Napalm Dave a écrit :Je vais rebondir sur ce que dit Kran: il me semble que la possibilité d'enfanter, pour une femme, induit sans doute un certain recul devant le danger et un instinct de conservation sans doute plus élevé. C'est sans doute aussi pour cela qu'une femme dont on s'en prend à la "progéniture" peut devenir un adversaire dangereux et implacable. J'ai utilisé cette idée pour une nouvelle fantastique où une mère de famille traque sans relâche une créature non humain et manifestement plus balaise, mais qui a emmené sa fille. Je précise avant de me faire lapider que c'est une impression personnelle (pour les cailloux, voyez ça avec le marchand qui les sculpte en formes pointues, là bas ).
Sauf que...
... ce rapport avec sa progéniture, la femme ne l'aura qu'une fois l'enfant né. Donc, si elle n'a pas d'enfants...
... l'instinct maternelle n'existant pas, il s'agit juste d'un amour très fort que l'on retrouve autant chez un père...
Bref, si je rebondis sur ton exemple, c'est parce qu'il montre justement que tout n'est qu'a priori dans ces différences que l'on croit percevoir.
Comme l'a dit Beltane, mâle et femelle sont différents, pas homme et femme...
L'exemple personnel est souvent mauvais, mais... avant d'être mère, je roulais comme une folle, je n'avais aucun instinct de survie. Mes "pensées de mère" ne sont venues justement qu'après avoir enfanté. Et leur père n'a pas eu moins d'instincts protecteurs.
Quand nous avons divorcé, il n'aurait pas imaginé une seule seconde que j'ai la garde exclusive des enfants...
Un père dont on enlèverait l'enfant serait tout aussi dangereux que ta mère de famille...
Y'a deux choses qu'il faut avoir à l'esprit :
- l'humain n'est plus "naturel", depuis longtemps... donc on ne peut pas revenir à des rôles naturels quand ça nous arrange
- la différence mâle/femelle varie selon les espèces (rôle et tout, genre la femelle qui va en monter une autre ou...) et on ne sait pas réellement qu'elle était la nature de cette différence chez l'humain
Ce qui est sûr, c'est que chacun est libre de faire ce qu'il veut. Croire que des méthodes appartiennent à un sexe plutôt qu'un autre, c'est s'enfermer étroitement dans une vision du monde que l'on croit maîtriser.
Les hommes commencent à se maquiller, etc. On va leur interdire parce que des gens trouvent que "chacun doit rester à sa place" ?
J'élève deux garçons : l'un est taciturne, s'habille en noir, ne se soucie pas de son apparence et est bon en sciences ; l'autre est un poète, coquet, qui aime les fleurs et... ce sont de vrais petits garçons.
Leur père mesure 1m95 et... aime prendre soin de ses cheveux, faire du shopping ou la cuisine. Sauf que, vu sa taille, personne n'a envie de lui dire qu'il a des activités de filles, mais il riait de ses collègues de travail qui, hallucinés, le regardaient préparer son petit repas du midi.
Là où je veux en venir, c'est qu'on a chacun des milliers d'exemple qui nous rappelle que rien n'est féminin/masculin d'une part, mais, également, que vouloir segmenter le monde, c'est vouloir priver les gens de leur liberté : si un homme a envie de se maquiller, si une femme a envie d'être camionneur... c'est leur choix, leur envie...
Ce qui me surprend, c'est que, si quelqu'un affirmait qu'il est raciste, personne ne comprendrait qu'il ne voit pas combien ses idées sont étroites. Mais le sexisme semble, pour certains d'entre vous, une idée parfaitement naturelle. Ca ne vous ennuie pas de décider pour l'ensemble de l'humanité.
Et, du coup, une série comme Buffy devient entièrement du second degré. Dans le cadre du fantastique (et où l'on admet les super-héros), Buffy est tout aussi sérieuse que n'importe quelle autre oeuvre du même genre.
Moi, ça m'a plu que Buffy soit la plus forte, qu'elle cogne les méchants et, oui, en tant que femme, y'a des fois où je n'ai pas mis mon poing sur la gueule que parce que j'étais la plus petite des deux. Ca ne veut pas dire que ça ne me semblait pas la meilleure réponse.
Si je devais hacker un truc, j'essayerais "comme un mâle". Je ne suis pas diplomate, je ne sais pas mentir, je n'essaie jamais de séduire pour obtenir quelque chose. Parait même que je conduis "comme un mec", je dis des gros mots...
Je n'essaie pas d'imiter un mec, parce que je n'essaie d'imiter personne : je suis moi. Je ne décide pas de mes comportements en fonction du regard des autres, mais de mes envies.
Alors je ne me maquille pas et que comprends que Sire Cédric se maquille puisque ça le botte.
Et, maintenant : serais-je "non-crédible" en tant que personnage d'histoire ? Ben, moi, je me trouve super réaliste.
J'imagine que mes personnages ont une part de moi, que mes femmes peuvent donner un coup de poing à leur ennemi parce que ça fait du bien, que mes hommes sont délicats parce que, moi, je trouve plus sexy les hommes coquettes et délicats.
Je pense être une vraie femme et une nouvelliste qui se défend pas mal.
@Lambertine : je n'ai pas mes règles et, sans les pilules qu'on ne trouve pas dans un monde médiéval, je produirais beaucoup de testostérones.
Alors, bref, maintenant, si ça vous amuse d'avoir l'esprit étroit, c'est votre choix, mais comprenez que certains n'aient pas envie de vous ressembler.
Aucune forme de discrimination n'est acceptable.
Les gens ont le droit de, mettons, dans leur couple, reproduire des schémas traditionnels s'ils sont tous les deux d'accord. Et s'ils savent que c'est leurs choix et non "la nature". Si c'est leur choix, je les défendrais. S'ils veulent imposer leur vision des rôles aux autres, je serais contre eux comme contre toute dictature.
Et je trouve que c'est une dictature bien odieuse que de classer les personnages comme crédibles ou non crédibles en fonction d'une vision rétrograde de l'humanité.