La fantasy serait-elle condamnée ?
Publié : 18 Août 2009, 15:21
Bonjour à toutes et à tous,
un sujet avec un titre évidemment provocateur suite à un intolérable doute qui m'assaille après avoir parcouru plus ou moins bien ce forum.
Comme tout le monde le sait, les Éditions Mille Saisons et leurs Princesses consacrent leur temps, leur énergie et bien plus encore à la publication de livres de fantasy mais aussi de fantastique.
Concernant la fantasy, apparemment, il n'y a absolument aucun problème puisque de multiples manuscrits arrivent tous les jours dans l'électronique boite aux lettres trop petite de la maison. Avec au final des publications d'œuvres fantasy et une conclusion plus qu'erronée : "Ah bon !? Vous publiez aussi du fantastique ? Non, sérieux ?"
Car, en effet, côté fantastique, cela semble beaucoup plus difficile. Pas de proposition digne de ce nom, pas d'étincelle, pas de boule au ventre qui amèneront les déesses du lieu au septième ciel avec la limpide et tant souhaitée récompense : "Ça y est ma toute belle, ne soit plus si hystérique ! Tu peux sortir les cornes d'hydromel car enfin nous tenons notre premier roman fantastique !"
D'où la terrible conclusion que voilà : un auteur qui propose un manuscrit de fantasy n'est-il pas par avance condamné ?
Que ce soit pour Mille Saisons ou pour d'autres éditeurs, ce style semble avoir plus que la côte à l'heure actuelle. Pour quelles raisons philosophiques, sociologiques ou psychologiques, peu importe. Le fait est là : la fantasy semble faire plus que l'unanimité.
Phénomène qui engendre ses propres perversions : vu le nombre de propositions dans le genre fantasy, on se retrouve indéniablement à moins vibrer.
Le jour où Tolkien a sorti Bilbo le Hobbit puis le Seigneur des Anneaux, le style "fantasy" n'était pas encore à son apogée. Il lui était donc certainement plus facile de passer entre les mailles du filet des terribles et lapidaires comités de lecture - je provoque bien sûr - qu'à l'heure actuelle.
Car, aujourd'hui, que se passe-t-il - je m'adresse justement particulièrement ici à ceux qui doivent "se farcir" les dits manuscrits : lorsqu'arrive une œuvre fantasy, n'y a-t-il pas un réflexe, même inconscient, qui vous fait dire : "Hé allez ! Encore un truc avec des trolls affamés, des pétaures alcooliques et un chevalier à l'inaccessible quête. Et en plus son canasson est boiteux !"
Et finalement, on(vous) attache(z) moins d'attention à la chose.
L'auteur de fantasy devra donc sortir une idée extraordinaire, la ficeler de la plus belle des manières et nuire au doux repos des lecteurs qui ne pourront fermer l'ouvrage qu'après le mot fin. Evidemment, c'est ce que nous souhaitons tous écrire ou lire. Faire de l'extraordinaire. Mais dans le cas présent, ne sommes-nous pas condamnés à faire de l'extraordinaire d'extraordinaire ?
Alors évidemment, le noble trouvère qui parviendra à pondre un parchemin comme nul autre pareil sera bien sûr publié, et par avance félicitations à lui. Mais la frénésie autour de ce genre littéraire ne pose-t-elle pas des obstacles bien trop imposants ?
L'auteur un peu calculateur ne sera-t-il pas tenté de dévier certains écrits pour leur donner une tendance plus fantastique que fantasy histoire de justement tenter d'appâter l'éditeur ?
D'un point de vue tout personnel - et je pense que c'est le cas pour la majorité - lorsqu'une idée me tombe dessus comme la pomme sur le crâne de Newton, je ne la contorsionne pas dans tous les sens pour lui attribuer un genre qui me convient.
C'est l'idée qui appellera en quelque sorte le style et surtout le genre de l'écrit.
Je ne veux pas faire de fantasy pour faire de la fantasy. C'est une idée particulière qui fera venir à elle tel ou tel genre d'écrit.
Et pour certaines idées, c'est uniquement le côté fantasy qui me permettra de ne pas m'engluer dans des choses inutiles ou qui me donnera toute la latitude pour décrire certains phénomènes. En quelque sorte, une idée farfelue mais adorable qui, pour qu'elle marque plus les esprits, est plus simple dans un cadre fantasy. (En réalité, après des semaines de réflexion, je ne peux pas l'insérer dans un autre contexte. Même si au final l'intention est évidemment de toucher chacun dans sa manière de voir, sentir, ressentir.)
Alors, je cogite trop ou bien ?
un sujet avec un titre évidemment provocateur suite à un intolérable doute qui m'assaille après avoir parcouru plus ou moins bien ce forum.
Comme tout le monde le sait, les Éditions Mille Saisons et leurs Princesses consacrent leur temps, leur énergie et bien plus encore à la publication de livres de fantasy mais aussi de fantastique.
Concernant la fantasy, apparemment, il n'y a absolument aucun problème puisque de multiples manuscrits arrivent tous les jours dans l'électronique boite aux lettres trop petite de la maison. Avec au final des publications d'œuvres fantasy et une conclusion plus qu'erronée : "Ah bon !? Vous publiez aussi du fantastique ? Non, sérieux ?"
Car, en effet, côté fantastique, cela semble beaucoup plus difficile. Pas de proposition digne de ce nom, pas d'étincelle, pas de boule au ventre qui amèneront les déesses du lieu au septième ciel avec la limpide et tant souhaitée récompense : "Ça y est ma toute belle, ne soit plus si hystérique ! Tu peux sortir les cornes d'hydromel car enfin nous tenons notre premier roman fantastique !"
D'où la terrible conclusion que voilà : un auteur qui propose un manuscrit de fantasy n'est-il pas par avance condamné ?
Que ce soit pour Mille Saisons ou pour d'autres éditeurs, ce style semble avoir plus que la côte à l'heure actuelle. Pour quelles raisons philosophiques, sociologiques ou psychologiques, peu importe. Le fait est là : la fantasy semble faire plus que l'unanimité.
Phénomène qui engendre ses propres perversions : vu le nombre de propositions dans le genre fantasy, on se retrouve indéniablement à moins vibrer.
Le jour où Tolkien a sorti Bilbo le Hobbit puis le Seigneur des Anneaux, le style "fantasy" n'était pas encore à son apogée. Il lui était donc certainement plus facile de passer entre les mailles du filet des terribles et lapidaires comités de lecture - je provoque bien sûr - qu'à l'heure actuelle.
Car, aujourd'hui, que se passe-t-il - je m'adresse justement particulièrement ici à ceux qui doivent "se farcir" les dits manuscrits : lorsqu'arrive une œuvre fantasy, n'y a-t-il pas un réflexe, même inconscient, qui vous fait dire : "Hé allez ! Encore un truc avec des trolls affamés, des pétaures alcooliques et un chevalier à l'inaccessible quête. Et en plus son canasson est boiteux !"
Et finalement, on(vous) attache(z) moins d'attention à la chose.
L'auteur de fantasy devra donc sortir une idée extraordinaire, la ficeler de la plus belle des manières et nuire au doux repos des lecteurs qui ne pourront fermer l'ouvrage qu'après le mot fin. Evidemment, c'est ce que nous souhaitons tous écrire ou lire. Faire de l'extraordinaire. Mais dans le cas présent, ne sommes-nous pas condamnés à faire de l'extraordinaire d'extraordinaire ?
Alors évidemment, le noble trouvère qui parviendra à pondre un parchemin comme nul autre pareil sera bien sûr publié, et par avance félicitations à lui. Mais la frénésie autour de ce genre littéraire ne pose-t-elle pas des obstacles bien trop imposants ?
L'auteur un peu calculateur ne sera-t-il pas tenté de dévier certains écrits pour leur donner une tendance plus fantastique que fantasy histoire de justement tenter d'appâter l'éditeur ?
D'un point de vue tout personnel - et je pense que c'est le cas pour la majorité - lorsqu'une idée me tombe dessus comme la pomme sur le crâne de Newton, je ne la contorsionne pas dans tous les sens pour lui attribuer un genre qui me convient.
C'est l'idée qui appellera en quelque sorte le style et surtout le genre de l'écrit.
Je ne veux pas faire de fantasy pour faire de la fantasy. C'est une idée particulière qui fera venir à elle tel ou tel genre d'écrit.
Et pour certaines idées, c'est uniquement le côté fantasy qui me permettra de ne pas m'engluer dans des choses inutiles ou qui me donnera toute la latitude pour décrire certains phénomènes. En quelque sorte, une idée farfelue mais adorable qui, pour qu'elle marque plus les esprits, est plus simple dans un cadre fantasy. (En réalité, après des semaines de réflexion, je ne peux pas l'insérer dans un autre contexte. Même si au final l'intention est évidemment de toucher chacun dans sa manière de voir, sentir, ressentir.)
Alors, je cogite trop ou bien ?