Les fils d'Arghun,

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kbferrand
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Les fils d'Arghun,

Messagepar kbferrand » 09 Fév 2010, 15:28

Bonjour je m'appelle Kevin et je poste ici le premier chapitre de mon premier roman de fantasy( ça fait beaucoup de première fois) Le tome 1 est terminé et comprend une trentaine de chapitre, il présente l'enfance des héros principaux Rhul et Khérus tout en fixant un préambule à une histoire de trahison, de succession et de guerre le tout dans un monde imaginaire forcément(comme c'est original!). Il est globalement d'inspiration arturienne comme beaucoup d'ouvrage de ce genre, le tome deux actuellement en préparation, se déroulera quelques années plus tard. Voilà c'est sans autre prétention que de distraire j'espère que ça plaiera à certain. N'hésiter pas à me renvoyer vos commentaires, c'est dans ce but que j'agis, si c'est chiant dite le, si c'est bateau, dite le et si ça vous plait alors dites deux fois! Ouais, c'est vrai ça fait toujours plaisir!
I

Arthamun






Le ciel était d’un bleu parfait, pas une traîne n’en altérer la perfection. Une chaleur torride régnait sur Arghun. De mémoire de Déllaens, on n’avait jamais vu un été pareil.
Dans les champs qui cernaient Arthamun, le blé était mûr. De nombreux paysans s’activaient déjà à la moisson. Rhul se sentait d’humeur joyeuse. Il avançait d’un pas léger tout en observant les hommes manier la faux avec habileté tandis que les femmes, aidées de leurs enfants, ramassaient les épis pour en faire des gerbes. Le jeune garçon était un habitué de ces scènes agricoles.Il ne comptait plus les fois où il avait vu son père faucher le blé autour de la ferme familiale. Lui-même avait toujours, aussi loin qu’il s’en souvenait, participé à la moisson. Cette année serait la première qu’il manquerait. Cette idée lui procurait des sentiments en demi-teinte. Il éprouvait à la fois un soulagement d’échapper à ce dur labeur et une certaine nostalgie doublé d’un peu de culpabilité. Il ne se sentait pas vraiment l’âme d’un paysan- un peu rêveur, il aspirait à une vie moins monotone- mais il aimait ces soirs où les familles se réunissaient afin de fêter la fin des récoltes. Cela se déroulait souvent autour d’un grand feu. On y dansait des heures entières, tout en chantant de veilles chansons paillardes, pas toujours du goût des femmes, mais qui les faisaient toujours rire lui, ses frères et sa soeur. Il n’était pas rare, pour ne pas dire de tradition, d’y voir rouler sous la table un ou deux hommes imbibés d’alcool de Jonk. Il eut soudain un pincement au cœur en pensant qu’il ne revérait pas sa famille avant longtemps.

Rhul était un garçon sans histoire, né d’une famille de paysan, sympathique et d’une âme généreuse. Il était agée d’une douzaine d’années, il avait des cheveux noirs comme le jais et des yeux d’un bleu profond. De taille moyenne pour son âge, ses épaules laissaient néanmoin présager qu’il ferait un homme robuste.
Il jeta un œil au soleil et considéra qu’il avait encore le temps d’arriver à Arthamun avant midi. Les remparts de la cité étaient en vue depuis un moment. A en juger par la distance restant à parcourir, il estima qu’il ne lui faudrait guère plus d’une heure pour arriver aux portes de la ville. Il accéléra tout de même le pas, pensant ainsi gagner assez de temps pour se promener un peu avant de se présenter à la caserne. La perspective de découvrir l’antique cité lui procurait une forte excitation et il ne pouvait s’empêcher de sourire. Il n’avait jamais eut beaucoup l’occasion de voyager. Bien sûr, il s’était rendu plusieurs fois à Tulemdam, mais en comparaison d’Arthamun, lui on lui avait dit, cette cité n’était qu’un petit village. Il avait eut du mal à le croire car Tulemdam lui avait déjà paru gigantesque. Son esprit vagabondait en imaginant la splendeur des bâtiments, lorsqu’il entendit derrière lui, une voix bourrue le héler.
- Eh petit ! lui lança un homme trapu du haut d’une charrette tirée par deux énormes bœufs. Tu ne vois donc pas que t’es au beau milieu de la route.
- Oh ! Excusez-moi, je ne vous avais pas entendu arriver.
- Alors tu ferais bien d’enlever le foin que tu as dans les oreilles dit l’homme en souriant. Où vas-tu comme ça ?
- A Arthamun monsieur, pour mon apprentissage militaire.
- Tiens donc un soldat ! Et bien si tu veux mon gars, je peux t’emmener, je vais justement à la cité vendre mes tasirks, l’homme montra du pouce l’arrière de la charrette, plein à raz bord de tubercules verdâtres.
Rhul accepta l’invitation. Il grimpa sur la charrette, jeta le sac qui contenait ses affaires avec soulagement à l’arrière et s’installa à côté du paysan. Il avait de la chance, cette rencontre lui ferait gagner du temps. Cette fois, il était sûr d’être suffisamment en avance pour pouvoir flâner dans les rues.
- Alors mon gars, comment t’appelles-tu ? lui demanda le paysan en claquant ses rênes sur le dos de ses bœufs qui émirent, en réponse, un beuglement de pure forme.
- Rhul, monsieur.
- Moi c’est Jhared, lui dit le paysan. Tu viens de loin comme ça ?
- Des régions centrales, non loin de Tulemdam, monsieur Jhared.
- De Tulemdam ! Et bien dis donc, ça fait un sacré bout de chemin pour un gamin de ton age, surtout par une chaleur pareil.
- Oh, j’ai fait ça en plusieurs étapes. Cette nuit, j’ai dormi dans un village à quelques kilomètres à l’est. Et puis je ne suis plus un gamin, protesta timidement Rhul. Je vous l’ai dit, je me rends à Arthamun pour mon apprentissage militaire.
- Ouais, se moqua gentiment le paysan, ne le prends pas mal Rhul, mais à ton age, on est encore un gamin.
Rhul préféra ne pas relever, en se disant, qu’après tout, si le prix à payer pour gagner du temps était de se faire traiter de gamin, ce n’était pas bien grave. De plus, cet homme était bien aimable de l’avoir invité à monter sur sa voiture.
La charrette parcourut la distance qui la séparait d’Arthamun en deux fois moins de temps qu’il aurait fallu à Rhul pour le faire à pieds. Lorsque l’attelage arriva aux portes de la cité, Rhul remercia Jhared et celui-ci lui souhaita bonne chance pour son apprentissage militaire.
-Savez- vous où se trouve la caserne de la basse académie ? lui demanda Rhul avant de le quitter.
-Continue tout droit jusqu’au prochain croisement, lui dit le paysan. Ensuite si ma mémoire est bonne, tourne sur la gauche. En marchant une bonne demi-heure, tu tomberas dessus. Tu ne peux pas la rater.
-Une demi-heure ! s’étonna Rhul, soudain inquiet.
-Ben oui, tu es à Arthamun mon gars, ici tout est démesuré.
Rhul s’empressa de suivre l’itinéraire indiqué par le paysan, prenant cependant le temps de se vêtir de la tunique réservée aux jeunes recrues, comme lui avais dit de le faire son père. Il fourra sa tunique sâle dans son sac et reprit son chemin vers la caserne, d’un pas pressé.
Il était à la fois déçu de ne pas avoir le temps de se promener et inquiet. Jamais il n’aurait pensé qu’il lui faudrait tant de temps pour rejoindre la caserne. La cité devait être encore plus grande qu’il ne se l’était imaginé.
Le paysan avait eut raison de souligné la démesure de la cité.
Les bâtiments étaient de taille monumentale, la moindre des habitations s’élevait sur plusieurs étages et semblait crever le ciel. Dans le quartier traversé par Rhul, en bordure des murailles, la plupart des rues étaient larges et aérées et devait permettre à plusieurs attelages de se croiser sans trop de problème. Pour autant, les rues étaient quasiment désertes. La chaleur étouffante avait contraint la plupart des habitants à rester cloîtrés. Les persiennes étaient tirées et l’on pouvait voir à travers leurs lamelles les fenêtres ouvertes afin de laisser pénétrer le peu d’air qu’il y avait à l’extérieur.
Rhul accéléra le pas. Son sac commençait à lui lacérer les épaules et lui casser le dos. La chaleur faisait naître sur son front d’énormes gouttes de sueur qui venait s’écraser mollement sur sa tunique propre, en maculant le blason impériale. Malgré l’empressement qu’il mettait en œuvre, son humeur avait changé et il était à présent nerveux. Il devait arriver avant midi et la perspective de se présenter en retard à un événement aussi important le mettait mal à l’aise.
Arrivé à un croisement, il hésita une seconde. Puis, en repensant aux indications du le paysan, il continua tout droit. Devant lui, il entrevit un groupe de garçon de son âge, vêtu également de la tunique des apprentis soldats. En s’approchant, il entendit l’un d’eux demander le chemin de l’académie militaire à un vendeur ambulant.
Le marchand leur indiqua qu’ils étaient sur la bonne route. Les garçons se mirent de nouveau en chemin, Rhul leur enquilla le pas, un peu rassuré. Au moins pensa-t-il, il était sur la bonne route et ne serait pas le seul en retard. Au bout de quelques rues, il aperçut un énorme bâtiment cerné de murailles sur lesquelles des soldats effectuaient leur ronde. Il comprit aussitôt qu’il s’agissait de la basse académie et pressa encore le pas. Le groupe de garçon s’arrêta à une fontaine afin de se désaltérer. Si l’envie de se joindre à eux fût forte, Rhul jugea préférable de poursuivre. Quelques minutes plus tard, il arrivait à la porte de l’académie.
- Bonjour ! dit-il à un des gardes surveillant l’entrée. Je suis là pour mon incorporation.
- Tu es en retard, répondit le garde d’un ton sévère. Les recrues devaient être là à midi au plus tard.
- Oui je sais, excusez moi, dit Rhul d’un ton confus.
- Tu t’excuseras auprès de ton instructeur, lui dit l’homme avant de l’inviter à se présenter au bureau des recensements.
Rhul obéit.
Lorsqu’il frappa à la porte du bureau, située non loin de là, une voix rauque l’invita à entrer.
Un sous officier à la carrure monumentale était installé à une petite table. Devant lui était disposée une pile de parchemins.
- Qu’est-ce que tu veux ? lui demanda-il.
- Je me présente pour mon incorporation répondit Rhul d’une voix timide.
- Tu es en retard, dit le soldat d’un ton tranchant, donne moi ton nom.
Rhul s’exécuta et le soldat commença à fouiller dans ses papiers de ses grosses mains calleuses. Au bout d’un instant, il en tira un de sa pile, manquant de peu de tout faire s’écrouler, et le parcourut des yeux. Soudain, son regard s’illumina d’une étincelle de satisfaction. Il leva les yeux vers Rhul et l’observa d’un air curieux avant de lui dire d’un ton sadique:
- Il semblerait que j’ai un sort particulier à te réserver mon garçon. Décidément, ajouta-t-il en se levant, c’est la journée.
Le soldat se dirigea vers la porte, et donna l’ordre à Rhul de ne pas bouger. Le garçon obéit. Il sentit l’inquiétude gagner son esprit, il allait sans doute être puni pour son retard. Sa bonne humeur de la matinée lui semblait maintenant bien loin. A l’extérieur, il entendit le groupe qu’il avait dépassé plus tôt dans la rue, s’adresser au sous officier.
- Je n’ai pas le temps, leur répondit celui-ci, rendez-vous auprès de votre instructeur troisième bâtiment sur la droite, vous viendrez vous faire recenser plus tard.
Le discours du soldat contribua à augmenter l’inquiétude de Rhul. Il se demanda pourquoi il allait être le seul à qui l’on cherche des problèmes, puisqu’il n’était pas le seul à être en retard, et de plus pas le dernier ? A moins, se dit-il, qu’il ne s’agisse d’autre chose.
Rhul n’eut pas à attendre bien longtemps, très vite le soldat pénétra dans le bureau, suivi de peu d’un homme en civil.
- Le voilà dit le soldat en s’adressant à l’homme, il est à toi.
- Merci Farek dit l’homme d’un ton amical je commençais à m’inquiéter.
- De rien, où est l’autre ?
- Ne t’en fait pas, il est en de bonnes mains.
Le soldat s’adressa alors à Rhul.
- Tu vas suivre cet homme, il semblerait qu’il y ait une erreur sur le lieu de ton incorporation.
- Une erreur ? demanda Rhul d’un ton air perplexe. Est-ce que je me serais trompé de caserne ? demanda-il, inquiet.
- En quelque sorte répondit l’homme, mais allons, le temps presse.


Deux heures s’étaient écoulées depuis sa présentation à la basse académie. Rhul sentait l’impatience et l’inquiétude le ronger doucement. Il se trouvait maintenant dans un des innombrables couloirs du temple, en plein cœur de la cité. Il avait été mené là par l’homme qui était venu le chercher dans le bureau de recensement. Il ignorait encore la raison de sa présence ici. Sur la route, l’homme était resté évasif et, une fois arrivés au temple, il l’avait simplement introduit dans ce couloir.
Rhul n’était pas seul à attendre. En plus d’un garde surveillant une large porte de chêne en face de lui, un jeune garçon attendait également. Rhul supposait qu’il devait s’agir de cet autre garçon dont avait parlé plus tôt le sous officier. Sa tunique beige, rehaussée du blason de l’armée impériale, tendait à prouver qu’il devait être là pour la même raison que lui. Il semblait sensiblement plus jeune que Rhul. Cependant, il était nettement moins charpenté et légèrement plus grand. De ses cheveux châtains, une mèche rebelle traçait une singulière virgule sur un front court. Une lueur de malice illuminait ses yeux verts et de petites pommettes saillaient déjà en contraste à ses traits d’enfants.
Rhul commençait à être fatigué. Dans le corridor, il n’y avait aucun endroit où s’asseoir et les muscles de ses cuisses, déjà fortement éprouvés par son voyage, se raidissaient à mesure que le temps s’écoulait.

La tournure de la journée commençait à effacer la joie qu’il avait ressenti en apprennant son incorporation à la caserne d’Arthamun. Il avait répondu à l’appel de l’empire afin d’effectuer ses années de service obligatoire avec une certaine forme d’exitation. L’idée de quitter son quotidien de paysan pour un univers inconnu était pour lui une véritable aventure. La perspective de s’engager lorsque son service serait terminé lui avait même quelquefois traversé l’esprit. Au cas où il se déciderait à poursuivre dans cette voie, il n’existait pas de meilleur endroit dans tout l’empire pour concrétiser un tel projet. Arthamun possédait l’une des plus anciennes écoles militaires impériales, et certainement la plus importante depuis que l’empire avait entamé la centralisation de ses institutions. Elle était divisée en deux académies : la haute avait pour but la formation des futurs officiers et était fréquentée en grande partie par les descendants de la noblesse. Et la basse, celle où Rhul devait être incorporé, réservée à l’apprentissage des soldats de second rang. Mais à présent l’irritation et l’inquiétude, l’amenaient à reconsidérer pour un instant ses projets militaires.
Soudain, un bruit de pas provenant de l’autre côté de la porte ramena Rhul à la réalité et il laissa s’échapper un murmure de surprise. Tout en tâchant de se ressaisir, il tira sur sa tunique afin de l’apprêter au mieux. Du coin de l’œil, il vit l’autre garçon faire de même.
La porte s’ouvrit doucement, une intense lumière pénétra dans le couloir et força les deux garçons à ciller. Le garde qui leur bloquait l’accès s’écarta en faisant claquer dans un geste solennel contre son bouclier le fut de sa lance. Une silhouette apparue dans l’encadrement de pierre. Une voix emplie d’une sage autorité résonna dans le corridor.
- Messire Rhul, messire Khérus, entrez je vous prie !
Pendant une seconde, Rhul se demanda si c’était bien à lui qu’on s’adressait de la sorte. Il n’avait pas l’habitude qu’on lui serve du « messire ». Une fois cet étonnement passé, il s’exécuta et franchit le seuil avec appréhension. Le dénommé Khérus lui emboîta le pas.
Tous deux se retrouvèrent dans une salle aussi immense que luxueuse.
Ornant des murs si haut qu’ils semblaient monter jusqu’aux cieux, de splendides tentures s’intercalaient entre d’innombrables renfoncements creusées dans la pierre. Ces multitudes de petites niches abritaient autant de statues, à l’effigie de dieux déllaens. Dans une alcôve plus grande que les autres figurait une représentation sous sa forme bestiale de Dell, père de tous les dieux, avec son corps de loup et sa tête de taureau tricorne.
Face aux deux garçons, d’immenses vitraux filtraient les rayons du soleil.
La silhouette leur apparut plus distinctement à mesure que leurs yeux s’accoutumaient à la lumière.
C’était celle d’un vieillard petit et rachitique. Une toge rouge recouvrait son corps qui se mouvait tel un pantin désarticulé. De ses manches brodées de motifs cousus au fil d’or, dépassaient de longues mains parcheminées. Un diadème en occitan, symbole de son appartenance au temple, couronnait son crâne dégarni. Autour de son cou, un pendentif représentant deux lunes entrecroisées se balançait au grè de mouvement désynchronisés.
- Allons bon, dit le prêtre en les scrutant d’yeux aussi verts que l’eau des lacs d’Endessia, nous n’allons pas y passer la journée ! Cette assemblée a une lourde tâche devant elle.
- Mon nom est Tauris. Voici, la grande assemblée de notre temple, dit le prêtre qui désigna une table de marbre disposée dans le fond de la salle ou d’autres prêtres étaient installés. Vous devez certainement la connaître sous le nom de Ghyria. C’est elle qui va procéder à votre évaluation.
- Une évaluation ? bredouilla Rhul, si doucement que personne ne porta attention à son intervention.
Pris d’un sursaut d’appréhension, il sentit un frisson lui parcourir l’échine. On ne l’avait en rien informé de quelque « évaluation » que ce soit.
La Ghyria était composée de onze membres. Neuf se partageaient un banc de pierre inconfortable dont une place, certainement réservée au prêtre qui les avait introduits, demeurait vacante. Un onzième personnage siégeait à leur droite.
A en juger par son trône, disposé sur un piédestal, il devait s’agir du grand prêtre protecteur du temple. Les accoudoirs et les larges pieds du meuble étaient décorés d’un entrelac compliqué de runes anciennes et de motifs figuratifs représentant des créatures issues du grand livre de Dell. Rhul reconnu entre autre Larhs, la chienne aux serres d’oiseau.
Le grand prêtre se redressa à leur approche.
C’était un homme entre deux âges, comparé au dénommé Tauris et aux autres prêtres, il avait presque l’air d’un jeune homme. Il portait une toge semblable à celle du vieillard à ceci prés qu’elle était de dominance argentée et scintillait de reflets si nombreux qu’elle semblait changer de ton à chacun de ses mouvements. Il arborait également un pendentif et un diadème identique à ceux des autres prêtres mais ornés de gemmes rouges et ambres.
Grand et large d’épaule, il avait cette manière qu’ont les hommes sages de toujours regarder loin devant. Cette façon d’être, laisant penser que les choses terrestres ne faisaient que l’effleurer, forçait le respect. Il se dégageait de ce personnage une sorte d’aura de pouvoir.
Rhul sentit sa chair frissonner et ses poils se hérisser. De vieilles rumeurs concernant les prêtres lui revinrent à l’esprit. On les disait capables de sorcellerie. Le garçon avait toujours refusé de croire à de tels boniments mais face à ce personnage, il sentit ses convictions fondre comme neige au soleil. Lorsque le prêtre prit la parole, sa voix de basse acheva de l’impressionner.
- Cher Tauris, veuillez donc nous rejoindre, dit-il. Je vais moi même procéder aux explications.
- Comme il vous plaira, grand maître, répondit le vieillard en se dirigeant vers la place libre sur le banc.
- Approchez-donc jeunes gens, que nous puissions vous observer de plus près.
Obéissants, les deux garçons s’avancèrent. Rhul sentit une légère douleur à la tête et fut prit, pendant une seconde, d’un léger vertige. Lorsque cela lui passa, il regarda l’assemblée afin de voir si celle-ci avait remarqué quelque chose mais les prêtres semblaient ne s’être aperçus de rien.
- Comme Tauris viens de le dire. Vous avez été conviés ici afin de vous soumettre à une épreuve.
- Une épreuve, grand prêtre ? demanda Rhul d’un ton à la fois timide et étonné.
L’évaluation abordée par Tauris, déjà peu rassurante, s’était transformé en épreuve. L’appréhension de Rhul monta d’un cran.
- Oui jeune déllaen, c’est bien le mot que j’ai employé. Vous avez tous deux été désignés par le sort afin d’intégrer, dans le cas de votre réussite, la haute académie de notre cité. Ce choix n’est en rien du à vos capacités ou à votre valeur, à dire la vérité nous les ignorons, mais à un simple hasard. L’empereur souhaite ouvrir, dans les années à venir, l’accès à la haute académie à quelques jeunes issus des basses classes, il semblerait qu’il vous incombe d’ouvrir le bal.
-Vous voulez dire que nous allons devenir des officiers de l’armée impériale ? demanda Khérus, faisant entendre sa voix aiguë pour la première fois.
- Pas si vite mon garçon, je vous l’ai dit, il faudra d’abord réussir.
- Et de quelle sorte d’épreuve s’agit-il ? demanda Rhul sur un ton inquiet.
- Cela, vous le découvrirez bientôt dit le grand prêtre.
- Et si nous échouons ?
Le grand prêtre ne répondit pas à la question de Rhul mais à en juger par son regard sombre, l’alternative à la réussite de ne devait pas être très réjouissante.
-Vous êtes cependant libre de refuser la chance qui se présente à vous et de retourner à la basse académie.
Les deux garçons restèrent silencieux, pris de cour devant tant de perspectives. Le grand prêtre interpréta ce silence comme un consentement.
-Très bien, dit-il en se tournant vers les prêtres, alors nous allons pouvoir commencer.
Rhul allait protester quand une intense douleur lui coupa la parole. C’était comme si le tranchant d’une lame lui brisait le crâne. Il regarda les prêtres en se tenant la tête. Ceux-ci l’observaient avec des yeux vides, à la fois obscurs et profonds
Rhul sentit alors ses jambes fourmiller. Ses genoux cédèrent soudain sous son poids et se retrouva à quatre pattes. La douleur sous son crane devint insuportable et sa vision se troubla, comme si un voile de brume se formait sous ses yeux. Il vit la pièce tournoyer autour de lui et eut la sensation que l’on s’insinuait dans son esprit. Les prêtres étaient en train d’enfoncer les barrières de son âme, comme s’ils utilisaient un bélier pour fracasser une porte. Des voix résonnaient dans sa tête en une sorte de litanie incompréhensible. Des bribes de souvenirs mêlées à des images inconnues lui apparaissaient sous la forme de flashs, le plongeant au fur et à mesure dans un nouvel état de conscience. Chacune de ses visions lui procurait une douleur croissante. Il hurla de douleur mais son cri n’émut pas les prêtres. Ces derniers profitèrent même de cette faiblesse pour lancer un nouvel assaut. Une multitude de son semblèrent alors retentir en Rhul, un tourbillon de sensation l’entraina dans les confins de son être. Il s’évanouit, cédant aux ténèbres.
A côté de lui, Khérus était déjà allongé depuis plusieurs secondes, son esprit avait cédé plus facilement.
Dernière édition par kbferrand le 24 Oct 2010, 00:15, édité 3 fois.
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Rudiment
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Re: Les fils d'Arghun, chapitre 1

Messagepar Rudiment » 09 Fév 2010, 18:18

Allez, kbferrand, je t'invite a une autre "premiere fois" : la présentation de soi dans le thread approprié.
A plus.

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kbferrand
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Re: Les fils d'Arghun, chapitre 1

Messagepar kbferrand » 09 Fév 2010, 23:23

voili, voilou, c'est fait désolé j'avais pas vu merçi du com
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dyder
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Re: Les fils d'Arghun, chapitre 1

Messagepar dyder » 10 Fév 2010, 12:13

Le ciel était d’un bleu parfait, pas un nuage ne voilait les rayons du soleil, pas une traîne n’altérait sa perfection. Il faisait chaud sur Arghun, très chaud, de mémoire de Déllaen on n’avait pas vu un été pareil depuis plusieurs vies d’hommes.

"de mémoire de Déllaen" : je traduis ça par « aucun Déllaen vivant ne peut témoigner avoir connu une chaleur similaire » Et après tu parles de plusieurs vies d'hommes.
Donc, tu veux dire que personne ne se souvient avoir connu une telle chaleur ET que personne ne se souvient non plus avoir entendu ses grands-parents dire avoir connu une telle chaleur ET (par extension, n’est-ce pas) que personne n'a entendu ses grands-parents dire avoir eux-mêmes entendu leurs propres grands-parents dire avoir connu une telle chaleur.
Je ne sais pas si c’est moi, mais cette phrase me semble bancale.

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kbferrand
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Re: Les fils d'Arghun, chapitre 1

Messagepar kbferrand » 10 Fév 2010, 13:15

Ok je vais voir ça!
merçi
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Re: Les fils d'Arghun, chapitre 1

Messagepar kbferrand » 10 Fév 2010, 13:18

Il faisait chaud sur Arghun, très chaud, on n’avait pas vu un été pareil depuis plusieurs vies de Déllaens.
plus court, c'est mieux!
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Laurence
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Re: Les fils d'Arghun, chapitre 1

Messagepar Laurence » 11 Fév 2010, 00:49

je viens de lire tout ton texte et je me suis vraiment plu à le faire!! Je ne suis pas en état ce soir pour te faire un commentaire détaillé, mais sache déjà que j'aime beaucoup ce que tu as écrit. Juste un petit mot en passant : j'ai relevé quelques couacs dans la ponctuation mais je détaillerai tout ceci demain. Bonne nuit!

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Choups
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Re: Les fils d'Arghun, chapitre 1

Messagepar Choups » 11 Fév 2010, 09:18

Bienvenue kbferrand sur mille saisons.
Je viens de terminer la lecture, il y a de très bons passages, de bonnes expressions.
Une chose me gêne, ce sont les commentaires ou longues descriptions au milieu d'un dialogue, -Qu’est-ce que tu veux ? Lui demanda un sous officier à la carrure monumentale, installé à une petite table sur laquelle était posée une pile de parchemin.
J'y perds mon souffle.
J'avais remarqué une faute lors de tes autres posts, que j'ai retrouvé dans ton texte. "J'ai" et non "J'aie". Sauf au subjonctif "Il faut que j'aie"
De la même manière, il y a beaucoup de fautes sur tes verbes, en particulier.
que le destin vous est accordé un sort légèrement - Il s'agit du verbe Avoir et non Etre, je l'ai vu ailleurs dans ton texte, le destin vous a accordé, donc, que le destin vous ait accordé.
"et d’aspect rachitique, ce qui, associait à sa voix lui conférait une étrange allure", tu as conjugué associer à l'imparfait, au lieu de mettre l'adjectif "associé"
Comme il y en a de nombreuses, je te suggère de passer au correcteur ortho et grammaire, de word ou bien Antidote dont les amis du forum parlent en bien, et également un site que j'utilise très souvent

http://www.la-conjugaison.fr/du/verbe/resoudre.php

L'histoire démarre bien mais j'ai eu du mal à rester concentrée jusqu'au bout, à mon goût, trop de description pour un début, mais c'est un avis personnel !

Bonne continuation.

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kbferrand
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Re: Les fils d'Arghun, chapitre 1

Messagepar kbferrand » 11 Fév 2010, 15:40

II


L’épreuve





Lorsque le néant se dissipa, telle une brume matinale sous une brise naissante, Rhul revint doucement à lui. La salle de l’assemblée avait disparue de même que les prêtres. Par un phénomène inexplicable, le garçon se trouvait maintenant au beau milieu d’une large clairière. A côté de lui, le jeune Khérus se réveillait doucement.
- Que c’est-il passé ? demanda ce dernier tout en se massant lentement le crâne.
- Je n’en sais rien, répondit Rhul. J’ai la tête qui va exploser.
Il regarda autour de lui et ajouta :
- Qu’est ce que c’est que cet endroit ?
Il se leva péniblement. Des courbatures traversèrent son corps comme autant de traits. Sa tête le tourna un instant, puis, il reprit finalement ses esprits.
La clairière était cernée d’arbres gigantesques. La plupart devaient être plusieurs fois centenaires. Leurs cimes pointaient fièrement vers les cieux puis disparaissaient dans les ténèbres. L’air était glacé et pénétrant. Au sol, une herbe blanchie par le givre conférait au lieu une sinistre beauté. Malgré toute l’étrangeté de cet endroit, une atmosphère de sérénité semblait englober la clairière. Au premier abord, ni Rhul ni Khérus ne ressentirent la moindre peur. Tous deux restèrent plusieurs minutes plantés là sans prononcer le moindre mot, à s’observer en chien de faïences. Leurs visages reflétant l’expression même de la curiosité et de l’incompréhension. Khérus, d’un naturel bavard, fut le premier à rompre un silence devenant pesant.
- Comment se fait-il qu’il fasse si froid ? demanda-il en se frottant les bras pour tenter de se réchauffer.
Encore une fois, Rhul répondit qu’il n’en avait pas la moindre idée.
- Peut être avons-nous été mené dans l’extrême nord du continent, hasarda Khérus d’un ton guère convaincu.
- Et comment ? demanda Rhul, incrédule. Il faudrait des mois de marche pour y parvenir.

- Peut-être par un sortilège répondit Khérus. J’ai entendu dire que certains prêtres étaient capables d’accomplir des choses bizarres.
En d’autre circonstance, Rhul aurait très certainement explosé d’un rire incrédule et sarcastique face à une réflexion aussi peu terre à terre. Cependant, en cet instant, il demeura silencieux. Il s’était toujours considéré comme un garçon rationnel et n’avait jamais accordé beaucoup de crédit à ce genre d’histoires. Dans cet endroit, ses convictions semblaient fondre comme neige au soleil.

Il leva la tête et vit la lune scintiller étrangement dans le firmament, parant la voûte céleste tel un gigantesque joyau. Il ne comprenait rien à la situation et n’avait pas la moindre idée du lieu où ils pouvaient se trouver. Le froid et la peur commençait à s’insinuer dans son esprit.

- Je ne sais pas, dit-il à son compagnon d’infortune, tu as peut être raison. Pour cette histoire de sortilège en tout cas.
- Je dois dire que je préférerais avoir tort. Je n’aime pas cela du tout, ajouta-il en maugréant. Non, pas du tout.
- Moi non plus, Khérus ? C’est bien cela ?
- Oui, répondit Khérus en tendant une main vers Rhul. Et toi c’est Rut, c’est ça.
Rhul rit de bon cœur en entendant écorcher son nom. Khérus le regarda sans comprendre. Rhul dit en lui serrant la main :
- Non, c’est Rhul pas Rut.
Khérus se sentit ridicule et rit également, détendant un peu l’atmosphère.
- Excuse-moi, dit-il en se reprenant.
- Ce n’est rien, tu n’es pas le seul à te tromper. J’ai entendu des noms bien plus ridicules que celui-ci.
Une fois on m’a appelé Roule.

Khérus éclata à nouveau de rire puis demanda :

- Qu’est ce qu’on fait maintenant ?
- Le prêtre a parlé d’épreuve, n’est ce pas ? demanda Rhul en regardant tout autour d’eux la forêt aux ombres menaçantes.
Khérus acquiesça.

- Alors nous devons certainement faire quelque chose ici. J’imagine qu’après nous rentrerons au temple de la façon dont nous sommes arrivé. Enfin, j’espère!
- Oui sûrement, mais quoi ?
- Ça c’est à nous de le trouver. Pour cela, on devrait commencer par découvrir où nous sommes, qu’en penses-tu ?
- Oui, dit Khérus d’un ton peu engageant. Tu as sans doute raison, mais la perspective de pénétrer dans cette forêt lugubre ne m’enchante guère. Tu sais y a des trucs pas très sympathiques qui sortent la nuit, tu peux me croire. J’habitais jusque à côté d’une forêt, mon père est bucheron.

Rhul demeura silencieux en posant ses yeux sur les ombres qui les entouraient. Il préférait ne pas l’avouer mais il commençait à partager des sentiments similaires à ceux de son nouveau compagnon. Au bout d’un moment, il rassembla son courage et dit :
- De toutes façons, on ne peut pas rester ici indéfiniment, allez suis-moi !

Khérus n’eut pas le temps d’émettre la moindre objection. Rhul était déjà parvenu à la lisière des arbres.
- Eh attend moi ! Protesta-t-il en courant derrière son nouveau compagnon.
Tous deux s’enfoncèrent alors entre les arbres.

Les deux garçons marchèrent un moment sans rien rencontrer de particulier. La forêt était dense et rendait leur progression difficile. Ils devaient se frayer un chemin à travers les branches et les ronces, qui, comme unique accueil, cinglait parfois leurs visages ou leurs membres de coups aigus. Dans le ciel, le temps semblait s’être arrêté. La lune, nimbant la forêt de sa lumière blafarde, ne paraissait pas avoir bougées d’un pouce depuis leur arrivée.

Rhul et Khérus progressaient à présent dans une partie de la forêt où la végétation était de plus en plus drue. Des ronces entremêlaient de sorte que les possibilités d’orientation se restreignaient un peu plus à chaque pas. Les arbres eux, hormis quelques conifères, étaient nus. Tout semblait éteint, comme si la vie n’insufflait plus aucune force à ce lieu. On aurait dit l’hiver venu, un hiver éternel. Rhul se demanda un instant s’ils avaient dormis deux saisons.

Lorsqu’ils avançaient, les branches gisant sur le sol se brisaient comme du verre au moindre contact. Pourtant, bien qu’il fasse froid, il ne gelait pas suffisamment pour que la température soit responsable d’un pareil fait. A mesure que la mélancolie s’insinuait en eux, les cœurs des deux marcheurs se refroidissaient également.
Rhul ouvrait la marche. Khérus suivait trois pas derrière, épiant autour de lui, à la recherche du moindre mouvement.
Tandis qu’il marchait, une pensée s’insinua dans l’esprit de Rhul. Depuis leur mystérieuse arrivée, ils n’avaient pas entrevu le moindre signe de vie. Comme si la forêt avait été désertée de ses occupants, pas un bruit animal n’était venu rompre le pesant silence, ni chouette ou autre prédateur nocturne.
Rhul se rassura en se disant cette solitude, même inquiétante, avait ses bons côtés. Il aurait été fort désagréable de se faire charger pas un fyrt sauvage. Même si ses animaux n’étaient pas particulièrement féroces, la peur les amenait souvent à adopter un comportement irrationnel. Si l’on tombait nez à nez avec l’un d’eux, mieux valait prendre ses jambes à son cou. Les deux garçons se posaient une multitude de question sur le but et la nature de cette épreuve. Ils n’avaient pas la moindre idée de ce qu’ils devaient faire. Ils essayèrent plusieurs fois d’analyser les propos du grand prêtre afin de trouver un indice quelconque. A chaque fois, leurs interrogations restaient sans réponses et avait finit par les plonger dans un mutisme inquiétant.
Une brise souffla soudain du nord, les gelant jusqu’au os. Comme ils avançaient, l’atmosphère devenait de plus en plus oppressante et la peur s’insinuait en eux aussi lentement que sûrement. Rhul brisa tout à coup le silence, faisant sursauter Khérus :
- J’ai la désagréable impression de tourner en rond. Je commence à me demander si nous trouverons un jour le bout de cette forêt où quoi que ce soit d’autre.
Khérus s’apprêtait à répondre quand quelque chose attira son attention. Rhul vit ses traits s’illuminer d’une lueur d’espoir.
- Là-bas, dit-il en pointant un doigt droit devant lui! On dirait qu’il y a quelque chose!
Rhul suivit du regard la direction indiquée et crut discerner une sorte de construction.
- Oui, dit-il l’espoir également ravivé. Je vois aussi quelques chose, allons-y.
Les deux garçons se mirent alors à courir comme s’ils étaient poursuivis par Asseryt lui-même. L’espoir de sortir de cette forêt réchauffait leur cœur. Ils déchirèrent leurs vêtements sur les ronces et s’égratignèrent les membres dans une course effrénée qui, si elle ne dura pas plus d’une minute, leur paru durer des heures. Le froid pénétrant dans leur poitrine, comme à travers les mailles de leur tunique peu épaisse, leur coupait la respiration. Leur cœur tambourinait, prêt à bondir de leur torse.
Ils y étaient presque.
Encore un dernier élan et ils débouchèrent hors du couvert des arbres. Ils reprirent leur souffle quelques secondes, à demi recroquevillés, en humant des parfums acres de terre et d’humus.
-Qu’est ce que c’est ? Demanda Rhul les yeux rivé sur un mur de plusieurs mètres de haut.
Khérus S’approcha. Il analysa le mur et dit : « On dirait une muraille, comme celle qui entoure Arthamun mais je dirais qu’elle est encore plus haute. »
- Et plus lisse, ajouta Rhul en passant sa main sur la maçonnerie. On dirait qu’elle n’est faite que d’une pierre. Il n’y a pas le moindre joint, impossible d’escalader.
- Il doit bien y avoir une porte dit Khérus.
Il regarda à droite comme à gauche. La muraille se perdait dans l’obscurité sans montrer la moindre trace d’une quelconque entrée.
Tous deux se remirent alors en marche afin de trouver un moyen de pénétrer à l’intérieur de l’enceinte. Ils marchèrent longtemps sans rien voir d’autre que le mur.
- C’est curieux, dit Khérus. On dirait que ce mur n’est pas droit. Cette citée, si s’en est une, doit avoir une drôle de forme, je me demande ce qu’il peut y avoir de l’autre côté.
Rhul remarqua que Khérus disait vrai, le mur s’infléchissait vers la forêt. Soudain une idée lui traversa l’esprit et il dit : peut-être que nous sommes déjà à l’intérieur.
- Qu’est ce que tu veux dire ? demanda Khérus en le regardant bizarrement.
- Cette muraille m’a tout l’air de former un cercle autour de nous lui répondit Rhul.
- Tu veux dire que l’on serait enfermé dans cette forêt ?
- Oui, peut-être… enfin, je n’en sais rien. C’est juste une supposition.
Ils continuèrent à longer le mur. Au fur et à mesure l’idée avancée par Rhul semblait se confirmer. Le mur encerclait la forêt et ils en étaient prisonniers. Ils s’arrêtèrent un instant afin de se reposer et d’envisager l’attitude à adopter. Ils décidèrent de continuer encore un peu, après quoi, s’ils ne trouvaient rien, ils s’enfonceraient de nouveau dans la forêt. Peut-être y avaient-ils manqués quelque chose.
La fatigue commençait à faire son effet. Rhul avait les paupières lourdes et il avait froid mais il ne se plaignait pas, contrairement à Khérus qui depuis un moment ne cessait de faire des jérémiades au sujet de ses pieds qui le faisait souffrir. Rhul commençait à en avoir assez et s’apprêtait à le lui faire savoir lorsque quelque chose attira son attention. Il avait cru entrapercevoir une faible lumière un peu plus loin devant eux.
- Qu’est ce qu’il y a ? Lui demanda Khérus qui avait remarqué qu’il dandinait sa tête de gauche à droite.
- Non rien, répondit sêchement Rhul. J’avais cru apercevoir une lumière.
- C’est pas une raison pour me répondre sur ce ton répondit Khérus, un peu vexé.
- Ouais, ben excuse-moi.
- Eh ! dit Khérus en regardant devant lui, tu as raison je l’ai vu aussi.

L’exaspération de Rhul se dissipa lorsqu’il regarda à nouveau et vit plus nettement une lueur se répercuter sur le mur. Les deux garçons s’avancèrent prudemment et virent peu à peu qu’il s’agissait d’une torche fixée à la muraille. Mais la torche n’eut plus d’intérêt lorsqu’ils virent ce qu’il y avait à côté.
- C’est une porte, murmura Khérus tandis qu’ils s’avançaient prudemment.
- Oui, répondit Rhul. Mais ce n’est pas tout, regarde !
Khérus plissa les yeux et eut une expression de surprise lorsqu’il vit une forme sombre faire les cents pas devant la porte.
Ils s’avancèrent lentement en direction de l’ouverture, faisant preuve du plus de discrétion possible. Lorsqu’ils furent suffisamment prés pour y voir un peu mieux, ils s’arrêtèrent derrière un fourré épineux et observèrent de nouveau.
La forme se fit un peu plus précise. C’était la silhouette d’une femme fine et élancée. Elle était jeune et drapée dans un manteau sombre jusqu’au menton.
Tandis qu’elle se tournait dans leur direction, Rhul fut frappé par sa grande beauté. Elle avait un visage d’une blancheur immaculé,
Khérus ne resta pas non plus insensible. Il laissa échapper un murmure d’admiration. Comme si elle l’avait remarqué, la jeune femme parue les regarder. Puis, au bout de quelques secondes, elle se tourna et reprit ses cents pas.
- Fait attention grogna Rhul, tu as failli nous faire repérer.
- Excuse-moi, mais, tu as vu comme elle est belle. Je me demande ce qu’elle fiche ici.
- Oui moi aussi. On dirait bien qu’elle monte la garde, dit Rhul en scrutant la porte d’un regard curieux.
- C’est ridicule, dit Khérus, un sourire narquois au coin de la bouche. Qui confirait ce genre de tâche à une femme.
Rhul lui jeta un regard noir. Khérus ravala aussitôt son sourire.
- Bon, dit ce dernier d’un ton penaud, et maintenant qu’est ce qu’on fait ? On approche et on lui demande de nous ouvrir ?
- Après tout pourquoi pas ! dit Rhul sur un ton de défit. Tu l’as dit toi même, ce n’est qu’une femme.
Sur quoi il se leva et se dirigea sans plus de précaution vers la porte. Khérus resta figé un instant, hébété, puis considérant qu’il valait mieux ne pas rester seul dans ces bois, il suivit son compagnon.
Lorsque la femme remarqua Rhul, elle arrêta ses allers et venu et le regarda approcher imperturbablement. Alors qu’il n’était plus qu’à quelques pas d’elle, il s’immobilisa, frappé par la beauté de son regard.
Elle avait de grands yeux d’un bleu presque turquoise, réhaussés de fins sourcils semblables à deux traits de fusain. Ce regard était si pénétrant que Rhul eut la sensation qu’elle pouvait scruter le fin fond de ses pensées.
La jeune femme s’avança d’un pas cérémonial et dit d’une voix à la fois douce et autoritaire:
- Enfin Rhul je commençais à me demander ce que toi et ton compagnon faisiez.
Rhul demeura abasourdi. Comment cette jeune fille pouvait-elle connaître son nom ? Avait elle réellement lu dans son esprit comme il en avait eut l’impression. Tandis que Khérus le rejoignait, il reprit ses esprits et demanda d’un ton timide :
- Comment connaissez-vous mon nom ?
La jeune femme ne répondit pas. Elle tourna la tête vers Khérus et le regarda se planter juste derrière Rhul.
- Et voici le jeune Khérus.
Khérus la regarda sans comprendre et lui demanda qui elle était.
- Peu importe qui je suis, répondit-elle, ce qui importe est la raison de votre présence.
- justement, dit Rhul, ou sommes-nous ?
La jeune femme le regarda droit dans les yeux.
- Ne l’as-tu pas deviné ? Lui demanda-elle.
Rhul ressenti une sensation étrange, tous d’un coup la réponse à sa question lui apparu évidente, comme s’il l’avait toujours eut au fond de lui.
- Oui, dit-il les yeux dans le vague, nous sommes dans nos esprits mutuels mais réunit en un seul.
- Quoi, demanda Khérus, qu’est ce que tu baragouine ?
Rhul se tourna vers Khérus.
- Nous sommes dans une sorte de rêve, dit-il, plus clairement. Les prêtres nous ont lancée un sortilège qui nous a plongés dans un état second, je crois que tout ceci n’est qu’une illusion.
- Comment le sais-tu ?
- Je ne sais pas, je le sens, c’est tout.
Khérus le regarda en réfléchissant puis dit :
- je ne suis pas sûr de bien comprendre. Tu dis que ceci n’est qu’un rêve mais les rêves ne sont pas des choses que l’on fait à deux. Alors soit tu te trompe, soit tu n’es pas vraiment réel et tu fais partis de mon rêve.
- Enfin se défendit Rhul, lorsque je parle de rêve je n’emploie certainement pas le bon mot mais en tout cas je crois que cet endroit n’est pas réel.
- Mais dans ce cas là où sommes-nous, demanda Khérus d’un ton incrédule. Dans la salle de l’assemblée ?
Rhul le regarda d’un air sérieux.
- Il se peu en effet que nos corps soit toujours la bas.
La jeune femme qui jusque là les avait écouté sans prononcer le moindre, dit :
- Tu es très perspicace jeune Rhul mais ton compagnon ne semble pas convaincu par tes suppositions.
- C’est plutôt normal, dit Khérus d’un ton vexé. Tout cela est plutôt saugrenu. Mais si ce que pense Rhul est vrai, cela ne nous dit pas ce que l’on attend de nous.
- Peut être pouvez-vous nous le dire demanda Rhul à la jeune femme.
La jeune femme regarda Rhul dans les yeux mais demeura silencieuse.
- Vous ne voulez pas me répondre demanda ce dernier.
- Pose les bonnes questions et je répondrais, rétorqua-t-elle.
- Les bonnes questions, bougonna Khérus, tout ça commence à m’agacer. Et cette porte, c’est quoi demanda-il. J’imagine que vous ne me le direz pas non plus.
La jeune femme le regarda d’un air sévère. Khérus regretta aussitôt le ton de ses paroles. Il sentit son corps se refroidir d’un coup, comme s’il venait de tomber dans les eaux glacé d’un lac de montagne. La peur se glissait en lui au fur et à mesure que ce regard le fixait.
- Excusez-moi, marmonna-il d’un ton penaud. Je ne voulais pas vous manquer de respect, je suis désolé.
Le regard de la jeune femme se fit moins profond.
- Ta question, je vais y répondre bien que le ton que tu as employé ne me plaise guère. Cette porte est le passage qui vous mènera hors de vos esprits, elle est votre épreuve.
- Et vous, demanda Rhul que faites vous ici ?
- Je suis là pour garder cette porte, répondit-elle d’une voix sodainement devenue rauque.
Elle laissa alors tomber à ses pieds son épais manteau, offrant pour une seconde aux deux garçons hébétés, avant qu’il soit soudainement traversé de violente convulsion, la vision de son corps parfait..
Le sol, accompagnant alors ces mouvements, se mit alors à trembler. D’abord imperceptiblement, puis, avec une violence incommensurable. Soudain, Rhul et Khérus furent balayé par une onde de choc et se couchèrent comme les roseaux sous la tempête. Rhul tenta de se relever, mais il était comme cloué au sol par les vrombissements de la terre. La jeune femme, elle, ne s’était pas écroulée, elle semblait être l’épicentre de ce tremblement. Son corpsn tremblnit plus encore que la terre, entama soudain une étrange métamorphose. Ses bras s’agitèrent en tout sens en une sorte de moulinet cocasse avant qu’elle ne les ramene le long de son tron, auxquel ils se soudèrent. Ses jambes également, s’unirent l’une à l’autre. Ce corps, un instant plus tôt si beau était devenu difforme. Il se couvrit d’écailles argentées et se mit à grandir à vue d’œil. Son cou s’allongea interminablement et des pattes aux griffes acérées naquirent de ce nouvel organisme.
Très vite, sans avoir le temps de comprendre ce qui se passait, Rhul et Khérus devinrent les proies de cette créature. Un instant après avoir achevé sa métamorphose, elle fondit sur eux, lançant en avant ses immondes pattes. Les deux compagnons eurent tous juste le temps de rouler sur le côté avant que les griffes de la créature ne s’écrasent sur le sol et lacérent la terre comme un vulgaire morceau d’étoffe.
Rhul fut le premier à reprendre ses esprits. Il se releva et se précipita vers Khérus juste à temps pour le tirer sous le couvert des arbres avant une nouvelle attaque. Ils se cachèrent alors derrière un large chêne.
- Bon sang, dit Khérus d’une voix chevrotante. Qu’est-ce qu’on lui a dit qui lui a pas plu ?
La créature s’avança dans leur direction, leur cachette ne semblait pas lui avoir échappée. Elle se força un passage entre les troncs à grand coup de griffe et en déracina plusieurs à la seul force de ses pattes.
- Viens, dit Rhul en s’élançant plus profondément dans la forêt. Il faut filer.
- Oui, dit Khérus en lui courant après. Mais ou veux tu que l’on aille ? Tu l’as entendu : la porte, c’est notre seul chance de sortir d’ici !
- Je sais, mais pour l’instant, il faut trouver une solution pour s’en approcher sans se faire éventrer.
Ils coururent pendant un long moment. Derrière eux les bruits s’évanouir, laissant place aux seuls sons de leurs cœurs battant la chamade. Ils coururent encore afin d’être certain d’avoir semé la créature puis s’arrêtèrent enfin, à bout de souffle.
- Tu crois qu’on est à l’abri ? demanda Khérus, haletant.
- Je pense qu’elle a fait demi-tour. Elle a du repartir surveiller la porte.
- Et bien, on est plutôt dans de sale drap. Comment va-t-on pouvoir atteindre cette porte avec cette espèce de saloperie, non mais tu as vu la taille de ses griffes ! Bon sang, si tu ne m’avais pas tiré de là, elle m’aurait tailladée en morceaux, je te dois une fière chandelle.
- A charge de revanche, répondit Rhul.
- Ouais. Tu crois que s’il nous arrive quelque chose ici, nous mourrons pour de vraie ?
- Qu’est ce que tu veux dire ?
- Et bien tu sais, tu as dit que tout ceci n’était qu’une illusion, non ? Alors est ce que tu pense qu’on peut mourir dans une illusion.
- Ca je l’ignore répondit Rhul. Dans le doute, mieux vaut être prudent.
Khérus éclata de rire, autant à cause de la dure épreuve à laquelle étaient soumis ces nerfs qu’à cause de cette réponse.
- Vu sous cet angle tu as raison, ajouta-il entre deux gloussement.
Rhul sentit l’hilarité hors d’à propos de son compagnon le gagner. Ce moment lui permit d’évacuer la peur et le stress qui s’était accumulé en si peu de temps au fond de son esprit d’enfant. Après s’être ressaisit un peu il dit :
- En tout cas maintenant nous savons quoi faire.
- Atteindre cette porte dit Khérus. Oui, mais pour cela il faudrait que ce gentil toutou s’en éloigne.
Soudain une idée fulmina dans la tête de Rhul.

La créature montait toujours sa garde. De temps en temps, elle s’arrêtait et scrutait les ténèbres afin de voir si les deux garçons ne revenaient pas par ici. Elle savait que, tôt ou tard, ils essaieraient de franchir la porte. Cela pourrait prendre longtemps mais ils n’avaient aucune autre alternative. Il lui était donc inutile de les suivre trop loin dans les bois, ils viendraient à elle. Alors il leur faudrait prouver leur vaillance, la prouver ou périr.
Elle se reposa un instant prés de la porte, en obstruant l’accès. Comme pour illustrer sa pensée, elle vit des ombres s’agiter prés de l’orée de la forêt. Elle émit une sorte de grognement rauque et se tourna afin d’avoir un meilleur angle de vue. Rien ne bougea pendant un moment, puis de nouveau, il y eut des mouvements sous les arbres, plus prés cette fois. Ses proies s’approchaient, elles prennaient confiance.
Dans la forêt, les mouvements se faisaient de moins en moins discrets. Elle savait maintenant exactement où était les deux garçons. Elle fit mine de ne rien avoir remarqué puis reposa sa tête effrayante sur ses pattes. Soudain, un craquement monta de la forêt et la créature se redressa en un éclair avant de s’élancer de toute sa puissance en direction de ses proies.
Il ne lui fallu qu’une seconde pour parvenir jusqu’aux formes sombre tapis derrière un buisson, immobile devant la soudaineté de l’attaque. Elle se jeta crocs en avant et saisit d’un geste une des deux formes et lacéra l’autre de ses griffes, dépouillant les tuniques des deux pauvres garçons puis rejeta ses deux proies sur le sol froid.
Soudain la bête hurla si fort que la terre en trembla. Ce cri n’était pas celui de la satisfaction ni de l’appétit rassasié. Non, ce cri était celui de la colère. Elle avait comprit au moment même où ses crocs s’étaient enfoncés dans le tissu qu’elle avait été bernée.
En effet au moment même ou la créature se jetait sur les mannequins improvisés qu’avait imaginé Rhul, les deux garçons s’étaient précipités vers la porte. Ils n’en étaient plus qu’à quelques mètres lorsque le cri de rage et de frustration de la créature résonna à travers la forêt. Rhul accéléra autant que ses jambes le lui permettaient, il était gelé. Presque nu, il parvint en quelques enjambé à la porte et se jeta sur la poignée. A peine une seconde plus tard, Khérus se tenait à côté de lui.
- Qu’est-ce que tu fais lui cria ce dernier, ouvre ! Dépêche-toi !
Rhul le regarda dans les yeux avec un regard empli de désespoir puis dit d’un ton chevrotant :
- Elle est fermée !
Un vacarme effroyable indiqua aux deux garçons que la créature revenait vers eux. Khérus, pris de panique, poussa Rhul afin d’essayer à son tour d’ouvrir la porte. Il poussa de toutes ses forces mais rien n’y fit, la porte demeurait close.
Le bruit des pattes de la créature retournant le sol à chaque pas se fit de plus en plus présent. Tandis que Khérus s’acharnait toujours contre la porte, Rhul se tourna vers la forêt et entrevit des yeux démoniaques, puis il vit la créature sortir du couvert des arbres.
Rhul voulait fuir et se réfugier de nouveaux dans les bois, échapper à une mort certaine sous les griffes et les crocs de cette bête immonde, il le voulait mais il ne bougea pas, quelques choses en lui disait de ne pas le faire. Lorsque celle-ci s’approcha et se planta devant lui et Khérus. Il était trop tard pour fuir.
Conscient qu’ils n’étaient plus seul Khérus cessa de triturer la poignée de la porte et se retourna lentement, lorsqu’il vit la créature les regarder son teint vira au vert et il resta immobile, pétrifié.
La créature s’avança encore. Son cou s’allongea lentement et sa tête se trouva bientôt à moins d’un mètre des garçons. Rhul sentit son souffle rauque sur son visage et une odeur fétide emplir ses narines.
En voyant ainsi la créature penchée sur eux, Khérus manqua de s’évanouir et il vit sa courte existence défiler devant ses yeux en moins d’un dixième de seconde. Ça y est se dit-il, persuadé que sa dernière heure était venu, s’en ait finit de moi !
Mais c’était sans compter l’étrangeté que le sort réserve parfois aux situations qui ont l’air toute ficelée. En effet il se produisit alors une chose que Khérus n’aurait pas cru possible. Devant ses yeux, la créature une seconde plus tôt si terrifiante et menaçante, se mit soudainement à se contorsionner comme sous l’empire d’une douleur insoutenable. Khérus regarda autour de lui afin de trouver une raison à cette douleur mais il ne vit rien d’autre que Rhul fixant la créature, un mélange de surprise et de satisfaction gravé dans le regard.
- Qu’est ce qui lui arrive ? Demanda Khérus.
- Je, je crois que c’est moi balbutia Rhul sans lâcher des yeux la créature qui se mouvait toujours comme un pantin désarticulé toujours.
- Quoi ? Mais comment tu fais ça ?
- Lorsqu’elle était sur le point de nous attaquer expliqua Rhul, je me suis mit à espérer qu’elle meurent et j’aie repensé à ce que la créature nous à dit tous à l’heure, je veux dire lorsqu’elle ressemblait encore à une jeune fille.
- Quoi donc ?
- Et bien tu sais que nous étions dans nos esprits mutuels.
- Ah non, ça c’est toi qui l’as dit ! Dit Khérus.
- Enfin bref, rétorqua Rhul, c’était comme si elle avait placée ses paroles dans ma bouche.
- Oui et bien ? demanda Khérus qui ne voyait pas bien ou voulait en venir son compagnon.
- Et bien je me suis dit que si nous étions prisonnier de notre esprit il devait être possible d’y faire se que l’on veut.
Les yeux de Khérus s’illuminèrent.
- Tu veux dire que tu as simplement souhaitait qu’elle meure.
- Oui dit Rhul mais cela n’a visiblement pas suffit, regarde elle n’a pas l’air de se décider pas à mourir.
Khérus regarda la créature qui s’était un peu éloigné d’eux mais jouer toujours son étrange pantomime.
- Tu as bien dit dans « nos » esprits, tous à l’heure ? Demanda-il.
- Oui, je crois pourquoi ?
- Et bien il faudrait peut être que je fasse la même chose que toi.
- Mais oui bien sûr, dit Rhul un brusque éclat dans le regard. Vas-y !
- Je veux bien mais je ne sais pas comment faire.
- Souhaite-le simplement de toutes tes forces !
Khérus obéit.
Il se concentra aussi fort qu’il le pouvait tout en fixant la créature. Il se mit à souhaiter sa mort du fin fond de ses entrailles, mais rien ne se produisit.
- Ca ne marche pas ! Dit Khérus.
- Mais si, il faut que ça marche, cria Rhul Tandis que la créature reprenait peu à peu de la vigueur.
- Je te dis que ça ne marche pas !
- Il faut y croire, bon sang, crois-y !
Khérus se concentra à nouveau, de toutes ses forces, si fort qu’il sentait une pression sous crâne prendre forme. La créature s’avançait de nouveau vers eux. Soudain le processus commença. La bête s’arrêta net et chuta lourdement sur le sol. Elle commença alors à se tordre dans tous les sens en hurlant. Le bruit qu’elle produisit fut si fort que les deux garçons durent se boucher les oreilles pour que leurs tympans n’explosent pas, prenant cependant gard de ne pas la quitter des yeux. Au bout d’une ou deux minute d’agoni, la bête s’éteignit dans un dernier râle.
- Nous avons réussit, lança Khérus tout en se mettant à danser une gigue grotesque.
Rhul explosa de rire et son nouveau compagnon se joint à lui.
- Bon mais tous cela ne nous dit pas comment sortir d’ici dit Khérus en tentant de nouveaux, mais sans succès, d’ouvrir la porte.
Rhul regarda la poignée et dit :
- Pourquoi ne ferions nous pas comme pour la créature ?
- Ouvrir la porte par notre volonté ?
Rhul opina.
Ils posèrent tous deux une main sur la poignée et se concentrèrent de nouveaux, en allant chercher au plus profond d’eux même. Ils avaient la tête comme dans un étau. A chaque pensée vers cette poignée, ils leur semblaient se ressérer. Au summum de leurs concentrations, ils sentirent la serrure travailler puis la poignée tourna dans leurs mains. Ils poussèrent, la porte tourna sur ses gonds puis s’ouvrit entièrement.
Aussitôt, ils se sentirent happé par un vide incommensurable. Leur vision se troubla puis ils ne virent bientôt plus que le néant, leur corps leur paru se disloquer avant de devenir vapeur. Soudain ils n’étaient plus là.
Dernière édition par kbferrand le 14 Mars 2010, 23:30, édité 2 fois.
un peu musicien aussi, www.myspace.com/kevinferrand

Laurence
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Genre de livres que vous lisez le plus souvent ? : Fantasy, Fantastique et SF
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Re: Les fils d'Arghun, chapitre 1

Messagepar Laurence » 12 Fév 2010, 11:51

Il avançait d’un pas léger, en observant les hommes manier la faux avec...

d'aussi loin qu’il s’en souvenait

Cette année serait la première qu’il manquerait. Il éprouvait à la fois de la

tout en chantant de veilles chansons paillardes, pas toujours du goût des femmes, mais qui les faisaient toujours rire lui

il s’était rendu plusieurs fois à Tulemdam, mais on lui avait dit qu’en

des bâtiments, lorsqu’il entendit derrière lui une voix bourrue le héler.

Alors mon gars, comment t’appelles-tu

j’aie fait ça en plusieurs étapes. Cette nuit, j’aie dormi dans un village à quelques kilomètres à l’est.

celui-ci lui souhaita bonne chance

prenant cependant le temps de se vêtir de la tunique réservée aux jeunes recrues, comme lui avais dit de le faire son père.

Il n’aurait jamais pensé qu’il lui aurait fallu tant de temps pour rejoindre la caserne. La cité devait être encore plus grande qu’il ne se l’était imaginé.

Il ne lui fallu pas bien longtemps pour considérer à quel point la remarque de Jhared, comme quoi tout était démesuré dans la cité, était fondée. J'ai un peu de mal avec cette phrase.


La chaleur étouffante avait contraint la plupart des habitants à rester cloîtrés. Les persiennes étaient tirées et l’on pouvait voir, à travers leurs lamelles, les fenêtres ouvertes afin de laisser pénétrer le peu d’air qu’il y avait à l’extérieur.

Puis, en repensant à ce que lui avait dit le paysan, il continua tout droit.

il entrevit un groupe de garçon de son âge, vêtus également de la tunique des apprentis soldats il me semble que ce sont les garçons qui sont vêtus et non le groupe, mais je peux me tromper.

Au moins, pensa-t-il, il était sur la bonne route.

Le groupe de garçon s’arrêta à une fontaine, afin de se désaltérer.

Bien que l’envie de se joindre à eux soit forte, Rhul jugea préférable de poursuivre. Quelques minutes plus tard, il arrivait à la porte de l’académie.

Bonjour ! Dit Rhul à l’un des deux gardes en costumes d’apparats présent :je trouve que là, c'est un peu lourd. à l'un des deux gardes aurait suffit je pense.

Oui je sais, excusez moi, dit Rhul d’un ton confus.


Tu t’excuseras auprès de ton instructeur, lui dit l’homme, avant de l’inviter à se présenter au bureau des recensements, (situé non loin de la porte). cette précision alourdit le dialogue sans être vraiment indispensable.

Rhul obéit et frappa donc à la porte du bureau. Une voix rauque l’invita à entrer.

Devant lui, était disposée une pile de parchemins.

Je me présente pour mon incorporation, répondit Rhul d’une voix timide

Tu es en retard, dit le soldat d'un ton tranchant

Rhul s’exécuta et le soldat commença à fouiller dans ses parchemins de ses grosses mains calleuses. Au bout d’un instant, il en tira un de sa pile, manquant de peu de tout faire s’écrouler, et le parcourut des yeux. Soudain, son regard s’illumina d’une étincelle de satisfaction. Il leva les yeux vers Rhul et l’observa d’un air curieux avant de lui dire d’un ton sadique:

Le soldat se dirigea vers la porte, puis, avant de sortir, donna l’ordre à Rhul de ne pas bouger.

Voilà pour aujourd'hui. Je n'ai pas le temps d'aller plus loin, boulot oblige! J'espère que ça pourra te rendre service. Ce sont des remarques très subjectives qui n'engagent que moi. Tu en fais ce que tu veux! Bonne continuation

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Re: Les fils d'Arghun, chapitre 1

Messagepar kbferrand » 12 Fév 2010, 13:54

merçi pour ta correction, j'en ai gardé 95%!
un peu musicien aussi, www.myspace.com/kevinferrand

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Re: Les fils d'Arghun, ch2

Messagepar kbferrand » 19 Fév 2010, 23:03

III

Un bien curieux retour



La salle de l’assemblée était en proie à une complète agitation. Sur son fauteuil, Scentua affichait un teint pâle et respirait d’un souffle court.
- Grand maître, demanda une voix tremblante à son oreille. Est-ce que tout va bien ?
De grosses gouttes de sueur perlaient sur le front du grand prêtre et ruisselaient sur son visage. Il était temps que cela se termine, il commençait à avoir du mal à contrôler son sortilège. A plusieurs reprises, il avait même cru qu’il ne réussirait pas à le stabiliser. Heureusement, les choses n’en étaient pas arrivées là. Il ressentait un peu de honte et de colère, ses sentiments personnels avaient transparus au travers de l’illusion qu’il avait mit en place et avaient faillis la mettre en péril.
- Ca ira, merciTauris, répondit-il d’une voix encore faible, ce sortilège m’a épuisé. Heureusement que nous n’avons plus à pratiquer pareil rituel. De plus celui-ci était imparfait, ajouta-il sur un ton de reproche qui ne manqua pas de provoquer un tollé d’indignation sur le reste de l’assemblée.
Selon lui, les prêtres n’avaient pas été suffisamment minutieux dans la préparation de ce le sortilège. Pratiqué sur des adultes, il aurait sans nul doute échoué. Un esprit plus mure aurait brisé le sortilège sans même en avoir conscience aurait enlevé tout intérêt à ce test, pour le peu que celui-ci en est jamais eut un, ce qui soit dit en passant n’était pas l’avis du grand prêtre. Heureusement, la conscience des enfants était plus aisément malléable. Cependant, si les accusations de Scentua n’étaient pas sans fondement, le prêtre ne pouvait pas rejeter entièrement la faute sur ses subalternes. Depuis que l’empire avait pris des mesures à l’encontre des pratiques magiques, celle-ci avait pratiquement disparu du culte dellaen. Tout au plus se limitait-elle à de simple sort de persuasion, pratiqué, lorsque c’était encore le cas, dans une quasi clandestinité. Il n’y avait donc finalement rien d’étonnant à ce que ces prêtres n’arrive plus à maintenir un sort hypnotique, aussi simple fut-il, sans faire appel à une extrême concentration. Leurs ancêtres rougiraient certainement de constater le déclin de leurs pouvoirs de sorcier ainsi que de l’autorité du culte sur le politique.

L’empereur considérait l’utilisation de la magie comme une menace à sa puissance, un contre pouvoir trop grand. Cela n’avait pas toujours était ainsi. En des temps reculés, les empereurs savaient utiliser cette sorcellerie pour parvenir à leurs fins. Mais depuis quelques générations beaucoup de choses avaient changées au sein de l’empire. Dans un tel climat, Scentua avait été profondément étonné que l’on vienne le trouver pour lui demander de pratiquer ce rituel d’évaluation. Cependant, cet étonnement s’était atténué lorsqu’il avait apprit sur qui il devrait le pratiquer, lui prouvant une fois de plus la capacité de l’empire à prendre le vent du bon côté.

Quoi qu’il en soit, Scentua doutait de l’utilité de telle méthode. Bien entendu, il n’était pas contre la pratique de la magie dont il déplorer le déclin. Il n’approuvait simplement pas de faire passer une épreuve aussi dure à de si jeunes garçons. Mais le commanditaire de cette mascarade avait été très clair, aussi convainquant qu’il savait l’être. Scentua ne pouvait cependant s’empêcher de croire que ce dernier avait du être motivé par des conseils peu avertis. Le grand prêtre connaissait depuis de nombreuses années l’homme qui était venu le trouver au début de l’été. S’il le savait parfois cruel, il doutait néanmoins qu’il ait eut cette idée de lui-même. Sans doute son père et ses conseillers avaient beaucoup pesé dans sa décision.
Au centre de la salle, Rhul et Khérus revenaient lentement à eux.
Bien qu’ils avaient cru un instant se retrouver dans un lieu lointain, leurs corps n’avaient pas quittés le cercle de runes qui ornait le sol et servait de catalyseur aux énergies psychiques. Leurs joues qui avaient paru si exsangue à Scentua durant l’épreuve, reprenaient des couleurs au rythme où leurs cœurs irriguaient la moindre de leurs artères.
L’étrange forêt avait disparu, de même que le corps de l’immonde créature qu’ils avaient vaincu. A la place de cette illusion se trouvaient à présent les onze prêtres installés à leur table de marbre. Tout était redevenu normal. L’obscurité et le froid avait fuit, cédant la place à la chaleur et à la lumière.
Rhul sentait son sang lui cogner les tempes. Il se redressa lentement, se retrouvant à quatre pattes. Khérus fit de même. A les voir ainsi ils ressemblaient moins à des enfants qu’à des animaux apeurés à qui l’on s’apprête à donner la curée.
Le sort hypnotique se dissipa peu à peu. La perception de leur environnement revint violemment aux deux garçons.
Une impression de chaos baignait la salle. Certains prêtres, encore vexés de la remarque de Scentua concernant la préparation du sortilège, discutaient avec leurs voisins en gesticulant. D’autres les toisaient comme s’ils étaient de retour d’entre les morts.
Ses jeunes yeux emplis d’incompréhension, comme l’expression même de la folie, Rhul était encore désorinté. D’une voix rageuse il interloqua l’assemblée, oubliant tout les préceptes de respect en usage dans ce genre de lieu.
- Bande de vieux malades, cria-il, vous n’avait rien d’autre à faire que de vous amuser à de tels jeux. Cela vous fait-il rire de nous faire croire que nous allons nous faire dévorer par une saloperie de serpent ou je ne sais quoi !
Nul, hormis le grand prêtre, ne sembla porter le moindre intérêt à ses cris et à son remue-ménage. Le brouhaha continua comme si de rien n’était jusqu'à ce que Scentua s’extirpe de son trône et exige le silence. Le petit aparté déclenché par l’assemblée n’avait que trop duré. Scentua se sentait mieux, il récupérait vite malgré son âge. Certes il n’était pas aussi âgé que la plupart des prêtres présents et notamment que Tauris mais il était cependant d’un âge avancé. Il s’adressa à Rhul d’une voix autoritaire mais néanmoins compatissante.
- Calme-toi mon garçon. Tu peux me croire, nous n’avons tiré aucun divertissement à vous lancer ce sortilège.
- Dans ce cas pourquoi l’avoir fait !
- Parce qu’on nous l’a demandé, mais peu importe, reprenez-vous maintenant. Vous avez sut reconnaitre que ce n’était qu’une illusion et maitriser votre peur afin de vous en débarrasser. Vous avez réussit à lutter contre vous-même et controler votre esprit, ensemble. En cela donc, vous avez réussit cette épreuve.
- Une épreuve forte bien ficelée ma fois, commenta Tauris pour flatter un peu les prêtres et minimiser l’impact de la réflexion faite plus tôt par Scentua.
- Certes, certes, convint Scentua en remuant nerveusement ses longs doigt fin et plissés, il avait saisit l’allusion de son conseiller. Cependant, poursuivit-il, si cette épreuve n’était qu’illusion, le risque que vous avez encouru était lui bien réel. S’il vous était arrivé quoi que ce soit, vos esprits n’auraient pu faire la différence. Vos corps auraient subis cette illusion comme une réalité. En d’autre terme, vous seriez réellement mort.
Khérus devint blanc comme un linge.
- Mais il n’y avait pas un moyen moins dangereux bredouilla-il.
- Ce rituel est séculaire, expliqua Scentua. Il était jadis employé pour tester les futurs officiers et les hauts dignitaires. L’empire devait s’assurer de valeur des prétendants à toute haute fonction. En période de guerre, leur expliqua Scentua, l’empire ne pouvait risquer de confier des responsabilités à un esprit faible. Ce sortilège avait pour but de prendre la mesure de votre courage. Vous nous avez démontré que vous étiez digne d’accéder à l’enseignement de la haute académie.
Rhul et Khérus étaient sidérés.
- Tout cela, dit Scentua comme pour se convaincre lui même, peut vous paraître d’une particulière cruauté mais pensez au nombre d’existences que ce que ce genre de méthode a contribué à sauver. Les faiblesses que ce rituel a permis de mettre en exergue auraient sans aucun doute coûté bien plus de vie. Mais qu’importe, nous ne sommes pas là pour débattre de la déontologie de ces méthodes. D’ailleurs, ajouta-il en grommelant comme pour se défendre d’une accusation, nous n’avons fait qu’obéir à une injonction supérieure.
A côté de Scentua, Tauris grimaça. Apparemment la pensée que le temple perde son indépendance vis à vis de l’empire ou de qui que ce soit ne lui plaisait guère.
- Quoi qu’il en soit poursuivit Scentua, vous pouvez être fier de vous, à compter d’aujourd’hui vous étes des élèves de la haute académie militaire.
Avec tous ceci Rhul et Khérus en avaient presque oublliés la finalité de cette épreuve. En entendant le grand prêtre leur signifier leur nouvelle affectation, des milliers d’interrogation se soulevèrent en eux. Khérus fut le premier à les exprimer.
- Alors c’est vrai nous allons devenir des hauts académiciens, dit-il d’un ton incrédule et plein d’appréhention. Mais ce n’est pas possible, je suis d’une famille de bûcheron, ils ne voudront pas de moi ! Je n’y arriverai pas…
- N’ait crainte mon garçon, dit le grand prête d’un ton rassurant, les instructeurs de l’académie sont parfaitement au courant de la situation. Ils feront ce qu’il faudra pour respecter la politique de l’empereur, et pour faciliter votre intégration.
Rhul allait prendre la parole lorsque Scentua se tourna vers Tauris et lui signifia qu’il avait terminé. Le vieux prêtre se redressa péniblement de son siège et se tourna vers un homme qui se tenait jusqu’alors dans un coin de la salle lui fit signe de s’approcher. L’homme s’exécuta, il avança du pas assuré d’un habitué des lieux.
Il était grand et élancé, ses traits étaient agréables et une lueur d’intelligence illuminait ses yeux bleus. Rhul le reconnu, il s’agissait du serviteur qui l’avait mené jusqu’à la porte de la salle en début de matinée.
- Voici Epolis, dit Tauris. Il vous guidera à travers l’académie et vous expliquera son fonctionnement.
Scentua s’adressa une dernière fois à eux.
- Nous allons maintenant nous quitter mais je pense que nous ne serons pas sans nous revoir. Votre chemin est long et encombré, puisse le courage dont vous vous êtes aujourd’hui illustré vous guider durant vos années d’études. Vous ferez, j’en ai la conviction, de brillants soldats au service du grand Dell et de votre peuple Une dernière chose, vous serez grés de garder l’épreuve que vous avez passée pour vous, certains ne comprendraient pas.
Le dénommé Epolis eut un sourire en coin en prenant la direction de la porte. Voyant que les deux garçons ne bougeaient pas, il se retourna et les trouva en pleine contemplation devant l’assemblée. Visiblement ils ne se remettaient pas de leurs surprenantes promotions.
- Si ses messires veulent bien se donner la peine de me suivre dit-il sur un ton dont il dissimula à peine l’ironie.
Rhul et Khérus saluèrent gauchement l’assemblée et emboîtèrent le pas de leur guide.

Ils quittèrent la pièce cahin-caha. Marchant quelques pas devant eux, Epolis les guida à travers les nombreux couloirs du temple par un chemin différent que celui qu’ils avaient pris en venant.
A l’aller, on les avait menés par d’obscurs passages, nombreux dans l’enceinte d’un des plus vieux bâtiment. Mais cette fois le changement était saisissant, ils traversèrent des salles plus resplendissantes les unes que les autres.
La plupart étaient quasiment vides et ils ne rencontrèrent que quelques gardes allant et venant dans une parade scrupuleusement réglée. Leurs allures magnifiques provoquèrent d’emblée l’admiration des garçons qui s’imaginaient déjà revêtir pareilles armes et apparats. Leurs armures de berkals reflétaient les rayons du soleil qui pénétraient par d’immenses vitraux aux tons clairs. Leurs hallebardes, aux lames d’une fine facture, avaient l’air aussi tranchantes que le fil d’un rasoir.
Les garçons tiraient la patte afin d’observer le plus longtemps possible l’allure de ces guerriers de même que la splendeur du bâtiment. Au bout d’un moment, Epolis s’impatienta et leur fit signe de se presser.
- Le chemin est long jusqu’à l’académie, il y a beaucoup de choses qu’il me faut vous expliquez avant la tombée de la nuit. J’imagine que le spectacle vous impressionne, seulement je crains que nous n’ayons le temps de visiter l’ensemble du temple. Il comprend quatre ailes plus vastes les unes que les autres. A cette heure, il est plutôt vide mais il faut l’imaginer à l’heure des grandes liturgies, grouillant de prêtres et de pages vêtus comme des princes. Il faut bien avouer, ajouta-il entre ses dents que malgré le gâchis que cela représente, c’est magnifique.
Les deux compagnons se regardèrent mutuellement, trouvant curieux qu’un serviteur se permette d’émettre de telle critique sur les agissements du temple. Ils obéirent à regret mais cela ne les empêcha pas d’observer aussi attentivement que possible le défilé de merveille s’offrant à eux. Alors qu’ils pénétraient dans une série de pièce, ils leurs sembla traverser une forêt de colonnes. Semblable à des troncs, une multitude de piliers taillés dans un marbre d’une incroyable pureté se dressaient vers le firmament. Le sol constitué du même matériau noble, n’avait aucunement subit les attaques du temps, comme si les milliers de prêtres qui l’avaient foulés depuis sa construction, prés de sept siècles auparavant, n’avaient pas suffit à l’altérer plus que ne l'aurait fait les pattes d’un insecte. Le placement des dalles mêlait subtilement les couleurs et lui conférait l’aspect d’un plateau de jeu de Fyr. Dans la plupart des salles les murs étaient décorés de fresques magnifiques où se côtoyaient indifféremment scènes religieuses et historiques. On pouvait y voir par exemple, la lutte entre Dell et son fils Asseryt sur les bords du fleuve Irsan, décrite dans le livre de Dell, s’entrecroiser avec la fondation de la cité par les premiers Déllaens. La tradition voulait que de cette confrontation, Arthamun, le second fils du dieu créateur, ait érigé les premières pierres de la ville en offrande à son père, lui rendant par ce geste la confiance en l’avenir que lui avait ôté la traîtrise de son aîné.

Une fois le temple traversé, Epolis, Rhul et Khérus empruntèrent la porte du couchant et débouchèrent dans les somptueux jardins du même nom. L’activité qui régnait là offrait un contraste saisissant avec la tranquillité de l’intérieur du bâtiment.

Tout n’y était que luxuriance et magnificence. Un florilège de variétés horticole jusque là inconnus des deux garçons s’offrait à leurs yeux ébahis. Fleurs, arbustes et arbres majestueux cohabitaient dans un somptueux tableau. Un parfum de fleur entêtant flottait dans l’air. Des nuées d’insectes voletaient de fleurs en fleurs. Les allées, dallées de pierre, foisonnaient de prêtres. Certains étaient occupés à entretenir les parterres tandis que d’autre, grimpés sur des échelles, taillait les haies ou cueillait des fruits. Traversant les allées, ils passèrent devant plusieurs fontaines d’où jaillissait une eau claire et limpide. La chaleur était torride et pas un souffle d’air n’apportait de répit à la cité. Rhul et Khérus durent réprimer leur envie de se jeter tout habillés dans les bassins. Khérus, dont la sueur collait au front la mèche rebelle, se demanda comment leur guide pouvait supporter ses vêtements sans montrer aucune gêne apparente. Celui-ci était vêtu d’une chemise en lin et d’un gilet de cuir et portait des cuissardes qui recouvraient sa culotte élimée. S’ils l’avaient rencontré en d’autres circonstance, nul doute que les garçons l’auraient prit pour un voleur de bas étages où un détrousseur de veuve. Mais dans Arthamun, il n’était pas rare de constater que les apparences étaient souvent trompeuses. Leur parcours dans les jardins les amena finalement jusqu’à une imposante porte que deux gardes armés ouvrirent à la vue d’Epolis.
Tous trois sortirent et se retrouvèrent dans une rue assez large mais qui bénéficiait néanmoins de l’ombre concédée par la hauteur des bâtiments voisins. Il y faisait bien plus frais que dans les jardins.
- Nous sommes en amont de la grande place du marché, je suis déjà venu par ici chuchota Khérus à son camarade. Si je ne me trompe pas, la haute académie devrait se situer de l’autre côté de ce bâtiment.
- Je vois que tu connais déjà bien la ville, dit Epolis, à qui la remarque n'avait pas échappé. Le bâtiment dont tu parles est le cœur administratif de la cité. Des milliers de rouleaux y ont été entreposés de sa construction jusqu’à aujourd’hui. Des dizaines de scribes y travaillent jour et nuit.
- Impressionnant, dit Khérus en levant les yeux vers l’imposant bâtiment.
Il imagina les scribes affairés à leurs besognes, s’éclairant, la nuit venue à l’aide de petites lampes à huiles, les yeux plissés sous l’effort et les doigts noircis d’encre. Il soupira, pour rien au monde il n’aurait aspiré à pareille vocation. En venant ici il n’avait pas pensait qu’il deviendrait un soldat mais cette perspective l’inspirait cependant plus que de passer sa vie enfermée à rédiger ou à trier des monceaux de paperasse.
Ils contournèrent le bâtiment et arrivèrent sous les murs de l’académie. Une fois encore, lorsqu’ils parvinrent jusqu’à la porte, les gardes les laissèrent passer à la seule vue d’Epolis.
- Qui êtes-vous exactement ? Demanda Khérus, intrigué.
- Tauris te l’as dit, mon nom est Epolis.
- Oui bien sur, mais je veux dire quel est votre rôle ? Vous n’avez pas l’air d’un serviteur comme les autres.
- Qu’est-ce qui te fait dire cela.
- Je ne sais pas, répondit Khérus un peu mal à l’aise, peut être…
- Mes vêtements ?
- Oui, par exemple.
Epolis rit.
- Ne te soucis pas de ce que je porte. Quant à ce que je suis, contente-toi de savoir que je suis ton guide.
La cour de l’académie s’offrit alors à leurs regards.
- Voilà dit Epolis en arrivant devant une grille sur lesquel était gravé les armes de la ville, nous y sommes.
Ils pénétrèrent dans la haute académie.
La cour était de taille impressionnante, à l’égale du reste de la cité. Son sol était recouvert de pavés gris, usés par le passage des jeunes recrues. Deux grands bâtiments, rejoint par une arcade étaient situés dans l’axe de la grande porte qu’ils venaient d’empruntés.
Le long des murs, à droite de l'entrée, un groupe d’académiciens étaient à l’entraînement. S’exerçant à l’épée et au bouclier par groupe de deux. Ils se faisient chaudement rabroués par un officier en armure légère, visiblement insatisfait du spectacle qu’ils lui offraient.
- Je vais vous présenter quelqu'un, leur dit Epolis en se dirigeant vers l'officier.
De taille moyenne et de carrure robuste, l’homme devait avoir entre quarante et cinquante ans. Il avait des yeux sombres qui soulignaient un visage sévère paré de multiples cicatrices sans aucun doute acquises au combat. Un bouc soigneusement taillés affublé son menton. L’expression de son faciès laissait présumer d’une férocité presque animale. En le regardant, Rhul se dit qu'en cas de bataille, il valait mieux être dans son camp. Il ignorait à quel point il avait raison.
- Ah Epolis, justement je t’attendais, dit l’homme d’un air soulagé. Mais je dois t’avouer que je craignais que tu sois seul. Ainsi, ils ont réussis, dit il en jetant un œil sur Rhul et Khérus. Et bien mes garçons, voilà un bien bel exploit ! Mais il en faudra plus pour m’impressionner, mentit-il. Voyez-vous, je suis dur en affaire.
- Oui mon vieil ami et c’est là bien peu dire, s’esclaffa Epolis. Mais ne soit pas trop sévère avec eux, ils méritent le respect.
Bien que le compliment fût mérité, un relent de modestie fit baisser les yeux des deux garçons.
- Et bien, pas de ça avec moi mes lascars ! leur dit l’officier en éclatant d’un rire tonitruant. Vous apprendrez qu’un soldat doit savoir être fier de ses propres exploits. S’il ne l’est pas, alors personne ne le sera à sa place.
Ce disant, l'homme se tourna vers ces élèves qui paraissait plus intéressé par l’arrivée de leur nouveaux camarades que par leur entraînement.
- Et vous autre, dit-il, occupaient vous de votre exercice. Amarik, plus haut le bouclier si tu ne veux pas que ta cervelle se répande sur le pavé ! Et toi Tamarus, bouge toi un peu, on dirait un cochon qui attend un coup de bâton.
Le beuglement de l'officier suffit à parer au relâchement du groupe. Les élèves ce reconcentrèrent sur ce qu’ils avaient à faire.
- Ah, mais je manque à mes devoirs, dit Epolis pour ramener son interlocuteur à la raison de leur présence. Je ne vous ai pas présentés. Messire Rhul et Khérus dit-il d’un ton pompeusement ironique, voici Massid. Il sera votre capitaine de caserne et s’occupera également de votre entraînement aux armes et, croyez moi, c’est une fine lame.
Il tapa l’épaule du capitaine en un geste de camaraderie.
-Nous allons te laisser au harcèlement de tes recrues car il me reste des choses à expliquer à ces messieurs avant que le soleil ne descende vers sa tanière. Demain, ils seront à toi. Tu pourras leurs faire subir le même sort qu’à ces pauvres bougres.
- Je m’en réjouis déjà, dit Massid en se frottant les mains comme s’il s’apprêtait à les dévorer.
Epolis poursuivit la visite de l’académie sous les regards intéressés de ses nouveaux protégés. Il leurs montra les dortoirs. Au grand étonnement des deux garçons, qui s’attendait à des quartiers communs, ils découvrirent qu’ils partageraient une chambre avec seulement deux autres académiciens. Celle-ci était meublée de quatre couchettes superposées, d’une table et de quatre petites malles individuelles. Epolis leurs expliqua qu’il en était ainsi pour tout les futurs officiers. Il leur montra ensuite la plupart des salles qu’ils seraient amenés à fréquenter telle que la cantine, les salles de classes ou encore la bibliothèque réservé aux seuls académiciens. Epolis s’avéra être un homme intéressant et sympathique bien qu’un brin moqueur, Rhul et Khérus qui l’avait tout d’abord pris pour un simple serviteur, découvrirent au fur et à mesure de la visite qu’il était sans doute plus que cela. Il paraissait connaître de façon familière la quasi totalité de l’académie et de ses membres, échangeant des boutades ou des conversations plus sérieuses avec nombres d’officiers croisés dans les couloirs. De cette façon et avant la fin du jour, les deux garçons avaient fait la connaissance de presque tous leurs instructeurs. Epolis les laissa, éreintés, à leurs nouvelles vies alors qu’arrivait l’heure du dîner. Les conviant à se diriger vers la cantine il leur adressa un dernier salut et s’en retourna vaquer à ses nombreuses occupations. En l’espace d’une journée leurs vies avaient basculées vers l’inconnue, alors que tous deux avait toujours cru qu’il suivrait un chemin tout tracé, sans surprise, voilà qu’ils se retrouvaient dans une situation inattendue. Ils leurs restaient désormais à se réinventer un avenir.
Lorsqu’ils pénétrèrent dans la cantine celle-ci était déjà comble. La plupart des tables étaient occupés par des élèves vêtus de la tunique pourpre des futurs officiers, Rhul et Khérus regardèrent mutuellement leur tunique beige et se sentirent subitement mal à l’aise. Ce n’était pas la meilleure façon de passer inaperçue.
Tous les regards se posèrent sur eux. Ils se sentirent au moins aussi peu à leur place qu’au moment où ils avaient rencontrés la Ghyria. Ils se faufilèrent discrètement entre les rangées de table jusqu’à un homme enrobée vêtu d’un tablier maculée de tache verdâtre.
- Tiens mais ne serais-ce pas les nouveaux dont m’a parlé Massid ce matin, s’exclama le cuisiner en frottant ses larges mains sur son ventre rebondi. Qu’est ce que je vous sers leur demanda-il en souriant, de la soupe au tasirk peut-être ?
Khérus regarda la soupe en grimaçant, il avait horreur des tasirks.
- A moins que vous ne préféreriez une petite soupe de tasirk ?
- Oh, dit Khérus en entrant dans le jeu du cuisinier, dans ce cas je me laisserais bien tenté par une soupe de tasirks.
- Ah, en voilà un garçon qui a du goût, tu va me plaire toi, comment t’appelles-tu ?
- Khérus, monsieur.
- Khérus, marmonna le cuisinier en se frotant le menton, je vais tâcher de m’en souvenir. Mais mon nom à moi ce n’est pas monsieur. Je m’appelle Dertis, et toi là quel est ton nom?
- Rhul. répondit celui-ci timidement.
- Rhul ? Drôle de nom, sonne pas mal. Dertis leur tendit à tous deux une écuelle de soupe. Pour le pain voyez sur la table. Si ces morfals n’ont pas tout mangés, ajouta-il, en désignant les académiciens occupé à dévorer tout ce qu’ils pouvaient.
Rhul et Khérus remercièrent Dertis et cherchèrent deux places ou s’asseoir.
- Drôle de bonhomme dit Khérus en s’éloignant.
- Oui, mais il à l’air gentil répondit Rhul en désignant de la tête deux place restée libre au bout d’une table.
Ils s’assiérent en prenant garde de ne pas renverser leur repas. Khérus planta son nez devant son écuelle et prit un air dégoutté.
- Quelle idée de manger de la soupe en plein été!
- Ouais, répondit Rhul de manière nonchalante, mais j’aie trop faim pour me passer d’un repas, toute cette histoire m’a épuisé.
Alors qu’il s’apprêtait à ingurgiter une cuillère de soupe, Rhul sentit un regard insistant posé sur lui. Il leva doucement la tête et vit que l’élève assis à côté de Khérus l’observait avec des yeux ronds. Rhul soutint son regard d’un air circonspect.
- Vous êtes qui ? Lui demanda l’académicien. Vous êtes nouveau ?
Rhul hocha la tête, répondant à l’affirmative, il ne savait guère comment réagir à cette interpellation.
- Je m’appelle Tamarus. Dit le garçon.
- Et moi Enak, dit un garçon assit juste en face du dénommé Tamarus. C’est certainement vous qui allez partager nôtre chambre.
- Bien sur, le coupa Tamarus, il n’y a pas cinquante nouveaux. Il se tourna de nouveau vers Rhul. C’est vous qui étiez avec Epolis tout à l’heure dans la cour, n’est-ce pas.
- Oui dit Rhul c’était nous, allons nous être dans la même section ?
- Certainement répondit Enak mais à la haute académie on parle de promotion, les sections c’est autre chose.
- La promotion ? Demanda Khérus.
- Tous les élèves qui suivent la première année d’enseignement font partie de la même promotion, c’est pareil pour les autres années précisa Enak, étonné que les nouveaux ne connaissent pas le système.
- C’est comme les classes dit Rhul.
- Comme les classes ! Alors c’est vrai, vous venez de la basse académie ?
Rhul et Khérus ne surent pas trop comment prendre cette réflexion.
- Non répondit Khérus, enfin pas vraiment, mais c’est là que nous aurions dû être incorporé.
- C’est curieux dit Enak.
- Tu vois, je te l’avais bien dit, il ne porte pas la tunique beige pour rien dit Tamarus.
- Ouais dit Enak.
- On ne vous dérange pas trop ? Demanda Rhul, la vexation remplaçant le malaise.
- Excuse nous, dit Enak, mais comment se fait-il que vous vous retrouviez ici, on ne passe pas de la basse à la haute académie comme ça, c’est la première fois que j’entends parler d’une histoire pareille.
- Attend d’entendre celle qui nous est arrivée aujourd’hui ! Dit Khérus en plaisantant avant de laisser échapper un aïe de douleur tandis qu’il sentait ses doigts de pieds craquer sous le talon de Rhul.
- Eh mais tu es fou ou quoi ?
- Oh, c’était ton pied, excuse moi, dit Rhul d’un air faussement confus avant d’ajouter discrètement à l’oreille de Khérus : tais-toi donc, je crois que nous devrions suivre les conseils du grand prêtre et garder cette histoire pour nous, du moins pour le moment.
- Ce n’est rien, dit Khérus à voix haute, laissant entendre qu’il avait saisit, je ne sens déjà presque plus rien.
Mais Enak et Tamarus avaient déjà la puce à l’oreille.
- Qu’est ce qui vous est arrivé aujourd’hui ? Demanda ce dernier.
- Oh non, ce n’est pas si intéressant, se défendit Khérus. D’ailleurs, j’aie oublié ce que je voulais dire. Mais regardez moi ça, ajouta-il en regardant son écuelle, cette bonne soupe qui refroidit. Il en porta une bonne cuillère à sa bouche et du s’empêcher de grimacer.
- Oui renchérit Rhul elle est très bonne.
Tamarus les regarda ahurie.
- Elle est peut-être très bonne mais on crève de chaud, dit-il, c’est la deuxième fois que Dertis nous fait le coup cette semaine, de la soupe par une chaleur pareille, il est vraiment pas bien celui là !
- Moi j’aime bien la soupe, dit Enak en se rappelant qu’il lui en restait un fond dans son écuelle.
- Tu aime tout pourvu que ça s’avale ! Je ne comprends pas que tu sois si mince alors que tu manges tant. Moi qui fais attention, dit Tamarus en tapant sur son ventre bien rond, je n’arrête pas de grossir.
Les quatres garçons rirent tous de bon cœur. Ils continuèrent à discuter dans la bonne humeur mais ne reparlèrent pas de la raison de la venue ici de Rhul et de Khérus. Bientôt, il fut l’heure de rejoindre les dortoirs. Rhul et Khérus furent ravi de constater qu’on avait déposé sur leur lit respectif une tunique pourpre pour chacun d'eux, de même que leurs affaires personnelles. Leur nouvelle tunique leur procura un grand soulagement, elle leur permettrait de passer plus inaperçu. Tombant de fatigue, ils se couchèrent presque aussitôt mais ne dormirent que d’un sommeil léger, mille questions hantant leurs rêves.
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Re: Les fils d'Arghun,ch3

Messagepar kbferrand » 19 Fév 2010, 23:07

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Laurence
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Re: Les fils d'Arghun,

Messagepar Laurence » 22 Fév 2010, 01:29

je n'ai eu le temps de lire que le début du chapitre 2 alors voici en vrac mes premières remarques:

Dans cet endroit, ses convictions semblaient fondre comme neige au soleil.

Il leva la tête et vit la lune scintiller(ou scintillant) étrangement dans le firmament

avoir tort

détendant un peu une atmosphère devenue pesante.
Une fois on m’a même appelé Roule.

Qu’est ce que l’on fait maintenant ? : trop lourd pour du dialogue: qu'est-ce qu'on fait maintenant?

nous rentrerons au temple de la (même) façon dont nous sommes arrivé.
Tu sais y a des trucs pas très sympathiques

Khérus n’eut pas le temps d’émettre la moindre objection. Rhul était déjà parvenu à la lisière des arbres et s’apprêtait à pénétrer dans l’obscure forêt.
- Eh attend moi ! Protesta-t-il en courant derrière Rhul.(son compagnon)

Tandis qu’il marchait, une pensée s'insinua dans l’esprit de Rhul

mieux valait prendre ses jambes à son cou.

mais, à chaque fois, leurs interrogations restaient sans réponses ce qui avait finit par les plonger dans un mutisme inquiétant.

Le froid pénétrant dans leur poitrine, comme à travers les mailles de leur tunique peu épaisse, leur coupait la respiration. Leur cœur tambourinait, prêt à bondir de leur poitrine.

Ils reprirent leur souffle quelques secondes, à demi recroquevillés, en humant des parfums acres de terre et d’humus.

On dirait qu’elle n’est faite que d’une pierre

Il regarda à droite comme à gauche. La muraille se perdait dans l’obscurité sans montrer la moindre trace d’une quelconque entrée.
soit c'est: il regarda à droite, puis à gauche. La muraille...
soit: Il regarda. A droit comme à gauche, la muraille se perdait...

Tous deux se remirent alors en marche

Rhul remarqua Khérus disait vrai,

Peut-être y avaient-ils manqué quelque chose.

La fatigue commençait à se faire sentir

faire des jérémiades : je ne suis pas sûre que cette formulation soit correcte

Non rien, répondit sêcchement Rhul.

C’n’est pas une raison pour me répondre sur ce ton, répondit Khérus, un peu vexé.

tu as raison je l’aie vu aussi.
L’exaspération de Rhul se dissipa lorsqu’il regarda

vit plus nettement une lueur se répercuter sur le mur.

L’exaspération de Rhul se dissipa lorsque qu’il regarda à nouveau et vit plus nettement une lueur se répercuter sur le mur. Les deux garçons s’avancèrent prudemment et virent peu à peu qu’il s’agissait d’une torche accrochée sur le mur.(fixée à la muraille)

On dirait bien qu’elle monte la garde, dit Rhul en scrutant la porte d’un
regard curieux.

C’est ridicule, dit Khérus un sourire narquois au coin de la bouche

Rhul lui jeta un regard noir

C'est tout pour aujourd'hui car il est vraiment l'heure d'aller au lit. A plus tard!

Laurence
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Re: Les fils d'Arghun,

Messagepar Laurence » 22 Fév 2010, 15:01

Et voici la suite:

Lorsque la femme remarqua Rhul, elle arrêta ses allers et venu

Alors qu’il n’était qu'à quelques pas de la porte

Il s’immobilisa, tant par la beauté de ce regard que par la sensation qu’il le traversa de part en part. : il y a là quelque chose qui ne va pas; on ne s'immobilise pas par quelque chose, on est immobilisé par quelque chose, mais le verbe immobiliser dans ce cas là ne me semble pas idéal.

C’était comme si elle venait de lire, au plus profond de ses entrailles, le contenu de sa courte existence. Ceci dit, je ne suis pas sûre qu'on puisse lire le contenu de l'existence de quelqu'un au fond de ses entrailles mais plutôt au fond de son esprit.

La jeune femme s’avança d’un pas cérémonial et dit, d’une voix (à la fois) douce:

ou

La jeune femme, s’avançant d’un pas cérémonial, dit d’une voix (à la fois) douce:

- Enfin, Rhul, je commençais à me demander ce que vous faisiez, ton compagnon et toi.

Avait-elle réellement

En ce lieu, dit Rhul, mais quel est ce lieu ?

tout à coup, la réponse à sa question lui apparu évidente, comme s’il l’avait toujours su au fond de lui.
nous sommes dans nos esprits mutuels, mais réunis en un seul.

tu baragouines

- Nous sommes dans une sorte de rêve, dit-il plus clairement. Les prêtres nous ont lancé un sortilège qui nous a plongés dans un état second, je crois que tout ceci n’est qu’une illusion.

Khérus le regarda en réfléchissant, puis dit :

je ne suis pas sûr de bien comprendre

Tu dis que ceci n’est qu’un rêve, mais les rêves ne sont pas des choses que l’on fait à deux. Alors soit tu te trompes, soit tu n’es pas vraiment réel et tu fais partie de mon rêve.

Enfin, se défendit Rhul, lorsque je parle de rêve, je n’emploie certainement pas le bon mot, mais en tout cas je crois que cet endroit n’est pas réel.

Il se peut, en effet, que nos corps soient toujours là-bas.

La jeune femme, qui jusque-là les avait écoutés sans prononcer le moindre mot, dit :
-Tu es très perspicace jeune Rhul, mais ton compagnon ne semble pas convaincu par tes suppositions.

C’est plutôt normal, dit Khérus d’un ton vexé. Tout cela est plutôt saugrenu

Peut être pouvez-vous nous le dire, demanda Rhul à la jeune femme

Vous ne voulez pas me répondre, demanda ce dernier

Pose les bonnes questions et je te répondrais, rétorqua-t-elle.

Et cette porte, c’est quoi ? demanda-il.

dans les eaux glacées d’un lac de montagne

Ta question, je vais y répondre, bien que le ton que tu as employé ne me plaise guère

Et vous, demanda Rhul, que faites vous ici ?

offrant aux deux garçons hébétés, la vision de son corps parfait

Celui-ci fut soudainement traversé de violentes convulsions

Le sol, accompagnant alors ces mouvements, se mit alors à trembler. D’abord imperceptiblement, puis, avec une violence

Rhul et Khérus furent balayés par une onde de choc

La jeune femme, elle, ne s’était pas écroulée, elle semblait être l’épicentre de ce tremblement. Son corps tremblait plus encore que la terre, puis

Ses bras s’agitèrent en tous sens en une sorte de moulinet étrange, puis elle les ramena le long de son corps, auquel ils se soudèrent.

Un instant plus tard, ce corps si parfait était devenu difforme.

Les deux compagnons eurent tous juste le temps de rouler sur le côté, avant que les griffes de la créature ne s’écrasent sur le sol et lacérent la terre comme un morceau d’étoffe.

Il se releva et se précipita vers Khérus, juste à temps pour le tirer sous le couvert des arbres, avant que la créature ne repasse à l’attaque. Ils se cachèrent alors derrière un large chêne.

Elle se força un passage entre les troncs à grands coups de griffes et en déracina plusieurs à la seule force de ses pattes.

Mais veux-tu qu'on aille ? (c'est un jeune garçon qui parle)

c’est notre seule chance

Derrière eux, les bruits s’amenuisèrent avant de s’évanouir

Ils coururent encore, afin d’être sur d’avoir semé la créature, puis s’arrêtèrent enfin, à bout de souffle.

Elle a repartir surveiller la porte

Eh bien, on est plutôt dans de sales draps ! Comment va-t-on pouvoir atteindre cette maudite porte, avec cette... , cette espèce de saloperie ? Non mais tu as vu la taille de ses griffes ! Bon sang, si tu ne m’avais pas tiré de là, elle m’aurait taillé en pièces, je te dois une fière chandelle.

nous mourrons pour de vrai ?

est-ce qu'on peut mourir dans une illusion (même remarque que plus haut)

Ca je l’ignore, répondit Rhul. Dans le doute, mieux vaut être prudent. (tu n'as pas mis la cédille au C; tu peux la trouver en majuscule dans insérer/ caractères spéciaux)

Khérus éclata de rire, autant à cause de la dure épreuve à laquelle étaient soumis ses nerfs, qu’à cause de cette réponse.

Vu sous cet angle, tu as raison, ajouta-il entre deux gloussements.

Rhul sentit l’hilarité hors d’à propos de son compagnon le gagner et se mit à rire également. (ne dit-on pas plutôt hors de propos?)


Ce moment lui permit d’évacuer la peur et le stress qui s’étaient accumulés en si peu de temps au fond de son esprit d’enfant

Après s’être ressaisi

En tout cas, maintenant, nous savons quoi faire.

Atteindre cette porte, dit Khérus. Oui, mais pour cela, il faudrait que ce gentil toutou s’en éloigne.

Soudain, une idée fulmina(??!! fusa?) dans la tête de Rhul.

De temps en temps, elle s’arrêtait et scrutait les ténèbres, afin de s'assurer que les deux garçons ne revenaient pas.

Cela pourrait prendre longtemps, mais ils n’avaient aucun autre moyen de s’échapper de ce lieu.

Alors, il leur faudrait prouver leur vaillance

En effet, tandis qu’elle se reposait un instant près de la porte, en obstruant l’accès, elle vit des ombres s’agiter près de l’orée de la forêt.
et se tourna, afin d’avoir un meilleur angle de vue

Elle ne vit rien durant un moment

plus près cette fois

Ses proies approchaient, elles prenaient confiance

Elle ne vit rien durant un moment, puis de nouveau, remarqua des mouvements sous les arbres, plus près cette fois. Ses proies approchaient, elles prenaient confiance.
Dans la forêt, les mouvements se faisaient de moins en moins discrets. Elle savait maintenant exactement où étaient les deux garçons. Elle fit mine de ne rien avoir remarqué, puis reposa sa tête effrayante sur ses pattes.

Soudain, un craquement monta de la forêt, puis la créature se redressa en un éclair et s’élança, de toute sa puissance, en direction de sa proie.

Il ne lui fallut qu’une seconde pour parvenir jusqu’aux formes sombres tapies derrière un buisson, immobiles devant la soudaineté de l’attaque.( si ce sont bien les formes qui restent immobiles, sinon, si c'est le buisson, c'est dit de façon maladroite: qui demeura immobile devant la soudaineté...)

Elle se jeta crocs en avant,saisit d’un geste une des deux formes et lacéra l’autre de ses griffes, dépouillant les tuniques des deux pauvres garçons, puis rejeta ses deux proies sur le sol froid.

Elle avait compris au moment même où ses crocs s’étaient enfoncés dans le tissu, qu’elle avait été bernée.

En effet, au moment même où la créature se jetait sur les mannequins improvisés qu’avait imaginés Rhul, les deux garçons s’étaient précipités vers la porte. Ils n’en étaient plus qu’à quelques mètres, lorsque le cri de rage et de frustration de la créature résonna à travers la forêt.

en quelques enjambées

Qu’est-ce que tu fais ? lui cria ce dernier. Ouvre ! Dépêche-toi

Rhul le regarda dans les yeux avec un regard empli de désespoir, puis dit d’une voix chevrotante :

Il poussa de toutes ses forces, mais rien n’y fit, la porte demeurait close.

Le bruit des pattes de la créature(répétition) retournant le sol à chaque pas se fit de plus en plus proche.

puis il vit la créature (et de trois!) sortir du couvert

Rhul voulait fuir et se réfugier de nouveau dans les bois, échapper à une mort certaine sous les griffes et les crocs de cette bête immonde. Il le voulait, mais il ne bougea pas, quelque chose en lui disait de ne pas le faire.
Lorsque celle-ci s’approcha et se planta devant lui et Khérus, il était trop tard pour fuir.

Conscient qu’ils n’étaient plus seuls, Khérus cessa de triturer la poignée (de la porte : la précision est inutile) et se retourna lentement. Lorsqu’il vit la créature les regarder(observer?)[color=#FF0000], [/color]son teint vira au vert et il resta immobile, pétrifié.
La créature (s’)avança encore.
Rhul sentit son souffle rauque sur son visage et une odeur fétide emplit ses narines.

Ça y est, se dit-il, persuadé que sa dernière heure était venu, s’en est fini de moi !

aux situations qui ont l’air toute ficelées.

En effet, il se produisit alors une chose que Khérus n’aurait pas cru possible. Devant ses yeux, la créature, une seconde plus tôt si terrifiante et menaçante, se mit soudain à se contorsionner, comme sous l’empire d’une douleur insoutenable. Khérus regarda autour de lui, afin de trouver une raison à cette douleur, mais il ne vit rien d’autre que Rhul, fixant la créature, un mélange de surprise et de satisfaction gravé dans le regard.
- Qu’est ce qui lui arrive ? Demanda Khérus.
- Je... , je crois que c’est moi, balbutia Rhul, sans lâcher des yeux la créature qui se mouvait toujours comme un pantin désarticulé.
- Quoi ? Mais comment tu fais ça ?
- Lorsqu’elle était sur le point de nous attaquer, expliqua Rhul, je me suis mis à espérer qu’elle meure et j’ai repensé à ce que la créature nous a dit tout à l’heure, je veux dire lorsqu’elle ressemblait encore à une jeune fille.
- Quoi donc ?
- Eh bien tu sais, que nous étions dans nos esprits mutuels.
- Ah non, ça c’est toi qui l’a dit ! dit Khérus.
- Enfin bref, rétorqua Rhul, c’était comme si elle avait placé ces paroles dans ma bouche.
- Oui, eh bien ? demanda Khérus, qui ne voyait pas très bien où voulait en venir son compagnon.
- Eh bien, je me suis dit que si nous étions prisonniers de notre esprit, il devait être possible d’y faire ce que l’on veut.
Les yeux de Khérus s’illuminèrent.
- Tu veux dire que tu as simplement souhaité qu’elle meure.
- Oui, dit Rhul, mais cela n’a visiblement pas suffi[/color[color=#FF0000]]. Regarde, elle n’a pas l’air de se décider à mourir.
Khérus regarda la créature, qui s’était un peu éloignée d’eux, mais jouait toujours son étrange pantomime.
- Tu as bien dit dans « nos » esprits, tout à l’heure ? demanda-il.
- Oui, je crois. Pourquoi ?
- Eh bien, il faudrait peut-être que je fasse la même chose que toi.
- Mais oui, bien sûr! dit Rhul, un brusque éclat dans le regard. Vas-y !
- Je veux bien, mais je ne sais pas comment faire.
- Souhaite-le simplement de toutes tes forces !
Khérus obéit.
Il se concentra aussi fort qu’il le pouvait, tout en fixant la créature. Il se mit à souhaiter sa mort du fin fond de ses entrailles, mais rien ne se produisit.
- Ca ne marche pas ! dit Khérus.
- Mais si, il faut que ça marche, cria Rhul, tandis que la créature reprenait peu à peu de la vigueur.
- Je te dis que ça ne marche pas !
- Il faut y croire, bon sang, crois-y !
Khérus se concentra à nouveau de toutes ses forces, si fort qu’il sentait une pression sous crâne prendre forme. La créature s’avançait de nouveau vers eux. Soudain, le processus commença. La bête s’arrêta net et chuta lourdement sur le sol. Elle commença alors à se tordre dans tous les sens en hurlant. Le bruit qu’elle produisit fut si fort que les deux garçons durent se boucher les oreilles pour que leurs tympans n’explosent pas, prenant cependant garde à ne pas la quitter des yeux. Au bout d’une ou deux minutes d’agonie, la bête s’éteignit dans un dernier râle.
- Nous avons réussi, lança Khérus tout en se mettant à danser une gigue grotesque.
Rhul explosa de rire et son nouveau compagnon se joingnit à lui.
- Bon, mais tout cela ne nous dit pas comment sortir d’ici, dit Khérus en tentant de nouveau, mais sans succès, d’ouvrir la porte.
Rhul regarda la poignée et dit :
- Pourquoi ne ferions-nous pas comme pour la créature ?
- Ouvrir la porte par notre volonté ?
Rhul opina.
Ils posèrent tous deux une main sur la poignée et se concentrèrent de nouveau, en allant chercher au plus profond d’eux-même. Ils avaient la tête comme dans un étau. A chaque pensée vers cette poignée, il semblait se ressérer. Au summum de leurs concentrations, ils sentirent la serrure travailler, puis la poignée tourna entre leurs mains. Ils poussèrent, la porte tourna(pivota?) sur ses gonds, puis s’ouvrit entièrement.
Aussitôt, ils se sentirent happés par un vide incommensurable. Leur vision se troubla, puis ils ne virent bientôt plus que le néant, leur corps leur parut se disloquer avant de devenir vapeur. Soudain, ils n’étaient plus là.

Ouf, ça y est!! J'espère que tout ceci pourra t'aider un peu.
Malgré les fautes et les maladresses, ton histoire est vraiment prenant! Il me tarde de lire la suite. Mais je devrai attendre un peu pour commenter le chapitre 3 car c'est très long!!Bon courage à toi pour la suite de ton aventure.

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Re: Les fils d'Arghun,

Messagepar kbferrand » 22 Fév 2010, 15:18

:cheers: merçi beuacoup pour tout ce boulot Laurence
Faut que je me remette sur ton travail aussi,
ça fait longtemps que j'y suis pas retourné.
salut :P
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Re: Les fils d'Arghun,

Messagepar Laurence » 22 Fév 2010, 22:14

Ce fut un plaisir....très long!!! :roll: Attends un peu avant de poster la suite, il va me falloir du temps pour me remettre et faire le chapitre 3!!! :tard: :lol:

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Re: Les fils d'Arghun,

Messagepar kbferrand » 10 Mars 2010, 22:02

message supprimé
sorry!
Dernière édition par kbferrand le 14 Mars 2010, 23:35, édité 1 fois.
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Re: Les fils d'Arghun,

Messagepar kbferrand » 10 Mars 2010, 22:07

[size=150]IV

Rencontre sur les quais
[/size]


L’hiver était venu, le souvenir des moissons n’était plus à présent qu’une lointaine rumeur. Dans une rue d’Arthamun, une silhouette élancée se mouvait d’une manière féline, passant de l’ombre à la lumière blafarde de la lune d’un pas léger, presque bondissant. Un nuage s’échappait de sa bouche. Bien qu’emmailloté sous une cape épaisse, un présent de son ami Massid jadis rapporté d’une de ses campagnes du Nord, il avait froid. Sentant ses os se glacer, il pressa le pas. Il serait peut-être en avance mais tant pis, une fois sur le lieu de son rendez-vous, il trouverait bien un endroit où s’abriter un peu. Le quai des embarcadères regorgeant de caisses pleines de marchandise, il ne doutait pas de pouvoir se tapir entre deux cargaisons en attente. L’idée de se retrouver en un lieu pareil et par un tel froid ne l’enchantait pas spécialement mais se justifiait par la discrétion nécéssaire à son entrevue avec son seigneur et ami. Il aurait de loin préféré un endroit plus convivial, comme une des nombreuses auberges situées à proximité. Ils auraient pu y partager une bonne chope tout en se remémorant l’époque où il était encore à son service et à celui de son épouse. Ce temps lui semblait bien loin à présent.
L'homme arriva à un embranchement et bifurqua sur la droite. A cet endroit, la rue se faisait plus étroite et plus sombre, devenant une ruelle, puis un véritable boyau. Bien que le quartier fût mal famé, il le connaissait comme sa poche et n’y courait aucun risque. La plupart des brigands et des égorgeurs du quartier le redoutait, pas pour sa force ni pour son habileté à manier les armes- il était un bien piètre bretteur- mais plutôt pour l’étendue de ses fréquentations. Si peu d’entre eux connaissait ses véritables attributions, tous savait qu’il était suicidaire de le taquiner.
Une fois au terme de l’étroit passage, il déboucha sur une petite place. Quelques gueules saoûles y étaient occupées à se disputer une amphore de mauvais vin et ne lui prêtèrent aucune attention. Il s’engouffra dans une autre ruelle, guère plus large que la précédente. Après une centaine de pas, il arriva enfin sur les quais et observa les alentours, recherchant un signe de son maître. Il ne vit personne, pas même la trace d’un garde en faction. Son ami avait du prendre des mesure pour s’assurer que l’endroit serait désert.
L’homme marcha le long des entrepôts, tous étaient cadenacés et pas la moindre caisse n’avait été laissée sur le quai. Alors qu’il venait de repérer un contrefort derrière lequel s’abriter, il sentit une poigne ferme se refermer sur son épaule et l’attirer entre deux bâtiments.
- Et bien Epolis, on se promène ?
Epolis souffla, il avait reconnu la voix de son seigneur.
- Voulez-vous ma mort !
- Je serais bien embêté de devoir me passer de tes services, répondit l’homme d’un ton enjouée.
- Mon maître est trop bon.
L’homme se rembruni, Epolis lu dans son regard la contrariété.
- Je croyais t’avoir demandé mille fois de ne plus m’appeler ainsi.
- Excusez-moi, la force de l’habitude se défendit Epolis, mais ce n’est pas cela qui vous contrarie, n’est ce pas ?
- Tu lis en moi comme dans un livre.
- Cela fait si longtemps que nous nous connaissons. Est-ce à cause des garçons ?
L’homme ne répondit pas. Il préféra se perdre dans la contemplation des remous qui agitaient les eaux sales du bassin. En le longeant vers l’ouest, on passait sous les murailles cernant Arthamun puis après être passé sous le pont et franchi l’énorme herse qui protégeait l’entrée du canal, on débouchait dans les eaux du fleuve Irsan, la limite ouest de l’empire déllaens. Sur l’autre rive commençait les territoires immoriens, ennemis juré de l’empire. L’homme connaissait ces terres pour être un des rares déllaens à en être jamais revenu. Il huma la froidure de l’air pour se redonner un peu de courage puis revint à la conversation.
- Comment vont-ils ?
- Tout se passe pour le mieux, répondit Epolis. Massid veille sur eux.
- Personne ne s’est penché sur la raison de leur arrivée à l’académie?
- Il y a eu des questions mais rien qui ne vaille la peine de se ronger les sangs.
- Et au temple ?
- Comme prévu, le secret a été plus difficile à maintenir en place mais Scentua a su gérer ce problème, seul Tauris et lui semble être au courant. Cependant, son autorité en a pris un coup. Il est à craindre que les autres prêtres n’aient pris son silence pour un manque de confiance envers eux et surtout pour une provocation. Depuis, les rapports au sein de l’assemblée se sont dégradés.
Epolis sentit le regard de son interlocuteur s’assombrir.
- Tous ces risques pour si peu, cracha-il en serrant les poings. Je savais qu’ils la réussiraient cette maudite épreuve. Nous voilà bien avancés maintenant. Que m’a-t-il pris de les écouter tous.
- Ils ne vous ont guère laissé le choix, dit Epolis pour rassurer son ami. Tôt où tard cela finira par se savoir, autant qu’ils soient préparés.
- Peut-être as tu raison, mais il m’est difficile d’accepter d’avoir du mettre leurs vies en péril. Ils sont si importants.
- Elles ne l’étaient pas. Comme vous l’avez dit, vous saviez qu’ils réussiraient.
- Ce n’est pas pour autant qu’ils sont tirés d’affaire. Cette épreuve n’est pas la plus difficile qu’ils seront amenés à endurer, tu le sais très bien.
Son maître avait raison, Epolis ne pouvait le nier. L’avenir apporterait à Rhul et Khérus leurs lots de danger de toutes sortes. Leurs enseignements à l’académie n’en serait qu’un parmi d’autre et, finalement, l’épreuve qu’ils avaient passés à la fin de l’été n’était qu’une goutte d’eau dans l’océan de risque qu’ils seraient amené à traverser.
- N’ayez crainte nous veillerons sur eux assura Epolis.
- Je sais, cependant il me tarde de pouvoir les voir par moi-même. J’envisage de rendre une petite visite de courtoisie à mon vieil ami Massid.
- Il en serait ravi, mais la prudence est de rigueur.
- Me prendrais-tu pour un enfant? demanda l’homme en plaisantant, visiblement ragaillardi par la perspective de cette visite.
- Je ne me le permettrais pas, répondit Epolis d’un ton narquois.
Sous certains aspects son maître n’avait pas changé depuis toutes ces années. Il était toujours aussi lunatique, passant de l’ombre à la lumière en un éclair. Cependant ce trait de caractère s’était accru depuis la mort de son épouse, Erilia. Ses phases de pénombres avaient pris le pas sur ses moments de clarté de façon alarmante.
Epolis remarqua de nouveau un changement d’humeur sur le visage de son maître.Il y vit de l’inquiétude aussi nettement que si un sculpteur en avait travaillé les traits, ciselant le relief de chaque petite rides, creusant les joues à la gouje ou aiguisant les pommettes pour transmettre l’émotion recherchée.
- Y a-t-il autre chose ? demanda-il.
- Tu as éveillé mon inquiétude, cette situation à la Ghyria ne me plait guère.
- Avez-vous une idée pour y remédier ?
- Je ne sais pas, dit l’homme, pensif. Il me faut y réfléchir, je t’informerai de ma décision.
- Très bien. Quand repartez-vous?
- Nous levons le camp dans trois jours, cela me laisse un peu de temps pour me rendre à l’académie.
- Comme vous voudrez, mais au risque de paraître ennuyeux je réitère mes appels à la prudence.
- Tu as raison Epolis… tu m’ennuies !
Sur ces derniers mots l’homme s’éloigna d’une démarche assurée en longeant les quais puis disparu entre deux entrepôts.
Epolis soupira, il ne trouvait pas prudent que son maître se rende à l’académie. Il lui suffirait d’y être reconnu pour envenimer la situation. Epolis avait un peu atténué la réalité afin de ne pas inquiéter son maître, craignant, comme il en était parfois capable, une intervention démesurée de sa part.
Epolis décida de rentrer par un chemin détourné afin de réfléchir à la manière dont il allait pouvoir gérer cette crise. Toutes ces réflexions lui donnèrent grand soif et comme par magie, cela ne pouvait être un hasard, ses pas le menèrent jusqu’à une taverne qu’il connaissait bien.
Au dessus de la porte une enseigne en fer forgé se balançait langoureusement. Elle représentait les formes gracieuses d’une femme mêlées à celle, non moins harmonieuse, d’une chope. Lorsqu’Epolis poussa la porte du pot de chair, la douce musique des chants d’ivrognes et des rires des catins résonna à ses oreilles et l’odeur âcre du tabac lui chatouilla les narines. Il salua la patronne qu’il connaissait bien, au grand dam de son cocu de mari, et commanda une cervoise avant de s’installer dans un coin sombre où il se délecta de la comédie humaine. Ce soir, il n’avait pas envie de se mêler de trop prés aux ivrognes. Ceux-ci ne lui en tinrent pas rigueur, trop occupés qu’ils étaient à s’enivrer tout en caressant de leurs mains calleuses les poitrines des filles de joie.
Peu après avoir commandé sa troisième pinte, Epolis vît un homme ventripotent pousser la porte de la taverne et faire un tour de vue de la salle. Lorsqu’il le remarqua, l’homme commanda deux pintes en grognant puis se dirigea vers sa table.
- Cela faisait longtemps que je ne t’avais vu traîner par ici, dit-il à Epolis.
Il tira un tabouret de dessous la table puis sans même demander s’il pouvait s’asseoir et fit subir au pied du pauvre meuble le poids de son énorme postérieur.
- C’est que je suis très occupé en ce moment dit Epolis.
- Ouais, tes nouveaux protégés, dit l’homme en passant entre ses doigts une barbe mal entretenue dans laquelle une faune peu ragoûtante se baladait en toute liberté.
- Pas si fort, dit Epolis.
L’homme tourna la tête et beugla des insanités à l’attention de la salle sans que personne ne lui porte la moindre attention.
- Pas si fort ! dit-il en se gaussant, tout le monde s’en contrefout de ce qu’on raconte. Regarde-les, les trois quart sont complétement pleins et le quart qui reste s’évertue à le devenir.
- Peut-être bien, dit Epolis, mais baisse qu’en même d’un ton.
- D’accord, comme tu voudras, mais c’est qui ces gosses pour que tu fasses tant d’histoire?
- Ça je le garde pour moi répondit Epolis. C’est pour moi cette pinte demanda-il en remarquant la deuxième chope ?
- Ça, je le garde pour moi ! Répondit l’homme en imitant la voix d’Epolis.
- Allez Vlad, soit pas chien.
Vlad avala une lampée de bière puis claqua sa chope sur la table avant d’éructer lamentablement.
- Très bien, dit-il en tendant la deuxième chope à Epolis. Mon bon cœur me perdra!
- Merci, dit Epolis un brin dégoutté par les manières de son compagnon de beuverie. Au fait, pendant que j’y pense, t’es tu renseigné à propos de la discussion que nous avons eue l’autre jour.
- Ouais mais ce n’était pas facile, lâcha Vlad la bouche encore pleine de bière. Ton patron va falloir qui pense à me dédommager, à faire un petit geste, si tu vois ce que je veux dire, histoire de faire marcher le commerce quoi.
- Raconte et on verra. Si c’est intéressant je verrai ce que je peux faire.
Vlad regarda Epolis dans les yeux, il hésitait à lui révéler ce qu’il savait avant d’avoir vu la couleur de l’argent, mais même si les apparences pouvaient laisser croire le contraire, avec Epolis il savait qu’il n’était pas en position de force.
- Et bien, commença-t-il, j’ai eu le renseignement d’un de mes cousins qui fait souvent des petites affaires du côté d’Essaphèse et qui connaît bien la faune locale, si tu vois ce que veux dire, ajouta-il en faisant un clin d’œil. Lui-même l’a apprit du maître coq du palais des Essaps avec qui il était en cheville pour un trafic de gnole.
- D’accord, le pressa Epolis, des informations dignes de foi, et alors ?
- Ben, il semblerait que ce que ce tu croyais soit vrai.
Epolis fronça les sourcils.
- A quel point ? demanda-t-il inquiet.
- Ces derniers temps le cuistot se plaignait, cause qu’il devait se décarcasser et mettre les petits plats dans les grands, rapport au beau monde qui se presse à la cour.
- Du beau monde ?
- Du très beau monde insista Vlad, et en masse. Ca va, ça vient, qui se plaignait le cuistot et avec ça, parait que les Essaps étaient jamais content. Des nobles des quatre coins de l’empire et aussi des gros bourgeois qui repartaient par la petite porte et bien plus léger qu’en arrivant. Enfin, de la bourse parce qu’en ce qui concernait la boustifaille c’étaient pas les derniers, à en croire l’animal. Mais ça c’est arrêté net quand les Essaps ont pris le chemin de la cité impériale. Enfin bref, il se trame là bas des choses pas très orthodoxes si…
- Si je vois ce que tu veux dire! ponctua Epolis. Oui je vois, enfin j’imagine. Tu as des noms ? demanda-il.
- Des noms ! répéta Vlad en se gaussant. Tu ne veux pas une liste pendant qu’on y est? Non j’ai pas de nom et c’est pas avec ce que paie ton patron que t’es prêt d’en avoir. Moi c’est des renseignements de bas étages pas du gratin, si tu vois ce que je veux dire.
Epolis afficha un air contrarié et se rinça le gosier comme pour aider à passer ce qu’il venait d’entendre.
- Ce que je vois, c’est que la prochaine fois, il faudrait que j’en sache un peu plus, ton loustic là…
- Mon cousin.
- Oui, ton cousin où qui tu voudras, fait en sorte qu’il s’intéresse d’un peu plus prés à ce cuisinier. Il me faut des noms ou au moins des dates. Qui est venu, quand ont eut lieu les banquets ou les repas en privée des Essaps.
- Ça, ça va être dur, dit Vlad en grimaçant.
- Si c’est de l’argent que tu veux tu l’auras. Mais je te l’ai dit, il me faut des renseignements précis.
- Non, ça va être dur parce que le cuisto c’est fait attraper par l’intendant, rapport au trafic de gnole. Ce crétin en a tellement sorti que ça a finit par se remarquer et l’intendant des Essaps c’est pas un tendre. Il a fait battre le cuisto jusqu’à ce que celui-ci se rappelle même plus de son propre nom et il l’a jeté au cachot. Le bougre y est certainement encore, s’il est toujours vivant. Dommage, sa goutte était vraiment bonne.
- Et bien, trouve un autre informateur, dit Epolis, fatigué.
- Tu me fais marrer, rétorqua Vlad entre deux rots, c’est pas si simple. Les Essaps sont pas du genre à laisser leurs affaires tomber dans l’oreille du premier grouillot venu. Ils sont prudent ces gens là, tu peux me croire. Tu ferais mieux de t’adresser à tes autres filières moi. J’fais pas dans la dentelle, tu devrais le savoir depuis le temps.
Epolis n’était pas de l’avis de Vlad, il avait, à de nombreuses reprises, tiré ses renseignements de source populaire, des brigands et autres prostitués. Ils étaient souvent plus fiable et moins risquée à récolter que les informations venant d’espions infiltrés, même s’il ne fallait pas toujours être trop pressé pour parvenir à ses fins. Dans le cas présent, la situation n’était pas très urgente. Il s’agissait, à coup sûr, de quelque magouille destinée à frauder les taxes ou autres impôts impériaux. Vlad finirait bien par trouver de nouveaux informateurs.
En rentrant au temple ce soir là, après avoir vidé quelques pintes et passer un peu de temps avec une des filles de joie exerçant ses talents au premier étage du pot de chair, Epolis fut d’avantage tracassé, par la discussion partagée avec son maître que celle ayant attrait aux activités des Essaps. L’avenir dirait s’il avait eu raison ou bien tort.
Dernière édition par kbferrand le 14 Mars 2010, 23:36, édité 1 fois.
un peu musicien aussi, www.myspace.com/kevinferrand

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wallis
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Genre de livres que vous lisez le plus souvent ? : Fantasy, Fantastique et SF

Re: Les fils d'Arghun,

Messagepar wallis » 12 Mars 2010, 23:28

Bonsoir,
J'ai parcouru une partie de ton texte. Je sens ton plaisir à écrire et décrire. On pourrait se laisser emporter dans ton monde si... et là je dis vraiment un grand SI... ton texte était expurgé d'un certain nombre de fautes d'orthographe et autres. Je suis presque certain que ta relecture a dû être très succincte voire inexistante car certaines erreurs ne devraient pas passer une relecture même très sommaire.
Exemple :
"ils ne vont ont guère laissé le choix, dit Epolis pour rassurer son ami. Tôt où tard cela se saura finit par se savoir, autant qu’ils soient tous deux préparés."

C'est vraiment dommage, beaucoup de coeur et d'envie ont été jetés dans tes lignes. Mais tout est gâché de ce fait. Je te rassure, quoiqu'en disent certains tout le monde fait des fautes... Ce qu'il ne faut surtout pas omettre, à mon sens, c'est de se relire attentivement et surtout de se faire relire...

Passons au vif du sujet :
"L’hiver était venu, emportant avec lui le souvenir des moissons tel une lointaine rumeur."
Quand on emporte quelque chose c'est normalement qu'on part... tandis que là, l'hiver vient d'arriver si j'ai bien compris... D'une manière ou d'une autre, il y a quelque chose qui ne va pas.
"mais tant pis une fois sur le lieu"
J'ajouterais une virgule entre "tant pis" et "une fois"
"rendez-vous" : tiret
"où il était encore à son service personnel et à celui de son épouse" son service personnel, je mettrai son service tout court.
"ce temps lui semblait bien loin à présent" répétition avec le "lointain" que tu mets très peu de lignes avant.
"qu’auprés" : qu'auprès.
"pas pour sa force" à la place du "pas", je mettrais "non"
"pour l’étendu de ses fréquentations" le terme étendu me semble mal choisi.
" avait eut" avait eu. Il me semble que cette faute revient plusieurs fois.
"se chamailler une amphore de mauvais vin" se chamailler me semble inapproprié. De même, tu qualifies le contenu de l'amphore de mauvais vin puis à la ligne suivante de fin breuvage !
"Cela eut été vain, s’il avait été déjà là, il se serait bien gardé de se laisser entrevoir si facilement, sinon un pareil rendez-vous n’aurait eut aucun sens." cette phrase est très difficile à lire et surtout à comprendre.
"son ami avait du prendre des dispositions" dû
"De toutes manières" de toute manière.
"Alors qu’il s’apprêtait à s’abriter" la sonorité de l'expression est un peu choquante : le "tait" de s’apprêtait et le "ter" de s’abriter.

Je cesse pour le moment faute de temps. si tu es intéressé, je poursuivrai.

Très cordialement. Bon courage pour la suite.

Wallis.


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