La vidéo est à regarder car ça reste assez pédagogique (je le répète, mais il faudra réussir à filtrer le point de vue de l'auteur).
Je suis d'accord là-dessus, c'est drôle et pédagogique, surtout au début quand ça reste essentiellement descriptif.
Xss a écrit :En effet, grâce à Ereneril j'ai au moins compris quelque chose, mais j'ose espérer que je peux comprendre quand même un peu plus (en d'autres termes "moi pas vouloir me sentir idiot!").
Pour résumer ce qui s'est dit à la radio et simplifier énormément (moi-même je ne suis pas un spécialiste et puis ça serait long...) : dans une situation de boom économique mondial, de taux d'intérêt très bas aux USA et de confiance dans l'avenir, beaucoup d'Américains se sont endettés pour acheter leur logement sans avoir les moyens de rembourser.
Pendant des années, le prix de l'immobilier étant en augmentation, ça ne posait pas de problème : leur bien prenait de la valeur et ils pouvaient finalement rembourser quand même en le revendant avec une plus-value. Tout le monde était content.
Puis le marché immobilier s'est "retourné", c'est à dire qu'à force de construire des logements, il y en a eu trop et ils n'ont plus trouvé preneur, les prix ont donc baissé.
Beaucoup de gens se sont trouvés incapables de rembourser leur emprunt, et on parle de 5 millions de personnes, là, et de centaines de milliers de dollar à chaque fois. Grosso Modo, même si personne ne sait exactement combien ça représente, ça va chercher dans les 500 milliards de dollars (plus que le budget de la France).
Le problème, c'est que les banques avaient "revendu" ces emprunts sous forme de "titres" qu'ils avaient échangé avec d'autres banques contre d'autres titres. Les banques, possédant ces titres, s'en sont servis comme "gage" pour distribuer des crédits à tour de bras à d'autres gens.
Quand on s'est aperçu que ces titres ne valaient rien, c'est comme si on avait dit tout à coup à toutes les banques du monde "finalement, une partie des lingots que vous avez au sous-sol, c'est du toc" et aussi "vous avez distribué des crédits sur du vent ; vous n'avez plus de fonds propres".
Les banques ont paniqué, et elles se sont mises à compter le nombre de titres pourris qu'elles avaient. Et puis elles se sont aperçues qu'elles étaient incapables de distinguer les "pourris" des "pas pourris" parce que les titres étaient devenus d'une complexité folle. Du coup, certaines se sont retrouvées en faillite et les autres se sont méfiées les unes des autres, refusant de se prêter de l'argent entre banques.
En refusant de se prêter de l'argent, les banques se sont privées du moyen de proposer du crédit aux "vrais gens" : c'est en se prêtant de l'argent entre elles qu'elles trouvent le moyen de prêter aux autres. Du coup, l'économie "réelle" était menacée : l'économie a en permanence besoin de crédit, toutes les entreprises empruntent pour réaliser des projets. Sans crédit, pas de projets : l'économie s'asphyxie, tourne en rond et s'effondre. C'est ce qu'on appelle joliment le "crédit crunch", c'est à dire exactement ce qui est en train de nous tomber sur le coin de la figure.
De plus, l'absence de crédit et la crainte d'une récession ont fait plonger les bourses : du coup, des tas de banques et d'entreprises et de particuliers qui avaient placé de l'argent en bourse se sont retrouvés avec beaucoup moins d'argent en réserve (c'est comme si on vous disait, cette fois, que la moitié de vos lingots à la cave avaient fondu). ça a encore plombé les fonds propres des banques, et ça a fait baisser la consommation/l'investissement.
Dans certains pays, cela s'est accompagné d'une baisse des prix de l'immobilier, puisque sans crédit, il n'y a plus d'acheteurs...
D'où une crise dans le secteur de la construction et du négoce immobilier (des centaines de milliers d'emplois à la clé).
Bref, on est dans une merde noire.
Si je ne vous ai pas perdus en cours de route et si ça intéresse quelqu'un, il restera à expliquer les plans américains et europées pour se tirer de là, et ce qu'on appelle les fameux "mille cent cinq milliards" dont personne ne sait exactement ce qu'ils sont (et dont on nous dit qu'ils ne coûteront "pas un centime").
Je pourrais aussi toucher un mot d'Alan Greenspan, des ratios prudentiels, de l'endettement de l'Etat américain à cause de la guerre en Irak, des pays d'Asie qui financent cet endettement etc.