'aventure est finie, bonjour le quotidien.
J'avoue avoir une préférence pour les fins douce-amères; mais, finalement, les fins dites "heureuses", comme le disait ma grand-mère, ne sont pas des fins. Elles disent tout bêtement que la vie continue; et elles ne disent pas particulièrement que tout restera pour le mieux dans le meilleur des mondes.
Quelque part, je me demande aussi si le rejet des fins heureuses ne vient pas du fait qu'elles impliquent qu'à la fin de l'histoire, les héros deviennent "monsieur tout le monde". L'aventure est finie, bonjour le quotidien.
- Beorn
- Peluche de choc
- Messages : 1127
- Inscription : 04 Nov 2006, 22:29
- Localisation : aimanté sur le frigo
Lambertine a écrit :Oui, bon, moi méchante, et moi oser critiquer le grand Will, mais les fins tragiques de Hamlet, ou de Roméo et Juliette, me sont assez insupportables (théoriquement, parce qu'émotionnellement, je pleure comme une madeleine) parce qu'elles sont franchement artificielles (comme beaucoup de fins de tragédies).
Oui mais bon... Roméo et Juliette qui se serait bien terminé, ça n'aurait peut-être pas eu le même succès.

Titanic et Love Story non plus. Il semble que ce soit un truc que recherchent les amateurs de grands mélo.
Et j'avoue ne pas comprendre le rejet "intellectuel" des fins heureuses.
Oui, ce qui est nul, c'est de refuser de la fin heureuse juste pour refuser la fin heureuse.
Les conseils de Tonton Beorn + ses frasques dans le monde de l'édition
T1 "La perle et l'enfant" (Mnémos) en librairie le 23 septembre !
T1 "La perle et l'enfant" (Mnémos) en librairie le 23 septembre !
- Oliv
- Polémiqueur
- Messages : 1473
- Inscription : 08 Mars 2005, 16:44
- Genre de livres que vous lisez le plus souvent ? : Autres
- Localisation : Bien profond
- Contact :
lambertine a écrit :Et j'avoue ne pas comprendre le rejet "intellectuel" des fins heureuses.
Ce rejet est peut-être dû au fait que la fin heureuse correspond souvent à la fin calibrée "pour mômes / pour la ménagère" des films grand public ou des téléfilms de l'après-midi sur M6. De tels produits se terminent immanquablement en happy-end — cela doit faire partie du cahier des charges — alors qu'à l'inverse, des oeuvres se voulant un peu plus audacieuses peuvent tenter le coup du "pas de happy-end".
D'où l'idée, caricaturale mais non dénuée de fondement, que "happy-end = pour les décérébrés" et "pas de happy-end = pour les gens intelligents".
À l'Affreux Oliv (Mars 2005-Février 2010), la Patrie pas reconnaissante.
Si vous me cherchez, je ne suis plus ici.
Si vous me cherchez, je ne suis plus ici.
Ce qui me semble essentiel surtout c'est la cohérence dans l'histoire: les faits racontés amenent à une conclusion qui sera plus ou moins optimiste ou pessimiste.
Quand j'écris une nouvelle je cherche, avant de la détailler, une ligne conductrice qui part d'une situation de départ, se develloppe selon certaines peripéties et amènent donc à une conclusion: c'est ce qu'il s'est passé avant qui déterminera la fin, heureuse ou non ou avec toutes les nuances (Et souvent bien sûr en developpant l'histoire ma fin change!)
Il peut y avoir une fin completement différente de ce que à quoi on s'attendait si on veut faire un twist final surprenant mais dans cas il faut l'avoir prévu au départ aussi: la rvélation finale de "Sixième Sens" est inatendue mais elle est préparée depuis le début!
Quand j'écris une nouvelle je cherche, avant de la détailler, une ligne conductrice qui part d'une situation de départ, se develloppe selon certaines peripéties et amènent donc à une conclusion: c'est ce qu'il s'est passé avant qui déterminera la fin, heureuse ou non ou avec toutes les nuances (Et souvent bien sûr en developpant l'histoire ma fin change!)
Il peut y avoir une fin completement différente de ce que à quoi on s'attendait si on veut faire un twist final surprenant mais dans cas il faut l'avoir prévu au départ aussi: la rvélation finale de "Sixième Sens" est inatendue mais elle est préparée depuis le début!
Dernière édition par paladin le 30 Juil 2008, 13:35, édité 1 fois.
Ce qu'il y a d'admirable dans le fantastique, c'est qu'il n'y a plus de fantastique : il n'y a que le réel.
André Breton
André Breton
- Neeva
- Lapin-garou
- Messages : 143
- Inscription : 11 Mai 2006, 23:10
- Localisation : Liège - Belgique
- Contact :
Je pense aussi qu'avant de penser "fin heureuse" ou "fin tragique", faut penser "fin cohérente". Perso, je préfère les fins tragiques car je les trouve plus intéressantes, plus puissantes. Mais des évènements tragiques pendant la nouvelle et une fin heureuse, ça me va aussi, question d'équilibre et de cohérence
On dit souvent "ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants" car si on devait l'illustrer, ce serait d'un ennui...
Je comprends le besoin de faire des happy-end, on quitte l'histoire avec joie ? Peut-être. Mais le recours au happy-end systématique, non. Quant je vois l'adaptation disney du bossu de notre-dame et son happy-end ridicule... Y aussi des histoires qui ne seraient pas aussi belles avec un happy-end : Titanic, Roméo et Juliette, ... et on n'en sort pas pour autant avec le cafard.

Je comprends le besoin de faire des happy-end, on quitte l'histoire avec joie ? Peut-être. Mais le recours au happy-end systématique, non. Quant je vois l'adaptation disney du bossu de notre-dame et son happy-end ridicule... Y aussi des histoires qui ne seraient pas aussi belles avec un happy-end : Titanic, Roméo et Juliette, ... et on n'en sort pas pour autant avec le cafard.
Site perso : http://www.azaram.be
- Neryelle
- ordre du printemps
- Messages : 304
- Inscription : 25 Jan 2005, 14:30
- Localisation : Mars
- Contact :
Je pense qu'en dehors des évènements qui sont "happy" ou pas, c'est surtout la façon de raconter qui va faire que je vais rester sur une bonne impression ou pas.
Personnellement j'avoue que j'aime bien les fins qui donnent un peu la pêche, ce qui est possible même quand tout le monde est mort et que c'est pas happy du tout. Par contre les fins du genre "tout le monde est mort il faut pleurer c'est trop triste" je suis pas fan.
Personnellement j'avoue que j'aime bien les fins qui donnent un peu la pêche, ce qui est possible même quand tout le monde est mort et que c'est pas happy du tout. Par contre les fins du genre "tout le monde est mort il faut pleurer c'est trop triste" je suis pas fan.
- Napalm Dave
- Lézard explosif
- Messages : 1078
- Inscription : 11 Nov 2006, 23:10
- Livre préféré chez Mille Saisons : Les Perles d'Allaya
- Localisation : Tours city
- Contact :
- xbq
- P'tit suisse
- Messages : 85
- Inscription : 30 Jan 2005, 21:44
- Localisation : en cure de désintoxication contre le smiley "^^"
- Contact :
Quand une histoire se finit bien, il y a un sentiment de plénitude, d'achevé... J'ai pas besoin d'aller chercher plus loin, je suis satisfait de ce que j'ai lu puisque le cercle semble avoir été complété. Donc j'y repense plus.
Au contraire si l'histoire se finit mal, il y a toujours moyen de se demander pourquoi. Et je retourne l'histoire dans ma tête, je cherche où ça a dérapé, je cherche pourquoi... Je reste prisonnier du monde plus longtemps.
Pour cette simple raison, j'aime pas les happy end complètes, qui viennent en quelque sorte "clore" l'univers. D'un autre côté, il ne faut pas que l'histoire finisse mal sans raison apparente, juste pour que ça se finisse mal ; auquel cas il ne reste que le dégoût, si on s'est attachés aux personnages
(là je pense à la croisée des mondes).
Après plus généralement un texte peut être bon avec n'importe quelle sorte de fin, difficile de réellement prendre parti...
Au contraire si l'histoire se finit mal, il y a toujours moyen de se demander pourquoi. Et je retourne l'histoire dans ma tête, je cherche où ça a dérapé, je cherche pourquoi... Je reste prisonnier du monde plus longtemps.
Pour cette simple raison, j'aime pas les happy end complètes, qui viennent en quelque sorte "clore" l'univers. D'un autre côté, il ne faut pas que l'histoire finisse mal sans raison apparente, juste pour que ça se finisse mal ; auquel cas il ne reste que le dégoût, si on s'est attachés aux personnages

Après plus généralement un texte peut être bon avec n'importe quelle sorte de fin, difficile de réellement prendre parti...
Il faut qu'il y ait des trolls sous les ponts. Autrement, à quoi sert ce monde ?
- Beorn
- Peluche de choc
- Messages : 1127
- Inscription : 04 Nov 2006, 22:29
- Localisation : aimanté sur le frigo
Hop, une nouvelle petite pierre dans le jardin de ce topic : et si la fin dépendait de l'auteur ?
Je veux dire, de son moi profond, de ses convictions intimes, de son optimisme/pessimisme en général ?
Moi, j'ai presque toujours fait des fins heureuses, ou au moins à moitié heureuses, parce qu'une fin triste, ça ne me correspond pas. Je suis otimiste de nature.
Oui, j'ai un faible pour l'humanité, qui n'est pas bonne à jeter pour moi, je pense que oui, avoir des enfants, c'est chouette, vivre en couple, c'est cool. Je pense que oui, on peut changer les choses si on s'y prend bien, qu'il n'y a pas de fatalité qui tienne.
Bon, alors quand j'écris un roman, ça se ressent forcément (je vous rassure, je ne fais pas de la guimauve non plus). Et si je faisais une fin malheureuse après un roman qui est imprégné de cet optimisme, elle serait probablement artificielle.
De même, vu que je ne suis pas complètement naïf non plus, mes fins ne seront jamais super heureuses. Elles seront nuancées, mais jamais catastrophiques.
De même, des gens pessimistes sur la nature humaine, des nihilistes, des désespérés, des cyniques, ne pourront pas faire de fin heureuse. Et si on les force à en faire, ils se planteront.
La question est donc : quel type d'auteur êtes vous ?
Auteur à fin heureuse ou pas ?
Bon, en même temps, ces choses là peuvent évoluer au cours de la vie de l'auteur...
Je veux dire, de son moi profond, de ses convictions intimes, de son optimisme/pessimisme en général ?
Moi, j'ai presque toujours fait des fins heureuses, ou au moins à moitié heureuses, parce qu'une fin triste, ça ne me correspond pas. Je suis otimiste de nature.
Oui, j'ai un faible pour l'humanité, qui n'est pas bonne à jeter pour moi, je pense que oui, avoir des enfants, c'est chouette, vivre en couple, c'est cool. Je pense que oui, on peut changer les choses si on s'y prend bien, qu'il n'y a pas de fatalité qui tienne.
Bon, alors quand j'écris un roman, ça se ressent forcément (je vous rassure, je ne fais pas de la guimauve non plus). Et si je faisais une fin malheureuse après un roman qui est imprégné de cet optimisme, elle serait probablement artificielle.
De même, vu que je ne suis pas complètement naïf non plus, mes fins ne seront jamais super heureuses. Elles seront nuancées, mais jamais catastrophiques.
De même, des gens pessimistes sur la nature humaine, des nihilistes, des désespérés, des cyniques, ne pourront pas faire de fin heureuse. Et si on les force à en faire, ils se planteront.
La question est donc : quel type d'auteur êtes vous ?
Auteur à fin heureuse ou pas ?
Bon, en même temps, ces choses là peuvent évoluer au cours de la vie de l'auteur...
Les conseils de Tonton Beorn + ses frasques dans le monde de l'édition
T1 "La perle et l'enfant" (Mnémos) en librairie le 23 septembre !
T1 "La perle et l'enfant" (Mnémos) en librairie le 23 septembre !
- Oliv
- Polémiqueur
- Messages : 1473
- Inscription : 08 Mars 2005, 16:44
- Genre de livres que vous lisez le plus souvent ? : Autres
- Localisation : Bien profond
- Contact :
Beorn a écrit :De même, des gens pessimistes sur la nature humaine, des nihilistes, des désespérés, des cyniques, ne pourront pas faire de fin heureuse.
Je me permets de m'inclure dans cette catégorie, d'accord?
Et là, tu seras ravi d'apprendre, mon cher Beorn, que ta théorie se vérifie dans mon cas: j'ai fait le décompte, sur la cinquantaine de nouvelles que j'ai écrites depuis que je suis en âge d'écrire des nouvelles, plus de 2/3 d'entre elles ont une fin que l'on pourrait résumer grossièrement par "tragique" — mort, disparition, apocalypse, ce genre de joyeusetés, quoi. Il reste donc moins d'1/3 de fins "heureuses", et encore, mêmes celles-là ne le sont pas tout à fait. Des happy-end purs et durs, je crois que je n'en ai pas un seul.
C'est grave docteur?
À l'Affreux Oliv (Mars 2005-Février 2010), la Patrie pas reconnaissante.
Si vous me cherchez, je ne suis plus ici.
Si vous me cherchez, je ne suis plus ici.
Ou du lecteur ?Beorn a écrit :Hop, une nouvelle petite pierre dans le jardin de ce topic : et si la fin dépendait de l'auteur ?
N'avez-vous jamais été surpris de la manière dont le lecteur peut s'approprier un texte.
Dont il peut détourner toute l'athmosphère voulue par l'auteur en fonction de son propre état d'esprit. Y compris renverser l'épilogue.
Vous pouvez aussi vous livrer à un exercice intéressant (je me demande si je ne l'ait pas déjà décrit

Vous prenez une nouvelle (c'est plus facile et ludique sur une nouvelle que sur un roman) de votre main, ou d'une autre plume, et vous essayer, en un nombre minimal de changement de texte (compté en mots ou en phrases, comme vous voulez) d'en modifier substantiellement la fin.
On peut même s'amuser à faire cet exercice en concours d'écriture.
Je crois que c'est un bon exercice pour apprendre à combattre ce tropisme naturel qu'évoque Beorn à aller vers une fin qui correspond à son tempérament.
- Oliv
- Polémiqueur
- Messages : 1473
- Inscription : 08 Mars 2005, 16:44
- Genre de livres que vous lisez le plus souvent ? : Autres
- Localisation : Bien profond
- Contact :
Marcel&Co a écrit :Je crois que c'est un bon exercice pour apprendre à combattre ce tropisme naturel qu'évoque Beorn à aller vers une fin qui correspond à son tempérament.
Ton idée est intéressante, mais j'ai quand même envie de dire "Pour quoi faire?" Est-ce vraiment un problème si les gens pessimistes écrivent des histoires pessimistes, et si les gens optimistes écrivent des histoires optimistes?
À l'Affreux Oliv (Mars 2005-Février 2010), la Patrie pas reconnaissante.
Si vous me cherchez, je ne suis plus ici.
Si vous me cherchez, je ne suis plus ici.
N'hésite plus. Dis le !Oliv a écrit :Ton idée est intéressante, mais j'ai quand même envie de dire "Pour quoi faire?"
Tu sais, l'idée n'est pas de moi. Elle est mise en oeuvre dans de nombreux ateliers d'écritures où je l'ai lachement pompée.
Quant au "pourquoi faire", la réponse est dans la question : c'est un exercice.
Il arrive, parfois, rarement, c'est exceptionnel, que lors de la soumission d'un texte, l'éditeur dise "Ouais. Pas mal. Mais la fin est cruche. Le héros meurt alors qu'il a du potentiel. Faudrait la reprendre pour se préparer à une suite si ça marche".Est-ce vraiment un problème si les gens pessimistes écrivent des histoires pessimistes, et si les gens optimistes écrivent des histoires optimistes?
Bon, OK, ça n'arrivera jamais à aucun d'entre nous (sauf bien sur Bernard Werber qui se cache sous le pseudo de Lambertine ^^). Mais on peut rêver...
Revenir vers « Entrée des artistes »
Qui est en ligne ?
Utilisateurs parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 11 invités