Messagepar David » 31 Août 2009, 22:50
*enfile sa petite armure et sort de son trou avec un petit panonceau où est inscrit*
Vive Anna ! Vive Marc ! La fantasy c'est tout pourri ! (oui, j'aime les discussions argumentées et constructives...)
Un peu plus sérieusement, je me souviens d'avoir trouvé touchant à l'époque Ensemble c'est tout, peut-être parce qu'habitant alors Paris et partageant certaines préoccupations des personnages.
Par contre, les précédents ouvrages d'Anna Gavalda ne m'ont fait aucun effet.
Et du dernier, La consolante, je n'ai retenu que ces deux passages là, allez savoir pourquoi :
Avait toute la volaille à ses trousses. Plus trois clebs. Plus un lama.
- Ne le caressez pas, sinon il...
- Oui, oui... Lucas m'a prévenu... Qu'il serait très collant...
- Avec moi c'est pareil, ricana-t-elle en se penchant pour attraper un seau.
Non, non. Elle ne l'avait pas dit.
- C'est une mutante ?
Il hocha la tête.
- Qu'est-ce qu'elle a de spécial ?
- Un lama.
- ?!?
- Un lama, trois mille mètres carrés de toiture, une rivière, cinq enfants, dix chats, six chiens, trois chevaux, un âne, des poules, des canards, une chèvre, des nuées d'hirondelles, plein de cicatrices, une intaille, des fouets, un cimetière de poche, quatre fours, une tronçonneuse, un girobroyeur, une écurie du XVIIIème, une charpente à tomber par terre, deux langues, des centaines de roses et une vue sublime.
- Qu'est-ce que c'est que ça ? fit-elle en écarquillant les yeux.
- Ah ! Tu n'es pas plus avancée que moi, je vois...
- Comment elle s'appelle ?
- Kate.
Il prit leur commande et alla la déposer devant l'antre de l'ours.
- Et... reprit Claire, elle est belle ?
- Je viens de te le dire...
Quand à Marc Levy, si le thème de la plupart de ces romans ne m'a pas emballé, je garde un bon souvenir de Mes amis, mes amours, pour l'histoire, pour les bons sentiments, pour tous ces passages adorables (j'assume mon côté gnangnan). Extraits choisis :
Tu veux rendre un vrai service à ton père ? [...] Ne grandis pas trop vite.
Elle tira le rideau pour le protéger de son vertige, et lui en inventa un tout autre en ôtant son caraco [...]
Dans le hall, il réussit, à grand renfort de gesticulations et d'articulations, à se faire comprendre du concierge. Malheureusement, l'hôtel ne possédait qu'un seul ordinateur, au bureau de la comptabilité, et les clients ne pouvaient y avoir accès pour envoyer des e-mails. en revanche, l'employé se proposa fort aimablement d'en envoyer un pour lui, dès que son patron aurait le dos tourné. quelques minutes plus tard, Mathias lui remit un texte griffonné sur un bout de papier.
A une heure du matin, Audrey recevait l'e-mail suivant :
Suis parta en Ecusse avec les enfins, reviendu samedi prochon, impassible de te joindre. tu me manku teriballement. Matthiew.
Et le lendemain matin, alors qu'Antoine était déjà au volant de la Kangoo, les enfants ceinturés à l'arrière, le standardiste traversa le parking de l'hôtel en courant pour remettre une enveloppe à Mathias.
Mon Matthiew.
Je m'inquiétais de ne pouvoir te joindre, j'espère que tu fais un beau voyage, j'aime tellement l'Ecusse et ses Ecussons. Je viendrai te voir bientôt, toi aussi tu me manku... beau cul trop.
Ta Hepburn.
Pause orage !
Voilà, de petites choses comme ça.
Que peut très bien faire passer également un auteur de fantasy ou de fantastique. Mais peut-être qu'en effet on a longtemps considéré ces courants comme des sous-genres incapables de véhiculer de véritables émotions, des préoccupations de premier ordre. Il me semble que les choses ont tendance à changer, par exemple avec les loisirs avant réservés aux "geeks" qui tendent à toucher un public plus large. À travers certaines oeuvres un pont s'est plus ou moins établi j'ai l'impression (Le seigneur des anneaux, Harry Potter, la Wii :p) Mais est-ce que pour autant le fantastique et la fantasy seront un jour reconnus comme des genres égaux à la littérature dite "classique", ça... Encore faudrait-il pouvoir la définir. Et être sûr qu'elle existe encore vraiment. Car le monde de l'édition évolue (sisi) et la diversité des productions à chaque nouvelle rentrée littéraire me semble aussi faire son petit travail de sape de son côté. Un peu comme si autrefois des genres très différents n'étaient accessibles qu'en traversant le fleuve avec un canot et que désormais, on pouvait bénéficier de navettes régulières.
- Il paraîtrait même qu'un pont est en construction !
- Vous en êtes certain ?
- Oui !
Avis purement subjectif et sans doute à côté de la plaque mais bon, il me restait de l'encre dans mon clavier donc...
*repart avec son panonceau, le son des tomates sur son armure ressemblant aux premières mesures de la traviata*