
ISBN : 2-290-30054-3
La pierre et le sabre
Eiji Yoshikawa (1892-1962), auteur japonais
Roman de chevalerie dans l'univers japonais
Style d'écriture très poétique, l'ambiance japonaise imprègne jusqu'aux mots et aux formulations
Chez J'ai lu : 9€90
857 pages
Fait partie d'un dyptique sans titre, le deuxième tome étant La parfaite Lumière (que je n'ai pas encore lu).

Résumé : « Le sabre perça l'air avec le bruit sec d'une corde d'arc, et un cri foudroyant remplit l'espace vide... Un énorme soleil rouge jaillit en flammes au-dessus du Higashiyama... Fasciné, vibrant de vie, Musashi le regardait monter... Son sang parut sur le point de jaillir de ses pores. On eût dit le diable même, surgi de l'enfer. »
Dans le Japon du XVIIe siècle, Miyamoto Musashi, jeune homme fougueux, n'aspire qu'à se battre. Recherché dans tout le pays, il est recueilli par un moine et n'a bientôt plus qu'un but : tendre à la perfection grâce aux arts martiaux. Son sabre sera désormais serviteur du bien. Il ira de combats en conquêtes à la recherche d'amour et de sagesse, épaulé par le chant de sa tendre Otsu. Un grand classique du récit initiatique qui marie amour, aventure et quête de soi.
Un livre qui réunissait des samouraï, des rônins (chevaliers samouraï sans maître), de l'amour galant à la japonaise et le japon, je ne pouvais pas y résister !
[spoiler !!!!] Le héros, Takezô puis Musashi ensuite (qui est en fait la même personne nommée différemment) est au départ un jeune homme parti à la guerre avec son meilleur ami. Et, quand il revient de la bataille de Sekihagara, son meilleur ami lui fait faux bond et s'enfuit avec une dame qui les a longuement hébergés lorsqu'ils se soignaient. Takezô regagne le village et force le barrage routier installé. Poursuivi "pour donner l'exemple" par les forces de Tokugawa Ieyasu, le jeune homme retourne jusqu'à son village et les samouraï n'auront de cesse de le pourchasser comme une bête sauvage. C'est ce qu'il deviendra : une bête, un sauvage, moins qu'un homme.
Le moine Takuan Sôhô (que j'adore ! =)) fera le pari de l'attraper tout seul, en trois jours, alors que soixantes hommes armés patrouillent en forêt et battent régulièrement les fourrés, sans succès depuis des mois. Takuan réussira, grâce à sa ruse et son intelligence, et enseignera à Takezô ce que c'est qu'être un homme d'une manière peu commune : attaché comme un cochon à la plus haute branche d'un arbre, Takezô méditera sur ses erreurs, sans succès toutefois... il s'échappe avec Otsû, l'ancienne promise de son meilleur ami maintenant disparu.
Takuan retrouve Takezô, qui a abandonné Otsû, le capture à nouveau et l'enferme dans un donjon en lui ordonnant de trouver ce qu'est la Voie du guerrier, la Voie du samouraï.
Takezô n'en sortira que trois ans plus tard, totalement changé. Il est devenu un homme. Un nouvel homme, nommé Musashi (la lecture des caractères de son ancien prénom en chinois)
Ses aventures commenceront alors. En quête de soi, et surtout de la Voie sacrée du samouraï, Musashi cherchera non seulement à rester un homme mais à devenir quelqu'un de grand. Un homme d'honneur mais sans aspirations d'élévation dans la societé. Ce qu'il cherche d'abord, c'est retrouver la face vis à vis de lui-même, pas des autres.
De loin, Otsû cherche à le rejoindre sans jamais parvenir à le rattraper.
L'ancien meilleur ami est toujours vivant et cherche lui aussi Musashi, pour se venger et le tuer, car il l'estime responsable de sa déchéance (il a tout perdu après la bataille, même si c'est lui qui a trahi Musashi)... [/spoiler!!!!]
Ce n'est là qu'un résumé très superficiel des deux cent premières pages. Il y en a presque neuf cent, et on ne s'ennuie pas ! Batailles, honneur baffoué, intrigues amoureuses, mais surtout Musashi qui recherche toujours la Voie, la véritable... la trouvera-t-il ?
Ce livre est à la fois un roman historique et une épopée de fiction car si Musashi n'a pas existé (EDIT : en fait si : http://fr.wikipedia.org/wiki/Musashi_Miyamoto désolée, et merci Sombreloup

Tout le monde connaît Musashi, au japon, ce rônin à l'honneur plus grand et foudroyant que celui des plus éminents !... et tout le monde s'y indentifie, s'y réfère. Musashi est un peu un héros national, et on comprend pourquoi en lisant le livre !
Ce que je regrette néanmoins, ce n'est pas dû à l'histoire mais à la traduction et à l'édition : fautes de temps, fautes de frappe, des mots répétés... il y en a surtout au début, après, ça va mieux.
Toutefois, ceci ne vient pas gâcher la lecture, du tout ! On dévore les 900 pages sans pouvoir s'arrêter. Et si 900 pages vous semble être trop long, je vous dirai que non. Parce qu'on n'a pas l'impression que l'auteur se répète, et il nous tient en haleine jusqu'à la fin.
Un livre que je fais plus que conseiller, donc, que je vous impose ! Lisez-le !
Il est vraiment génial, et l'on s'attache très vite aux personnages qui se croisent sans se voir, qui croisent des amis d'amis... on assiste avec un plaisir certain à ces démêlées et ces situations provoquées par un drôle de destin qui s'amuse, semble-t-il. C'est un chassé-croisé sans fin, pour l'instant, car je n'ai pas encore lu le deuxième tome.
Mais je ne vais pas tarder à le faire, je vous l'assure. =)