Le kindle arrive en France

Prendriez vous le même plaisir à lire sur le Kindle ?

C'est encore plus que top ! Balançons les vieux bouquins à la flotte
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Beorn
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Re: Le kindle arrive en France

Messagepar Beorn » 11 Nov 2009, 13:26

Je n'y connais pas grand chose, mais... vu ce qui est arrivé à la musique puis au cinéma, est-ce qu'on ne risque pas de voir apparaître des millions de "pirates du livre" et la disparition de fait du droit d'auteur ?
Parce que l'édition ne représente déjà pas grand chose en termes de chiffre d'affaire, si en plus on supprime le droit d'auteur et la marge de l'éditeur... Je ne sais pas ce qu'il restera.
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Re: Le kindle arrive en France

Messagepar siana-blackangel » 11 Nov 2009, 13:52

Plus de droit d'auteur >> plainte des écrivains (pour le piratage et la privation de leur revenu) >> moins d'envois aux maisons d'éditions >> moins de livres à éditer >> moins de bénéfice (et de marge) pour les éditeurs >> disparition des maisons d'édition puis des livres ? :pale:

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Re: Le kindle arrive en France

Messagepar Oliv » 11 Nov 2009, 16:03

On croirait entendre le discours de ces p*tains de majors du disque qui, pendant des années, on tondu les malheureux consommateurs en leur vendant leurs produits trois ou quatre fois plus cher qu'ils n'auraient dû...

Evidemment que, avec un accès à la culture tendant vers la gratuité, ceux qui en avaient fait un business juteux se retrouvent bien emmerdés. Mais que je sache, on peut désormais écouter environ 100% des titres existant de par le monde sans avoir à passer par la case "achat", et pourtant, le création musicale est loin d'être morte, loin de là. Je crois même que les petits groupes indépendants n'ont jamais eu une telle audience qu'aujourd'hui. Cela implique peut-être de priver Johnny de quelques milliers d'euros, mais franchement, on ne va pas le plaindre, si?

En quoi consistera le "piratage du livre" craint par Beorn et Siana? On téléchargera gratuitement des centaines de bouquins et, au final, on n'en achètera que quelques dizaines, ceux qui nous plaisent vraiment, autrement dit ceux qui méritent qu'on lâche de la thune pour eux. Exactement comme on le fait à l'heure actuelle pour la musique, les films ou les jeux vidéo. What else?
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Re: Le kindle arrive en France

Messagepar siana-blackangel » 11 Nov 2009, 16:33

J'ai aussi pensé à ça, mais globalement ça mènerais quand même vers une diminution de l'édition de livres papier. Si les droits d'auteurs disparaissent, on peut penser que les écrivain/auteurs trouverons plus simple d'afficher leurs œuvres sur des sites/blogs, plutôt que de se compliquer la vie avec une maison d'édition qui ne leur rapportera pas grand chose à part quelques ventes.
A moins que les éditeurs jouent le jeu en vendant des œuvres à lire sur liseuse, ou autre.

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Re: Le kindle arrive en France

Messagepar Trinitrotoluène » 11 Nov 2009, 17:04

Je suis obligé de penser comme Siana. Je ne veux pas relancer un débat sur lequel je me suis fait pourrir sur un autre forum, mais je pense effectivement que la diffusion de livres électroniques, telle qu'on la rêve, est une menace pour l'édition.

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Re: Le kindle arrive en France

Messagepar sarouken » 11 Nov 2009, 20:28

Oliv a écrit : Mais que je sache, on peut désormais écouter environ 100% des titres existant de par le monde sans avoir à passer par la case "achat", et pourtant, le création musicale est loin d'être morte, loin de là. Je crois même que les petits groupes indépendants n'ont jamais eu une telle audience qu'aujourd'hui. Cela implique peut-être de priver Johnny de quelques milliers d'euros, mais franchement, on ne va pas le plaindre, si?


Et alors, ca a changé quelques choses pour les petits groupes indépendants ? Y a plus de monde à leurs concerts ? non, même pas, y a toujours autant voir plus de concerts qui ne rentrent pas dans leur frais. Ils vendent plus ? Non plus, les Bérurier Noir ont bien essayé avec leur label "folklore de la zone mondiale" et ca n'a pas marché. De l'audience en plus, il y a, du soutien par contre...

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Jeff
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Re: Le kindle arrive en France

Messagepar Jeff » 11 Nov 2009, 23:40

siana-blackangel a écrit :Si les droits d'auteurs disparaissent, on peut penser que les écrivain/auteurs trouverons plus simple d'afficher leurs œuvres sur des sites/blogs, plutôt que de se compliquer la vie avec une maison d'édition qui ne leur rapportera pas grand chose à part quelques ventes.


Je n'ai qu'une connaissance limitée du monde de l'édition, mais à mon sens il n'y a que types d'auteurs publiés: ceux qui vendent assez pour vivre de leur plume et que n'ont d'autres choix que de se tourner vers les maisons d'édition pour assurer leur revenu ; et ceux (la grande majorité) qui doivent faire un autre boulot à côté.

Pour ces derniers, l'intérêt de passer par les maisons d'édition est avant tout une reconnaissance. Bon sang, pourquoi écrivez-vous? Pour être lu, certes, mais aussi pour qu'on reconnaisse votre talent. On trouvera toujours des gens qui viendront sur un site et mettront un commentaire sympa, mais la vraie reconnaissance dans le secteur, c'est de se faire publier par une maison d'édition à compte d'éditeur. C'est un peu comme faire un exercice et passer un examen: même si l'exercice et les réponses sont les mêmes, la fierté d'avoir réussi est différente.

Par rapport aux droits d'auteur, la question est similaire. Pour les auteurs, les pertes financières seront inévitables (sans doute), mais la plupart ne compteront pas dessus pour vivre. La question se posent en revanche pour les maisons d'édition et surtout les petites. Le salut passe par la fidélité des lecteurs et la qualité des ouvrages produits (une fois de plus, on ne recherchera pas la même chose d'un livre papier et d'un livre électronique, peut-être auront nous les deux versions)

La question des virus est intéressante. Je n'y avais pas pensé. Sans être un expert, la technologie des livres électroniques offrira-t-elle les fonctionalités pour faire tourner ces programmes (probablement)? Et si ce n'est pas le cas, faisons confiance aux pirates pour qu'ils trouvent une parade.

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Re: Le kindle arrive en France

Messagepar Napalm Dave » 11 Nov 2009, 23:55

Tout ceci me fait plutôt réfléchir à la pérennité du support livre.
En tant qu'étudiant historien, j'ai été amené à analyser des ouvrages et des sources tombés en désuétude pour certains mais dont l'intérêt historiographique les rendait précieux. Ils étaient considérés commùe désuets à un moment donné, mais on pouvait revenir dessus pour les étudier et apporter un nouveau regard.
Un support électronique est soumis à un choix éditorial, comme un support papier, sauf qu'à un moment donné, ce dernier ayant été imprimé, il conserve une possibilité de survivance. Il n'en va pas de même pour un fichier électronique: c'est aussi pour cela que j'ai des réticences à prendre mes notes par ordi, même si je m'y mets. Que se passe-t-il le jour où un fichier disparaît ou n'est plus lisible par un logiciel ou une machine donnée?

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Re: Le kindle arrive en France

Messagepar Trinitrotoluène » 12 Nov 2009, 08:07

Forcément, il n'y en a que pour les auteurs. Mais de la part de gens qui sont censés être un peu au plus au courant que les autres, c'est assez triste de voir comme la question de l'éditeur est vite évacuée. Qu'est-ce que vous lui prédisez, à l'éditeur, vous qui avez tellement confiance dans la capacité de rebondir des auteurs ? Je veux dire, le vrai éditeur, celui qui emploie moins de 10 personnes et qui perd un temps fou en relecture et en conception graphique sur un manuscrit ? Vous croyez qu'il s'en sortira mieux que les gros quand le livre (et sa diffusion) seront bien dématérialisés ?
Deux petits indices :
- les petits éditeurs, depuis quelques mois maintenant, sont poliment éconduits lorsqu'ils demandent un RDV auprès des chefs de rayon de la FNAC. Même auprès de la FNAC locale, qui a toujours vendu (et souvent même bien) les bouquins de l'éditeur. Tout cela parce que quelque part au siège, un agitateur d'idées a décidé que gérer un fonds de petite édition, ça fait ch...
- la société Amazon reçoit les informations de référencement tout nickel des petits éditeurs, elle met les fiches livres en ligne et tout... Et au bout de quelques temps, crac, les livres en question se retrouvent référencés comme "épuisés" ; alors que l'éditeur en a encore des palettes pleines, et n'a jamais donné une telle info. Ce qui s'est passé ? Un petit malin, chez Amazon, a décidé que servir les commandes de petits éditeurs, ça fait ch..., et a trouvé ce moyen très élégant de dissuader les clients de commander ces livres. Evidemment, si l'éditeur veut faire rectifier l'erreur, on le balade d'un service à l'autre et rien n'est jamais rectifié. Fnac.com, d'ailleurs, a aussi recours à cette méthode maintenant.
- Honnêtement, comment vous vous y prenez quand vous voulez acheter un livre sur Internet ?

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Jeff
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Re: Le kindle arrive en France

Messagepar Jeff » 12 Nov 2009, 08:38

Cette question de la survie des petits éditeurs est très intéressante. Je dois avouer que je ne suis pas au fait des difficultés qu'ils rencontrent (un petit témoignage de la part de Mille Saisons?)

Mais à te lire TNT, et tel que le comprend un néophyte comme moi, l'avenir n'est pas plus radieux pour le format papier qu'électronique: en format papier, personne (les grandes enseignes dans le marché réel et sur Internet) ne veut vendre les livres de petits éditeurs, tandis que le livre électronique fait courir le risque de la multiplication des copies illégales.

Ce dernier point toucherait tout le monde de l'édition et forcerait les majores à réagir en protégeant les fichiers contre le piratage. Je doute que ces protections soient offertes aux petites maisons (le problème des systèmes open source, c'est que leurs failles sont connues de tous). Pourront-ils suivre les majores dans leur course sécuritaire?

J'ose espérer que quelques soient les défis, les petits éditeurs les surmonteront et continueront d'offrir un panel varié à côté du monde formaté par les grandes maisons. Peut-être est-ce seulement un optimisme naïf.

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Re: Le kindle arrive en France

Messagepar Rudiment » 12 Nov 2009, 09:51

Je ne suis pas du tout un spécialiste de l'édition, mais j'imagine que l'éditeur, pour pouvoir imprimer avec les bécanes actuelles, doit soumettre un fichier électronique á l'imprimeur. Non ?
Si ce fichier existe, alors l'éditeur peut décider soit d'imprimer qu'en papier si le marché est propice á cette période et pour cet auteur, soit de commercialiser qu'en version electronique s'il est craint que le livre papier ne se vende pas, soit en électronique et papier - avec toutes sortes de plus que l'électronique n'offrirait pas : dédicace et notes de l'auteur, version "cut" de l'histoire comme pour les films (ce qui est populaire, je crois), davantage d'illustrations, que sais-je encore ? Le surcout serait couvert par la plus large diffusion et le plus faible investissement qu'offre la version électronique. Grace á cette diversification, le petit editeur aurait davantage de chance de survivre, je pense. Au moins, il ne serait plus blackboulé par la fnac ou Amazon puisqu'il serait présent en version électronique. Dans ses versions électroniques, il se ferait de la pub pour le bouquin papier.
Egalement, pourquoi l'éditeur lui meme ne proposerait-il pas á sa clientele électronique un systeme de souscription sur son catalogue ?
Enfin, je dis ca... :lol:

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Re: Le kindle arrive en France

Messagepar Beorn » 12 Nov 2009, 11:21

TNT a écrit :Forcément, il n'y en a que pour les auteurs. Mais de la part de gens qui sont censés être un peu au plus au courant que les autres, c'est assez triste de voir comme la question de l'éditeur est vite évacuée.


TNT, c'est fatiguant les leçons de morale. Fais l'effort de lire les posts des autres, tu verras que tu n'es pas le seul à penser aux éditeurs. J'en ai parlé, par exemple, et Jeff aussi :

Jeff a écrit :Par rapport aux droits d'auteur, la question est similaire. Pour les auteurs, les pertes financières seront inévitables (sans doute), mais la plupart ne compteront pas dessus pour vivre. La question se posent en revanche pour les maisons d'édition et surtout les petites.


En revanche, je suis parfaitement d'accord sur le constat sur Amazon et la Fnac (.com ou pas .com). Les Fnac locales, notamment, ont beaucoup moins de liberté qu'avant et elles doivent virer du catalogue tous les bouquins qui ne se vendent pas très vite, alors qu'avant, on pouvait s'arranger...

Oliv a écrit :En quoi consistera le "piratage du livre" craint par Beorn et Siana? On téléchargera gratuitement des centaines de bouquins et, au final, on n'en achètera que quelques dizaines, ceux qui nous plaisent vraiment, autrement dit ceux qui méritent qu'on lâche de la thune pour eux. Exactement comme on le fait à l'heure actuelle pour la musique, les films ou les jeux vidéo. What else?


Moui, on peut dire que tout va bien, madame la marquise, il n'empêche que le marché de la musique a chuté de façon spectaculaire dans tous les pays. Personnellement, je m'en tamponne, j'écoute très peu de musique et je ne connais pas ce secteur, il me semble que le sort des majors de la musique n'a pas de quoi faire pleurer.

Pour le cinéma, c'est encore autre chose : les grosses boîtes récupèrent bien plus d'argent sur les produits dérivés que sur les films, et je pense que les petites ne font guère pirater.

En revanche, je m'intéresse à l'édition, et pas seulement aux petits éditeurs. Gallimard par exemple, très gros éditeur, est en fait une PME. A part les livres, ils ne vendent rien, il suffirait d'une baisse de 20% des ventes et ils seraient très très mal.

Je ne pense pas qu'un micro-éditeur ait grand chose à craindre du piratage en fait : leurs clients sont peu nombreux, ce sont des passionnés et ils achèteront les bouquins à mon avis (ils resteront micro éditeur parce que l'accès au distributeur devient un parcours du combatttant, mais c'est un tout autre problème). En revanche, le fan d'Harry Potter qui fait le fond de commerce de Gallimard, la maison qui édite aussi des tas de bouquins beaucoup moins rentables, n'hésitera pas à oublier le droit d'auteur et celui de l'éditeur.
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Re: Le kindle arrive en France

Messagepar ereneril » 12 Nov 2009, 13:45

Bon,

alors sur l'argumentaire de l'électronique menace pour l'édition, je vais reprendre le discours que je tiens régulièrement à droite à gauche.

Donc commençons par la conclusion : vous n'avez rien compris à la question. :argue:

...

...

:withstupid:

Maintenant que les grincheux sont partis, je vais détailler...

vous réfléchissez en vous basant sur ce que nous connaissons tous : notre modèle économique.
Ce dernier est basé sur l'existence d'un objet qui a un prix incompressible de production.
Pour le livre, ce prix est constitué de l'impression et du transport vers le lieu de vente. Ce coup-là est proportionnel au nombre d'éléments fabriqués (on peut jouer sur quelques % d'économie d'échelle mais ça reste globalement une charge fixe). On peut aussi ajouter la commission du vendeur (libraire). Il est logique qu'il soit payé au nombre d'exemplaires vendus.
Maintenant ces couts, il font quoi ? 75% du livre.
Le reste (1/4 en gros) va être réparti entre l'auteur et l'éditeur. (Je sors le diffuseur de l'équation en le rattachant soit au distributeur, soit à l'éditeur mais c'est de 10% dont on parle et la différence n'est pas là)

Cette rémunération de l'éditeur et de l'auteur n'est pas du tout liée au nombres d'exemplaires vendus. Qu'on vende 1, 100 ou 100 000 exemplaires, le travail fourni est le même par ces 2 intervenants. Il est logique qu'ils soient récompensés du succès mais il n'y a pas de justification par les coûts)

Tout ça entraîne qu'un grand format ne peut pas coûter moins de 15 €. si l'auteur touche 10% et vend 1 000 exemplaires (une vente loin d'être négligeable dans notre domaine), ça lui rapportera 1500 €.

Passons maintenant au numérique.

Si on applique le schéma "économie concrète", on arrive à quoi ?
je veux toucher 1500 € de revenu et je vais vendre 1000 ex. donc je dois toucher 1,5 € par exemplaire. Comme un contrat normal c'est 10%, je vends 15 €. Bon OK, il n'y a pas d'impression, je peux donc vendre 12 € et quelques personnes vont toucher plus (1 ou 2 % de plus pour chacun des autres, et un ou deux qui se gavent (vendeur, éditeur ? Pas l'auteur en tout cas...).
On arrive à un e-book vendu à peine moins cher que le livre réel. Et oui dans ce cas, il y a un gros risque de piratage et de chute des ventes.

Maintenant désolé, mais ceux qui tiennent ce raisonnement sont aveuglés par des années de modèle économique concret dont il faut absolument sortir. Comme les majors du disque qui vendent un CD en téléchargement au même prix qu'un CD parce qu'ils margent plus et se plaignent que les gens préfèrent pirater.

Avec l'électronique, les frais fixes de fabrication sont nuls ou presque. Qu'on vende 1 ou 100 000 exemplaires, les coûts sont les mêmes. Quels sont-ils ?
- L'auteur qui écrit
- L'éditeur qui produit le livre
- Le vendeur qui référence l'ouvrage sur son site de vente.

il n'y a pas 1 centime de proportionnel au nombre de ventes. On pourrait donc vendre un e-book 1 centime sans vendre à perte.

Dans une économie numérique propre, chacun de ces 3 intervenants toucherait 30% (et les 10% finaux pourraient par exemple aller au diffuseur qui ferait son travail de promotion.
Maintenant, combien faudrait-il vendre ce livre ?
Là, il y a un réglage à faire mais ce qu'il faut prévoir c'est quelle rémunération le livre doit apporter à l'auteur ?

Je reviens sur mes 1500 € de gain. Ca signifie donc qu'il faut que le livre génère un chiffre d'affaire de 5000 € (avec les pourcentages précédents)

Ces 5000 €, je les génère comment ?
- Solution 1 : je table sur les 1000 ventes précédentes. Oh, ça fait 5 € par livre, pas 12 ou 15.
- Solution 2 : le livre étant très peu cher, je vais en vendre plein. Les gens vont acheter comme ça, sans se poser de question. Peut-être même qu'il ne le liront pas. Je vends mon livre 1 € et je parie que j'en vends 5000 au lieu des 1000
- Solution 3 : je monte une plateforme d'abonnement. Pour 10 €/mois, le lecteur télécharge ce qu'il veut. On répartit le revenu entre les auteurs et éditeurs. Ca ne rapportera peut-être que 5 centime par téléchargement mais si j'ai 30 000 abonnés, je retrouve mes 1500 €...

Je n'ai pas de solution miracle et LA solution est probablement un mélange des propositions 2 et 3.

En tout cas, prenons en compte que l'électronique signifie la disparition des coûts proportionnels et donc une incompatibilité totale avec notre modèle économique qui est basé sur le prix de revient d'un objet.
Tant que ceux qui travaillent sur le sujet (politiques et autres) n'auront pas compris ça, ils feront n'importe quoi. Aveuglés par une espérance gain supérieur (le gain de production va dans leur poche) et un endoctrinement économique absurde, ils creusent leur propre tombe (et celle des auteurs par la même occasion).

Notre avenir est hélas entre les mains d'incompétents complètement inadaptés. (patron de Major, politiques...). C'est ça qui faire peur. Maintenant la disparition des dinosaures a permis aux mammifères de se développer et ça nous a plutôt réussi finalement...

Par contre, une chose est certaine : le numérique, c'est la mort des libraires (comme les labos photo qui ont presque tous disparu de nos rues) et celle des imprimeurs qui se sont spécialisés dans le livre.
Dernière édition par ereneril le 13 Nov 2009, 11:02, édité 1 fois.
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Re: Le kindle arrive en France

Messagepar Chwip » 12 Nov 2009, 15:09

Le numérique n'est pas la mort des libraires.
C'est juste un problème de modèle, là encore. (J'y reviendrai plus tard, je vous laisse spéculer !)

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Re: Le kindle arrive en France

Messagepar siana-blackangel » 12 Nov 2009, 20:22

ereneril a écrit :...On pourrait donc vendre un e-book 1 centime sans vendre à perte

Euh, tu voudrais vendre l'e-book en lui même à ce prix? Rassure-moi, tu parlais du fichier, hein, pas de la liseuse? scratch

Trinitrotoluène a écrit :- Honnêtement, comment vous vous y prenez quand vous voulez acheter un livre sur Internet ?


Une fois le titre en tête, je cherche partout en ouvrant une dizaine de liens pour voir où je peux le trouver et à quel prix. :lol:

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Re: Le kindle arrive en France

Messagepar Oliv » 13 Nov 2009, 10:50

J'avais envie d'écrire un long post allant dans le sens "Le livre électronique menace pour les éditeurs? Et puis quoi encore?" mais Ereneril l'a fort bien fait.

Pour ceux qui se seraient noyés dans sa marée de chiffres, je rappelle toutefois en quelques mots les faits essentiels. Quels sont les principaux obstacles se dressant sur la route des petits éditeurs? Spontanément, on citera les coûts de production - puisque les tirages sont faibles -, le stockage, la distribution ou encore le référencement en librairie. Et quels sont les avantages d'un livre dématérialisé? Précisément des coûts de production approchant le zéro, pas de stockage, plus de problèmes de distribution et de passage par l'intermédiaire "librairie"*. Vu de cette manière, j'ai du mal à voir en quoi le livre électronique constituerait une menace... J'aurais plutôt tendance à y voir une opportunité intéressante.

Je tiens à préciser une chose: fondamentalement, je ne suis pas un défenseur acharné du livre électronique. Si cela ne tenait qu'à moi, on en resterait au bon vieux codex qui nous rend de si fiers services depuis maintenant deux mille ans. Mais puisque cette évolution semble inéluctable, autant commencer à s'y préparer, non? D'ailleurs, la vraie question n'est même pas de savoir si cette nouvelle technologie profitera davantage aux grands ou aux petits éditeurs: comme toujours, elle profitera à ceux qui sauront s'y adapter. Survival of the fittest, tout ça...


*Vu qu'à midi j'ai la chance de déjeuner avec la délicieuse Chwip, j'en profiterai pour lui demander de lever le mystère sur son étrange affirmation: il parait que les libraires ont une chance de survivre au développement du livre électronique, je tâcherai donc d'apprendre comment, même si comme vous cela me semble assez peu croyable.
À l'Affreux Oliv (Mars 2005-Février 2010), la Patrie pas reconnaissante.

Si vous me cherchez, je ne suis plus ici.

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Re: Le kindle arrive en France

Messagepar ereneril » 13 Nov 2009, 10:57

siana-blackangel a écrit :
ereneril a écrit :...On pourrait donc vendre un e-book 1 centime sans vendre à perte

Euh, tu voudrais vendre l'e-book en lui même à ce prix? Rassure-moi, tu parlais du fichier, hein, pas de la liseuse? scratch


Oui bien sûr, je parle du fichier.

Oliv a écrit :Je tiens à préciser une chose: fondamentalement, je ne suis pas un défenseur acharné du livre électronique. Si cela ne tenait qu'à moi, on en resterait au bon vieux codex qui nous rend de si fiers services depuis maintenant deux mille ans. Mais puisque cette évolution semble inéluctable, autant commencer à s'y préparer, non? D'ailleurs, la vraie question n'est même pas de savoir si cette nouvelle technologie profitera davantage aux grands ou aux petits éditeurs: comme toujours, elle profitera à ceux qui sauront s'y adapter. Survival of the fittest, tout ça...


Et je confirme tout ça. Je suis dans le même camp qu'Oliv...
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Re: Le kindle arrive en France

Messagepar Chwip » 13 Nov 2009, 20:11

Oliv a écrit :*Vu qu'à midi j'ai la chance de déjeuner avec la délicieuse Chwip, j'en profiterai pour lui demander de lever le mystère sur son étrange affirmation: il parait que les libraires ont une chance de survivre au développement du livre électronique, je tâcherai donc d'apprendre comment, même si comme vous cela me semble assez peu croyable.


Je fais un récap' rapide, parce qu'après, faut préparer le dîner pour être paré pour NCIS. Bah oui.
> Les libraires ne sont pas que des manutentionnaires.
Ils ne sont pas là que pour ranger des bouquins. Ils sont une source précieuse de conseils (si si !) quelque soit le domaine, surtout si c'est pointu et/ou très spécifique.
Les libraires sont aussi une mine bibliographique. Même les bibliothèques comptent sur eux pour monter des dossiers biblios. Eh oui. Ils ont des outils fort pratiques - et amenés à évoluer pour se conformer au numérique - et une connaissance de fonds.
Concrètement, un service aujourd'hui gracieux, peut être envisagé autrement...

> Les libraires vendent des livres. Des OBJETS.
Ca parait stupide, mais la différence entre papier et numérique sera la même qu'entre grand format et poche. Le poche existait pour tirer les coûts vers le bas, ce que fait le numérique de manière bien plus efficace. Le poche, en soit, est un livre moche et de qualité moyenne. Ses avantages étaient donc prix et taille. Quand on voit la taille des lecteurs e-books, on se dit "au diable les varices" (ou pas loin :lol:). Le libraire pourra donc compter sur les amateurs d'objet. L'objet livre est souvent glorifié. Faut le dire, les grands formats sont quand même classe. L'avenir du livre est donc sans doute dans une esthétique repensée de l'objet.
Une bibliothèque a toujours plus de gueule qu'une machine.
Et n'oublions pas nos petits vieux qui redoutent les trucs électroniques.
Bref, des rééditions de qualité, des fac-similés de manuscrits, des objets soignés, peut-être le libraire de demain sera-t-il incollable sur les qualités de papiers, d'encre, etc.
Concrètement, on peut imaginer que les librairies, outre le papier, proposent des bornes électroniques de téléchargement d'e-book, par exemple.

> Les libraires sont des liens sociaux.
Vous, là, lecteurs et auteurs. Vous courrez après les dédicaces, que vous teniez le livre ou le stylo. Vous y croyez, à la dédicace électronique ?
Au-delà de ça, un auteur qui ne rencontre pas son public se déconnecte de la réalité et "meurt". Alors même s'il n'est plus question de griffonnage, le libraire aura toujours en charge d'organiser des événements autours des auteurs et éditeurs pour les rapprocher des publics.
Lien aussi de manière plus générale. Me dites pas que vous ne parlez jamais à votre libraire !
Concrètement : des manifestations plus nombreuses ou plus vastes, et simplement différentes. A méditer.

Je crois que c'est à peu près tout ce qu'on avait dit... Si quelque chose me revient, je vous en ferai part.

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sarouken
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Re: Le kindle arrive en France

Messagepar sarouken » 13 Nov 2009, 22:58

Chwip a écrit :> Les libraires ne sont pas que des manutentionnaires.
Ils ne sont pas là que pour ranger des bouquins. Ils sont une source précieuse de conseils (si si !) quelque soit le domaine, surtout si c'est pointu et/ou très spécifique.
Les libraires sont aussi une mine bibliographique. Même les bibliothèques comptent sur eux pour monter des dossiers biblios. Eh oui. Ils ont des outils fort pratiques - et amenés à évoluer pour se conformer au numérique - et une connaissance de fonds.
Concrètement, un service aujourd'hui gracieux, peut être envisagé autrement...

Donner des conseils c'est bien, mais cela ne les font pas vivre, les propriétaires de vidéo club aussi donnaient de bons conseils, cela ne les empêchent pas de plier boutique. Les photographes savait faire des photos de qualité, mais on préfère utilisé l'appareil photo numérique le plus souvent. Tu crois vraiment que les bibliothèques vont réussir à augmenter leur budget pour avoir des services/conseils de libraires qu'ils ne payaient pas autrefois ?

Chwip a écrit :> Les libraires vendent des livres. Des OBJETS.
Ca parait stupide, mais la différence entre papier et numérique sera la même qu'entre grand format et poche. Le poche existait pour tirer les coûts vers le bas, ce que fait le numérique de manière bien plus efficace. Le poche, en soit, est un livre moche et de qualité moyenne. Ses avantages étaient donc prix et taille. Quand on voit la taille des lecteurs e-books, on se dit "au diable les varices" (ou pas loin :lol:). Le libraire pourra donc compter sur les amateurs d'objet. L'objet livre est souvent glorifié. Faut le dire, les grands formats sont quand même classe. L'avenir du livre est donc sans doute dans une esthétique repensée de l'objet.
Une bibliothèque a toujours plus de gueule qu'une machine.
Et n'oublions pas nos petits vieux qui redoutent les trucs électroniques.
Bref, des rééditions de qualité, des fac-similés de manuscrits, des objets soignés, peut-être le libraire de demain sera-t-il incollable sur les qualités de papiers, d'encre, etc.
Concrètement, on peut imaginer que les librairies, outre le papier, proposent des bornes électroniques de téléchargement d'e-book, par exemple.

C'est sûr, il y aura toujours un marché livre objet mais les amateurs seront-ils assez nombreux ?
Une bibliothèque, c'est jolie; une armoire en bois massif est bien plus joli qu'une armoire Ikea, pourtant les armoires en bois massif, ca se vends pas des masses.
Nos petits vieux de demain pourtant plus nombreux ne redouteront pas l'électronique.
Des bornes de téléchargement, il y a en déjà à la médiathèque que je fréquente. L'une d'elles propose de la musique libre de droit, l'autre des e-book libre de droit également, mais bientôt des e-book non-libre de droit prochainement. (Je ne me suis pas encore intéressé du comment fonctionnait le prêt d'un e-book en bibliothèque.) Pour les gens qui ne possèdent pas internet, c'est très bien, mais pour les autres, quel est l'intérêt de faire une chose ailleurs alors que l'on peut la faire de chez soi ? Certes, pour les conseils qu'on aura reçu mais c'est un peu léger et si les libraires auront des bornes, il est fort à parier que les supermarchés en auront aussi.
Chwip a écrit :> Les libraires sont des liens sociaux.
Vous, là, lecteurs et auteurs. Vous courrez après les dédicaces, que vous teniez le livre ou le stylo. Vous y croyez, à la dédicace électronique ?
Au-delà de ça, un auteur qui ne rencontre pas son public se déconnecte de la réalité et "meurt". Alors même s'il n'est plus question de griffonnage, le libraire aura toujours en charge d'organiser des événements autours des auteurs et éditeurs pour les rapprocher des publics.
Lien aussi de manière plus générale. Me dites pas que vous ne parlez jamais à votre libraire !
Concrètement : des manifestations plus nombreuses ou plus vastes, et simplement différentes. A méditer.

La dédicace électronique ne me semble pas compliqué technologiquement à mettre en place. Les liseuses permettent déjà d'effectuer des notes sur l'e-book, pourquoi pas une dédicace de l'auteur, un stylet, et un écran tactile de qualité et c'est réglé.
un auteur qui ne rencontre pas son public se déconnecte de la réalité et "meurt"
:shock: scratch Ca va pas la tête ?
Organiser des manifestations et autres activités demande de l'investissement et il s'avère difficile de toujours rentrer dans ses frais.

Chwip
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Re: Le kindle arrive en France

Messagepar Chwip » 14 Nov 2009, 08:28

Sarouken : ce sont les qualités des libraires. Je ne propose pas des réponses toutes faites mais des pistes de réflexion. Évidemment qu'il va y avoir un écrémage et seuls ceux qui savent évoluer survivront.
Tu prends l'exemple du vélo : je connais un type qui a monté sa boîte il y a très peu de temps et qui marche du tonnerre parce qu'il a bossé son concept. Il faut réfléchir différemment.
Tu parles des supermarchés : ils vendent des bouquins, mais c'est pas avec ça qu'ils font leur beurre, bien loin de là.
Tu parles des menuisiers : certains en vivent très bien.
On peut jouer à ça longtemps. Tu vois, c'est simple : il faut proposer un service de qualité, et ça ne se fait pas du jour au lendemain, ça se médite.

L'un des inconvénients du numérique, c'est son côté lisse et reproductible à l'infini : un bouquin, une fois approprié, est unique : corné, tranche cassée, tâché, plié, ça dépend de chacun. Et personne n'aime être uniformisé.
Une signature numérique pourra être copiée et recopiée, surtout s'il y a juste "amitiés amicales". Pas de spécificité, rien. Là encore, avantage papier.

Ah, j'y pense : le papier, on n'a pas peur de le lire sous la pluie ou dans la baignoire.

Je vais pas me faire l'avocate du papier, au contraire : chaque côté a ses avantages et ses inconvénients. Bien sûr, je lirai numérique (ce serait pas la première fois !) ou papier, selon ce que c'est.
Ce que je dis, c'est que, outre ces quelques points que je soulève, la librairie a encore sa place, et qu'il faut qu'elle réfléchisse à son avenir. C'est pas un challenge, c'est du darwinisme. Faut juste faire marcher sa cervelle.


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