Voyage au bout de la nuit de Céline, Débat

Jean-Jean la Terreur
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Messagepar Jean-Jean la Terreur » 15 Juin 2007, 14:59

Je suis d'accord avec toi, orque fou, toutefois, que penser des grandes maisons d'éditions qui publient des auteurs comme Céline, et son Voyage au bout de la nuit ?

Juste pour répondre à Thor et compagnie :

- Il n'y a pas de propos antisémite dans Voyage au bout de la nuit. Il y a par contre beaucoup de propos misanthropes, ce qui n'est pas la même chose.
Si tu recherches des "affirmations", lis plutôt "l'Ecole des Cadavres". Là, c'est assez gore : "Il n'y a pas de fumée sans feu", dit-il à propos de l'antisémitisme.

- Et, si Céline était un antisémite notoire (bien qu'il ait toujours tenté de se disculper après-guerre, arguant que son antisémitisme à une forme de pacifisme), non, il n'a pas été exécuté, mais simplement condamné à une peine de prison, qu'il a évité en restant au Danemark, dans la villa d'un éditeur.
Du reste, il n'a jamais collaboré ni expressement soutenu l'occupant - pas même moralement. C'était un antisémite, mais ni un nazi ni un pétainiste. Céline était sans doute trop individualiste pour servir une quelcoqnue idéologie. A ce titre Céline n'a pas de leon à recevoir d'Aragon, lui qui écrivait : "O Staline, petit père des peuples..."

On ne peut pas comparer l'antisémite Céline à l'antisémite Brasillac qui, non seulement dénonçait les Juifs dans ses articles à "Je suis partout", mais fournissait les adresses des familles qui les planquaient !

Il ne s'agit pas pour moi de défendre Céline, mais d'attaquer l'inculture qui trop souvent l'associe aux thuriféraires du nazisme, et considère toute son oeuvre comme antisémite. Le Voyage est un message de haine et de désillusion, c'est un crachat à la gueule de l'humanité toute entière, pas de la judéité. Encore faudrait-il l'avoir lu.
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Messagepar Blackwatch » 15 Juin 2007, 15:08

Il n'y a pas de propos antisémite dans Voyage au bout de la nuit.


Comme il n'y a pas de descriptions racistes, je présume ? :roll:
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Messagepar Jean-Jean la Terreur » 15 Juin 2007, 15:20

Si tu parles des chapitres qui se passent en Afrique, n'oublie pas que l'essentiel des propos (et tout le topo sur les "nègres" du village perdu dans le marécage où le narrateur est dépéché) vient d'un personnage secondaire, un officier colonial.
Du reste, il ne faut pas confondre personnage ou narrateur, et auteur. Ni auteur et oeuvre. Je ne comprends pas pourquoi on se refuserait à lire Céline, parce que c'était un mythomane antisémite et raciste. Il était génial, nous sommes tous des merdes face à son talent.
Pour en revenir à la question de la confusion auteur/narrateur. C'est assez rare qu'un personnage soit un prête-nom pour l'auteur. Ca arrive avec les écrits expréssément engagés, comme les contes de Voltaire (type Zadig ou l'Ingénu), mais sinon c'est plutôt rare.
D'une manière plus générale (et je ne pense pas à Céline en disant cela) il faut savoir replacer un auteur dans son contexte. ex : Platon était un macho de première catégorie, mais il appartenait à une civilisation machiste, selon nos critères actuels. Doit-on pour cela dénigrer sa philosophie ?
Dernière édition par Jean-Jean la Terreur le 15 Juin 2007, 15:25, édité 1 fois.
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Messagepar Beorn » 15 Juin 2007, 15:24

La terreur a écrit :Encore faudrait-il l'avoir lu.


Je l'avais commencé, j'avais trouvé ça à la fois génial et insupportable à lire. Trop de haine sans doute.

Cela dit, je suppose que si on n'a pas interdit ce roman à la vente, ce qu'on n'a pas hésité à faire pour d'autres, c'est qu'il ne tenait pas de propos expressément antisémites.

Et j'ajouterai aussi que l'antisémitisme était malheureusement très répandu à cette époque, ce n'était pas le fait de quelques extrémistes ignobles comme aujourd'hui. Les pétainistes, c'était l'écrasante majorité des Français, et les justes à peine une poignée. Cela non pas pour excuser le bonhomme, mais pour remettre dans la perspective historique.

C'est plus facile d'en parler maintenant en 2007, tranquillement assis sur une chaise...

Mais euh, je floode un peu, là...
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Messagepar Blackwatch » 15 Juin 2007, 15:30

tu parles des chapitres qui se passent en Afrique, n'oublie pas que l'essentiel des propos (et tout le topo sur les "nègres" du village perdu dans le marécage où le narrateur est dépéché) vient d'un personnage secondaire, un officier colonial.


Pas le souvenir que j'en ai. Le narrateur, le "je" tape aussi bien sur les Noirs que sur les américains et autres. Et toutes les descriptions racistes sont loin de venir de persos secondaires.

Il était génial, nous sommes tous des merdes face à son talent.


Forcément si tu pars déjà sur un constat pareil, ce sera difficile ^^

Je ne comprends pas pourquoi on se refuserait à lire Céline, parce que c'était un mythomane antisémite et raciste.


Oh je ne parle pas de ne pas le lire. J'ai été obligée et Dieu sait si ca m'a été pénible. Bien sûr, il faut replacer ca dans son contexte, comme le soiligne Beorn. Mais dire que Céline ne place pas de propos antisémites ou racistes dans la bouche de son narrateur, désolée, je n'achète pas.
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Messagepar Roanne » 15 Juin 2007, 16:35

Céline est un cas très particulier, mais il prouve à quel point on peut être talentueux, voir absolument génial tout en étant... pas franchement fréquentable (vous remarquerez que j'essaye de rester très politiquement correcte).

Son oeuvre est intéressante, il faut en effet éviter les raccourcis rapides.

De plus, je rejoins ce qui a été dit plusieurs fois, il ne faut pas confondre (du moins pas tout le temps) auteur et narrateur, auteur et oeuvre.
Et il faut replacer dans le contexte.
Les BDs Tintin par exemple. Ne me dites pas que "Tintin au Congo" est innocent. Mais replacé dans le contexte historique (années 30 ?) c'est tout à fait révélateur de l'époque et ne choquait personne à ce moment là. Quand je l'ai lu, les yeux me sont sorti de la tête !
Mais je ne l'aurais pas décrié, ni son auteur, pour autant. Encore moins censuré : avec le recul, c'est une bonne façon de voir comment les mentalités ont évolué, même s'il reste encore des efforts à fournir.

Finalement, ces livres un peu "scabreux", ou qui le deviennent, sont peut-être ceux qui nous amènent le plus à réfléchir, non ?

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Messagepar Cian » 15 Juin 2007, 18:22

Si on lit les ouvrages scolaires d'histoire du début du XXème siècle, on t'y apprend que les races sont inégales.
Le blanc est le fer de lance de la civilisation,
le jaune, un imitateur assez doué,
l'arabe, un fourbe rusé,
le noir étant en bas de l'échelle. Et encore, parmi eux, faut-il distinguer trois niveaux bien distincts: les grands sveltes (Tutsis par exemple) sont presque intelligents, les petits trapus (type Hutus) sont des primates supérieurs, quant aux nabots (pygmées) on ne sait s'ils se situent au-dessus ou au niveau du singe.

C'est ce qu'apprenaient mes grands-parents.
C'est ce que véhiculaient la société d'alors et de nombreux scientifiques anglais, français, belges et autres.
Alors, les dérapages paternalistes d'un Hergé, fils de cette époque, sont assez dérisoires... de la même façon que s'indigner du racisme d'Hitler, par exemple, en en faisant une sorte de monstre unique est assez débile. Il est le pur produit de la propagande de tous les malades qui depuis un siècle au moins théorisaient ce racisme (et les anglais ont été à la pointe de ces théories).

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Messagepar Blackwatch » 15 Juin 2007, 19:33

Finalement, ces livres un peu "scabreux", ou qui le deviennent, sont peut-être ceux qui nous amènent le plus à réfléchir, non ?


Effectivement. Et comme le dit Cian, l'exemple se trouve parfois... au plus haut. J'ai parcouru une encyclo Larousse début du 20e siècle, où l'on t'affirme très sérieusement que " ce qu'il importe de retenir surtout, c'est l'épaisseur, la massiveté de ses formes, qui contrastent singulièrement avec l'élégance et la sveltesse des formes de l'Europe [...]"

C'est complètement ridicule, mais ca replace le contexte de l'époque.
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yoghsottoth
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Messagepar yoghsottoth » 15 Juin 2007, 20:27

non, je suiis d'accord avec cette description. tout est affaire d'esthétisme en fait...
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Beorn
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Messagepar Beorn » 16 Juin 2007, 10:20

Cian a écrit :de la même façon que s'indigner du racisme d'Hitler, par exemple, en en faisant une sorte de monstre unique est assez débile. Il est le pur produit de la propagande de tous les malades qui depuis un siècle au moins théorisaient ce racisme (et les anglais ont été à la pointe de ces théories).


Ah non !
Bien sûr que l'antisémitisme était très prégnant, et que le racisme était admis par tous et érigé en science, mais Hitler est issu d'un courant extrêmement minoritaire avec sa "solution finale", surtout en Allemagne.
Je veux bien qu'on replace les choses dans leur contexte, mais dans les clubs londoniens, on ne parlait pas d'exterminer les juifs ni aucun autre peuple.


Et puis si on le prend par là, le racisme, ce n'est pas une invention du XIXème siècle ni même une invention des blancs. Le racisme, c'est un sentiment extrêmement "naturel", hélas. C'est le mépris d'un groupe humain envers un autre (qui se base sur des petites différences physiques). Les Romains méprisaient les "barbares" (le bleu était pour eux une couleur très laide car c'était celle des yeux des barbares), les Japonais méprisaient les Coréens et les Chinois, les Arabes méprisaient les noirs, les noirs entre eux tout autant etc. et quand je parle au passé, je suis gentil.

Les XVIII/XIX siècles européens ont simplement inventé la science, et elle a cherché à "rationaliser" le monde. C'est ce qui a rendu l'Europe si effrayante quand cela a été appliqué au racisme.

M'enfin le racisme est encore extrêmement présent dans le monde entier malheureusement.

En fait, le fait de dénoncer le racisme et de le considérer comme une absuridité dangereuse, c'est cette idée là qui est toute neuve. Et elle est tout à l'honneur de notre temps.
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Messagepar Beorn » 16 Juin 2007, 10:42

J'ajoute que, malheureusement, l'Europe a exporté sa "science du racisme" un peu partout, notamment en Afrique. Tout comme elle a "exporté" ses idées et son mode de vie dans le monde entier, pas toujours pour le mieux...
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Messagepar yoghsottoth » 16 Juin 2007, 11:12

mmh, beorn, si, on parlait d'exterminer les zoulous dans les clubs londoniens, et les pauvres avec
cf Jack London
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Messagepar Beorn » 16 Juin 2007, 12:05

Oui mais... ils étaient en guerre avec les Zoulous, non ? C'est un peu différent.

Quant aux pauvres, je ne dis pas que ce soit bien, mais ce n'est pas du racisme.
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Messagepar yoghsottoth » 16 Juin 2007, 13:45

alors là je dirais pas comme toi... le racisme est basé sur la différence, celle qu'on ne peut nier... j'appelle ça du racisme social, mais c'ets vari que c'ets une définition très personnelle.
ah oui, pour mémoire, le programme de stérilisation des malades mentaux est américain et date de 1904.
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Bloody Rose
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Messagepar Bloody Rose » 16 Juin 2007, 13:46

Avec toutes vos histoires, vous me donnez envie de lire Céline pour voir ce que ça peut donner. :lol:
Quelqu'un peut-il me dire en gros de quoi parle Voyage au bout de la nuit ?
Ils ont passé par tes mains, tu en as essuyé la poussière. Je les baise mille fois, tu les as touchés !

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Claire Panier-Alix
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Messagepar Claire Panier-Alix » 16 Juin 2007, 13:54

Le roman se divise en deux grandes parties. De façon très simpliste, la première relate les errances et les égarements de Bardamu, le narrateur, à travers le monde et la seconde son retour à Paris et sa carrière de médecin.

SPOILER LITTERAIRE whistle :

Paris, place de Clichy, 1914. Envoûté par la musique d'une parade militaire, Ferdinand Bardamu, jeune rebelle, décide, par excès d'héroïsme, de s'engager dans la guerre contre les Allemands. Mais au front, c'est l'enfer et l'absurdité. Il perd vite son enthousiasme et découvre avec épouvante les horreurs de la guerre. Il ne comprend plus pourquoi il doit tirer sur les Allemands. Il prend aussi conscience de sa propre lâcheté.

On lui confie une mission de reconnaissance. Lors d'une nuit d'errance, il rencontre un réserviste nommé Robinson qui cherche à déserter. Ils envisagent de s'enfuir, mais leur tentative échoue. Blessé, traumatisé à jamais par la guerre, Bardamu revient à Paris pour être soigné. On lui remet une médaille militaire. Lors de cette cérémonie, il fait la connaissance de Lola, une jeune et jolie infirmière américaine. Bardamu est soigné dans différents hôpitaux. Il prend conscience des avantages et profits que tirent de la guerre tous ceux qui y ont échappé.

Lola, compagne futile et légère, le quitte. Il rencontre alors Musyne, une jeune violoniste. Ils ont une aventure, mais, un jour de bombardement, elle l'abandonne.

Réformé, Bardamu décide de partir pour l'Afrique. Il y découvre les horreurs de l'exploitation coloniale. Il retrouve Robinson, rencontré sur les champs de bataille, et lui succède en reprenant la gérance d'un comptoir commercial. Il tombe malade et connaît des crises de délire.

Il quitte l'Afrique à demi-mort à bord d'un bâtiment espagnol qui a tout d'une galère. Ce bateau l'emmène jusqu'à New-York . Dès son arrivée, il est placé en quarantaine . Dans cette ville à laquelle, il a tant rêvé, il ne connaît que solitude et pauvreté. Il part à Détroit pour y travailler. Il rencontre Molly, une prostituée généreuse qui le délivre de l'enfer de l'usine Ford . Molly aime Bardamu , l'entretient et lui propose de partager son bonheur. Mais son désir d'explorer plus avant l'existence le pousse à renoncer à cette femme généreuse. Il quitte les Etats-Unis et revient à Paris. Il rentre le cœur gonflé et meurtri par toutes ces expériences.

Devenu médecin , mais menant une existence toujours aussi misérable, il s'installe à Rancy, banlieue triste et pauvre. Il y découvre les côtés les plus répugnants et les plus désespérants de la condition humaine. Il assiste impuissant à la mort de Bébert, un petit garçon qu'il aimait bien et que la science ne peut sauver. Puis il se retrouvé mêlé à une sordide histoire. Une famille de sa clientèle, les Henrouille, souhaitent se débarrasser de leur mère âgée. Ils font appel à Robinson qui accepte de tuer la vieille dame pour dix mille francs. Mais par maladresse, Robinson échoue et se blesse. Il perd provisoirement la vue. Bardamu soigne Robinson qui part ensuite s'exiler à Toulouse en compagnie de la mère Henrouille, sa victime rescapée.

Bardamu quitte Rançy et abandonne la médecine. Il devient figurant dans un spectacle de danse. Il se rend ensuite à Toulouse et retrouve Robinson. Il fait la connaissance de Madelon , sa fiancée et devient son amant. Il fait visiter avec la mère Henrouille un caveau plein de cadavres à des touristes. Mais la vieille dame tombe dans l'escalier, vraisemblablement poussée par Bardamu, et se tue. Robinson incite son compère à regagner Paris.

Il est engagé comme médecin dans un établissement psychiatrique dont le patron est le docteur Baryton. Les deux hommes sympathisent.

Rapidement, Baryton sombre dans la folie et annonce à Bardamu sa décision de partir : " je vais renaître, Ferdinand." Il confie à Bardamu la direction de la clinique. Robinson reparaît au grand regret de son ami. Il a recouvré la vue et a quitté Madelon. Bardamu le cache dans sa clinique pour le soustraire à Madelon qui, amoureuse, le poursuit. Sophie, une superbe infirmière slovaque, qui est devenue la maîtresse de Bardamu, prêche pour la réconciliation entre Robinson et Madelon. Bardamu propose une sortie à la fête des Batignolles afin de réconcilier tout le monde. Robinson refuse les avances de Madelon dans le taxi et avoue son dégoût des grands sentiments Madelon le tue de trois coups de revolver. Après l'agonie de Robinson, Bardamu se retrouve seul en bordure d'un canal. Un remorqueur siffle au loin comme s'il souhaitait emmener avec lui tout ce qui existe : " tout , qu'on n'en parle plus."

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Messagepar Beorn » 16 Juin 2007, 14:01

ah oui, pour mémoire, le programme de stérilisation des malades mentaux est américain et date de 1904.


ça, c'est l'eugénisme. :wink:
Pas joli joli non plus. En effet, les américains étaient extrêmement intéressés par les thèses eugénistes, il n'y a qu'à voir comme on refoulait les immigrants à Ellis Island qui ne réussissaient pas à faire des tests de logique.
L'idée, c'était d'améliorer le "cheptel" en éliminant les individus "inférieurs".
Il y aussi eu des programmes de fécondation de femmes par le sperme des Prix Nobel...

M'enfin entre stériliser des malades et exterminer les juifs, il y encore un cran dans l'horreur.


Bloody Rose : pour Voyage au bout de la nuit, je n'ai pas pu le lire, c'était trop méchant pour moi :oops: . Je me suis arrêté aux première pages, au milieu d'un délire de fiévreux complètement hallucinatoire.
Dernière édition par Beorn le 16 Juin 2007, 14:35, édité 1 fois.
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Messagepar Blackwatch » 16 Juin 2007, 14:17

Bloody Rose a écrit :Avec toutes vos histoires, vous me donnez envie de lire Céline pour voir ce que ça peut donner. :lol:
Quelqu'un peut-il me dire en gros de quoi parle Voyage au bout de la nuit ?


Le résumé de Claire est excellent. En tout cas, bon courage! (700 pages si je me souviens bien) :wink:
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Messagepar Bloody Rose » 16 Juin 2007, 18:22

T'en fais pas Blacky, j'aime les gros livres. :lol: Je me suis lancée dans la lecture de La nouvelle Héloïse qui fait à peu près 800 pages alors ça ne peut pas être pire. :lol:
Ils ont passé par tes mains, tu en as essuyé la poussière. Je les baise mille fois, tu les as touchés !

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Messagepar Blackwatch » 16 Juin 2007, 18:40

T'en fais pas Blacky, j'aime les gros livres


ah j'aime aussi. Mais ce volume... Enfin, je te souhaite une meilleure lecture que la mienne! :wink:
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