Re: Vers un état totalitaire?
Publié : 05 Déc 2008, 20:31
Le peuple ?
Quel peuple ?
Quel peuple ?
Votre collection des Littératures de L'imaginaire
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Oliv a écrit :Beorn a écrit :Le problème, c'est que les vraies solutions n'ont rien de spectaculaire, elles sont lentes, elles sont microscopiques, elles ne passent pas à la télé, et on ne peut pas les compter en objectifs/pourcentages/graphiques...
La solution consistant à ce que chacun d'entre nous se dévoue pour brûler un électeur de droite, en plus d'être efficace pour éviter tout ce que décrit Beorn, aurait en plus l'avantage d'être spectaculaire, rapide, télégénique et aisément quantifiable, non?
siana-blackangel a écrit :Ce qu'il faudrait, pour vraiment changer ce qui nous déplait, c'est presque une révolution. Une sorte de grève et de protestation massive, mais bien massive. Et là, nous pourront crier à un état totalitaire, car ce sera le peuple qui parlera et manifestera, donc si ils ne veulent pas écouter le peuple, etc.
A) Ils font en sorte, grâce à un beau discours caressant, de calmer les foules, puis prédisent un changement de trajectoire de la loi qui passe mal, en supprimant quelques petites choses. Ainsi, ils peuvent l'enregistrer dans la tranquillité et la bonne humeur.
B) Sinon, ils attendent que la ferveur populaire se tasse; font en sortes de manipuler les médias pour qu'un évènement important comme la crise éco, par exemple, détourne tout le monde de leurs faits et gestes. Ou ils utilisent la méthode "peur" et "dramatisons", ou encore, "arrêtez de vous plaindre, il y a pire". (Sur une certaine chaine, il parlemente, par exemple, sur le pouvoir d'achat et tout de suite derrière, le mot "meurtre" ou "massacre" est prononcé. C'est quasiment systématique dés que l'actualité s'y prête.) Dans le cas où, malheureusement, rien ne fournit "l'esquive spectaculaire" tant attendue, ils mobilisent leur patience, et passeront leurs lois plus tard, quand tout le monde aura le dos tourné.
Sand a écrit :Et sinon y'a pas que la droite et la gauche en France, y'a Dumbo aussi.
Paradis a écrit :Et Mickey.
Comme quoi, on a le choix.
Sand a écrit :la souris, je ne vois pas qui ça peut être...
(Dumbo est évidemment Bayrou)
Jerome a écrit :Ce qui est à la mode, maintenant, c'est de s'excuser pour avoir simplement manqué de "pédagogie".
Forcément, si on est contre, c'est qu'on a rien compris.
Sinon, du côté obscur, Albator ne fait plus beaucoup parler de lui...
Le débat principal s’est porté sur la réforme des CAPES qui entend une « mastérisation des concours », ainsi, leur préparation s’effectuera dans des masters et les concours ne seront plus accessibles à Bac +3.
Notre liste émet des réserves quant à cette réforme, celle-ci étant contestée dans la majorité des Universités de France.
Un moratoire sur la réforme des CAPES a été adopté par un CA restreint, mais les enseignants ont continué à préparer les maquettes des futurs masters qui seront ensuite renvoyées au ministère. Le retrait de l’Etat des universités, loin de les rendre indépendantes, les prive de tout contrôle sur leurs composantes. Ce même désengagement les met elles-mêmes à l’affût du moindre centime et instaure une rude concurrence. Le Ministère a impulsé une course effrénée entre elles à la production de maquettes de masters bâclées. (La prépondérance de la présidence due à la LRU rend les intérêts personnels davantage prépondérants dans les décisions prises par le CA et prive cet organe (par nature antidémocratique) de sa souveraineté : c’est le ministère qui gouverne les filières.)
Paradis a écrit :J'en connais un, vous lui ajustez un capuche et le prenez sous un éclairage type pénombre, vous obtenez Palpatine, avec le pif, la taille et le menton qui vont avec.
Mickey, c'était plutôt une définition d'un ensemble d'hommes politiques obséquieux, fantoches avec une forte influence et au service d'intérêts privés. Le genre de ceux qui vous sourient un jour pour mieux vous prendre à revers le lendemain.
Uylenspiegel a écrit :Paradis a écrit :J'en connais un, vous lui ajustez un capuche et le prenez sous un éclairage type pénombre, vous obtenez Palpatine, avec le pif, la taille et le menton qui vont avec.
Oui, mais Benoit XVI n'est pas un homme politique français.
Paradis a écrit :Et bien, ça va être dur de devenir professeur compétent dans les prochaines années.
Oliv a écrit :Paradis a écrit :Et bien, ça va être dur de devenir professeur compétent dans les prochaines années.
Euh... Sans vouloir nécessairement faire du mauvais esprit, ce n'est pas déjà le cas? Je veux dire, être prof, c'est facile, n'importe quel diplômé en lettres illettré peut le devenir, mais trouver un prof compétent c'est déjà une autre paire de manches, non?
"Le lundi 17 novembre 2008 de 10 h 30 à 12 h 00 sur la demande du directeur de l'école des métiers de AUCH/PAVIE et sur réquisition de madame le Procureur de la République à AUCH, une recherche de produits stupéfiants est organisée dans cet établissement. 18 classes sont prévues (274 étudiants âgés entre 17 et 30 ans ) sont concernés. 14 gendarmes + 2 maîtres de chiens sont en charge de ce contrôle. Je suis à la tête de ce groupe et responsable de ce contrôle. Lorsque nous entrons dans la classe de ce professeur [qui s'est exprimé sur les ondes de France Inter, ndlr], nous sommes 4 gendarmes et un chien de recherche STUP. Nous avons été précédé du directeur de l'établissement qui rentre le premier et explique le but de la visite.
Lorsque nous rentrons, nous disons bonjour, nous attendons toujours la réponse du professeur. Nous indiquons aux étudiants comment nous allons opérer et leur demandons de ne faire aucun geste brusque, ne pas regarder le chien dans les yeux et de le laisser travailler. A ce moment là ce professeur ouvre la fenêtre et déclare " en 50 ans de carrière je n'ai jamais vu çà, nous sommes dans un Etat policier "... Ce professeur à la cinquantaine ! Nous refermons la fenêtre. Pendant toute la durée du contrôle, le professeur tourne le dos à la classe, regarde par la fenêtre, il ne verra rien de cette intervention proprement dite et il n'adressera à aucun moment la parole à qui que ce soit, même pas pour soit disant défendre ses élèves. Le chien n'a agressé personne et n'a démoli aucun ordinateur ou vêtement. Il y a eu des fouilles/palpations de personnes qui ont été "marqués" par le chien avec leur accord. Aucune personne ne s'est retrouvée en caleçon. Lorsque les gendarmes ont quitté la classe l'un d'eux a effectivement dit " au revoir messieurs dames" car dans les classes précédentes il y avait des femmes, dans celle-ci il n'y en avait pas, mais il n'a jamais été dit "salut les filles". Ce que le professeur oublie de dire, c'est que lorsque nous avons quitté sa classe il a dit aux élèves "ouvrez vite les fenêtres ça pue ".
"Lors de ce contrôle 6 étudiants ont été trouvés porteur de STUP dont un avec 34 grammes et une petite balance électronique sur lui pour la revente. (...) 1 mois 1/2 auparavant deux gendarmes(formateur relais anti drogue ) sont intervenus dans cet établissement pour faire de la prévention, c'est à dire informer du danger de la drogue sur la santé, sur les conséquences pénales, et ont averti les étudiants qu'il y aurait des contrôles".
Je fais cours quand, tout à coup, sans prévenir, font irruption dans le lieu clos de mon travail 4 gendarmes décidés, accompagnés d’un maître-chien affublé de son animal.
[affublé ? Il est normal qu'un maître-chien soit accompagné d'un animal. Il me semble que c'est le but, par définition.]
Personne ne dit bonjour, personne ne se présente.
Sans préambule, le chien est lancé à travers la classe.
[Tatatin ! Effet dramatique, le chien est "lancé", tel un molosse de guerre, un chien de chasse trépignant qu'on vient enfin de lâcher et qui bondit gueule ouverte en direction de sa proie.]
Les élèves sont extrêmement surpris.
Je pose des questions aux intrus, demande comment une telle démarche en ce lieu est possible.
On ne me répond pas, j’insiste, on me fait comprendre qu’il vaut mieux que je me taise. ["Il vaut mieux pour toi que tu te taises, impudent !" Intima le sbire au héros en tâtant ostensiblement un lourd gourdin, un petit sourire sadique au coin des babines. "Ou sinon..."]
Les jeunes sont choqués, l’ambiance est lourde, menaçante, j’ouvre une fenêtre qu’un gendarme, sans rien dire, referme immédiatement, péremptoirement.
Le chien court partout, [le chien fou dans un jeu de quilles... Il en sauterait bientôt sur les tables, dis donc. Mais on a complètement raté son dressage, à ce clébard ! Les chiens renifleurs normaux sont entraînés, se déplacent d'un reniflage à l'autre, et ne courent pas partout comme des roquets] mord le sac d’un jeune à qui l’on demande de sortir, le chien bave sur les jambes d’un autre terrorisé, sur des casquettes, sur des vêtements. ["Le chien bavait, bavait, bavait... Bientôt nous nous mîmes à craindre une éventuelle mort par noyade." Hé ben, y en a des litres et des litres ma parole. Ce n'est plus un toutou, c'est Alien.]
La bête semble détecter un produit suspect dans une poche, et là encore on demande à l’élève de sortir. [La bête. Pas "l'animal", la bête. La Bête. Comme dans la Bête du Gévaudan, ou dans "la Bête immonde".]
Je veux intervenir une nouvelle fois, on m’impose le silence.
Des sacs sont vidés dans le couloir, on fait ouvrir les portefeuilles, des allusions d’une ironie douteuse fusent.
Ces intrusions auront lieu dans plus de dix classes et dureront plus d’une heure.
Une trentaine d’élèves suspects sont envoyés dans une salle pour compléter la fouille.
Certains sont obligés de se déchausser et d’enlever leurs chaussettes, l’un d’eux se retrouve en caleçon.
Parmi les jeunes, il y a des mineurs. [Saperlotte ! Des mineurs dans un lycée. J'en suis pantois. Quel est le but de cette précision débile, sinon de renforcer l'effet dramatique... "Vous vous rendez compte ? Il y avait des mineurs parmi eux ! De simples enfants ! Seigneur, ils ont pris aussi des enfaaaaaants !"]
Dans une classe de BTS, le chien fait voler un sac, l’élève en ressort un ordinateur endommagé, on lui dit en riant qu’il peut toujours porter plainte. [Confirmation qu'il s'agit bien d'Alien, il arrive à "faire voler" un sac lesté d'un ordinateur. Suggestion au scénariste : l'expression "projette avec violence, tel un fétu de paille, le sac qui explose contre le mur", eut fait encore meilleur effet. Et le coup des gendarmes qui rient en disant qu'il peut toujours porter plainte... "Les sbires de l'Intendant éclatèrent d'un rire sardonique, emplis d'une joie mauvaise. "Rampe, maintenant, cloporte !" ordonnèrent-ils au malheureux garçon, soumis à leurs caprices de brutes sous la menace d'être rossé. "Et apportez plus de vin, vous autres ! Oua-ha-hark !"]
Ailleurs (atelier de menuiserie-charpente), on aligne les élèves devant le tableau.
Aux dires des jeunes et du prof, le maître-chien lance : « Si vous bougez, il vous bouffe une artère et vous vous retrouvez à l’hosto ! »
Il y a des allées et venues incessantes dans les couloirs, une grande agitation, je vois un gendarme en poste devant les classes.
J’apprendrais par la suite qu’aucun évènement particulier dans l’établissement ne justifiait une telle descente. [Ce qui est infirmé, comme beaucoup des choses avancées dans cet article à sensation, par la version du gendarme qui parle d'une demande conjointe de la direction de l'établissement et de la magistrature.]
La stupeur, l’effroi ont gagné les élèves.
On leur dira le lendemain, dans les jours qui suivent qu’ils dramatisent. Ils m’interrogent une fois la troupe partie, je ne sais que dire, je reste sans voix.
Aucune explication de la direction pour le moins très complaisante.
Je comprends comment des gens ont pu jadis se laisser rafler et conduire à l’abattoir [Ha ! On l'attendait, la voici : l'allusion à peine voilée aux rafles et aux camps de la mort. Il y en a vraiment qu'aucun scrupule n'étouffe.] sans réagir : l’effet surprise laisse sans voix, l’effet surprise, indispensable pour mener à bien une action efficace, scie les jambes.
Ensuite, dans la journée, je m’étonne de ne lire l’indignation que sur le visage de quelques collègues. [Peut-être parce qu'eux n'ont pas vécu le film que tu racontes...] On se sent un peu seul au bout du compte.
Certains ont même trouvé l’intervention normale, [Et si elle s'était en effet, déroulée de façon normale, ne devenant une descente fasciste que dans ton seul esprit de résistant wannabe des temps modernes, hein l'ami ?] d’autres souhaitable.
Je me dis qu’en 50 ans (dont 20 comme prof), je n’ai jamais vu ça. Que les choses empirent ces derniers temps, que des territoires jusque là protégés [Qu'il le dise, il en a tellement envie : la Zone Libre] subissent l’assaut d’une idéologie dure. [Comment une opération de contrôle de stup devient l' "assaut" "d'une idéologie". Une idéologie qui, donc, si on a bien suivi, conduit aux rafles et à l'abattoir. Gooooooooooooodwin ! T'as perdu !]
Ce qui m’a frappé, au-delà de l’aspect légal ou illégal de la démarche, Du mal à trancher ? Je vais l'aider : la réponse est "légal" c’est l’attitude des gendarmes : impolis, désagréables, menaçants, ironiques, agressifs, méprisants, sortant d’une classe de BTS froid-climatisation en disant : « Salut les filles ! » alors que, bien sûr il n’y a que des garçons, les félicitant d’avoir bien « caché leur came et abusé leur chien ».
A vrai dire des marlous, de vrais durs n’auraient pas agi autrement.
C’est en France, dans une école, en 2008.
Je me dis que ces gens-là, les gendarmes, devraient accompagner les gens, les soutenir, qu’ils devraient être des guides lucides et conscients.
Au lieu de ça, investis d’un drôle de pouvoir, ils débarquent, on dirait des cow-boys, et terrorisent les jeunes.»