Alerte à la loi Lang

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Marcel&Co
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Messagepar Marcel&Co » 09 Juin 2008, 11:36

Certains livres verront leur prix baisser, et d'autres augmenter.

La seule question est donc : QUI décidera du caractère de best-seller potentiel ? diablo

Finalement, il me semble que nous sommes d'accord sur le fait que ce projet d'amendement n'est qu'un simple jeu de pouvoir, chacun des acteurs de ce jeu se foutant totalement de la culture (qui n'a rien à perdre ou à gagner dans ce jeu).

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Zali
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Messagepar Zali » 09 Juin 2008, 12:14

Qui décide actuellement ?

Les libraires et les publicitaires. Un peu les prix littéraires. Et un peu les lecteurs. Et un peu Livre Hebdo.

Après, pour la loi Lang, je pense qu'on est tous d'accord (ceux qui connaissent le problème en tout cas) : si on l'escamote, ça fera comme dans les pays ou le prix est libre : Harry Potter, Amélie Nothomb etc baisseront, et ceux qui ne peuvent pas se permettre de baisser (longue traine, petits auteurs, petits éditeurs) augmenteront.

Edit : quand au prix moyen, lui, bien sur, il grimpera en flèche.
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Vinyamar
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Messagepar Vinyamar » 09 Juin 2008, 14:15

Beorn a écrit :Je ne sais pourquoi tu mets ces "..."
Pour qui a deux sous de connaissance en économie, c'est aussi évident que deux et deux font quatre

Ah mais pour moi c'est évident que ça va baisser, ça fait partie des 3 points de mon argumentation. mais ça ne fait pas l'unanimité.
Elissia a écrit :au Royaume-Uni en particulier où le prix unique a été supprimé en 1995 –, la dérégulation du marché du livre emporterait au moins trois effets négatifs : un appauvrissement de l’offre éditoriale, de nombreux titres ne pouvant plus être publiés par les éditeurs, une augmentation du prix moyen du livre préjudiciable au pouvoir d’achat des lecteurs, les éditeurs étant contraints de compenser le manque de recettes lié aux soldes par une augmentation globale de leurs prix.
[...]
Enfin, le prix unique a pour autre vertu de contenir l’augmentation du prix du livre

Les livres que les gens achètent le plus, ce sont bien les best-seller, comme son nom l'indique. (c'est à dire, tous les livres poches)
Le prix général des livres achetés risque donc de baisser. On est loin des propos alarmistes du début.
Les prix des livres moins vendus augmentera pendant 6 mois, avant d'être soldés.
Donc là aussi, il y aura baisse.

Où est le problème déjà ?

lambertine
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Messagepar lambertine » 09 Juin 2008, 14:19

Ben... euh... zut : Harry Potter et Amélie Nothomb ne sont pas moins chers en Belgique chez Carrefour (ou à la Fnac, ou chez "Club") que chez le "libraire du coin". Gallimard fait certainement un prix aux chaînes, mais ce prix ne fait pas plus l'affaire du client que celui des carrés frais Gervais. C'est Carrefour (ou la FNAC) qui décide du prix en rayon, et si Carrefour (ou la FNAC) peut vendre à 22 € (parce que personne ne vend au dessous de 22), il ne vendra pas à 18.
Et Oliv' a beau dire que notre marché équivaut à "peanuts", le marché Suisse fonctionne d'une toute autre manière, et équivaut au même "peanuts".

Pour le reste, la loi Lang est une loi française. Donc, peu me chaut. Mais paniquer parce qu'elle pourrait être modifiée me semble prématuré.

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Beorn
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Messagepar Beorn » 09 Juin 2008, 15:10

Vinyamar a écrit :Les livres que les gens achètent le plus, ce sont bien les best-seller, comme son nom l'indique. (c'est à dire, tous les livres poches)
Le prix général des livres achetés risque donc de baisser. On est loin des propos alarmistes du début.
Les prix des livres moins vendus augmentera pendant 6 mois, avant d'être soldés.
Donc là aussi, il y aura baisse.

Où est le problème déjà ?


disparition des petites librairies et petits éditeurs = moins de couverture du territoire, moins de conseils et de diversité = moins de lecteurs.

Là est le problème.


La FAUSSE question du prix :

Pour le prix, il faut distinguer le court terme et le moyen/long terme :

Les prix baissent dans un premier temps sur quelques titres très vendus, et puis les petites librairies (et petits éditeurs) disparaissent. La concurrence devient moins vive : les prix peuvent remonter.

Pour 1 bouquin donné, le prix varie au cours du temps : cher au lancement, vite soldé, puis cher à nouveau quand il n'est plus en stock.

Quant aux autres bouquins, soit ils disparaissent, soit ils deviennent des raretés, leurs prix montent (tu me diras, puisque plus personne ne les achète, ils ne pèsent plus beaucoup sur le prix moyen...)


La VRAIE question de la lecture :

Je crois que le prix ne change pas le nombre de lecteurs.
La demande ne réagit pas beaucoup au prix. Elle est fonction d'autres facteurs : maillage du territoire en librairies, réseau de bibliothèques, qualité et diversité des maisons d'édition, effort de l'éducation nationale, habitudes culturelles d'une nation etc.

Vinyamar, c'est toi-même qui disait que les Français lisaient beaucoup, non ?

Est-ce qu'il s'est vendu moins de Harry Potter en France qu'ailleurs dans le monde ?
ça m'étonnerait, et pourtant, au Canada, c'est moins cher de 42%...
Dernière édition par Beorn le 09 Juin 2008, 15:24, édité 2 fois.
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Beorn
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Messagepar Beorn » 09 Juin 2008, 15:20

Lambertine a écrit :Pour le reste, la loi Lang est une loi française. Donc, peu me chaut. Mais paniquer parce qu'elle pourrait être modifiée me semble prématuré.


La loi lang a evidemment une influence sur la Belgique, qu'elle le veuille ou non.
Notamment si les petits éditeurs français disparaissent.

Quant à paniquer APRES que la loi soit modifiée, cela me semble un peu… tardif.
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lambertine
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Messagepar lambertine » 09 Juin 2008, 16:13

Bizarre qu'elle n'ait pas la même influence sur la Suisse.

(Quant aux "petits" libraires, faudrait voir ce qu'on appelle ainsi : la librairie de quartier (ou de village) de base propose très peu de bouquins hors norme. Le libraire de quartier doit vivre comme tout le monde. C'est vrai que si la FNAC solde Harry Potter le premier trimestre, ça lui fera un manque à gagner. Mais outre qu'il m'étonnerait fort que la FNAC solde Harry Potter le trimestre de sa sortie, les petits libraires qui donnent spontanément leur chance aux petits éditeurs, ce n'est pas fréquent. Sauf s'il s'agit de libraires spécialisés.)

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Kran
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Messagepar Kran » 09 Juin 2008, 16:56

lambertine a écrit :Mais outre qu'il m'étonnerait fort que la FNAC solde Harry Potter le trimestre de sa sortie, les petits libraires qui donnent spontanément leur chance aux petits éditeurs, ce n'est pas fréquent. Sauf s'il s'agit de libraires spécialisés.)


Les grandes surfaces ne vont pas se priver se faire du chiffre le plus rapidement possible. Elles ont les moyens de jouer sur des volumes indécents, et désirent surtout ne pas avoir de stock. Donc Harry, il est acheté en grande quantité, vendu le plus vite possible pour faire de la maille.

La FNAC et analogues ne va pas tarder à suivre le mouvement pour ne pas perdre le marché, donc soldes aussi le plus vite possible. Mais elle, elle va se rattraper sur le manque à gagner de sa marge sur les autres produits.

Les petits libraires vont faire ce qu'ils peuvent. Comme le dit Beorn, quand ils auront disparu, les gros poissons se mettront d'accord et les prix augmenteront. J'ai vu cela se faire dans d'autres marchés.
La vie est une histoire, racontée par un idiot, pleine de bruit et de fureur, et qui ne signifie rien.

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Clendorie
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Messagepar Clendorie » 09 Juin 2008, 17:00

lambertine a écrit :Bizarre qu'elle n'ait pas la même influence sur la Suisse.

(Quant aux "petits" libraires, faudrait voir ce qu'on appelle ainsi : la librairie de quartier (ou de village) de base propose très peu de bouquins hors norme. Le libraire de quartier doit vivre comme tout le monde. C'est vrai que si la FNAC solde Harry Potter le premier trimestre, ça lui fera un manque à gagner. Mais outre qu'il m'étonnerait fort que la FNAC solde Harry Potter le trimestre de sa sortie, les petits libraires qui donnent spontanément leur chance aux petits éditeurs, ce n'est pas fréquent. Sauf s'il s'agit de libraires spécialisés.)


Le fait que des petits éditeurs français disparaissent aura une influence sur tous les pays où ils sont distribués. Que ce soit la Belgique, la Suisse ou l'Ouzbékistan.

Quant à l'histoire de la librairie de base je ne suis pas tout à fait d'accord. Dans la librairie de mon quartier les nouveautés et autres best-sellers n'occupent pas la quasi-totalité du magasin. La majorité (en terme de nombre d'exemplaires présentés) sont des classiques et des bouquins spécialisés.
Et bien que ce ne soit pas une boutique spécialisée, le rayon fantasy (qui a pourtant la taille d'un placard à balais) possède des Nestiqneven, des Nuit d'Avril et même des Oxymore. Ce qui est plutôt étonnant quand on sait que beaucoup de FNAC se contentent de mettre des Bragelone en rayon.

Bon après tu vas sûrement me dire qu'il s'agit d'un cas particulier et que ça n'existe pas à Bruxelles. :roll:

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Messagepar lambertine » 09 Juin 2008, 17:10

Je dirai plutôt que rares sont les librairies de quartier à avoir un rayon fantasy grand comme un placard à balai.
Je dirai même que la plupart des libraires "de quartier" n'ont pas de rayons définis du tout. A part "Nouveautés" "Poche" et "Jeunesse".
Mais nous n'avons sans doute pas la même définition du libraire "de quartier".

(Et, oui, j'admets pour les classiques. mais en quoi s'applique-t-elle aux classiques, la loi Lang ?)

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Beorn
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Messagepar Beorn » 09 Juin 2008, 17:17

Lambertine a écrit :Bizarre qu'elle n'ait pas la même influence sur la Suisse.

(Quant aux "petits" libraires, faudrait voir ce qu'on appelle ainsi : la librairie de quartier (ou de village) de base propose très peu de bouquins hors norme. Le libraire de quartier doit vivre comme tout le monde. C'est vrai que si la FNAC solde Harry Potter le premier trimestre, ça lui fera un manque à gagner. Mais outre qu'il m'étonnerait fort que la FNAC solde Harry Potter le trimestre de sa sortie, les petits libraires qui donnent spontanément leur chance aux petits éditeurs, ce n'est pas fréquent. Sauf s'il s'agit de libraires spécialisés.)


Tu opposes FNAC et petit libraire, bon, la FNAC, c'est justement la seule "grande surface" du livre qui pratique un peu de diversité.

Quant aux "petites" librairies, oui, bien sûr qu'elles sont souvent spécialisées (BD, enfant, religion, SF, beaux livres et j'en passe), celles-là sont obligées d'avoir une grande diversité.
Les "petites" généralistes, elles, proposent une offre très différente de la FNAC : pour commencer, elles existent dans les petites villes, et pas la FNAC...

Il faut bien voir que dans les villes moyennes (et petites), le choix, ce n'est pas FNAC ou Gibert Jeune, le choix, c'est LA librairie de centre-ville ou l'"Espace culturel LECLERC", dans la zone commerciale...
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Chwip
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Messagepar Chwip » 09 Juin 2008, 17:25

lambertine a écrit :mais en quoi s'applique-t-elle aux classiques, la loi Lang ?


:shock: :shock: :shock: :shock:

La loi lang s'applique à tous les livres alors c'est quoi cette question ? :shock: :shock:

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Clendorie
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Messagepar Clendorie » 09 Juin 2008, 17:42

lambertine a écrit :Je dirai plutôt que rares sont les librairies de quartier à avoir un rayon fantasy grand comme un placard à balai.
Je dirai même que la plupart des libraires "de quartier" n'ont pas de rayons définis du tout. A part "Nouveautés" "Poche" et "Jeunesse".
Mais nous n'avons sans doute pas la même définition du libraire "de quartier".

(Et, oui, j'admets pour les classiques. mais en quoi s'applique-t-elle aux classiques, la loi Lang ?)


:shock: Les classiques ne sont pas des livres peut-être?

Et c'est quoi cette histoire de "définition d'une librairie de quartier"?

Je parle d'une petite librairie (à savoir un lieu où on vent des feuilles de papiers reliés) dans une petite ville de province (Angoulême). Et comme c'est une librairie de quartier elle est située au centre ville et pas dans un centre culturel quelconque, elle a un espace réduit, n'appartient pas à une enseigne...
Et je ne vois pas en quoi le fait qu'elle ait un minimum de classification et qu'elle vende de la fantasy l'empêche d'être une librairie de quartier.

J'ai suffisamment répondu au pinaillage ou tu veux des photos?

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Messagepar lambertine » 09 Juin 2008, 17:48

Ce n'est pas moi qui oppose FNAC et "petit libraire". Mais depuis le début de ce fil il est question de grands groupe, quels qu'ils soient, et de "petites librairies" ou de "librairies de quartier", et de la puissance économiques des grands groupes qui finiront par écraser les malheureux "petit éditeurs" et "libraires de quartier" (ou de village).

Je ne nie pas pour un sou la pression que les grands groupes (Carrefour, par exemple) font subir à tous leurs fournisseurs (qu'il s'agisse de fournisseurs d'oranges, de bouquins ou de papier émeri - et je comprends que Mille Saisons craigne d'être écrasé par Carrefour). la seule chose que je dis c'est que la différence de prix est rarement significative pour le consommateur, à marque égale, et hors produits d'appel, par rapport au commerce dit de proximité. Et que le choix est plus vaste, ne serait-ce que pour une question d'espace disponible. Ceci dit avec tout le respect que je dois aux commerçants indépendants. Un commerçant indépendant n'étant pas nécessairement "petit". Scienta ou Tropismes ne sont pas "petits", mais grands (pour des belges), diversifiés et... moins chers que la FNAC (et encore moins chers pour les étudiants).

Je ne suis pas de mauvaise foi : je dis seulement qu'alors que Carrefour (ou la FNAC, ou Club) POURRAIENT vendre Harry Potter moins cher (et s'en servir comme produit d'appel) ils ne le font PAS alors que, globalement, TOUS les bouquins sont moins chers chez Scienta.

PS : Effectivement, Clendorie, nous n'avons pas la même notion de ce qu'est une "petite librairie de quartier". Ce dont tu parle, c'est plutôt une librairie de centre-ville d'une ville moyenne (pour la France). Le centre d'Angoulême, ce n'est pas un "quartier".

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Messagepar lambertine » 09 Juin 2008, 17:57

Chwip a écrit :
lambertine a écrit :mais en quoi s'applique-t-elle aux classiques, la loi Lang ?


:shock: :shock: :shock: :shock:

La loi lang s'applique à tous les livres alors c'est quoi cette question ? :shock: :shock:


Les classiques sont édités depuis plus de deux ans et c'est précisément ce délai de deux ans qui est en cause.
A moins que ce délai ne courre à partir de chaque réimpression ?

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Beorn
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Messagepar Beorn » 09 Juin 2008, 17:59

Sur le fait que la liberté des prix n'ait pas les mêmes conséquences en Belgique qu'au Royaume-Uni, des explications ont déjà été données (petit marché, proximité géographique avec le gros marché français, réseau de distribution français ou très présents en France etc.).

Ce n'est pas le cas au Canada ou les liens économiques avec la France sont moins forts, ni apparemment en Suisse. Pourquoi ? Je n'en sais rien ; peut-être que les distributeurs en Suisse sont moins liés avec la France.

Tu dis toi même que la FNAC (enseigne française) vend plus cher que Scienta, indépendant local, est-ce que ça ne serait pas, par hasard, parce que la FNAC ne peut pas brader à Bruxelles ce qu'elle vend à "prix Lang" à Lille et à Paris ?
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Messagepar lambertine » 09 Juin 2008, 18:23

Scienta (pub gratuite) est à Mons mais passons. Outre que je ne vois pas pourquoi la FNAC ne pourrait pas brader à Bruxelles ce qu'elle ne peut brader à Paris (et vend plus cher à Bruxelles qu'à Paris, d'ailleurs), je ne vois pas pourquoi une chaîne belge comme Club (filiale de Delhaize Le Lion) ne pourrait pas le faire, elle. Or, elle ne "brade" pas - en tout cas pas les best sellers (parfois, je le reconnais, certains bouquins de cuisine ou de bricolage), même si elle est un chouia moins chère que Carrefour (2€ sur le dernier HP si mes souvenirs sont bons).

Je me permets de remettre sur le tapis cette comparaison bancale avec la Papouasie : si les distributeurs belges ne réagissent pas comme les suisses ou les canadiens, n'est-ce pas autant une question de mentalité que d'Economie ? Et si la mentalité joue dans le "rapport au livre", peut-on comparer sans moduler (d'autant qu'il s'agit d'un côté d'une dérégulation totale et de l'autre d'une réduction du délai de régulation) les possibles résultats de la modification de la loi Lang avec la situation britannique ?

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Lna
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Messagepar Lna » 09 Juin 2008, 19:15

Beorn a écrit :Ce n'est pas le cas au Canada ou les liens économiques avec la France sont moins forts, ni apparemment en Suisse. Pourquoi ? Je n'en sais rien ; peut-être que les distributeurs en Suisse sont moins liés avec la France.


Pour le Canada, je sais pas, mais pour la Suisse, ils sont liés aux distributeurs français, sauf que c'est eux qui choisissent les prix et c'est encore eux qui choisissent quand ils les mettront en soldes.

Le prix des livres est fixé en France par les éditeurs et imposés aux libraires par la loi Lang. Lors de l'importation pour le marché suisse, les diffuseurs appliquent au prix français une majoration, très variable d'un diffuseur à l'autre, fixée sous forme de "tabelle de conversion". Ce mécanisme permet aux diffuseurs de fixer des prix pour la Suisse qui sont nettement supérieurs aux prix français.


Pour l'exemple Harry Potter :

Pour la sortie du tome 6 anglais, je suis allée dans un librairie Suisse, on m'a fait -30% sur le livre et en prime, on m'offre le tome 5 gratuitement.

En France, à la sortie du tome 6 en Français, le livre est vendu à plein pot.... pourtant, 800 000 exemplaires sont vendus en une seule journée !
Je vais en Suisse, la version française est à -30% sur le prix éditeur.

Pour le tome 7, à Waterstone's sur Picadilly en plein centre de Londres, le livre on me l'a fait à -50 % ! Ce soir là, il s'est vendu 1,8 millions d'exemplaires !
A Paris sur la Fnac des Champs Elysées pour la VF, on me le fait plein pot ! (1,15 millions d'exmplaires en 48 H). Je retourne en Suisse, il est à -30 %.

Si les distributeurs français n'étaient pas bloqués par la Loi Lang, sur le coup, ils auraient fait de même... ils pourraient même le vendre à 1 € symbolique.
Mais voilà, c'est Harry Potter et c'est un cas à part... ça représente des chiffres faramineux. C'est pas le cas de tous les best-seller.

Pourtant, même avec les prix plein pot, ça n'arrête pas les acheteurs.

Après, voilà quoi... tu te retrouves qu'avec des grandes enseignes. Les petites libraires de quartiers... elles ont tendances à disparaître.
Ok, les best-seller sont moins chers, mais en Suisse, y a plus cette diversité, les Nestiqneven, des Nuit d'Avril et même des Oxymore... j'en trouve pas sur les rayons !
Je suis obligée de commander si je veux ça.

Et à côté, les autres bouquins, des Bregelonne par exemple, sont plus chers qu'en France. Voilà comment ils compensent.

Beorn a écrit :Les prix baissent dans un premier temps sur quelques titres très vendus, et puis les petites librairies (et petits éditeurs) disparaissent. La concurrence devient moins vive : les prix peuvent remonter.

Pour 1 bouquin donné, le prix varie au cours du temps : cher au lancement, vite soldé, puis cher à nouveau quand il n'est plus en stock.

Quant aux autres bouquins, soit ils disparaissent, soit ils deviennent des raretés, leurs prix montent (tu me diras, puisque plus personne ne les achète, ils ne pèsent plus beaucoup sur le prix moyen...)


Exactement.

Quitte à payer plein pot, au moins, j'aurai de la diversité !

En plus, c'est la bataille inverse en Suisse en ce moment. Ils veulent essayer de remettre en route le prix unique, parce que certains abusent sur les prix.

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Messagepar Beorn » 09 Juin 2008, 20:49

Lambertine a écrit :Et si la mentalité joue dans le "rapport au livre", peut-on comparer sans moduler (d'autant qu'il s'agit d'un côté d'une dérégulation totale et de l'autre d'une réduction du délai de régulation) les possibles résultats de la modification de la loi Lang avec la situation britannique ?


Moui, mais enfin, la France ressemble un tout petit peu plus à l'Angleterre qu'à la Papouasie, quand même.
Moi, Français, s'il y a de vraies différences de prix, j'irais probablement là où c'est le moins cher ; et honnêtement, vous ferez tous un peu pareil, non ?

Lna a écrit :En plus, c'est la bataille inverse en Suisse en ce moment. Ils veulent essayer de remettre en route le prix unique, parce que certains abusent sur les prix.


Tiens, c'est intéressant, ça ! Comme quoi...
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Messagepar lambertine » 09 Juin 2008, 21:36

Moui... enfin... pas nécessairement. Tout dépend de ce qu'on entend par "moins cher", tout compris.

Si je veux acheter Harry Potter et que, oh, tiens, je dois comme par hasard me rendre à Lille, il y a de bonnes chances que je l'achète à Lille (et si j'habitais encore Mons, il y aurait eu de bonnes chances que je l'ajoute à mon panier Auchan-Maubeuge).
Si je n'ai aucune raison de me rendre à Lille (ou à Maubeuge), si (admettons) il est 5€ moins cher à la FNAC qu'à "La Licorne" à Uccle (publicité gratuite), je ne vois pas pourquoi payer 3€ de tram ou 5€ de parking et perdre au moins une heure, sans compter les files à la caisse, pour gagner des cacahuètes.

(et..; euh... ça existe toujours, L'Oxymore ?)


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