Ookdelph a écrit :Vous êtes d'un déprimant… Pour ma part je n'arrive pas à admettre que "je" ne continuera pas d'exister d'une façon ou d'une autre. L'éventualité du rien absolu et définitif me flanque le vertige et la nausée, et comme la plupart des trucs qui me flanquent une frousse bleue, si j'y pense trop (et ce "trop" peut arriver très vite) ça me paralyse.
C'est peut-être un sentiment plus difficile à avouer "en public"… (d'ailleurs j'avais abandonné ma première tentative de réponse.)
(...)
Mais bon c'est pas un sujet de conversation courant, et la plupart du temps on n'y pense pas. Comme tout le monde.
Enfin je suppose (J'ai l'impression d'y penser souvent, comme à une corvée dont il faudra s'acquitter un jour. Ça me gonfle. Peux pas me faire porter pâle ?
)
Copiiiine!
Heu...Hm! Enfin, tout cela pour dire que tu n'es pas la seule, puisque là j'ai vraiment l'impression de m'entendre parler. J'évite de trop penser à la mort pour les raisons que tu évoques, sachant très bien que ça a l'air idiot de dire "j'ai peur de la mort" vu que pratiquement tout le monde l'a accepté sans problème. C'est également une corvée pour moi, depuis des années il ne se passe pas un jours sans que, d'une façon ou d'une autre, une pensée sur la mort vienne me perturber (que ce soit ma mort ou celle des autres), et effectivement c'est gonflant car des fois c'est suffisant pour que mon moral en prenne un petit coup (aka "à quoi bon que je me prenne la tête à avoir un boulot, à écrire, à créer des trucs, si je vais disparaître? Car ces trucs vont me survivre? La bonne blague!"), puis cela disparaît quelques secondes plus tard et je continue mon train train quotidien.
Bref, bienvenu au club Ookdelph!
Curwen a écrit :je peux en tout cas poser ici la question qui me vient à chaque fois que quelqu'un me dit qu'il ne croit en rien du tout (sur le plan spirituel hein).
Pourquoi ?
Pourquoi prendre la peine de vivre ? De passer du temps avec les gens qu'on aime ? D'écrire ? D'écouter de la musique, de regarder des films, d'être ému, d'être en colère ?
Mais, c'est super pessimiste ton truc, digne d'un emo-kid presque!
En gros c'est penser "puisqu'il n'y a rien après la mort, j'arrête de vivre, j'arrête de profiter de mon ticket de X milliards de secondes sur Terre". Remarque, certains croyants font pareil : "si je fais ceci, cela, et ça je pêche. C'est mal, mal, trrrès mal! Donc je ne vais absolument rien faire comme ça j'irais au Paradis".
Je crois que ça dépend vraiment des gens, qu'ils soient croyants ou non, et quelques soient leur origines et leur religions. On profite du voyage, et ensuite on verra bien s'il y a autre chose ou non : certains sont persuadés qu'il n'y aura rien, d'autres sont certains d'aller directement au nirvana, mais l'un comme l'autre s'amusent comme ils le peuvent par ici sans se prendre la tête. Perso pour le moment je ne cherche pas à donner un sens à ma vie, j'essaye de m'amuser comme je le peux et pour le moment ça me va (bon, si on m'annonce ma mort pour la semaine prochaine, c'est certain que je vais penser "zut! Mais je n'ai pas le temps de faire des gosses, ni ceci, ni cela!"
).
Curwen a écrit :Dès que j'en suis arrivé à cette conclusion, j'ai cessé de culpabiliser sur le fait que je crois en une volonté supérieure et un idéal inaltérable de Bien avec un grand B. J'ai besoin de ça pour donner un sens à ma vie et je n'arrive pas à concevoir qu'on puisse faire sans.
En tu vois, pour un Atheïste (et même un Agnostique), ça c'est glauque. L'idée qu'il y a autre chose, d'accord. L'idée que cette chose
va nous demander des comptes à rendre, ça c'est super glauque.
Et attention, là je vais faire déraper le topic.
Je sens que je suis comme Ereneril.
Je refuse catégoriquement l'idée que je suis la création (et donc la
propriété) d'un Dieu, d'un Alien se prenant pour Dieu, voir des Machins-Lovecraftiens-qui-remuent-au-delà-du-cosmos. Je refuse plutôt que cette puissance, quelle qu'elle soit, ait une quelconque autorité sur moi avec les moyens de pression qui vont avec.
Si en mourant je me retrouve face à ce Dieu, et qu'il me fait la causette un moment, pour me demander si je me suis bien amusé, etc, pas de problèmes, je ferais la causette! S'il me demande de bosser pour lui, ma foi, pourquoi pas, ça dépendra du boulot!
Bref, du moment qu'il me laisse un choix pas de problème.
... Mais si ce "Bien avec un grand B" décide de me montrer deux portes en me disant de prendre celle du Paradis, que ce soit en utilisant de grands sourires mielleux ou la force et la peur à base de "tu as péché en faisant ceci et cela, demande pardon, ou sinon tu vais en Enfer", et bien à moins que je ne devienne à ce moment là une véritable poule mouillée (ce qui n'est pas à exclure), moi je sais déjà ce que je ferais (désolé, je vais heurter les âmes sensibles) : un joli bras d'honneur à ce mégalo qui se prend pour Dieu et qui crois que je lui appartient alors que j'ai une conscience, puis je prendrais la porte de l'Enfer sans regret.
Car je veux avoir un choix au lieu de suivre un idéal qui me mènera au Paradis, et tant pis si ce choix avec ceux de ma vie m'envoie en Enfer. Bref, j'aurais un juge (ou putôt Le Juge) en face de moi, mais une fois mort je vais me la jouer Anarchiste.
Notez qu'ici je ne parle pas de l'Enfer comme lieu de lave et de flamme où l'on brûle pour l'éternité. Mon Enfer à moi...C'est l'endroit avec qui je vais me retrouver avec plus de 80% de l'humanité car celle-ci a énormément péché d'après les règles des religions en général!
En clair en Enfer je trouverais mes potes, les fêtes, les jeux, l'alcool, la drogue, la luxure, les putes, les gays, les lesbiennes, les bi, les fans de JPG, les metalleux, etc, etc...Bref, pour moi l'Enfer c'est le pied!
Et peut-être que l'on peut organiser des excursions au Paradis sans se faire taper dessus et vice versa : recevoir nos voisins du Paradis le temps d'une soirée!
Nan mais le mieux ce serait que je prenne la porte de l'Enfer et qu'après l'avoir traversé je me retrouve à nouveau en face de Dieu qui me sort "Bravoooo! T'as suivi tes sentiments et tu as choisis, contrairement aux 2/3 des autres crétins qui ont suivi mes ordres! Je te paye une bière"! Oh punaise, mon pote!
EDIT:
Oph a écrit :Moi, c'est le contraire : c'est depuis que j'ai des enfants que la mort m'angoisse. C'est quand j'ai ma fille dans les bras que j'ai le plus le vertige à l'idée de ne plus être là un jour. Avant, la mort ne m'inquiétait pas. J'espérais juste ne pas souffrir, et ensuite, plouf, s'il n'y a plus rien, on n'est plus là pour s'en plaindre. Maintenant, j'ai laissé quelque chose sur cette Terre et je ne veux pas l'abandonner.
Pire, je me dis que ce n'est peut-être pas un cadeau que je leur ai fait en leur donnant la vie, puisque ça implique qu'eux aussi devront mourir un jour.
Le peur de la mourir car cela implique que l'on va abandonner nos enfants et qu'ils devront se débrouiller seul, ça n'a rien de nouveau, c'est une attitude très logique. C'est bien pour cela qu'on part plus tranquillement en sachant que nos enfants sont déjà âgés et capables de se débrouiller seul.
Quand au fait qu'en mettant au monde un enfant on le condamne à mourir un jour, là ça fait limite parti d'un autre débat. Celui sur tout ce que ça implique de faire un enfant dans notre monde, dans notre société, sur le fait qu'il aura ou pas une vie heureuse, etc. Bref le genre de question que moi je me poserais avant de faire un enfant!