Modification de la loi Lang (2)

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Any
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Messagepar Any » 04 Juin 2008, 13:41

Non je voulais dire par là que ça ne me semble pas être un réel argument que de dire "il est mieux de passer à 12 mois plutôt que 24".

Et c'est en cela aussi que je parle de régression puisqu'on parle de passer de 24 mois de stabilité à seulement 12.
Qu'est-ce qui empêche une seconde modification de faire passer ce délai ensuite de 12 à six mois ?
Après tout quelle différence ?

Quant à ton exemple, je reconnais que je ne connais pas les chiffres ni de l'impression à la demande, ni de l'impression traditionnelle. Mais je serais curieuse de savoir si les chiffres que tu avances sont sérieux.
J'imagine qu'il doit être possible de trouver des tarifs plus avantageux et dans ce cas ta démonstration ne tiendrait plus.
Et puis mettons qu'ils n'en vendent chacun que 200.
Le premier ne gagne rien et il a un stock de 1800 bouquins sur les bras.
Le second gagne 800 euros et il peut rééditer.

Bon on peut jouer sur les chiffres longtemps, mais ça m'intéresserait vraiment d'avoir des chiffres réels.
Je peux avoir tort (je l'ai dit je ne connais pas bien le sujet) mais je serais impressionnée qu'une boite avec 3000 invendus gagne plus qu'une boite qui n'en a pas (à ventes égales) juste à cause du prix de l'édition.

Ensuite tu parles d'auteurs bankable et je te suis un peu si tu parles de circonstances où il y a peu de pertes. Mais dans ce cas on ne parle simplement pas de la même chose.

Maintenant ça m'intéresserait vraiment aussi de savoir quels sont les livres qui se retrouvent le plus dans les invendus.
Et je ne serais pas étonnée, personnellement d'y retrouver de nombreux auteurs "bankable".

Bah il me semblait avoir argumenté sur le vrai problème qui est selon moi les invendus puisqu'ils servent ici de prétexte. :|
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lambertine
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Messagepar lambertine » 04 Juin 2008, 14:11

Ben non, pour moi, les invendus ne servent pas de prétexte. Pour moi, un bouquin qui passe au pilon est une tragédie. Et un bouquin soldé plutôt que de passer au pilon peut être une source de culture et de bonheur immense.

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Vinyamar
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Messagepar Vinyamar » 04 Juin 2008, 14:22

Non je voulais dire par là que ça ne me semble pas être un réel argument que de dire "il est mieux de passer à 12 mois plutôt que 24".
Ah mais je suis bien d'accord. Ca n'est même pas un argument du tout ça.
Mais je suis allé un peu plus loin que ça.
Je t'invite à lire un message qui a dû t'échapper, celui du 03 Juin 2008, 00:08

Je suis un peu surpris que tu passes à côté des notions économiques basiques que je suis en train de t'expliquer.
Même si le rapport est de 1 à 3, ça reste plus rentable pour la maison d'édition d'en imprimer trop... à condition que ça atteigne le seuil de rentabilité (ici, 50% de la production, mais si ça se trouve il est largement en dessous. A 10% de la production vendue, la rentabilité justifie la perte des 90% restant).
D'ailleurs à mon avis le différentiel de coût entre des grands tirages et les petits tirages est plutôt de l'ordre de 1 à 10..
Donc il me semble presque évident que la plupart des invendus sont ceux d'auteurs à succès. Mais peu importe, ces invendus ont déjà été rentabilisés (justement de par le nombre important).


Ensuite, peu importent les vrais chiffres. Je n'ai fait qu'illustrer, pour te montrer que ces calculs, les maisons d'édition les ont faits, elles, avec les vrais chiffres (incluant tous les coût, achat des consommables, livraison, logistique, traitement administratif, etc), et qu'ils sont nécessairement arrivés à la conclusion qu'il était plus rentable d'imprimer un grand nombre de livre plutôt qu'un petit nombre (j'ai tendance à penser que les gens qui sont payés pour ça connaissent mieux leur métier que toi ou moi).

Par contre ça n'est rentable qu'à condition de vendre un minimum. D'où l'importance de prendre des auteurs qui vendront ce minimum (les bankable)

Bah il me semblait avoir argumenté sur le vrai problème qui est selon moi les invendus puisqu'ils servent ici de prétexte.
J'ai pas vu d'argument. Si tu veux reprendre.

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Any
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Messagepar Any » 04 Juin 2008, 15:43

Bon devant cette réponse j'ai eu un peu peur. Je me suis vraiment demandé si j'étais hérétique.

Et puis j'ai trouvé ça dans le Monde :
Malgré ce climat, Jean Dionis du Séjour persiste et signe. Il a décidé de maintenir en séance l'amendement, qui a été rejeté en commission, tout en le modifiant légèrement : le délai pour autoriser les rabais passerait de deux ans à un an. Cette mesure devrait permettre, selon lui, de "réduire le nombre extrêmement élevé de livres invendus qui sont détruits chaque année en France", qu'il évalue à "environ 100 millions". Un argument jugé digne d'un "évadé de l'asile de Charenton" par Teresa Cremisi, PDG de Flammarion.

Article complet ici

Et puis un autre article intéressant sur le pilon dans l'express
Où on peut lire :
Jean-Daniel Belfond, patron des éditions de l'Archipel, lui, a du mal à oublier: «C'était en 1998, raconte-t-il, on a misé à mort sur le roman d'un Américain, Michael Walsh, intitulé Retour à Casablanca. On l'a tiré à 53 000 exemplaires et effectué 3 500 ventes, soit 95% de retour! Tout a été détruit. On s'est promis de ne plus jamais publier un livre avec le mot ''retour'' dans le titre.»

Voilà donc un auteur "bankable" qui a fait perdre de l'argent.
Oui je n'ai pas fait d'études relatives à l'économie du livre, ce qui m'évite d'avoir à assumer des imprudences de ce type.

Je cite également :
La prudence, pourtant, reste de mise. «On sera d'autant plus mesuré, note Christian Robin, qu'il est aujourd'hui beaucoup plus rapide et moins onéreux qu'hier de réimprimer. Grâce à la numérisation et à des coûts de calage diminués, vous obtenez un livre noir et blanc broché en moins de vingt-quatre heures.» Mais la raison ne l'emporte pas toujours. «On a tendance à surimprimer, constate Laurent Laffont, directeur éditorial de Jean-Claude Lattès.


ou encore :
Des paris audacieux, souvent payants (Nadine Trintignant, Vincent Humbert, Brigitte Bardot), parfois décevants (Loana et ses clones). De même, miser sur l'actualité, par essence éphémère, peut se révéler dommageable: ainsi des «révélations» du RPR Didier Schuller, qui n'intéressèrent pas grand monde en 2002; des réflexions de Raffarin, un an plus tard, ou des nombreux ouvrages consacrés aux dernières élections américaines.


Voilà je n'ai pas grand chose d'autre à ajouter. Je viens d'écouler mon temps annuel accordé aux débats stériles.
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Vinyamar
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Messagepar Vinyamar » 04 Juin 2008, 15:48

Et ?
Tu montres quoi ici ?
Que des maisons d'édition peuvent se gourrer sur leurs auteurs ?

Oui, c'est évident.

Qu'elles auraient mieux fait de ne pas surimprimer ? C'est facile à dire _après_. Quand elles croient en un auteur, elles veulent du bénéfice. Elles peuvent se planter, comme n'importe quelle entreprise qui investit dans un secteur. ("des paris audacieux, souvent payants, parfois décevants")

je ne vois pas ce que tu veux montrer...



...Oui ce débat est stérile.

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Beorn
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Messagepar Beorn » 11 Juin 2008, 20:11

Bon, Vinyamar, tes arguments peuvent se tenir, mais ils peuvent aussi se contester. Comme l'économie n'est pas une science exacte, on ne saura jamais exactement qui a tort et qui raison.
Cependant je n'y crois pas, et je vais essayer de développer.

Vinyamar a écrit :• 60 000 nouveaux titres par an
• durée de vie moyenne en rayon : 3 mois
• 100 MILLIONS de livres détruits chaque année faute d'avoir été vendus

==> 1/ Donc, permettre des réduction après un délai raisonnable (6 mois ne vous semblait pas raisonnable, je trouve que 12 mois forment un délai tout à fait raisonnable) donnerait une seconde chance à ces livres d'être vendus (moins chers) un peu comme n'importe quel autre produit que l'on achète ! (les DVD de vtre série culturelle préférée, par exemple !)


Non, le livre n’est pas un produit comme les autres, s’il ne fallait trouver qu’une seule raison : on en trouve des millions gratuitement à la bibliothèque, on en trouve aussi d’occasion, on peut se les prêter. Si on achète un livre, c'est parce que c'est CELUI-LA qu'on veut, et pas un autre, même moins cher.
Les acheteurs de livres neufs ne vont pas acheter un livre qu’ils n’ont pas envie de lire, même si on leur donnait, ils n’en voudraient pas. Comme on dit vulgairement en économie « on ne fait pas boire un âne qui n’a pas soif »

En fait, je crois que la mesure ne bénéficierait qu’aux très gros tirages à qui on donnerait une « seconde vie » à coups de publicité et de mise en avant, et là, on retombe dans le danger déjà évoqué de disparition des petites librairies.

D’ailleurs, ces livres « soldés » entreraient en concurrence avec les autres qui sont en train de sortir, dont ils pourraient gâcher le succès.

• Un éditeur perd énormément d'argent si un livre ne marche pas
• A cause du risque énorme, les éditeurs n'osent pas publier des auteurs dont ils ne sont pas sûr du résultat commercial (ce qui est normal, une maison d'édition fait du business pour faire vivre des employés, pas du mécénat)
• Donc ils n'éditent de préférences que des auteurs à succès, étrangers ou français. La diversité est très relative.

==> 2/ Donc, Permettre aux maisons d'édition de vendre leurs stocks, après un délai raisonnable, à prix réduit (notamment pour les auteurs qui n'ont pas été un succès commercial) amoindrirait leurs pertes financières et les rendraient moins frileuses pour prendre des risques et publier de nouveaux auteurs.


Tu penses que ce serait une sécurité pour l’éditeur, que de se retrouver en concurrence avec des livres soldés ? Comme je l’ai dit en 1), soit la mesure ne marchera pas et ne rapportera pas grand chose, soit elle sera un facteur de RISQUE, au contraire, pour les éditeurs.

Ce qui augmenterait la diversité des auteurs publiés, comme en témoignent les pays anglo-Saxon dont tu aimes prendre l'exemple !


Les pays anglosaxons ont un énorme marché, dont les niches sont assez grosses pour permettre à la diversité d’exister. En plus, ils fascinent le monde et leurs œuvres sont exportées partout. Dans ce cadre, oui, leur littérature est riche. Enfin, surtout la littérature américaine.


• Les français lisent beaucoup (j'avais entendu une étude à la radio, on est un des peuples à lire le plus)


C’est bien la preuve que la Loi Lang ne bride pas l’achat de livres, non ?


• Mais le coût de la vie augmente, les français risquent de lire moins pour pouvoir offrir un portable, un mobile et une console à leurs enfants (boutade !)


Le marché du livre est tiré par quelques très gros consommateurs passionnés (ou dans le rayon jeunesse, par des parents qui veulent donner le goût de la lecture à leurs enfants). Je crois que ces gens là économiseront sur la console avant de le faire sur quelques livres, à moins d’être vraiment complètement sur la paille.


• Le prix d'un livre pour le moment ne peux être réduit qu'après deux ans, c'est à dire longtemps après qu'on ai fini d'en parler.

==> 3/ Donc, Permettre au prix d'évoluer après 12 mois au lieu de 24 mois permettrait aux français d'acheter des livres moins chers.


Ce n’est pas du tout sûr : si des petites librairies disparaissent, il y aura moins de concurrence, peut-être moins de ventes et donc moins d’économies d’échelle, facteurs qui peuvent faire augmenter globalement les prix.

Des livres qui ne sont plus tout à fait à la mode, mais qui sont encore dans les esprits parce qu'on en a parlé encore il y a moins de 9 mois. Donc les lecteurs économisent de l'argent pour peu qu'ils acceptent de patienter (comme moi qui achète mes (quelques) jeux vidéo d'occasion 1 an après leur sortie ) . Les autres paieront plein pot comme il se doit au moment où ils veulent s'acheter le livre.


Les gens qui patientent 1 an pour acheter moins cher, je suppose, préféreront patienter encore 6 mois pour avoir le livre en poche.
Et si le livre ne sort pas en poche, c’est que c’est probablement un bouquin d’un petit éditeur, ces gens là, comme cela a été montré précédemment, ont énormément plus d’avantages à rester sous le régime actuel de la Loi Lang.

En fait, si on veut vraiment stimuler l’industrie du livre, il faudrait plutôt stimuler le désir de lire, mais c’est un autre débat.
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Vinyamar
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Messagepar Vinyamar » 12 Juin 2008, 00:09

Hum,
je me vois un peu dépourvu pour te répondre, parce que je n'ai pas très bien pu coordonner tes arguments, ni voir en quoi ils allaient dans le sens d'un statu quo sur la loi Lang.
Tu contredis quelques exemples, comme si ça devait tout démonter..

Enfin je vais essayer de répondre de façon pas trop décousue.

Non, le livre n'est pas un produit comme les autres. Je m'attendais à cette réponse, (et je suis d'accord), mais il est comparable à un autre produit culturel, raison pour laquelle j'ai pris l'exemple d'un DVD culturel qui lui est bien soldable.
Tu dis que les gens achètent uniquement les livres qu'ils ont décidé d'acheter. Je ne crois pas que ce soit vrai. Des tas de livres s'achètent de façon compulsive (sinon, je ne vendrais pas un seul des miens, et je ne suis pas le seul exemple !!), pour des tas de raison. je suis sûr que toi aussi tu achètes parfois des livres dont tu ne savais rien, qui t'ont déçu (et parfois plu).
Donc si pendant que je déambule je vois un livre sur mon thème favori, avec une jolie couverture, je m'arrête. Et si en plus je vois que ce livre est soldé, il se peut que je saute sur l'occasion pour l'acheter (toujours une histoire de calcul de risque : si je suis déçu, l'investissement initial et donc la perte financière aura été minime). Pareil, mutatis mutandis, pour un cadeau.

Donc cette formule permettrait de faire découvrir plus de livres au contraire !

En fait, je crois que la mesure ne bénéficierait qu’aux très gros tirages à qui on donnerait une « seconde vie » à coups de publicité et de mise en avant, et là, on retombe dans le danger déjà évoqué de disparition des petites librairies.
je ne vois pas bien le rapport entre les grands tirages et les petites librairies... qui vendent ces grands tirages.
Effectivement, cette mesure est clairement faite d'abord pour les grands tirages. Et c'est bien là dessus que repose l'essentiel de mon argumentaire. Les grandes maisons font plutôt des grands tirages, d'où un danger si pas vendu, etc.
Le risque est pour les petites maisons d'éditions, qui ne pourront pas s'aligner sur les prix. Mais la loi empêche le bradage pandant un an ! C'est largement suffisant il me semble pour que les livres des petites maisons d'édition parus dans l'année soient vendus à prix équilibré sur le marché.

Quant à la concurrence des livres bas coûts, l'argument ne tient pas, puisque c'est déjà le cas aujourd'hui. Après 24 mois, ces livres peuvent sortir sur le marché à prix réduit. Or, force est de constater qu'ils ne font pas concurrence aux sorties de l'année, pas plus que les rééditions poches. Et vu le faible coût, c'est plutôt un achat "en plus" qu'un achat "à la place de".

Tu penses que ce serait une sécurité pour l’éditeur, que de se retrouver en concurrence avec des livres soldés ? Comme je l’ai dit en 1), soit la mesure ne marchera pas et ne rapportera pas grand chose, soit elle sera un facteur de RISQUE, au contraire, pour les éditeurs.
Je n'ai pas bien compris cet argument. manifestement il se repose sur l'argument précédent, que je conteste absolument. Puisque les livres sont déjà soldés aujourd'hui, après 24 mois, et que cela ne provoque aucune concurrence. Je ne vois pas de quel risque tu veux donc parler.
Il est clair que le risque financier est moins grand pour un éditeur si celui-ci peut solder ses exemplaires après 12 mois si le livre n'a pas marché, que d'être obligé d'attendre 24 mois.


Concernant la comparaison avec le marché anglo-saxon, la question est celle de la poule et de l'oeuf. Tu dis que si le marché anglo-saxon est plus diversifié, c'est parce que la demande est plus importante.
Mais la demande n'est-elle pas plus importante parce que le marché anglo-saxon a su se diversifier et ne pas faire que toujours des auteurs blockbuster, mais aussi innover, produire des livres risqués, qui ont payé, parce que ces maisons d'édition ont pu se payer le luxe du risque !
(parce que je ne vois pas pourquoi, au fond, le marché anglo saxon ne fournirai pas à un public de plus en plus large toujours les mêmes romans qui marchent à coup sûr !).
Savoir d'où vient leur réussite est donc une question de point de vue (l'oeuf, ou la poule).
Soit le public a réclamé des oeuvres plus diverses, et les maisons ont répondu exactement à cette attente sans avoir à prendre de risque (je n'y crois pas);
soit ils ont pris des risques pour diversifier leur offre, risque maîtrisé par une possibilité de brader un échec. Risque moindre aussi du fait d'un public plus large, bien sûr, mais si c'est échec, ça reste un échec. (et la France a-t-elle vraiment un public si restreint que cela. la francophonie est importante, sans parler de traductions toujours possibles si on croit en son livre).


La loi Lang aujourd'hui ne bride pas l'achat de livre !!! Les français ont faim de livres (d'ailleurs, ils lisent peut-être plus d'auteurs étrangers que d'auteurs français... si ça se trouve); je n'ai jamais prétendu le contraire !
Je prétend par contre que cela bride la prise de risque des éditeurs, et donc la diversité possible des romans publiés.

Le marché du livre est tiré par quelques très gros consommateurs passionnés
Il me semble que cette affirmation contredit l'affirmation précédente, à savoir que les français, de façon générale, lisent beaucoup. ce ne sont pas quelques français qui tirent le marché du livre. Ou alors je veux bien des chiffres. Je crois qu'une bonne partie de la France achète des livres (pas forcément ceux que tu (nous) aimerais qu'ils achètent, mais bon... Le marché est fait par cette foule considérable, non par un public restreint.

si des petites librairies disparaissent, il y aura moins de concurrence, peut-être moins de ventes et donc moins d’économies d’échelle, facteurs qui peuvent faire augmenter globalement les prix.
Moins de concurrence ?... les petites librairies sont-elles des concurrents sérieux en face de Virgin, la Fnac, Carrefour ? j'en doute. Mais admettons.
Moins de ventes ? Là non, forcément non. Si la disparition des petites librairies provoque une baisse des ventes, tu peux être sûr que les gros investiront pour être rpésent en centre ville et on verra apparaître des petite librairies Fnac/ carrefour, Virgin. pas de concurrence ok (je veux bien jouer ce jeu là) , mais sûrement pas moins de vente (en nombre).

Les gens qui patientent 1 an pour acheter moins cher, je suppose, préféreront patienter encore 6 mois pour avoir le livre en poche.

Ceux qui patientent exprès, oui possible. Quoique. Personne ne peut le savoir. Mais admettons.
Mais ce n'est pas vraiment la cible. Les livres soldés sont justement fait pour être proposés à des gens qui ne les avaient pas vu (puisque a priori ce sont plutôt les échecs littéraires). Les best seller resteront chers, je pense.
(et je ne vois pas trop ce que tu veux montrer par là)

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Messagepar lambertine » 12 Juin 2008, 03:48

Et quit des "petits tirages" peu connus qui n'ont aucune chance d'être publiés en poche ?

(C'est une question, rien d'autre)

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Beorn
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Messagepar Beorn » 12 Juin 2008, 08:45

Vinyamar a écrit :je me vois un peu dépourvu pour te répondre


Euh… pas tant que ça quand même , vu la longueur de ta réponse. :wink:

Tu contredis quelques exemples, comme si ça devait tout démonter.


Je ne vois pas ce que tu veux dire, j’ai répondu à chacun de tes trois arguments.

il est comparable à un autre produit culturel, raison pour laquelle j'ai pris l'exemple d'un DVD culturel qui lui est bien soldable.


Le DVD n'a rien à voir avec le livre, pour au moins deux raisons :
1) Un DVD coûte quelques centimes à fabriquer, ce qui explique des prix qui vont de 1 à 30€. Le livre n’est pas dans ce cas.
2) Le prix des DVD dépend surtout de leur passage ou non à la télé récemment.


Tu dis que les gens achètent uniquement les livres qu'ils ont décidé d'acheter. Je ne crois pas que ce soit vrai. Des tas de livres s'achètent de façon compulsive


Je n’ai pas dit le contraire. J’ai dit qu’on achète CELUI-LA et pas un autre : celui-là, bien souvent, est celui qui vient juste de nous taper dans l’œil.

je ne vois pas bien le rapport entre les grands tirages et les petites librairies... qui vendent ces grands tirages.


Je suis extrêmement surpris par cette réponse.
C’est LE argument de base la Loi Lang, celui dont on parle depuis le début : les petites librairies ne pourront jamais faire autant de rabais que les gros vendeurs. Donc si les soldes marchent, elles marcheront… chez les grosses, et feront disparaître les petites.
Ce point ne me semble pas très compliqué à comprendre.


Effectivement, cette mesure est clairement faite d'abord pour les grands tirages. Et c'est bien là dessus que repose l'essentiel de mon argumentaire. Les grandes maisons font plutôt des grands tirages, d'où un danger si pas vendu, etc.


Le gros tirage mal réussi, c’est un faux problème. Dans les gros tirages, il restera TOUJOURS des milliers d’exemplaires en stocks, même si le livre a marché. Pour la bonne raison qu’on ne sait jamais exactement combien on va en vendre.

Le risque est pour les petites maisons d'éditions, qui ne pourront pas s'aligner sur les prix.


Non, le problème n’est pas là. Après un an, ce ne sera plus aux maisons d’édition de déterminer les prix, justement. Le risque est pour les petites libraires, et par ricochet les petites maisons.

Mais la loi empêche le bradage pandant un an ! C'est largement suffisant il me semble pour que les livres des petites maisons d'édition parus dans l'année soient vendus à prix équilibré sur le marché.


Non. Pas s’ils n’ont plus de points de vente.


Quant à la concurrence des livres bas coûts, l'argument ne tient pas, puisque c'est déjà le cas aujourd'hui. Après 24 mois, ces livres peuvent sortir sur le marché à prix réduit. Or, force est de constater qu'ils ne font pas concurrence aux sorties de l'année, pas plus que les rééditions poches. Et vu le faible coût, c'est plutôt un achat "en plus" qu'un achat "à la place de".


Oui, bien sûr, c’est déjà le cas aujourd’hui : beaucoup de gens n’achètent QUE en poche. Je ne vais pas leur reprocher, évidemment, et d'ailleurs ça augmente globalement les ventes. Mais le fait est que ça diminue énormément les « premières » ventes, qui déterminent le succès ou non du livre (et qui sont achetés par des gens plus riches et/ou qui aiment un livre plus beau et/ou plus rapidement disponible). Ce serait bien pire avec ce système.


Concernant la comparaison avec le marché anglo-saxon, (...) Savoir d'où vient leur réussite est donc une question de point de vue (l'oeuf, ou la poule).


Ni l’œuf, ni la poule : il n’y aucun mystère là-dessous, c’est mathématique, USA + GB = 350 millions d’habitants « riches ». Sans compter tous les pays du Commonwealth, le marché est énorme, c’est tout. France + Wallonie + Suisse romande + Quebec, on arrive à… 70 millions à tout casser (dans les pays dits « développés » j’entends). De plus, les USA sont un pays qui fascine le monde, pour d’autres raisons que ses bouquins, la France, elle, ne fait pas beaucoup rêver. L’Italie ou l’Allemagne sont dans le même cas que nous (l’Allemagne, c’est quand même plus de 80 millions d’habitants).


Citation Beorn:
Le marché du livre est tiré par quelques très gros consommateurs passionnés

Il me semble que cette affirmation contredit l'affirmation précédente, à savoir que les français, de façon générale, lisent beaucoup. ce ne sont pas quelques français qui tirent le marché du livre. Ou alors je veux bien des chiffres. Je crois qu'une bonne partie de la France achète des livres (pas forcément ceux que tu (nous) aimerais qu'ils achètent, mais bon... Le marché est fait par cette foule considérable, non par un public restreint.


Je ne sais pas trop.
J'ai trouvé ça, tiré d'un article de "la république des idées " du 17 mars 2005 : "En 2005 les français ne sont ainsi qu'un peu plus d'un sur deux à avoir acheté au moins un ouvrage."

Citation Beorn:
si des petites librairies disparaissent, il y aura moins de concurrence, peut-être moins de ventes et donc moins d’économies d’échelle, facteurs qui peuvent faire augmenter globalement les prix.

Moins de concurrence ?... les petites librairies sont-elles des concurrents sérieux en face de Virgin, la Fnac, Carrefour ? j'en doute.


Bien sûr que si ! Il y a des centaines de petites librairies, additionnées, cela représente un chiffre d’affaire considérable, sûrement plus que FNAC et VIRGIN à eux deux.
Dans les grandes villes, il y a aussi de grandes librairies indépendantes (Mollat à Bordeaux, Sauramps à Montpellier, pour ce que je connais)

Moins de ventes ? Là non, forcément non. Si la disparition des petites librairies provoque une baisse des ventes, tu peux être sûr que les gros investiront pour être rpésent en centre ville et on verra apparaître des petite librairies Fnac/ carrefour, Virgin.


Ah ? Tu es bien optimiste. Lna en Suisse dit le contraire, et apparemment, ce qui s’est passé en Grande Bretagne aussi.

Citation Beorn:
Les gens qui patientent 1 an pour acheter moins cher, je suppose, préféreront patienter encore 6 mois pour avoir le livre en poche.

Ceux qui patientent exprès, oui possible. Quoique. Personne ne peut le savoir. Mais admettons.
Mais ce n'est pas vraiment la cible. Les livres soldés sont justement fait pour être proposés à des gens qui ne les avaient pas vu (puisque a priori ce sont plutôt les échecs littéraires). Les best seller resteront chers, je pense.
(et je ne vois pas trop ce que tu veux montrer par là)


Euh… moi non plus, en fait.
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Vinyamar
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Messagepar Vinyamar » 12 Juin 2008, 10:32

Ok, j'ai trouvé comment raccorder le discours, qui devient difficile à suivre. je vais reprendre mes arguments, mettre en face tes oppositions, et voir si on parle bien de la même chose, et si cela remet en cause le passage de la loi à 12 mois.
Parce que là c'est trop décousu.

Sinon, plus d'un français sur deux qui lit, c'est aussi les chiffres que j'avais entendu à la radio il y a deux ans. Ben c'est beaucoup. surtout si tu enlèves la population qui ne lit pas par défaut : (60 Millions - les enfants de 0 à 7 ans - les analphabètes (10% je crois ?) j'imagine qu'on arrive vite à 45 Millions. Pour plus de 30 Millions (disons 35 allez) de lecteurs, on ne peut pas dire que c'est une minorité qui tire le marché du livre.

Mais c'est acessoire.
Je met ma méthodologie en oeuvre dès que j'ai 5 mn

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Messagepar Beorn » 12 Juin 2008, 10:39

Vinyamar a écrit :Sinon, plus d'un français sur deux qui lit, (...)Ben c'est beaucoup.


C'est comme le verre à moitié vide...
Un Français sur deux qui achète un bouquin dans l'année, ça fait quand même la moitié qui n'achète pas un seul bouquin dans l'année.

Et puis un pauvre malheureux bouquin, hein...
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Messagepar Kran » 12 Juin 2008, 10:47

Beorn a écrit :Et puis un pauvre malheureux bouquin, hein...


Surtout que cette année, il y a des chances que ce bouquin soit une bio de Naboléon S., un Marc Lévy ou un truc trouvé dans le rayon "bien être" de la FNAC. :evil:
La vie est une histoire, racontée par un idiot, pleine de bruit et de fureur, et qui ne signifie rien.

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Marcel&Co
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Messagepar Marcel&Co » 12 Juin 2008, 11:01

Kran a écrit :Surtout que cette année, il y a des chances que ce bouquin soit une bio de Naboléon S., un Marc Lévy ou un truc trouvé dans le rayon "bien être" de la FNAC. :evil:
Mais c'est ça le pluralisme de la création littéraire.

On aime ou on aime pas, mais on fait pas beuark.

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Vinyamar
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Messagepar Vinyamar » 12 Juin 2008, 15:34

Comme convenu, je vais essayer de reconstruire le débat. je reprend des arguments que tu as donné dans l'autre fuseau.
Vinyamar a écrit :OK :
  • 60 000 nouveaux titres par an
  • durée de vie moyenne en rayon : 3 mois
  • 100 MILLIONS de livres détruits chaque année faute d'avoir été vendus

    ==> 1/ Donc, permettre des réduction après un délai raisonnable (6 mois ne vous semblait pas raisonnable, je trouve que 12 mois forment un délai tout à fait raisonnable) donnerait une seconde chance à ces livres d'être vendus (moins chers) un peu comme n'importe quel autre produit que l'on achète ! (les DVD de votre série culturelle préférée, par exemple !)

Béorn, en substance a écrit :
  • Le livre n'est pas un produit comme les autres. On achète un livre, c'est parce que c'est CELUI-LA qu'on veut, et pas un autre, même moins cher.
  • La mesure ne bénéficierait qu’aux très gros tirages à qui on donnerait une « seconde vie ». Qu'ils soient un échec ou un succès. Danger ==> disparition des petites librairies (qui ne peuvent pas faire les même ristournes)
    + 'les livres seront moins chers pour les consommateurs (ça, c'est positif) mais uniquement dans les grandes librairies qui peuvent se le permettre (ça, c'est négatif)'.
  • or les petites librairies font un travail de promotion, de conseil, de proximité qui est favorable, en fin de compte, à la diversité du livre et à sa diffusion
  • ces livres « soldés » entreraient en concurrence avec les autres qui sont en train de sortir (ils sont moins chers, donc ils attirent le public)
==> Donc, laisser le délai à 24 mois permettrait d'éviter la disparition des petites librairies, qui sont à l'origine de la diversité de la production de par leurs conseils, et donc de conserver la diversité. De plus, on évite que les grosses maisons d'É ne se fassent concurrence à elles-mêmes


Vinyamar a écrit :
  • Un éditeur perd énormément d'argent si un livre ne marche pas
  • A cause du risque énorme, les éditeurs n'osent pas publier des auteurs dont ils ne sont pas sûr du résultat commercial (ce qui est normal, une maison d'édition fait du business pour faire vivre des employés, pas du mécénat)
  • Donc ils n'éditent de préférences que des auteurs à succès, étrangers ou français. La diversité est très relative.

    ==> 2/ Donc, Permettre aux maisons d'édition de vendre leurs stocks, après un délai raisonnable, à prix réduit (notamment pour les auteurs qui n'ont pas été un succès commercial) amoindrirait leurs pertes financières et les rendraient moins frileuses pour prendre des risques et publier de nouveaux auteurs. Ce qui augmenterait la diversité des auteurs publiés, comme en témoignent les pays anglo-Saxon dont tu aimes prendre l'exemple !

Béorn, en substance a écrit :
  • Pas de sécurité mais un risque pour l'éditeur d'être en concurrence avec des livres soldés
  • la diversité de l'offre littéraire anglo-saxonne ne dépend pas de la prise de risque des éditeurs, mais de son marché énorme
==> Donc, laisser la loi à 24 mois évite à l'É. d'être en concurrence avec ses anciens tirages, (cf. supra), et l'argument de diversité n'est pas lié à la prise de risque des É.


Vinyamar a écrit :
  • Les français lisent beaucoup (j'avais entendu une étude à la radio, on est un des peuples à lire le plus)
  • Mais le coût de la vie augmente, les français risquent de lire moins pour pouvoir offrir un portable, un mobile et une console à leurs enfants (boutade !)
  • Le prix d'un livre pour le moment ne peux être réduit qu'après deux ans, c'est à dire longtemps après qu'on ai fini d'en parler.

    ==> 3/ Donc, Permettre au prix d'évoluer après 12 mois au lieu de 24 mois permettrait aux français d'acheter des livres moins chers. Des livres qui ne sont plus tout à fait à la mode, mais qui sont encore dans les esprits parce qu'on en a parlé encore il y a moins de 9 mois. Donc les lecteurs économisent de l'argent pour peu qu'ils acceptent de patienter (comme moi qui achète mes (quelques) jeux vidéo d'occasion 1 an après leur sortie ) . Les autres paieront plein pot comme il se doit au moment où ils veulent s'acheter le livre.


  • Béorn, en substance a écrit :
    • Le bon taux de lecture des français prouve que la Loi Lang ne bride pas l’achat de livres
    • Le marché du livre est tiré par de très gros consommateurs passionnés qui économisent pour acheter quel que soit le coût de la vie (cf. : Je pense que si les gens n'achètent pas de livres, ce n'est pas du tout une question d'argent, c'est parce qu'ils n'ont jamais contracté le goût de la lecture) = Je crois que le prix ne change pas le nombre de lecteurs.
    • si des petites librairies disparaissent, il y aura moins de concurrence, moins de ventes (cf. également supra)et donc moins d’économies d’échelle, donc le prix augmente
    • Quitte à attendre 12 mois, parquoi par attendre 18 mois la sortie en livre de poche
    • la baisse de prix ne concernera que les best sellers et risque de laminer les petits tirages (et leurs points de vente).
    ==> Donc, les prix bas ne serviront pas à vendre plus de livre, le risque final est que les prix augmentent, le lecteur peut déjà attendre 18 mois pour avoir un livre moins cher


    Autres arguments de Béorn
    Béorn, en substance a écrit :
    • Le passage de la loi à 12 mois au lieu de 24 empêchera au final les petites maisons d'édition d'avoir des points de ventes
    • les livres de poche diminuent énormément les « premières » ventes, qui déterminent le succès ou non du livre, donc les livres soldé feront de même
    • Ce qui changerait surtout, ce serait le prix des premières éditions, celles qui ont besoin des petits points de vente pour se faire connaître (prix qui baisse ??)
    • Avantage de la modification de la loi Lang : "la baisse immédiate du prix des livres. Pas de tous les livres, mais surtout des best-sellers" (Le jeu de la concurrence fera que les prix baisseront même si le bouquin se vend bien, + offre d'appel sur les best-seller)
      MAIS : Les prix baissent dans un premier temps sur quelques titres très vendus, et puis les petites librairies (et petits éditeurs) disparaissent. La concurrence devient moins vive : les prix peuvent remonter


    Tu peux corriger si cela ne te semble pas conforme à ta pensée.

    En fait malgré cette remise en parallèle, ça reste un peu confus. Je tâcherai de faire une analyse des arguments comparés quand tu auras validé ce résumé. (en fait, c'est juste pour gagner du temps :-D )
    Dernière édition par Vinyamar le 14 Juin 2008, 00:41, édité 1 fois.

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    Messagepar Kran » 12 Juin 2008, 15:40

    Marcel&Co a écrit :
    Kran a écrit :Surtout que cette année, il y a des chances que ce bouquin soit une bio de Naboléon S., un Marc Lévy ou un truc trouvé dans le rayon "bien être" de la FNAC. :evil:
    Mais c'est ça le pluralisme de la création littéraire.

    On aime ou on aime pas, mais on fait pas beuark.


    Hé, tu me fais un procès d'intention, je n'ai pas fait beuark. :lol:

    Mais il y a juste un petit problème, c'est quand ce pluralisme se transforme en dictature. Je cherchai dernièrement un livre d'histoire récent (le dernier d'Alain Corbin, pour tout dire) dans une FNAC, et pour, un pauvre rayon de 50 livre tout au plus, noyé dans 10 fois ce volume d'ouvrages consacrés à la politique people, à l'histoire selon Max Gallo, etc. Bien sûr, le rayon Bien-être (et religions ésotériques ou non) était encore trois fois plus grand.

    Alors du coup, beuark quand même.
    .
    .
    .
    .
    Ceci était un petit intermède pour aider Vinyamar à gagner du temps. :lol: :lol:
    La vie est une histoire, racontée par un idiot, pleine de bruit et de fureur, et qui ne signifie rien.

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    Messagepar le_navire » 13 Juin 2008, 18:43

    Puis-je vous rappeler que les soldeurs choisissent les livres qu'ils vont solder ?
    Et qu'il existe des alternatives au pilon, qu'elles sont idéologiques et souvent refusées par les gros éditeurs ? Que des bouquins qui ont un certain succès peuvent être mis au pilon par choix éditorial plutôt que par manque de lecteurs ?

    J'aime bien quand vous causez des plombes sur des trucs qui vous sont absolument étrangers... :twisted:

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    Messagepar Ookdelph » 13 Juin 2008, 18:54

    le_navire a écrit :Que des bouquins qui ont un certain succès peuvent être mis au pilon par choix éditorial plutôt que par manque de lecteurs ?


    Oui m'dame. Un rapport avec la prime dudit pilon ? Je croyais en avoir parlé, mais je vois que Saxon l'a fait... et il est le seul, on dirait.

    J'aimerais bien avoir quelques détails là-dessus...

    /D., qui va chercher.

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    Messagepar Vinyamar » 14 Juin 2008, 00:20

    Bon alors comme convenu j'essaye de faire une analyse de la synthèse des arguments pro/contre l'évolution de la loi Lang.

    Argument 1 : solder fait vendre plus ! VERSUS Solder fait disparaître les petites librairies
    Vinyamar a écrit :OK :
    • 60 000 nouveaux titres par an
    • durée de vie moyenne en rayon : 3 mois
    • 100 MILLIONS de livres détruits chaque année faute d'avoir été vendus

      ==> 1/ Donc, permettre des réduction après un délai raisonnable (6 mois ne vous semblait pas raisonnable, je trouve que 12 mois forment un délai tout à fait raisonnable) donnerait une seconde chance à ces livres d'être vendus (moins chers) un peu comme n'importe quel autre produit que l'on achète ! (les DVD de votre série culturelle préférée, par exemple !)

    Béorn, en substance a écrit :
    • Le livre n'est pas un produit comme les autres. On achète un livre, c'est parce que c'est CELUI-LA qu'on veut, et pas un autre, même moins cher.
    • La mesure ne bénéficierait qu’aux très gros tirages à qui on donnerait une « seconde vie ». Qu'ils soient un échec ou un succès. Danger ==> disparition des petites librairies (qui ne peuvent pas faire les même ristournes)
      + 'les livres seront moins chers pour les consommateurs (ça, c'est positif) mais uniquement dans les grandes librairies qui peuvent se le permettre (ça, c'est négatif)'.
    • or les petites librairies font un travail de promotion, de conseil, de proximité qui est favorable, en fin de compte, à la diversité du livre et à sa diffusion
    • ces livres « soldés » entreraient en concurrence avec les autres qui sont en train de sortir (ils sont moins chers, donc ils attirent le public)
    ==> Donc, laisser le délai à 24 mois permettrait d'éviter la disparition des petites librairies, qui sont à l'origine de la diversité de la production de par leurs conseils, et donc de conserver la diversité. De plus, on évite que les grosses maisons d'É ne se fassent concurrence à elles-mêmes

    Bon, permet-moi de délaisser l'argument des livres soldés qui font concurrence aux maisons mêmes qui les soldent, tu es un peu de mauvaise foi sur ce coup là... surtout que tu te contredis en voulant exploiter cet argument.
    ou alors on y reviendra à part si pour toi ça compte, moi ça me semble très mineur


    La difficulté de notre opposition ici vient d'une difficulté de savoir exactement qui fait ou subit les soldes.
    Manifestement, tu estimes que ce sont les librairies qui font les soldes pour se débarrasser des stocks.
    Moi j'estime que ce sont les maisons d'édition qui provoqueront les soldes pour se débarrasser de leurs stocks.

    Si ce sont les librairies qui soldent, ce sont donc elles qui mettent leurs bénéfices en danger, et donc elles qui supportent le poids des soldes. Et dans ce cas tu as raison, les petites librairies ne peuvent pas supporter la concurrence sur les soldes, les grosses librairies pouvant toujours solder plus sans danger pour elle.
    Dans ce scénario en effet, les petites librairies sont mises en danger si elles veulent solder.

    A/ Scénario 1 : les librairies supportent les soldes
    Etudions quand même de plus près ce scénario par l'exemple, avec les deux cas : loi réformée ou non
    • Loi actuelle
      Un livre sort. Pendant 24 mois, le prix ne peux pas changer dans une petite libraire comme dans une grande. or l'expérience semble montrer qu'un livre reste en rayon pendant 3 mois.Au 25e mois, le livre a été oublié et les exemplaires surnuméraires passés au pilon depuis longtemps (d'où les 100 millions de livres détruits)
    • Loi modifiée
      Un livre sort. Pendant 12 mois, le prix ne peux pas changer dans une petite libraire comme dans une grande. Mais l'expérience semble montrer qu'un livre reste en rayon pendant 3 mois.
      Nous arrivons au 13e mois. Que se passe-t-il ?
      Les librairies n'ont pas de stock, ce sont les éditeurs qui gèrent leur stock, et après le 4e mois, ils ont repris tous les invendus des libraires. A priori ça ne change rien, le livre est oublié depuis 9 mois, mais on est dans l'année qui suit sa parution, il ne mérite pas encore le pilon.
      Admettons que parce que c'est un best seller, Carrefour veuille, au 13e mois, remettre le livre en rayon, à prix soldé.
      La librairie de quartier elle ne peut pas se permettre cette promotion.
      En même temps, elle ne comptait pas de toute façon remettre ce livre dans ses rayons. Carrefour néanmoins va attirer des clients parce qu'il propose des livres pas cher (ça c'est moi qui le dit, toi tu estimes que le prix bas n'attire pas de clients supplémentaires ;c'est la deuxième des contradictions que je relevais dans ton argumentaire et ce qui rendait leur compréhension pour moi si difficile). Donc dans ma conception Carrefour attire de nouveaux clients, sans doute au détriment de la libraire de quartier. Selon ta conception, les gens continuent à aller à la libraire de quartier pour acheter les livres qui les intéressent, pas les livres les moins chers (et j'avoue que ça se tient aussi, j'opte pour une population qui se divise).
      Conclusion : on peut admettre que la petite librairie perd une partie de sa clientèle, mais je ne suis pas sûr que se soit suffisant pour la faire disparaitre.
      L'exemple étranger qu'on nous soumet ne prouve pas que c'est l'absence de régulation du prix qui les a fait disparaître puisque, si je ne m'abuse, la loi n'existait pas chez eux non plus à l'époque où les librairies de quartier existaient et se portaient bien. On peut trouver une autre explication à la disparition des librairies de quartier dans les autres pays (et étudier la fréquentation corrélative des commerce de proximité en général).
      Mais j'admets qu'elles perdent de l'argent (si tu acceptes l'idée que le prix d'un livre attire un public).

    A/ Scénario 2 : les maisons d'éditions supportent les soldes
    Là je pense qu'on est plus proche de la réalité. Car ce sont les maisons d'É. et elles seules qui supportent actuellement leurs stock. Comme ces soldes sont faites pour évacuer les stock, il est logique que les soldes proviennent des maisons d'É. C'est le choix de ce scénario.
    Pareil, réagissons par l'exemple :
    • Loi actuelle
      Comme ci-dessus, pas de surprise, le livre au 25e mois passe au pilon.
    • Loi modifiée
      Au 4e mois, les librairies, petites comme grandes, renvoient aux éditeurs la plupart des stocks de livres invendus. L'éditeur les récupère et se débrouille pour les vendre. Au 13e mois, il a soudain le droit de les solder. Le livre était dans les rayons 9 mois plus tôt, on est dans l'année qui suit sa publication, rien n'est perdu. La maisons d'É. renvoie donc les livres aux libraires à prix réduit. Le libraire n'a pas à supporter la perte. Ces livres, éventuellement, lui rapportent moins, comme les poches qu'il a déjà en rayon (mais je n'en sais rien). Néanmoins ces livres à prix bas attirent de nouveaux clients (selon ma conception), ou augmente les ventes de ses clients actuels (même résultat). Donc il vend plus et fidélise un peu plus. Selon ta conception, ces prix bas ne changent rien à sa clientèle.
      En tous cas, ça débarrasse la maisons d'É. de ses surnuméraires qui évitent le pilon. La maisons d'É. elle y gagne !
      La grosse en tout cas, celle qui a fait des grands tirages. Maisla petite aussi, qui n'a pas réussi à tout vendre (même si pour elle la différence entre le pilon et la vente au rabais est moins importante que pour les grandes).
      La petite maison d'É. est moins susceptible d'amener sur le marché des quantité de livres à bas prix. Mais je ne vois pas trop ce que cela change pour elle. Elle ne va pas perdre sa place actuelle en librairie juste pour y mettre un rayon de livres bas coût. Ou alors la librairie n'était déjà pas intéressée par les livres de la petite maison.
      Donc concernant cet argument, il n'y a pas de vraie différence concernant les petites et les grosses maisons.


    Conclusion : si c'est le scénario A, il y a un risque pour les petites librairies, mais qui n'est pas avéré comme grave.
    Si c'est le scénario B, et c'est ce que je crois, le bilan est plutôt positif, ou au pire, neutre.

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    Messagepar Vinyamar » 14 Juin 2008, 00:35

    Argument 2 : solder permet à l'É. de prendre des risques VERSUS la prise de risque ne dépend pas des soldes

    Vinyamar a écrit :
    • Un éditeur perd énormément d'argent si un livre ne marche pas
    • A cause du risque énorme, les éditeurs n'osent pas publier des auteurs dont ils ne sont pas sûr du résultat commercial (ce qui est normal, une maison d'édition fait du business pour faire vivre des employés, pas du mécénat)
    • Donc ils n'éditent de préférences que des auteurs à succès, étrangers ou français. La diversité est très relative.

      ==> 2/ Donc, Permettre aux maisons d'édition de vendre leurs stocks, après un délai raisonnable, à prix réduit (notamment pour les auteurs qui n'ont pas été un succès commercial) amoindrirait leurs pertes financières et les rendraient moins frileuses pour prendre des risques et publier de nouveaux auteurs. Ce qui augmenterait la diversité des auteurs publiés, comme en témoignent les pays anglo-Saxon dont tu aimes prendre l'exemple !

    Béorn, en substance a écrit :
    • Pas de sécurité mais un risque pour l'éditeur d'être en concurrence avec des livres soldés
    • la diversité de l'offre littéraire anglo-saxonne ne dépend pas de la prise de risque des éditeurs, mais de son marché énorme
    ==> Donc, laisser la loi à 24 mois évite à l'É. d'être en concurrence avec ses anciens tirages, (cf. supra), et l'argument de diversité n'est pas lié à la prise de risque des É.

    Bon sur cet argument tu te contentes d'estimer que ma proposition est fausse. En tout état de cause, tu ne relève pas de danger de l'évolution de la loi sur cet argument.
    donc au mieux j'ai raison, cela apporte un bénéfice. Au pire, j'ai tort, cela n'apporte pas de bénéfice (mais pas de maléfice non plus).
    Tu cites encore une fois l'argument de la maison qui se fait concurrence à elle-même avec des livres soldés, et je répond encore que c'est un argument de mauvaise foi et contradictoire avec tes autres assertions. Pareil, pour moi c'est mineur, je ne veux pas perdre du temps sur cet argument.

    Donc déjà, on n'a rien à perdre, sur cet argument, à essayer.
    Et pour moi, c'est un argument très important. La diversité des romans publiés dépend directement du risque que l'É. prend à publier des choses "différentes".
    Alors je veux bien accepter que l'exemple anglo-saxon ne vient pas de cette liberté de solder mais de l'importance du marché. Oublions donc la comparaison anglo-saxonne, pour te faire plaisir.
    Il reste que la prise de risque pour un éditeur est toujours là (que ce soit la faute du marché trop petit ou de l'impossibilité de solder ses échecs).
    Je parle bien des échecs. La maison d'É. peut aussi solder ses best sellers tirés à trop grand nombre d'exemplaire, ce n'est pas le but de cet argument ici (on voit ça en 1 ou en 3). Là je parle des échecs potentiels.
    Si la maison d'É. peut vendre à prix soldé au 13e mois un roman qui ne marche pas, elle perd moins d'argent que si ça passe au pilon au 26e mois (et je ne compte pas les frais de stockage et tout ce que ça implique)
    Si elle perd moins d'argent, elle est plus encline à prendre un risque en éditant un petit nouveau (tiens, moi par exemple :cool: :-D )

    Je ne vois pas tellement quoi trouver contre cet argument. La diversité culturelle vient du risque à tenter la différence.

    Ah si ! Évidemment, cet argument ne vaut que si c'est le scénario B qui est privilégié, à savoir que c'est la maison qui supporte et provoque les soldes.
    Si c'est la librairie, elle renverra les exemplaires du livre à la maison d'É. et n'en parlera plus. Elle ne fera aucune solde.
    Dernière édition par Vinyamar le 14 Juin 2008, 01:16, édité 3 fois.

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    Messagepar Vinyamar » 14 Juin 2008, 01:06

    3e argument : solder les livres fait plus (autant) lire les français VERSUS solder les livres fait moins (par incidence) lire les français

    Vinyamar a écrit :
    • Les français lisent beaucoup (j'avais entendu une étude à la radio, on est un des peuples à lire le plus)
    • Mais le coût de la vie augmente, les français risquent de lire moins pour pouvoir offrir un portable, un mobile et une console à leurs enfants (boutade !)
    • Le prix d'un livre pour le moment ne peux être réduit qu'après deux ans, c'est à dire longtemps après qu'on ai fini d'en parler.

      ==> 3/ Donc, Permettre au prix d'évoluer après 12 mois au lieu de 24 mois permettrait aux français d'acheter des livres moins chers. Des livres qui ne sont plus tout à fait à la mode, mais qui sont encore dans les esprits parce qu'on en a parlé encore il y a moins de 9 mois. Donc les lecteurs économisent de l'argent pour peu qu'ils acceptent de patienter (comme moi qui achète mes (quelques) jeux vidéo d'occasion 1 an après leur sortie ) . Les autres paieront plein pot comme il se doit au moment où ils veulent s'acheter le livre.


    Béorn, en substance a écrit :
    • Le bon taux de lecture des français prouve que la Loi Lang ne bride pas l’achat de livres
    • Le marché du livre est tiré par de très gros consommateurs passionnés qui économisent pour acheter quel que soit le coût de la vie (cf. ce que tu dis ailleurs : Je pense que si les gens n'achètent pas de livres, ce n'est pas du tout une question d'argent, c'est parce qu'ils n'ont jamais contracté le goût de la lecture) = Je crois que le prix ne change pas le nombre de lecteurs.
    • si des petites librairies disparaissent, il y aura moins de concurrence, moins de ventes (cf. également supra)et donc moins d’économies d’échelle, donc le prix augmente
    • Quitte à attendre 12 mois, parquoi par attendre 18 mois la sortie en livre de poche
    • la baisse de prix ne concernera que les best sellers et risque de laminer les petits tirages (et leurs points de vente).
    ==> Donc, les prix bas ne serviront pas à vendre plus de livre, le risque final est que les prix augmentent, le lecteur peut déjà attendre 18 mois pour avoir un livre moins cher

    Bon là, c'est déjà plus intéressant.
    Mais là encore ça dépend de qui supporte la solde. On est proche de l'argument 1 ici, il devrait y avoir moyen de synthétiser les deux. Bref !

    A/ Scénario 1 Si c'est la librairie qui supporte les soldes
    comme plus haut, je reconnais alors qu'il y a un risque pour que la librairie perde du chiffre d'affaire, parce que je reconnais aussi qu'un prix plus bas attire le public (mais toi, dans le même argumentaire, tu estimes que "le prix ne change pas le nombre de lecteurs". Dans ta conception, la librairie ne devrait pas être mise en danger par la concurrence. Tu penses à la fois que seule une minorité prête à payer tire le marché du livre, et fait donc vivre les librairies.. et à la fois que si les concurrents baissent leurs tarifs ces gens iront acheter des livres qu'ils ne veulent pas et feront couler la librairie.. encore une contradiction...)
    Mais dans ma conception, ton argument se tient (seulement il faut rester dans cette conception jusqu'au bout alors).
    Alors, dans un scénario catastrophiste auquel je n'adhère pas, mais que je suis prêt à envisager pour pousser l'exercice jusqu'au bout, les librairies de quartier fermeraient boutiques, parce qu'elles auront perdu leur clientèle. Celle-ci cependant existe toujours, mais est partie acheter ses livres au Carrefour. Du coup, mal conseillés, ces gens achètent n'importe quoi, surtout des mauvais livres pas chers, et donc peu à peu achètent de moins en moins, mais il est trop tard pour revenir trouver les conseils d'un libraire, celui-ci a disparu pendant le rush vers Carrouf. De dépit, les français arrêteront de lire. Donc moins de ventes. donc mauvaise santé pour les maison d'É. et tous les malheurs que ça entrainerait. Sans compter que ces petites librairies sont celles qui vendent les petites maisons d'É. (pourquoi ??) et que ces petites maisons d'édition perdraient donc leur points de vente.
    Effectivement, ce scénario catastrophe, basé sur le scénario A, est très catastrophique. Je n'y crois pas, j'avoue (et cf. ci-dessus argument 1 pour le soi-disant exemple étranger).

    Et de toute façon, je ne crois pas non plus au scénario A, mais au scénario B

    Scénario B: Les maisons d'édition supportent les soldes
    Dans ce scénario, la baisse des prix est la même pour les grosses librairies comme pour les petites.
    Donc les prix réduits de Carrouf sont les mêmes que les prix réduits de la librairie de quartier. Donc pas de danger financier pour la petite librairie.
    Qu'en est-il du cas des grands et des petits tirages ?
    Seuls les grands tirages bénéficieront de ces soldes, a priori, on est presque d'accord (le presque étant le cas d'un petit tirage d'un roman manqué, même le petit tirage fera ses soldes, mais cela n'aura pas beaucoup d'impact pour la maison d'édition, ça restera un échec financier).
    Donc les soldes profitent aux grands tirages. OK. Mais je ne vois pas en quoi cela lamine les petits tirages.
    Ces soldes arrivent 12 mois après la sortie du roman. Les nouveautés sont toujours sur ls rayons, à tarifs plein pot. Les gros tirages de l'année sont là, avec quelques petits tirages pour les librairies qui en veulent.
    je ne vois pas en quoi l'arrivée d'un rayon de livres à prix soldés se ferait au détriment des livres à petits tirages... plutôt que sur les livres de cuisine, d'écologie, de coloriage, ou ce que tu veux... scratch.

    Voilà.


    Je crois en conclusion que notre désaccord provient d'un désaccord de base sur celui qui supporte les soldes.
    Je considère que ce seront les maisons d'éditions qui supporteront ces soldes, tandis que tu considères que ce seront les librairies.

    Mais je ne vois vraiment pas pourquoi les librairies, qui sont inondés de nouveaux bouquins tous les ans, à tel point qu'elles ne peuvent même pas mettre toutes les sorties annuelles dans leurs rayons (je crois que c'est aberrant, moins de 5% des titres sortis une année seront sur les rayons des librairies). Je ne vois donc pas pourquoi ces librairies qui n'arrivent déjà pas à mettre toutes les sorties d'une année s'embêteraient à ressortir les livres de l'an dernier à prix réduit. Elles n'ont pas grand chose à y gagner, beaucoup moins que les maisons d'Edition en tout cas !!


    (et merci à toi, Kran, de m'avoir aidé à gagner du temps :lol: :wink: )


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